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Hockey sur glace - Hockey féminin
Betty Jouanny : Le rêve suédois
 
Après une moitié de saison bien pleine, l'internationale française revient sur un premier bilan personnel tout en évoquant ses prochaines échéances avec son club de Brynäs ainsi que sous le maillot bleu
 
Brynäs/HH/LL, Hockey Hebdo LL le 08/01/2014 à 23:22
Photo hockey Hockey féminin - Hockey féminin - Betty Jouanny : Le rêve suédois
Brynäs
On retrouve l'internationale française Betty Jouanny que nous avions quittée juste avant son début de saison en élite féminine suédoise. Que s'est-il passé depuis pour l'intéressée qui répond à nos questions et évoque également l'Equipe de France.

HH : Alors cette intégration dans ton équipe suédoise de Brynäs ?

BJ : Mon intégration dans la ligue suédoise s'est super bien passée. En effet, avant que le championnat ne commence, nous avions joué 5 matchs amicaux durant le mois de septembre contre des équipes de garçons. Cela m'a permis de trouver les bons automatismes avec mes nouvelles coéquipières et de m'habituer aux nouveaux systèmes de jeu et au rythme plus rapide et physique. Je dirais que mes deux premiers matchs de la saison contre Modo, l'une des meilleures équipes depuis longtemps  aura été difficile car c'est une formation très rapide avec 7 internationales suédoises donc cela m'a fait bizarre. Je me suis dis "Houla, vais-je avoir le niveau pour jouer dans ce championnat ?" et  en fait  oui ! Ces deux matchs m'ont permis de prendre mes repères et également d'avoir confiance.


HH : Parle-nous de Brynäs, ton équipe, comment cela se passe sur le plan sportif ?


BJ : L'équipe de Brynäs a perdu de nombreux éléments à la fin de la saison. En effet, 3 attaquantes et deux arrières ont dû arrêter pour travailler, donc nous avons dû reconstruire une nouvelle équipe. Depuis 4 ans, Bryn est abonnée à la seconde place. Le club a perdu 4 finales consécutives. Je ne vous cache pas que le début de saison a été très difficile, nous avons subi 7 revers durant nos 7 premiers matchs, mais ensuite le déclic est arrivé. Mi-octobre, nous avons commencé à gagner des matchs et jouer en équipe. Le mois de décembre s'est extrêmement bien passé et nous avons glissé de la 7ème place (sur 8) à la 4ème. Nous avons enchaîné à cette occasion 7 victoires consécutives. Cela fait du bien au moral et maintenant la machine est bien huilée et prête pour les 7 rencontres de championat qui restent avant les phases finales en mars. Il ne reste plus que 7 matchs car, en février, il y a les JO donc le championnat s'arrête. Le niveau de l'équipe est très bon, il y a 5 internationales suédoises, 1 Norvégienne, et 4 Suédoises évoluant en U18. Il y a donc une éthique de travail et cela est très intéressant de s'entraîner avec des filles qui préparent les JO. Au niveau du championnat, je dirais que que c'est le meilleur niveau où j'ai joué de toute ma carrière car de nombreuses joueuses d'équipes nationales évoluent dans ce championnat.

HH : je crois que l'une des raisons de ton départ était de pouvoir retrouver une place de centre, ce qui n'avait pas été le cas au Canada lors de la saison précédente ! Ton rôle a-t-il évolué en Suède ?

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Brynäs
BJ : Oui en effet, c'était l'une des raisons mais, au début de la saison, j'ai évolué à l'aile droite sur la deuxième ligne tout en jouant centre sur le second powerplay. Cela ne m'a pas dérangé car j'avais de très bons automatismes avec les filles avec qui je jouais. Mais ensuite, l'entraîneur a dû effectuer des changements pour trouver les choses qui n'allaient pas et renouer avec la victoire. C'est à partir de ce moment que j'ai évolué au centre sur la deuxième ligne (début novembre). Mon rôle dans l'équipe est différent selon que je joue à l'aile ou au centre. Quand j'évoluais à l'aile, j'avais plus un rôle de buteuse, ce qui s'est avéré payant alors qu'au centre on m'a donné le rôle de créer le jeu et surtout de m'appuyer sur mon bon jeu en zone défensive et sur mes engagements, un de mes points forts dans mon jeu. Ce rôle de centre est celui que j'ai en équipe de France, donc je suis plus à l'aise sur ce poste et, en fait, depuis 7 ans que j'évolue dans cette position, j'ai mes automatismes.

HH : Comment se passe la communication ? Le suédois n'est pas une langue proche du français et de l'anglais, parlez-vous anglais comme c'est le cas dans certaines équipes ?

La communication se passe en suédois et en anglais, mais l'entraîneur ne parle pas du tout en anglais, donc au début cela était difficile car les filles devaient tout le temps me traduire, mais maintenant je comprends ce qu'il dit. Je prends des cours de suédois depuis un mois donc cela va de mieux en mieux. Le premier mois a été difficile car les filles parlent suédois entre elles dans le vestiaire donc je ne comprenais rien du tout (rire). Mais heureusement la plupart parlent bien l'anglais car, là-bas, les études sont en suédois et anglais ainsi que les programmes TV. J'ai été super bien intégrée, et je dirais même que c'est la première fois où je me sens aussi bien dans un club, comparé à Montréal l'an dernier. Les filles m'ont aidé à trouver mes repères et apprendre le suédois même si elles en profitent pour m'apprendre des bêtises (rires). La principale chose qui m'a surprise c'est que tout le monde parle avec tout le monde malgré la différence d'âge qu'il y a dans l'équipe. Généralement, les jeunes restent avec les plus jeunes et les anciennes avec les anciennes, et dans cette équipe pas du tout. Après, certes il y a des affinités, mais en tout cas c'est la première fois que je vis cette situation. Après, le fait d'être la petite Française, c'est toujours plus facile pour l'intégration. 

 HH : Qu'en est-il des conditions d'entraînement ? De la considération pour les sportives en Suède quand on sait qu'en France certaines équipes s'entraînent à dix heures du soir et semblent considérées comme quantité négligeable par les clubs et équipes masculines ?

BJ : Nous avons de très bonnes conditions d'entraînement, on fait 4-5 entraînements sur glace par semaine grâce aux deux glaces dont dispose le club. Ensuite, le championnat est proche de celui des hommes car il y a en Suède de nombreuses divisions. J'évolue dans le championnat élite comme les hommes et, comme eux, les deux dernières équipes redescendent dans la division inférieure. Après, le niveau financier reste inégal car nous ne gagnons pas d'argent contrairement aux hommes. Ceci dit, les moyens financiers mis à disposition pour les filles à Brynäs sont conséquents, de nombreux sponsors aident l'équipe, ce qui nous permet d'avoir du très bon matériel et aussi d'avoir des tenues pour aller au match ? Au niveau médiatique, c'est plus populaire qu'en France mais on reste largement inférieur aux hommes.

HH : Donc du positif pour cette expérience suédoise ?

 BJ : Cette expérience m'a appris une autre langue, un autre mode de vie, car il fait nuit noire à 15h de l'après-midi donc, au début, c'est très bizarre (rire). Au niveau hockey, c'est juste énorme ce qui m'arrive, car côtoyer des filles qui s'entraînent pour les JO, c'est juste que du bonus. Je prends le maximum des choses qu'elles peuvent m'apprendre. Le championnat est super intéressant et les conditions glace et hors glace sont de très bonnes qualités. Ma meilleure amie dans l'équipe, qui est la gardienne n°1 de l'équipe nationale, m'a prise sous son aile et m'a vraiment aidée durant les entraînements, elle m'a fait partager son expérience, ce qui m'a énormément aidée. Je dirais que j'ai passé un cap dans certains domaines de mon jeu grâce à ces expériences et cela m'a énormément aidée.

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HH : Et l'Equipe de France ?

BJ : Oui je suis toujours sélectionnée avec l'Equipe de France. J'ai participé au tournoi d'Amiens en novembre et nous avons gagné 2 matchs sur 3 contre l'Autriche. Ensuite, le 15 décembre, nous partons en Autriche pour jouer contre la Slovaquie, Suisse et Autriche. C'est l'avant-dernier stage avant les mondiaux donc il est très important de marquer les esprits en gagnant ce tournoi, surtout que 2 de ces équipes seront nos adversaires pour le mondial. Le dernier stage sera en France à Vaujany où nous jouerons 3 matchs contre les Kazakhs. Nous aurons ensuite une préparation au mondial à partir du 29 mars, avant de partir pour la République Tchèque où se déroulera l'épreuve le 4 avril. Je ne vous cache pas que toute l'équipe est motivée car nous remontons cette année dans la division 1 groupe A et que notre seul objectif est la montée dans le groupe élite, ce qui n'est pas du tout impossible car l'équipe est en train de passer un cap. Nous ne sommes pas du tout les favorites, ce qui est très bien pour nous car personne ne nous attend. Et, pour ma part, je pense déjà au premier match qui est contre les Tchèques car nous avons une revanche à prendre contre elles et ce premier défi sera très important car il donnera la couleur de notre mondial.

HH : Donc tu restes en Suède la saison prochaine ?

BJ : Oui, je compte bien rester en Suède la saison prochaine et même les saisons à venir car j'ai signé un contrat de deux ans. Je me plais là-bas et je ne compte pas revenir en France ou jouer dans un autre pays car la Suède est un rêve depuis toute petite et j'y suis arrivée. Quand je parlerai assez bien la langue, j'ai un travail comme entraîneur des U9 qui m'attend, ce qui me permettra de gagner de l'argent.


 
 
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Réactions sur l'article
 
grudu a écritle 09/01/2014 à 22:04  
bonne chance à elle, c'est une belle aventure!
 
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