Le coach Allard a décidé de reconduire Petrik dans les buts côté spinalien et sans surprise, c’est Koivula qui a pour mission de garder la forteresse des Ducs d’Angers. Fidèle a leur image, les Dauphins commencent le match sur un rythme piano et deux passes interceptées en zone neutre permettent à Bellemare de tester Petrik et oblige Simon à la faute sur Metsaranta. Il ne s’est passé que 53 secondes dans le match et on a déjà un avant goût de la pression angevine.

Photo : David Blanchard

Pourtant performant dans le jeu en supériorité, le powerplay angevin ne donnera rien. C’est au contraire les Dauphins, avec une interception de Plch qui lance Simko en orbite, qui se montreront les plus dangereux, le palet finissant dans les bottes de Koivula. Il faudra attendre la fin de la pénalité pour voir un tir et un nouvel arrêt de Petrik.  

La pression angevine est toujours là mais c’est Epinal qui se procure les occasions les plus nettes avec un Lionel Simon qui réalise une bonne percée avant d’être repris par la défense. A 4:55, sur une mise au jeu gagné par les spinaliens, Gervais dans l’axe adresse un énorme shoot repoussé du casque par Koivula. Enfin à 6:04 une bonne combinaison entre Plch et Simko oblige Mihalik à la faute qui réalise une obstruction sur Jan Plch.

Tout d’abord lent a se mettre en place, le powerplay spinalien va se créer quatre grosses occasions en moins d’une minute avec notamment une passe de Plch pour Chassard au 2ème poteau qui rate le coche et un tir de Petrak détourné de l’épaule par Koivula. Le vent du boulet n’est pas passé loin mais une fois la supériorité terminé, c’est Angers qui prend le jeu à son compte. 

Les Dauphins éprouvent les pires difficultés a se dégager de la pression des Ducs avec des relances approximatives et autres dégagements interdits. Epinal joue le plus souvent en zone défensive et subit de nombreux tirs dangereux de la part de Bellemare, Mihalik, Fortier et Vidman. Il faut un Petrik des grands soirs et un Quessandier efficace et tenace pour tenir la maison debout. Les ducs trustent le palet de nombreuses minutes et seul Guillaume Chassard parvient à se procurer une action. Plch retenu à la bleue en toute impunité voit Bellemare lui subtiliser le palet pour s’offrir une occasion qu’il manque sur le dernier geste avec un mauvais contrôle du palet.

Alors qu’Angers domine toujours, à  18:01, Bellemare réalise un cinglage sur Plch et rejoint le banc d’infamie. Le jeu de supériorité est globalement stérile mais Epinal finit par se créer une occasion de but transformée en but juste après la sirène de fin du tiers.

Les deux équipes rentrent au vestiaire sur un score nul, plutôt flatteur pour les Dauphins tant ils ont été pressé dans leur zone défensive. Le rythme du tiers est plutôt terne et le pressing des Ducs contraste avec leur inefficacité en powerplay. D’un autre côté, malgré quelques contres habiles et dangereux, les Dauphins font preuves de fébrilité défensive et d’un manque d’engagement physique. Angers domine son sujet avec 13 tirs cadrés contre 7.

Le 2ème tiers reprend  avec des occasions spinaliennes, Simko s’échappe sur une accélaration mais loge le palet dans les bottes de Koivula. A 24min, Gervais feinte le tir et passe à Simko qui manque le cadre.

Photo : David Blanchard

Dans la foulée, Agostini quitte ses camarades pour la prison à 25:08 pour accrocher. Le jeu de supériorité des Ducs n’a pas le temps de se mettre en place que Laprise est pris par la patrouille pour un cinglage sur Petrak à 25:16. Le jeu semble se durcir et à 25:36 c’est Simko qui rejoint la prison pour accrocher sur Fortier qui était en passe de se procurer une solution de tir.

En infériorité, la boite spinalienne n’offre aucune solution valable aux Ducs,  Bellemare et Mihalik s’échange le palet depuis la bleue quand une occasion finit par se créer. Bellemare s’engouffre dans la breche, tire et lève les bras. Le poteau métallique donne de la voix et invite Bellemare a baisser les bras pour reprendre le jeux, le palet n’est pas rentré.

Une fois la punition terminée, Sundqvist monte sur la glace est se retrouve avec une offrande de Gervais sur une longue transversale. Peu habitué de se retrouvé ainsi en break et orphelin d’Ilpo Salmivirta, le suédois ne trompera pas la vigilence de Koivula. L’intenable Simko se procure un nouveau break et manque le cadre une fois de plus. Le match s’enflamme et le rythme beaucoup plus relevé que lors du 1er tiers monte encore d’un cran. Les ducs durcissent le jeu et les contacts sont de plus en plus rugueux.

A 28:27, Plch, encore bien malmené ce soir, reçoit un coup de crosse au visage. Mr Bourreau envoie Jokinen en prison et Epinal bénéficie d’une nouvelle supériorité. Supériorité stérile de la part de spinaliens qui s’évertuent a chercher le puissant tir de Gervais. Affaiblis devant la cage par l’absence de l’imposant Salmivirta, Metsaranta n’hésite pas a se placer plus en pointe, coupant ainsi la liaison avec Gervais qui ne peut recevoir que des passes non exploitables. Le plan anti-slap de Gervais marche à merveille.

Les deux équipes jouent a fond le contre, un tir de Chassard est dévié in extremis par Koivula pendant que deux engagements successifs perdus par les Dauphins finissent comme des missiles, de la part de Mihalik, repoussés par Petrik.

A 32:30 dans la confusion la plus totale, spinaliens et angevins enchevêtrés devant la cage de Petrik, le palet ressort par la voix des airs et Simko sort par la porte de la prison pour accrocher à 32 :48. On assiste alors à un redoutable pressing angevin, le palet passe par deux fois devant Petrik sans trouver preneur au 2ème poteau. Les Dauphins sont proches de la rupture.

Les ducs se crispent et s’énervent, il ne parviennent pas a concrétiser leurs grosses opportunités. Martin Lacroix accroche et rejoint la prison à 35:09 puis Bellemare fait admirer sa technique dans le maniement du sabre et se retrouve, non sans protester vigoureusement, sur le banc d’infamie pour un cinglage sur Plch. Les Dauphins bénéficient d’une importante supériorité à 5 contre 3 qui pourrait être le tournant du match. Rien n’y fait, les spinaliens espèrent toujours le salut d’un Gervais paralysé par la bonne défense angevine. Il n’y aura qu’un tir non masqué de la part de Chassard sur Koivula de toute cette double supériorité.

Angers ne fera pas mieux avec un tir et toutes les peines du monde a s’installer sur la supériorité déclenchée par Petrak sur un faire trébucher à 39:06.

Un 2ème tiers équilibré et de bonne facture tant au niveau du rythme que de la qualité du jeu a 5 contre 5. Il n’en est pas de même du jeu en supériorité qui se montre stérile d’un côté comme de l’autre qui est pourtant d’ordinaire un point fort des deux équipes. Angers 8 tirs cadrés et Epinal 7 ce qui est maigre compte tenu des nombreux jeux de puissance offerts sur ce tiers.

Le 3ème tiers commence de la même manière que le 2ème s’est achevé, avec une minute de supériorité stérile.  Les deux équipes jouent en contre plusieurs minutes suites a des passes interceptées et autres tirs bloqués sans grand danger pour les deux cerbères.

Photo : David Blanchard

Simko, très prolifique en supériorité, obtient une nouvelle pénalité suite à une accélération sur laquelle Simon Lacroix ne peut que se résoudre à accrocher  (47 :18) sous les yeux d’un arbitre plutôt laxiste en la matière sur ce dernier tiers. Sur cette supériorité, Les Dauphins changent de tactique et décident de prendre leurs chances depuis les ailes en laissant Gervais agir comme un aiment. Gervais reçoit de la gauche et décale Plch sur la droite, Plch tire mais Koivula arrête ne laissant aucun rebond exploitable à un Petrak en embuscade. Sur cette action, les esprits s’échauffent, on s’empoigne devant la cage de Koivula. Petrak prend une mandale de la part Mihalik, Fortier se brasse avec Sundqvist, Chipaux provoque Igier et Caicco vient dans la mêlée. L’arbitre principal n’y voit rien, l’un des deux arbitres de ligne bien placé ne dit rien et le jeu reprend à 5 contre 4.

Contre le cours du tiers et suite à une bévue défensive, Jokinen, bien servi par Simon Lacroix, s’échappe, crucifie Petrik en un contre un ( 0-1 à 50:17) et s’en va saluer la poignée de supporters angevins qui ont courageusement fait le déplacement.

Une nouvelle pénalité contre Jodoin à 50 :49 va permettre aux Dauphins de se réessayer et tenter de recoller au score. Sur une entrée en zone, Gervais prend une crosse dans le visage, Mr Bourreau signale une pénalité différée contre Angers, le travail conjoint de Plch et de Petrak permet à Chipaux dans le slot en plein déséquilibre de pousser la rondelle ras de glace dans le but tandis que Koivula couvrait son premier poteau (1-1 à 52:00 5vs4).

L’espoir renait, Chipaux est survolté en cette fin de match et Simko se procure une nouvelle échappée anéantie par le cerbère angevin. A 56 min on se dirige tout doucement vers la prolongation, quand Quessandier excellent jusque là commet l’erreur de vouloir porter lui-même le danger en terrain angevin. Il se fait bloquer et contrer le long de la bande à hauteur de la ligne médiane par Metsaranta et Vidman. Metsaranta s’offre ainsi un break légèrement excentré sur la droite, le deuxième défenseur spinalien étant trop loin. Il arme et tire, le palet heurte la mitaine de Petrik, s’échappe et s’en va mourir dans le but (1-2 à 56:42).

Les jambes n’y sont plus, cette deuxième boulette agit comme un coup de grâce et les ducs exultent et entrevoient le rêve de Bercy se poursuivre. Malgré un temps mort pour Epinal et la sortie de Petrik, rien n’y fera, les ducs se contente de dégager et pourrir le jeu. Il sera nécessaire à Martin Lacroix de retenir la crosse de Plch après un engagement (58 :44) et à Bellemare d’accrocher Simko dans le slot pour l’empêcher de tirer (59:50) afin d’éloigner les derniers nuages.

Sur ce dernier tiers globalement mieux maitrisé par les Dauphins ( 9 tirs à 7), ce sont pourtant les Ducs d’Angers qui tirent les marrons du feu et profitent de largesses défensives spinaliennes. Le match ne s’est pas joué a grand-chose avec deux formations décevantes sur les supériorités. Le pressing collectif des ducs a logiquement fini par faire la différence. Ce soir, les Ducs peuvent encore rêver de Bercy, les Dauphins ne doivent pas avoir de regret, ils n’ont pas démérité et doivent dorénavant se focaliser sur la consolidation dès ce 26 décembre de leur excellente première moitiée de saison en championnat.