Epinal débutait la rencontre par son deuxième bloc, avec une paire défensive Leroy-Simon, épaulée par le deuxième gardien Väre. Ce choix du dernier rempart dans les cages spinaliennes pouvait sembler curieux, mais encore une fois, Väre dans son style caractéristique, allait donner raison à son coach.

Les Dauphins n'étaient pas longs à tester Sopko, puisque Sundqvist (excellent hier soir) et Simon (auteur d'une partie sérieuse et appliquée) mettaient le portier des Dragons à contribution, au bout de 16 secondes...

Carlsson donnait la première impulsion rouennaise à 1'20, mais son tir n'était pas cadré. Si le défenseur suédois avait raté la cible, son compatriote Sundqvist exploitait au mieux l'apathie de la défense normande et logeait le palet au fond des filets d'un Sopko dépité ! (1-0 à 1'56)

David Blanchard

Sundqvist ouvre le score

Le premier trio s'illustrait à son tour et Petrak grattait en zone neutre, avant de servir Plch, qui échouait sur le dernier rempart normand.

Les Dragons loins d'être rassurants, subissaient le jeu des Dauphins et concédaient logiquement une première pénalité, lorsque Glad était poussé à la faute.

Une occasion en or pour les Dauphins ? Non, car ils allaient par une double erreur, gâcher cette belle opportunité. Slovak se trouait à la ligne bleue, offrant un palet idéal à Mallette qui lançait sur Väre. Le gardien finlandais repoussait le tir, mais concédait un rebond coupable plein axe, que Desrosiers se chargeait de convertir en but (1-1 à 4'43 à 4c5)

Les Dauphins ne semblaient toutefois pas accuser le coup et maintenaient leur pressing. Sundqvist récupérait à nouveau le palet et servait Chassard qui trouvait la mitaine de Sopko à la parade.

Curieusement, Rouen n'était toujours pas rentré dans le match et concédait même une deuxième pénalité par Niskavaara. Dès lors le public assistait à un véritable siège de la cage des Dragons. Tour à tour, Petrak, Plch puis Simko se heurtaient à un portier slovaque qui comblait les brèches dans une défense normande aux abois !

Sundqvist victime de son envie, était à son tour sanctionné, mais le powerplay rouennais n'avait pas le temps de se montrer dangereux, que Thinel (transparent hier soir) s'attirait à son tour, les foudres de Mr Mendlowictz (auteur d'une bonne prestation), imité par son compatriote David, coupable d'un geste d'humeur qui lui valait dix minutes au cachot.

La frustration gagnait les rangs visiteurs, les Dragons n'étant que l'ombre d'eux mêmes...

Agostini (quel pressing encore hier soir) était lui aussi victime de son envie de briller et écopait d'une pénalité de 2'+10' qui ne perturbait toutefois pas la sérénité des Dauphins, qui à l'image de Simko en break, auraient même pu aggraver le score.

Le magicien slovaque Plch,entrait alors en scène et effectuait un nouveau tour de passe-passe, alors que les Rouennais évoluaient pourtant en avantage numérique et ajustait Sopko d'un tir imparable ! (2-1 à 14'20 à 4c5)

Une ultime pénalité sifflée contre Ilic n'apportait toujours pas plus de résultat pour des Normands à côté de leurs patins, à l'image de Mallette qui perdait le palet à la bleue, donnant ainsi un break à Simko qui servait Plch, mais le mage de Liptovsky Mikulas ratait son contrôle puis tirait à côté, sur une nouvelle échappée.

Frustré, Mallette goûtait à son tour au froid glacial de la geôle de Poissompré, tandis que les Spinaliens survoltés, se créaient une nouvelle occasion lorsque Sundqvist lancé comme une fusée, récupérait le puck au nez et à la barbe de défenseurs rouennais médusés et servait Chassard qui butait sur Sopko.

Les deux équipes rentraient aux vestiaires avec cet avantage totalement mérité en faveur des Dauphins qui avaient littéralement mis les Dragons sous l'éteignoir ! Les joueurs d'Alain Vogin n'étaient que l'ombre d'eux-mêmes. Une seule statistique pour illustrer ce malaise : 13 tirs pour Epinal - 4 pour Rouen !

La période médiane partait sur les mêmes bases que le premier tiers pour les Dauphins, Simko se créant d'entrée une belle occasion en break, mais était accroché et perdait le puck.

La flèche bleue slovaque remettait le couvert et cette fois, Virolainen n'avait d'autre choix que de le faucher.

Mr Mendlowictz n'hésitait pas une seconde et sanctionnait le finlandais de 2'+10', pour avoir contesté cette faute pourtant indiscutable...

Les Dauphins mettaient à nouveau la pression par Salmivirta, Petrak puis Gervais, mais Sopko retardait l'échéance, sa défense étant mise au supplice par de virevoltants spinaliens !

La pénalité tuée, Glad prenait les choses en mains et partait dans un raid solitaire pour aller défier son compatriote Väre, qui détournait de la plaque, tandis que le duo Plch-Simko, ratait de peu un énième break.

David était à nouveau sanctionné mais sur un palet perdu par les Dauphins, Doucet s'échappait et Leroy revenu comme un boulet de canon, commettait la faute pour éviter le but. Mr Mendlowictz accordait un tir de pénalité au petit lutin québecois. Sûr de son fait, Doucet s'élançait mais se heurtait à un Väre impassible qui ne mordait pas dans la feinte et fermait bien la porte !

Vexé le petit canadien donnait un coup de coude rageur à Salmivirta quelques secondes plus tard et était envoyé sur le banc des punis.

Le grand ailier finlandais qui a encore pesé sur la rencontre hier soir, ne tardait pas à se faire justice, en déviant superbement un palet servi par Gervais, entre les jambes du gardien rouennais ! (3-1 à 31'52 à 5c3)

David Blanchard

Samivirta marque en supériorité numérique

Sérieusement secoué le navire normand prenait l'eau de toutes parts et concédait une nouvelle pénalité pour une faute de Thinel. Gervais trouvait la mitaine de Sopko sur son slap, puis Petrak déviait de peu au dessus. Les Dragons totalement à la rue, subissaient outrageusement la domination spinalienne à l'image de Desrosiers qui administrait un cinglage à Petrak ! Le monde à l'envers !

Sundqvist écopait à son tour et une nouvelle erreur de Slovak était bien enrayée par un Väre vigilant, pour éviter un nouveau but gag.

Le portier finlandais ne pouvait en revanche rien sur ce tir en pivot de Stroszynsky, suite à une mise en jeu perdue en zone défensive (3-2 à 36'27)

Epinal n'avait pas exploité à fond ses avantages numériques successifs et se trouvaient à nouveau sous la menace d'un retour de flammes des Dragons, d'autant plus que les partenaires de Jan Plch, semblaient victime d'un sérieux coup de pompe en cette fin de tiers.

Néanmoins, il était dit que les Dauphins ne lâcheraient rien et alors que Shawn Allard consigné dans la cabine de presse, commençait à se faire des cheveux blancs, Plch redonnait une avance de deux buts aux Spinaliens, son tir faisant tinter le métal, puis rentrant dans la cage de Sopko. (4-2 à 37'40)

Un gros cafouillage devant la cage vosgienne était annihilé par Väre qui plongeait bien pour geler le palet, puis faisait face à un tir puissant de Carlsson, permettant aux siens de rentrer aux vestiaires avec cet incroyable avantage de deux buts !

Le public de Poissompré se prenait à rêver tout éveillé, se demandant si Rouen n'était vraiment pas dans le coup, ou si ses favoris neutralisaient à merveille un ensemble normand incapable de construire un jeu efficace...La réaction des Dragons serait sûrement terrible au troisième tiers et la fatigue jouerait un grand rôle dans cet ultime acte de la partie.

Quinze secondes s'étaient à peine égrainées que Simon était à son tour pris par la patrouille, coupable de s'être vengé d'une charge appuyée dans la bande.

Desrosiers effectuait un raid rageur sur l'aile droite et adressait un tir du poignet bien capté par Väre. Une nouvelle fois l'unité spéciale d'avantage numérique rouennaise perdait le palet et Plch partit en break, décalait Petrak, dont le tir était dévié par Sopko.

Leroy (auteur d'un très bon match) s'interposait fort à propos et donnait de l'air aux Dauphins en dégageant son camp, avant d'administrer un lourd slap sur une bonne passe en retrait de Simko, quelques secondes plus tard.

Mallette livrait enfin la marchandise et douchait un peu l'enthousiasme spinalien, en exploitant une nouvelle fois une mise en jeu en zone offensive, pour venir marquer dans un trou de souris (4-3 à 45'18)

Boosté par ce but, Rouen accélérait mais comme lors du deuxième tiers, les Dauphins réagissaient rapidement et Slovak marquait un but somptueux sur un nouveau caviar de Plch ! (5-3 à 46'46)

Un malheur n'arrivant jamais seul, Doucet rentrait prématurément au vestiaire suite à un contact en zone neutre, mais le petit canadien chutait lourdement sur la glace et devait quitter Poissompré, le bras en écharpe à la fin de la partie.

Rouen semblait enfin vouloir réagir après ce coup du sort et se créait une grosse occasion, à trois joueurs devant la cage de Väre, mais le gardien spinalien tenait bon.

Salmivirta en embuscade donnait la réplique et administrait un caviar à Chassard, dont la volée était captée par Sopko.

Alors que Rouen jouait enfin au niveau attendu, Väre avait la bonne idée de réaliser des arrêts importants, devant Tarantino puis Thinel, bien aidé par une défense volontaire et bien en place.

David Blanchard

Väre résiste bien sous la pression des Dragons

Ilic administrait une grosse mise en échec à Mallette, mais le solide québécois se relevait tout sourire, après cette charge qui sentait bon le sirop d'érable.

Simko faisait à nouveau parler sa vitesse et partait seul défier Sopko qui faisait l'arrêt et relançait rapidement.

Rouen maintenait la pression, mais il était trop tard pour prendre à défaut une équipe spinalienne appliquée et bien décidée à récompenser son public, d'autant plus que l'embellie de six minutes passées, Rouen retombait dans ses travers...

Ni les ultimes tentatives de Desrosiers, Mallette, Dufournet et Niskavaara, ni celles de Gervais, Petrak et Simko ne changeaient le cours de la rencontre, les deux portiers ayant décidé de tirer le rideau !

Devant 1000 spectateurs, Epinal tenait son exploit ! Invaincus en Coupe de la Ligue et en déplacement depuis le début de la saison, les Dragons venaient de poser un genou à terre devant une assistance aussi ravie que médusée. Une fois c'est un exploit, deux, c'est une confirmation !

Confirmation d'un potentiel étalé à Rouen, à Amiens puis devant Grenoble. Autant de matchs référence qui doivent servir aux Dauphins pour peut-être poursuivre l'aventure en Coupe de la Ligue.

C'est en effet avec un avantage de deux buts, que les Dauphins iront défendre leur chance en Normandie. Deux buts ne sont certes pas grand chose devant la puissance de feu des Dragons, mais comme le dirait l'adage et fort des deux victoires acquises sur cette même équipe, tout est possible, tout est réalisable...

34 tirs à 27 en faveur d'Epinal

Väre : 88.9 % d'arrêts

Sopko : 85.3 % d'arrêts