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Hockey sur glace - Coupe de France : 1/2 finale : Strasbourg vs Rouen
2-3
(2-2 0-0 0-1)
Le 04/01/2011
Strasbourg
Strasbourg  ] Rouen ]
Il s'en est fallu d'un Rouen
 
L’iceberg, plein comme un œuf et dans une ambiance de folie, accueille ce soir la demi-finale de la coupe de France, entre les Dragons de Rouen et l’Étoile Noire de Strasbourg. Alors que Rouen est en tête de la Ligue Magnus comme à son habitude, l’Étoile Noire, qui occupait ce poste en début de saison, a eu un passage à vide lors de ses derniers matchs, mais reste toutefois dans la peau d’outsider sérieux, ce qui promet un match au sommet. Le ticket pour Bercy est cher et ne s’obtient qu’après une âpre bataille : ce n’est qu’au terme de 54 minutes de jeu égal que Rouen a su prendre l’ascendant sur son rival alsacien. Les joueurs des deux équipes ont offert au public un match spectaculaire et riche en émotion.
 
Strasbourg, Hockey Hebdo Joatham Charrue le 05/01/2011 à 23:07
FICHE TECHNIQUE

Arbitres : Monsieur Bourreau assisté de Messieurs Gremion et Loos
Buts :
Strasbourg :
Rouen :


Photo hockey Coupe de France - Coupe de France : 1/2 finale : Strasbourg  vs Rouen - Il s
Photographe : Christophe MOREAU
Les joueurs pénètrent sur la patinoire comme des gladiateurs dans l’arène, et le moment semble épique tant la patinoire gronde d’applaudissement. D’entrée de jeu, les Strasbourgeois jouent physiquement, en atteste la pénalité au bout d’une seule minute de match pour charge incorrecte, de Cesnek. Après un court round d’observation entre les deux formations, la première initiative est rouennaise. Et pour un premier tir, Salmivirta inscrit un premier but, depuis la ligne bleue, en slapshot dévié par Bergstrom entre les jambes du gardien.
Côté Strasbourgeois, pas d’abattement ; ils n’ont pas fait tout ce chemin jusqu’en demi-finale pour déprimer au premier but. Ils jouent avec ardeur et le palet tourne bien. Dufournet crée la première occasion strasbourgeoise, sous les clameurs du public, comme à chaque fois que l’équipe locale a le palet, en vain : le portier bloque son tir. En dépit du score en faveur de Rouen, les équipes sont à jeu égal sur le temps passé de chaque côté, et sur la qualité de jeu. Alors que Rouen a la possession, Cesnek oppresse l’attaquant et intercepte le palet au milieu de la patinoire, l’envoie à Dufournet, qui centre vers Marcos. Le capitaine remonte, esseulé, en direction des buts de Lhenry qu’il parvient à feinter pour une belle égalisation (1-1).
Les hommes de l’Étoile Noire ont perdu quelques palets en début de rencontre, mais ils ont su rester vigilants et la vapeur est renversée : ce sont eux qui volent les palets désormais. Mais la défense rouennaise ne s’en laisse pas conter, et les attaquants strasbourgeois ont du mal à trouver la faille. En remontant par le milieu, ils envoient souvent la rondelle en lobe, au-dessus des lignes défensives rouennaises, bien placées et presque infranchissables. Le palet est très disputé, particulièrement en zone neutre, où il vole de crosse en crosse. À 9’59, Mallette et Cayer se cherchent des noises devant le banc Rouennais et la patrouille les envoie tous les deux en prison. Les équipes spéciales sont donc appelées pour jouer à 4 contre 4 pendant les deux prochaines minutes.
Dans ces conditions, Dufournet parvient à surprendre encore une fois la défense Rouennaise et se retrouve seul devant le gardien pour finalement envoyer un boulet de canon, ce qui permet à l’Étoile Noire de prendre l’avantage. La joie est de courte durée car, seulement 11 secondes plus tard, Zwikel monte en attaque, sert Tardif, pourtant bien entouré de défenseurs. Tardif tire alors dans le trafic et le palet traverse un défenseur et passe au-dessus de l’épaule de Hiadlovsky, un tir impressionnant qui remet les deux équipes à égalité.
Le rythme est effréné, les actions se multiplient et deux excellents gardiens de but sont nécessaires pour que le score en reste à 2-2 jusqu’à la fin du tiers-temps. Entre autres, Devin remonte, alors que les Strasbourgeois sont en infériorité, et centre sur Marcos qui envoie un tir fulgurant sur le gardien. Côté rouennais, Holmqvist tente sa chance en slapshot, puis Guenette et Alen font un une-deux et démolissent la cage Strasbourgeoise, sans toutefois parvenir à inscrire de but. À l’ultime seconde, alors que ça chauffait depuis un moment en zone Strasbourgeoise, les locaux interceptent le palet et remontent à 3 contre 2, par la crosse de Dufournet qui sert Tarantino pour un tir puissant, mais dans le gardien.
Alors qu’on s’attendait à un match physique, les joueurs sont relativement raisonnables. Ce n’est certainement pas un salon de thé, mais tout reste dans les limites du correct, et peu de pénalités sont sifflées. Mais il reste encore 40 minutes !

Engagements : 13 - 12 pour Strasbourg
Tirs : 8 - 13 pour Rouen



Photo hockey Coupe de France - Coupe de France : 1/2 finale : Strasbourg  vs Rouen - Il s
Photographe : Christophe MOREAU
La seconde période, bien qu’exempte de tout but, est plus intense encore que la précédente, sans compter la pression psychologique qui se construit avec le temps qui défile et le score qui stagne à l’égalité.
Dès le début, Holmqvist fait une faute (crosse haute), et le gardien strasbourgeois sort pour faire rentrer un 6eme attaquant. La manœuvre est un peu longue, et le palet est très rapidement récupéré par Rouen. Les Dragons présentent d’ailleurs une défense à 4 redoutable, et massacrent le powerplay strasbourgeois. Ils vont même jusqu’à se créer quelques offensives en infériorité, forçant tous les 5 Strasbourgeois à se replier en défense. Les joueurs, de part et d’autre, tentent bien des choses mais sans succès. Dans les 5 premières minutes, il n’y a que 2 tirs cadrés : un par équipe !
L’équipe locale montre ce qu’elle sait faire de meilleur, débarrassée des erreurs défensives ou des palets dangereusement perdus des matchs précédents. Ce soir, les hommes de Bourdages renouent avec le niveau du début de saison et les schémas tactiques sont adéquats, bien exécutés et même agréables à voir. Quant aux joueurs de Rouen, leurs passes sont précises et leurs feintes adroites. Leur première place en Ligue Magnus n’est pas un hasard. Le public ne s’y est pas trompé, c’est un match savoureux que présentent les deux équipes sur la glace.
Les constructions sont bien là, mais pas la conclusion : très peu de tirs et d’occasions sont créés dans cette période. À 28’42, Bradley remonte et shoote, puis essaie de remettre son rebond, qui est encore bloqué. À 29’57, Zwikel cueille le palet et se retrouve seul devant le goal et tire, obligeant Hiadlovsky doit étendre sa jambière pour arrêter ce palet du bout des orteils. La rondelle circule à une vitesse impressionnante, ne reste jamais dans la même crosse plus de 5 secondes, et n’est jamais contrôlée par le même camp. Au contraire, elle est très disputée, constamment fauchée, arrachée.
La tension monte au fur et à mesure que le temps avance et les Rouennais, pourtant favoris, s’inquiètent de ne pas parvenir à s’imposer. Les joueurs bataillent ardemment, tels des guerriers sur le champ de mars, avec des crosses pour épées. De nombreuses actions sont douteuses, mais rien n’est sifflé, et la discorde va croissant. C’est finalement Tarantino qui écopera d’une pénalité pour accrocher, 30 secondes avant la fin de la période. Hiadlovsky est mitraillé de tirs et déploie un talent impressionnant pour tous les arrêter.
Alors que le premier tiers-temps était fort en buts et en attaque, le second a été riche en défense, aucun but n’a été encaissé. Tout ceci est un témoignage de la qualité des deux défenses, mais procure également beaucoup de frustration. Le capitaine rouennais, Mallette, va jusqu’à briser sa crosse de rage sur la barrière avant d’aller aux vestiaires.

Engagements : 13 - 13
Tirs : 6 - 8 pour Rouen



Photo hockey Coupe de France - Coupe de France : 1/2 finale : Strasbourg  vs Rouen - Il s
Photographe : Christophe MOREAU
À l’image de l’intégralité de cette période, le jeu se dirige d’entrée vers les buts rouennais, Tarantino est frappé par une crosse dans la mâchoire et s'effondre sur la glace. Il reviendra fort heureusement peu de temps après, bien soigné et surtout bien remonté. D’emblée, les Strasbourgeois prennent le contrôle du jeu : Stritz tout d’abord, depuis la bleue, puis Devin peu après, tentent de déjouer Lhenry, dont le talent n’est plus à prouver et qui ne se laisse que très rarement surprendre.
Il faut attendre presque 5 minutes de jeu dans ce tiers-temps pour assister à la première occasion rouennaise, qui prend ses racines sur un contre, bloqué par Hiadlovsky. L’Étoile Noire se procure la majorité des occasions, mais les Dragons mettent la pression sur le plan physique et chaque contact est très rude. Tarantino, de retour, reçoit le palet de Svete et se fait envoyer au sol, mais il continue son action à genoux et envoie un tir puissant mais précis, repoussé in extremis de la jambière du portier de Rouen. Les Strasbourgeois ont inscrit pas moins de 14 tirs lors de cette dernière période, comme par exemple celui de Cesnek (47’49) depuis le milieu de la patinoire, puis de Burgert (48’18), de plus proche. Lhenry est sur tous les coups et il s’en faut parfois de peu pour qu’un palet rentre.
Dans la continuité de la seconde période, l’énervement est palpable : à 8’27, Brunelle percute Bradley et l’arbitre intervient immédiatement pour empêcher une bagarre d’éclater. Le rythme est toujours très intense et la patinoire toute entière vibre des chants et des encouragements. Le moment est épique, le public le sait et il se soulève à chaque action de l’Étoile Noire.
À 14’11, Guenette remonte le palet en attaque, passe à Olsson pour construire devant les cages strasbourgeoises, mais la passe est déviée et le palet s’en va vers la bande. Dans un instant de flottement, Olsson va rechercher ce palet perdu, passe très rapidement à Desrosiers qui tire immédiatement, et il parvient à surprendre la défense comme le gardien, jusqu’à présent irréprochables. Une minuscule brèche dans l’armure alsacienne a suffit aux Dragons pour y glisser le palet jusqu’au fond des filets. Ce tir sonne le glas pour Strasbourg, car après plus de 40 minutes sans aucun but, tout le monde se doutait que le premier qui marquerait offrait le ticket pour Bercy à son équipe.
Et pourtant, il est hors de question de rendre les armes : Cayer pour Cibula, Cesnek par deux fois, Bradley, Cayer, Devin, chacun y va de son tir mais rien n’y fait, les filets de Lhenry ne trembleront plus ce soir. La frustration est tangible, 14 tirs pour Strasbourg et aucun but ; 5 tirs pour Rouen dont le but de la victoire. Quel cruel dénouement ! Cela aurait aussi bien pu tourner autrement, tant tout s’est joué à peu de choses. Le match se termine dans un jeu un peu décousu mais les Dragons s’accrochent à leur victoire en défendant solidement, et l’inéluctable sirène retentit au terme du temps réglementaire, sur le score de 2-3.

Engagements : 15 - 12 pour Strasbourg
Tirs : 14 - 5 pour Strasbourg



Rouen ira donc rejoindre Angers en finale de la Coupe de France, à Bercy le 30 janvier. Les Rouennais ont déployé tout leur talent, et se sont pourtant butés à un adversaire de taille. Ils l’emportent aujourd’hui, mais retiennent pour longtemps le nom de l’Étoile Noire, qui leur a fait une belle frayeur ce soir, puisque ce n’est qu’à 5 minutes de la fin qu’ils se sont libérés d’une pression grandissante.
Les deux équipes ont servi un match spectaculaire, et c’est les yeux mouillés et la rage au ventre que les joueurs de l’Étoile Noire quittent la glace. Mais au-delà de la frustration, c’est une défaite sur le papier, mais ils marquent des points psychologiques, pour avoir tenu tête contre une équipe de Rouen redoutable. On retrouve la formation du coach Bourdage à son apogée, brillante en défense comme en attaque, très clairement capable de gagner des gros matchs, avec un tout petit peu plus de réussite et de chance. Les Strasbourgeois n’ont certainement pas à rougir de cette défaite, qui s’est jouée sur le fil.
Pour l’Étoile Noire, Bercy, c’est fini. Mais peut-être qu’ils y retourneront un jour.


Joueurs du match
Strasbourg : Elie Marcos
Rouen : Fabrice Lhenry

Stastiques :

Engagements : 41 - 37 pour Strasbourg
Tirs : 28 - 26 pour Strasbourg
Arrêts des gardiens : Hiadlovsky : 23/26 (88%) ; Lhenry : 26/28 (93%)


Le résumé vidéo sur StrasTV : www.strastv.com/catalogue/Sport/hockey-strasbourg-rouen-demie-finale-coupe-de-france.html
 
 
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Réactions sur l'article
 
Wyvern a écritle 07/01/2011 à 04:18  
Bravo les Dragons!
Ca n'a pas été facile mais on retourne à Bercy. Va falloir ramener la Coupe cette fois puisque Rouen l'a déjà gagnée mais pas la-bas.
C'est quand même un peu dommage que cette finale voit encore s'affronter deux ténors, j'aurais préféré voir les Pingouins comme adversaires, mais bon, c'est le jeu..
Bravo Christophe pour tes photos (magnifiques comme d'habitude), Hoël lui a beaucoup de mal à en faire d'aussi bien au Rïnkla Stadium à cause de l'éclairage capricieux, mais à l'Iceberg ça a l'air vraiment bien.
Allez Rouen!
Léa S. a écritle 07/01/2011 à 00:13  
les photos sont vraiment à couper le souffle, on a l'impression d'y être !!!

le texte : s'ajoute aux photos, c'est puissant ! merci pour tout cet article.
seb a écritle 07/01/2011 à 00:11  
Merci pour ces très belles photos et cet excellent article.
Il ne manquait que la victoire de l'Etoile Noire ...
Nico78 a écritle 06/01/2011 à 20:12  
Elles sont exceptionnelles tes photos Christophe. On y est habitué mais là, c'est du lourd ces photos d'avant match!!!!

Continu cmme ça, on se régale!!

Nico ;-) (photographe HH d'Amiens)
legros a écritle 06/01/2011 à 20:02  
Effectivement, c'est très bien écrit, on se sent presque dans les gradins...
beaujeu a écritle 06/01/2011 à 18:05  
Toujours de très belles photos de STRASBOURG.
Bravo pour la mise en scène théatratisée du début de match, çà c'est du spectacle.
Connais pas l'ICEBERG mais semble être un bel outil pour le hockey et l'EN
En tout cas félicitations à STRASBOURG pour cette progression dans le niveau, bienvenu parmis les bonnes équipes de MAGNUS.
Bonne fin de championnats, je vous souhaite de parvenir en demi, sincèrement.
pantang a écritle 06/01/2011 à 16:38  
Très bon titre et article!
gryphons33 a écritle 06/01/2011 à 13:18  
parce que : "c'est l'histoire de mon premier amour"; capisce??
Xanadu a écritle 06/01/2011 à 10:59  
"Pour l’Étoile Noire, Bercy, c’est fini. Mais peut-être qu’ils y retourneront un jour."
A ma connaissance, l'EN n'a jamais eu la chance de s'offrir une place pour Bercy (ou bien j'ai loupé quelque chose). Alors pourquoi "y retourner" un jour ?! : D
 
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