Des Bisons sans complexes.

N’ayant rien à perdre, Neuilly rentre de suite dans le vif du sujet par Malat qui, de la gauche, adresse le premier lancer bien capté par Ylonen (00’39). Le ton est donné et Rouen sur sa glace réplique dans la foulée avec Thinel bien décalé coté gauche, mais le show Desfosses commence (01’06). Neuilly dans ces premières minutes offre bien plus qu’une simple résistance avec des attaques vives et tranchantes. C’est d’abord Appel qui, le long de la balustrade sur la ligne de but, oblige Ylonen à rester vigilent (02’50).

Photographe : Stéphanie Ouvry

Peck bataille pour le puck

Kecka y va aussi de sa tentative sans succès (04’34). Pas à son aise, Rouen commet une grosse erreur de relance, ce qui profite à Lefevre, seul devant Ylonen, mais le jeune portier normand est sauvé par le poteau droit (05’11). Les bisons sont omniprésents sur la glace, voire même trop, puisqu’ils se percutent entre eux, offrant à Guenette un face à face avec Desfosses, mais l’attaquant rate complètement sa feinte (08’48).
Un nouveau cafouillage dans la défensive Rouennaise, un palet mal dégagé qui arrive dans la crosse de Peck, dans le slot, lequel est bien trop heureux de l’offrande pour ne pas la manquer (0-1 / 10’15 Peck ass. Goeckner-Zoeller). Vexé d’être à nouveau mené sur sa glace, Rouen se porte à l’offensive et se procure une triple occasion par Vallier, Rech et Babka mais Desfosses répond trois fois présent (10’54). Rouen accélère et Thinel, tout en toucher, rentre en zone offensive, fixe Desfosses pour mieux servir Guenette qui a la cage grande ouverte, mais c’est le poteau gauche qui repousse (12’36).
Babka dans le slot, après un bon travail derrière le but du duo Da Costa - Zwikel, ne trouve comme réponse que Desfosses (13’14). Neuilly subit sans rompre et manque même d’aggraver le score quand Kecka, en contre, se retrouve face à Ylonen et une nouvelle fois le poteau gauche repousse (13’45). Bien souvent, une supériorité débloque la situation, et Rouen va en tirer profit. Dans le rôle du snipper : Bergström, à la bleue, voit son tir dévié par Salmivirta, qui trompe Desfosses impuissant (1-1 / 17’00 Salmivirta ass. Bergström et Holmqvist). Salmivirta récidive en fin de tiers mais avec moins de réussite (19’35).

Neuilly a proposé dans cette première période un jeu plein de culot et d’audace, ne s’en laissant pas compter et faisant même parfois plus que jeu égal avec les Dragons. Maintenant le rythme assez élevé de ce tiers peut il être gardé par les pensionnaires de D1 ?

Dragons - Bisons dos à dos.

La première mèche de ce tiers est pour Thinel qui arrive face à Desfosses, mais manque complètement son gri-gri (21’24). De l’autre coté, Pittarelli, grâce à sa vitesse, grille la défense Rouennaise mais Ylonen fait front (22’15).S’en suit une grosse domination des locaux, domination stérile en grande partie à cause du gardien Desfosses, en état de grâce dans les cages. Tour à tour, les attaquants Normands s’y cassent les dents ou les crosses. Tardif, bien servi par Rech : jambière de Desfosses (26’35).

Photographe : Stéphanie Ouvry

Olsson à l'ouvrage

Le duo Salmivirta - Thinel, pour un tir du dernier : la crosse du portier qui détourne (29’05). En supériorité, Salmivirta butte sur le plastron de Desfosses (31(47). Mallette lui aussi se heurte à la muraille (32’21). Avec un double avantage numérique, on pense que le Monsieur va craquer… bah non ! Desrosiers, pour une belle mitaine (32’56). Desfosses repousse tout, il ne lâche rien, et on a l’impression qu’il attire le puck. Décidément, après Fouquerel de Caen samedi, l’obstacle se nomme Desfosses.
En simple comme en double supériorité, Rouen ne trouve pas les clés du coffre, et même, balbutie son jeu. La délivrance va enfin venir. Tant mieux diront certains, dommage diront d’autres, tant le gardien aura mis du cœur à l’ouvrage pour tout repousser. Brunelle déborde sur la droite, passe derrière la cage, et, de la gauche, sert Mallette dans le slot lequel enfin fait passer le palet au delà de la ligne (2-1 / 37’43 Mallette ass. Brunelle et Janil).
Dès lors, on est en droit de penser que Rouen a fait le plus difficile, prendre l’avantage, et que Neuilly, après avoir défendu bec et ongles, est au bord de la rupture. Eh bien non ! C’est mal connaître les banlieusards Parisiens qui profitent d’une supériorité et d’une de leurs rares intrusions dans le camp Dragon pour égaliser. Au départ, un palet qui traine dans la zone défensive, qui tarde à être dégagé. La sanction est immédiate, puisque Malat s’en empare et loge le puck au dessus de l’épaule d’Ylonen, juste sous la barre (2-2 / 39’39 Malat ass. Goeckner-Zoeller).

Dominer n’est pas gagner, et Rouen en a fait les frais. Rouen n’ayant pas su convertir ses nombreuses occasions, s’est fait rejoindre sur la fin du tiers sur l’une des très rares occasions des Bisons. Pour les Normands, il va vite falloir trouver les solutions à l’obstacle Desfosses.

Rouen déverrouille.

A l’entame de ce dernier tiers, Rouen est pris par la patrouille, ce qui offre à Neuilly une belle occasion. Mais est-ce la fatigue qui arrive ? Car c’est bien Rouen qui, une première fois par Mallette, frappe à la porte Desfosses (40’41). Dans la continuité, Holmqvist récupère un palet dans sa zone défensive, trouve par une longue passe Guenette sur le coté gauche. Sitôt entré en offensive, l’attaquant québécois déclenche un tir croisé précis et soudain, qui trompe Desfosses (3-2 / 41’48 Guenette ass. Holmqvist).
Nullement abattu par ce but, Neuilly sort de sa coquille et Ylonen, tel un gardien de football, plonge sur le puck que convoite Dermigny (44’12). Les Bisons croient même à l’exploit d’une nouvelle égalisation quand Pittarelli gratte le palet dans la crosse d’Olsson, puis tire soudainement, ce qui trompe Ylonen, mais le référé refuse le but pour une faute, peu évidente, de l’attaquant sur le défenseur (45’33). Mouais ! Petite cause, grands effets, et sur la supériorité qui suit, le palet tourne bien dans les crosses jusqu’au décalage de Desrosiers au poteau droit qui fusille Desfosses (4-2 / 46’00 Desrosiers ass. Tardif et Mallette).

Photographe : Stéphanie Ouvry

Panique devant Ylonen

On ne vous raconte pas la colère de Pittarelli en sortant du cachot, tout comme pour ses coéquipiers. Le coach des Bisons demande un temps mort pour bien recadrer sa formation. Temps mort bénéfique puisque c’est bien Neuilly qui prend le jeu à son compte. Le jeune portier Normand doit s’employer ferme une première fois sur Peck puis, coup sur coup, sur un tir de Pittarelli et Appel (49’35 et 49’38) alors que Neuilly bénéficiait d’une double supériorité. Encore avec un joueur de plus, Neuilly par Pittarelli se heurte à un Ylonen qui montre que malgré son jeune âge, Rouen peut compter sur lui.
Les Bisons n’ont pu profiter de ces jeux de puissance. Revenu à égalité de joueurs, Rouen retourne tester Desfosses, qui reste vigilant devant Tardif (53’42), et surtout devant Guenette qui grille toute la défense par sa vitesse. Face au gardien, il tente de lui loger le palet sous la barre mais Desfosses détourne (55’33). Les derniers mots de cette rencontre reviennent aux visiteurs du soir avec Malat, qui, face à Ylonen, veut tirer en force, ce qui n’impressionne pas ce dernier (56’27). Enfin Appel, pourtant bien placé dans le slot, oblige Ylonen à un beau lancer de botte (57’45).

Rouen encore une fois a construit sa victoire dans le dernier tiers. Malgré un grand nombre d’occasions, les Dragons n’ont que très peu scoré. Soit par maladresse, soit par précipitation, mais surtout parce que dans les cages des Bisons, Desfosses, en état de grâce, a répondu présent. La défense est encore en apprentissage côté Rouennais, mais il va falloir vite tout assimiler, car les grandes échéances se profilent et il ne faudra pas jouer au chat et à la souris face à de plus coriaces adversaires ….sur le papier.