1er tiers : « Et 1, et 2, et 3 zéro »
Ce sont les Français Volants qui adressent le premier tir cadré de la partie mais les 2 flèches finlandaises de Valence ripostent immédiatement. Les Lynx concèdent une pénalité qui ne profitera pas et, progressivement, installent leur jeu et commencent à trouver des ouvertures dans la zone adverse. Sam Riffard décroche un lancer puissant de la bleue détourné par le capitaine Valentin Clément (08:17 ; 1-0)
 | Photographe : © Max Lazzaroni | |
Valence poursuit dans le registre du beau jeu prôné par l’entraineur tchèque Jan Dlouhi : la doublette russe de Valence menée par Aleksei Baskov tourne autour de la cage parisienne, fait sortir le portier Titouan Mainfray de sa cage et mettre genou à terre avant que Dmitrii Dudkin n’achève le travail d'un tir pivot puissant (13:03, 2-0).
 | Photographe : © Max Lazzaroni | |
L’équipe parisienne bénéficie d’une nouvelle pénalité et engage en zone valentinoise mais perd ses duels … En infériorité numérique, la doublette russe de Valence entre en zone, à la limite du hors jeu (non détecté par les parisiens), Baskov sert Arnaud Lazzaroni qui fait une passe abandon à Dudkin qui remet à Baskov. Baskov, efface un premier défenseur, passe entre Mainfray et 2 autres français volants avant de tripler la mise (15:46, 3-0).
Les joueurs valentinois y croient, dans une ambiance que l’on n’a plus connue depuis très longtemps à la patinoire du polygone : le Kop des Lynx avait présenté un magnifique tifo et a invité les supporters des Aiglons de Valence (roller hockey), le tout renforcé par les footeux de Chantonnay qui n'ont pas leur pareil pour mettre l'ambiance : « Et 1, et 2, et 3 zéro » ! Ca nous rappelle des beaux souvenirs.
A l’image de leur gardien Nans Blanc, les joueurs haussent leur niveau de jeu, surpassent leurs adversaires en vivacité et vont contraindre Paris à concéder sa première pénalité à 30 secondes de la pause …
Valence tue le suspense en 3 minutes
Rien de mieux pour la meilleure équipe de la poule B en supériorité que de démarrer un tiers à 5 contre 4 : moins d’une minute suffira avant que le troisième russe Nikita Klyuev écarte sur Dudkin qui se présente face à Mainfray, le drible, mais son revers heurte la base du poteau et Kévin Richard n'a plus qu'à le pousser au fond de la cage vide (20:50, 4-0).
L'équipe du coach Jérôme Pourtanel revient à 5 joueurs : sur l'engagement, elle concède une série de duels perdus : le pauvre Mainfray fera encore deux sauvetages sur des tirs d’Otto Pitkanen mais c'est Maxence Bortino qui achève le travail dans un angle fermé (21:05, 5-0).
Ces 5 buts encaissés sont de trop pour le portier parisien qui regagne le banc.
C’est sur l’air de "Et Ils sont où les parisiens" chantés à tue tête par la patinoire du polygone et ses bruyants supporters, que Théo Florchinger, qui avait disputé le match aller dans la cage parisienne entre sur la glace.
Moins de 2’ après, Valentin Clément perd l'équilibre sur une charge à la limite de la régularité, Alexis Pelisse récupère et passe à Plenet tout seul dans le slot qui expédie le palet au fond des filets (22:44, 6-0).
Par chance pour les visiteurs, sur l'action suivante, le tir du sniper Baskov s'écrase sur le montant de Florchinger. Les Français Volants, souvent dominés individuellement dans les duels et collectivement dans la construction du jeu, commencent à provoquer leurs adversaires comme ils le faisaient au match aller. Les fougueux valentinois vont tomber dans le piège : 2 altercations se produisent et ce sont 2 joueurs valentinois qui sont en même temps invités à passer 2 minutes au frais.
L'issue du match et de la qualification en quarts de finale ne font plus débat. L’objectif est désormais de laver plus blanc que Blanc et les 1001 spectateurs ne s'y trompent pas. Il faut donc commencer par tenir 2 minutes à 3 contre 5 : les Français Volants alignent leur unité spéciale emmenée par leur capitaine Mans Papaux. En face, l'unité défensive est menée par son copain Lazzaroni. Papaux gagne son engagement et tente d'installer le siège de la cage adverse située en face de son banc en ce 2èmetiers. Mais Nans Blanc a mis les barbelés pendant que ses 3 coéquipiers multiplient les blockshoots en faisant obstacle avec leurs corps. Le public, en totale communion avec son équipe célèbre chaque geste défensif comme un but. La libération des 2 prisonniers arrive enfin pour renouveler une partie des troupes mais les parisiens continuent à presser et les Lynx ne parviennent pas à sortir de leur zone. Il faudra une chevauchée intelligente de Rudi Maarni jusqu’à la cage parisienne pour permettre au dernier résistant Lazzaroni de laisser sa place après plus de 3' de présence sur la glace.
 | Photographe : © Max Lazzaroni | |
Blanchissage pour Nans Blanc
Le troisième tiers sera une formalité, les drômois se savent en quarts de finales et se contenteront de profiter des fautes de leurs adversaires comme ce but heureux en supériorité de Dudkin détourné par un défenseur entre les bottes de Florchinger sur assistance d'Artyom Tcacenko qui inscrit son premier point avec Valence (45:39,7-0).
Valence terminera le tiers en récitant ses gammes face à une équipe qui n'est pas habituée à évoluer sur une grande glace et qui s'est trouvée largement dominée tant physiquement que techniquement.
Succès magistral mais un peu triste
Sans vouloir gâcher la fête, saluons le club de notre capitale qui va quitter le championnat mais leurs dirigeants, à commencer par Pascal Papaux son président ne vont pas quitter leurs difficultés comme le mentionne la tribune de Tristan Alric du 12 février dernier (lien vers article). Dans la patinoire Sonja-Henie, annexe de l'Accor Arena de Paris qui ne peut contenir que 500 places assises, les Français volants ont fait cette année une moyenne de 125 spectateurs par match ! Dans une ville comme Paris, ce n'est pas une affluence comme celle là qui va attirer les sponsors. Souhaitons aux dirigeants de ce club beaucoup de courage pour continuer à faire vivre notre sport dans la plus grande ville de notre pays.
Côté Valence la soirée fut une véritable soirée de gala avec une victoire indiscutable sur une équipe au palmarès prestigieux qui a terminé deuxième de sa poule. Les amoureux du hockey en Drôme Ardèche étaient là, à commencer par les anciens présidents Yvan Kesmedjian, Daniel Pelisse et Georges Deloche. Sur la glace, le spectacle était total avec une équipe des Lynx qui a maîtrisé son sujet de bout en bout. Les systèmes de jeu mis en place par Jan Dlouhi sont efficaces et désormais maîtrisés. Nans Blanc, élu MVP, fait de plus en plus briller son numéro 25 cette année. Les lignes arrière savent à présent s’affirmer et faire preuve d’abnégation dans les situations difficiles. Quant aux lignes d’attaque, elles pèsent sur l’adversaire, font la différence quand il le faut et marquent en nombre comme ce soir où les 7 buts sont marqués par 6 joueurs différents. On n’oubliera pas le 7ème homme qui permet aux Lynx de se surpasser et qui sera assurément derrière eux pour la suite de l’épreuve face à Toulouse que nos Lynx connaissent bien ...
Pour ces Lynx qui l’an dernier se sont battus pour éviter la relégation, ce quart de finale est une superbe récompense : c’est le premier depuis 8 ans et seulement le 3ème depuis la descente en D2 en 2013. Valence n’a jamais franchi ce stade de la compétition. Mais cette année, l’équipe nous a démontré qu’elle est capable de le faire.
 | Photographe : © Max Lazzaroni | |
|