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Hockey sur glace - Coupe de France
Histoire mouvementée d’une Coupe nommée Laliberté
 
Ecrire sur la Coupe de France de Hockey sur glace est loin d'être simple. En effet le peu d'archives sur une Coupe qui a malgré elle beaucoup fait parler ne permet pas vraiment de s'étendre sur le sujet. Quoique après consultation de tout ce qui peut exister en la matière l'un de nos spécialistes en archives hockeyïstique vous relate ce qu'il en a retenu.
 
Media Sports Loisirs - Hockey Hebdo, Hockey Hebdo Patrick Poitrineau le 15/02/2019 à 19:00
La Coupe de France de Hockey sur Glace
 
De la finale de la coupe de France à Bercy (nouvellement AccorHotels Arena) nous pouvons dire qu’elle en est devenue un rendez-vous incontournable pour le hockey français. Il est probable que l’évènement va encore prendre de l’ampleur avec l’accueil en ce lieu mythique du Final Four. Plus que jamais on cherche à donner un tour résolument festif autour du hockey, constituant un week-end des plus chargés avec les demi-finales le samedi 16 février 2019 et la finale le lendemain. Ainsi en a voulu la Fédération Française de Hockey sur Glace cette année. Il y a, au delà de l’intérêt sportif, un objectif médiatique: que le hockey français ait plus de visibilité en France.
 
Pour l’édition 2018 peut-être avait-on constaté du côté des instances un certain essoufflement ? A voir maintenant si cette nouvelle initiative rajoutera  de l’ampleur à l’évènement et incitera les grands médias nationaux à un peu plus d’attention.
 
Nous nous sommes dit que voilà l’occasion d’un petit regard dans le rétro sur cette compétition particulière et qui se veut le pendant de la très populaire Coupe de France de football. Le moins que l’on puisse dire pourtant est que notre coupe a eu une existence des plus chaotiques et fut loin d’être toujours bien appréciée.
 
Nos sources pour ce retour dans le passé sont les archives personnelles de GB, les différentes publications de Tristan Alric, de l’APH, hockey Mag, le site de la fédération et celui d’Hockey Archives…  On retracera son parcours en essayant d’en comprendre l’évolution.
 
Les grands débuts de la coupe de France furent lors de la saison 1971/72 sous l’égide, rappelons-le, de la Fédération Française des Sports de Glace auquel le hockey était rattaché.
On ne sait pas trop comment se faisait l’inscription ; sur invitation, le volontariat ou obligation suivant la division ? Toujours est-il que l’on y trouve Chamonix, le vainqueur (qui s’offre le doublé en remportant aussi le championnat) et à priori tous les clubs de l’élite de l’époque. Grenoble se fait représenter par une équipe baptisée Grenoble Sud (!). Dans la division inférieure (il n’y en avait alors que 2) il semble qu’il y ait eu beaucoup d’absents. Un peu comme l’édition moderne, les meilleurs clubs ne faisaient leur apparition qu’après un premier écrémage des clubs de 2ème série.
 
Devant certainement une motivation assez modérée il faudra attendre  la saison 75/76 pour retrouver une 2ème édition, à nouveau remportée par Chamonix. Renouvelée la saison suivante c’est cette fois Villard de Lans qui s’en empare. Est-ce la même formule avec toutes les divisions?  On peut supposer que oui bien que nous n’en ayons pas retrouvé le détail. Une chose est sûre, le nombre d’équipes s’était nettement densifié par rapport à la 1ère saison de coupe avec l’ouverture de très nombreuses patinoires sur le territoire français. L’arrivée de nouveaux clubs oblige à la création de 3 niveaux distincts, la nationale A, la B et la 2ème série. Ce sera la dernière saison où il y a un brassage de divisions car il semble que les clubs de l’élite, n’y voyant qu’une compétition secondaire,  ne présentent pas forcément leur meilleure équipe. (A savoir : il existait par ailleurs depuis longtemps d’autres tournois, en particuliers dans les Alpes, plus attractifs et souvent liés à la fréquentation dans les stations de ski. Il y en avait aussi en Ile-de-France).
On retrouve ainsi des clubs de divisions inférieurs jusqu’en 1/2 final tel que Clermont-Ferrand qui est éliminé par Tours qui sur sa lancée emportera la finale.
Puis la saison suivante la Coupe de France est réservée à la Nationale C, anciennement 2ème série et qui est en fait la 3ème division (vainqueur Nice). Il en sera de même la saison suivante (vainqueur Pralognan).
 
Pour la saison 80/81, la fédération des Sports de Glace ne manquant pas d’imagination, met en place une formule alambiquée à 2 compartiments : une coupe entre clubs de nationale A et les vainqueurs des deux poules de Nationale B et à coté une Coupe de France nationale C dont le vainqueur sera convié à la demi-finale des ‘’grands ‘’. Et c’est ainsi que l’équipe réserve d’Amiens se retrouva en 1/2 finale d’une compétition auquel son équipe première n’a pu participer. Le vainqueur final est Saint Gervais.
 
Pour l’édition 82 on reviendra à la version 79, celle réservée uniquement à la 3ème division. Cela fera le bonheur de Clermont-Ferrand qui l’emporte.  Une pause d’une année et coucou on la retrouve en 84, toujours réservée à la 3ème série où l’on retrouve Clermont mais défait en finale par Orléans.
 
Puis à nouveau plus de coupe de France durant 2 saisons. A la place une coupe des As réservée cette fois à la nationale A (qui deviendra Nationale 1 la saison suivante) à laquelle se rajoute l’année suivante les 4 premiers de la nationale 2.
 
Pour la saison 86/87 exit la coupe des As et revoilà la coupe de France mais la encore on ne retrouve que les clubs de division 2 et 3 (vainqueurs les Français volants). C’est un peu vite dit car la coupe est à nouveau rangée au placard à souvenir pour 7 années. Et encore ! Elle ne revient en 94 que pour meubler le quotidien des équipes françaises de nationale 1 (les nombreux tournois cités plus haut ont peu à peu disparus). Nous étions alors dans une année olympique (Lillehammer - Norvège).et l’équipe de France y participait. Lors des stages assez nombreux des internationaux ainsi que de la période des épreuves olympiques le championnat marqué naturellement une pause. Mais il fallait bien maintenir, ne serait ce pour des raisons financières, une certaine activité au sein des clubs. Rappelons que, suite à une période de crise de plusieurs saisons, la fédération des sports de Glace (auquel le hockey était toujours rattaché à l’époque)  avait du refondre l’élite avec une 1ère division assez conséquente de 16 clubs réparties en 2 poules à peu près géographiques. Ce fut Grenoble au final qui remporta la coupe. Feu de paille car la compétition ne fut pas reconduite, même en 98 lors des jeux de Nagano où pourtant l’équipe de France était également présente. Il faudra vraiment attendre 2000 pour la voir réapparaître. Elle est encore réservée à la ligue élite ainsi qu’aux 7 meilleurs clubs de la division inférieure appelée nationale 1. 
 
Non reconduite l’année suivante, elle fera pourtant  vite son retour en 2002 à la demande des clubs qui, encore une fois, ont besoin de participer à une compétition intéressant pendant la trêve qu’entraîne la participation de la France aux JO de Salt Lake City. Pour la première fois Rouen en sera le vainqueur. On enchaîne l’année suivante (victoire de Villard de Lans) et cette fois sans interruption jusqu’à nos jours. Pour autant il y aura des variantes quand aux clubs autorisés à participer. D’abord ouverte aux clubs ‘’élites’’, 2ème niveau et les meilleurs du 3ème niveau national, il se restreindra au plus haut niveau et le 2ème lorsque l’élite sera un temps agrandi à 16 clubs. Mais vite on rappellera le 3ème niveau qu’est la 2ème division pour donner un plus ‘’rassembleur’’ à cette compétition - un peu dans l’esprit coupe de France de foot. D’ailleurs, comme au foot, les meilleurs clubs ne rentrent en jeu qu’à partir des 16èmes de finale. Enfin on remarque que la compétition n’a pas un caractère obligatoire et certains clubs, peu motivés ou par souci d’économie, se gardent bien d’y participer. Cela montre par la même que la coupe de France est encore perçue comme une compétition secondaire. Rapidement apparaissent les clubs de D3 qui en font la demande car leur participation n’est pas une obligation. Il apparaît vite que les clubs de division inférieur mais ambitieux trouvent là un excellent moyen de se tester en vue d’en tirer quelques leçons pour leurs objectifs de montée. Pour les clubs de l’élite, évidement largement favoris, cela peut être un beau lot de consolation à un championnat qui n’a pas répondu à leurs espérances.
 
De fait, sans donner tout le palmarès, le trophée reviendra toujours à une équipe de la plus haute division  et donc de la Magnus  à partir de 2004/2005 lorsque l’on baptisera ainsi la division élite du hockey français. Il y a eu quelques doublets Coupe - Championnat comme en 2009 pour Grenoble. Rouen sera sacré 4 fois de suite champion de France entre 2010 et 2013 mais ne réussira le doublet qu’en 2011. Les Dragons réussissent un ultime doublé en 2016*. Mais il faut retenir un virage important pour le prestige de la Coupe de France, c’est le moment ou fut choisi le cadre le plus prestigieux qui soit pour accueillir la finale: le Palais Omnisports de Paris-Bercy à partir de 2007. A noter également en hommage à un joueur puis entraîneur canadien emblématique, pour ne pas dire historique, récemment disparu, et qui dirigea de très nombreuses années (13 ans en trois périodes) l’équipe de France, le magnifique trophée remis au vainqueur prend  le nom de trophée Pete Laliberté. (Il semblerait, mais à confirmer, que cette coupe jusqu’ici sans nom particulier fit son apparition en 2003).
 
Depuis bien sûr le rendez-vous à Bercy dans l’enceinte, désormais appelé l’AccorHotels Arena, est devenu un grand moment de rassemblement de la famille du hockey et des aficionados. Son succès populaire ne se dément pas et même si le record d’affluence date de 2011 avec 13 364 spectateurs, la jauge dépasse allègrement les 11 000 à chaque finale, ce qui n’est pas si mal pour un sport d’équipe classé encore comme marginal en France.
 
 Ainsi donc après s’être longtemps cherchée, passant parfois plusieurs saisons à la trappe, revenant mais traitée avec, si ce n’est du mépris, pour le moins une certaine désinvolture, certaines années élitiste et d’autres réservées aux classes inférieures, cette coupe de France a fini par trouver sa vrai place. Une place de prestige mais aussi festive qui rassemble au-delà des partisans des 2 clubs finalistes tous les amoureux (ses) de la rondelle. C’est devenu une occasion unique pour la Fédération Française de Hockey sur Glace de promouvoir sa discipline avec des opérations média de découverte de ce sport si particulier à des journalistes en les faisant monter sur la glace, mais aussi en rassemblant des tous jeunes hockeyeurs.
 
Pour cette édition 2019 la FFHG réquisitionne pour 2 jours l’AccorHotels Arena pour accueillir les demies finales le samedi  et la finale le lendemain dimanche. Mais pas seulement. Sans compter quelques animations grand public, on retrouve le maintenant traditionnel Festival des Petites Crosses (33 équipes U9 pour 177 rencontres), le hockey féminin avec le Global Girls Game et une démonstration de para- hockey/glace. Bref une aréna prestigieuse pour tout un week-end à fêter le hockey.
Pari gagnant ? Il faut l’espérer car cela reste un sacré test pour un sport qui demeure encore assez confidentiel surtout au niveau des grands médias nationaux. On aura compris que, au-delà du succès sportif (qui semble relativement promis) c’est surtout un succès de prestige et une image de marque qui sont recherchés pour donner un second souffle à la discipline et l’asseoir  un peu plus dans le paysage sportif français.
Photo hockey Coupe de France - Coupe de France - Histoire mouvementée d’une Coupe nommée Laliberté
 
 
 *Pour connaître le palmarès complet n’hésitez pas à consulter le site de la FFHG - Coupe de France-.

Photo hockey Coupe de France - Coupe de France - Histoire mouvementée d’une Coupe nommée Laliberté
 
 
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Réactions sur l'article
 
Banouf a écritle 15/02/2019 à 19:22  
Article très sympa! Ce genre de travail d'investigation n'est évidemment pas simple... Bel effort, et belles anecdotes !
 
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