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Hockey sur glace - Ligue Magnus
Interview: Jonathan Zwikel
 
L'émotion de son dernier match passée, on retrouve Jonathan Zwikel pour nous parler de sa carrière et surtout de son avenir...
 
, Hockey Hebdo Christophe Haest le 15/04/2011 à 11:11
Hockey Hebdo : Peux-tu nous faire une présentation familiale, de ton parcours universitaire?
Jonathan Zwikel : Je suis marié à Marion, j’ai deux enfants : Anouk, six ans et Maurice, trois ans.
Au niveau études, j’ai un Master en Management du sport acquis à l’Université de Troyes quand je jouais à Reims (2002). Ensuite j’ai obtenu le diplôme de l’école supérieure de commerce d’Amiens en 2006.
 
H. H. : La même chose pour ton cursus hockey, clubs, équipe de France, palmarès (nombre de titre de champion de France, de coupe de France, de la ligue, ...)
J'ai commencé le hockey à Bruxelles avec mon père. Ensuite, je suis parti vivre avec ma mère et mon beau père à Chamonix à l’âge de 8 ans (durant 1 an) puis à Rouen où j’ai été formé jusqu’en 1995 (2 années avec l’équipe pro). Ensuite, j’ai passé 7 années à Reims, puis 1 année en Suède et en Allemagne, je suis rentré en France où j’ai passé 3 années à Amiens. Les 3 années d’après, je les ai passées à Morzine-Avoriaz pour enfin revenir à Rouen ces 2 dernières saisons.
Lors de toutes ces années en club, j’ai remporté 7 Magnus, 1 coupe de la Ligue et 1 coupe de France et le trophée des champions de cette saison.
Photo hockey Ligue Magnus - Ligue Magnus - Interview: Jonathan Zwikel
Les 3 générations de Zwikel, la relève?
Je sais tout ça avec précision car depuis le dernier match, on me l’a répété assez souvent !!!
Pour ce qui est de l’équipe de France, je crois qu'il doit y avoir 200 sélections, 10 championnats du monde et 2 Jeux Olympiques.
Mais ce que j’ai surtout, c’est de superbes souvenirs plein la tête et des amitiés fortes créées grâce au hockey. C’est de loin le plus important!

H. H. : Plutôt que de s'éterniser en regret sur ton départ de la glace, nous préférons aborder ton avenir, peux tu nous parler de CEOPS ? Comment est venue cette idée ? Tes objectifs avec cette structure, les moyens mis en œuvre, tes collaborateurs ?
J. Z. : Le CEOPS est un super projet. Il part d’un constat simple. En France, le sport de haut niveau et notamment le hockey sur glace manquent de structures adaptées à l’optimisation de la performance. Le sport d’aujourd’hui est en constante évolution et de plus en plus exigeant. Viser le haut niveau en négligeant certains aspects de la performance, comme la préparation physique, c’est utopique. Le CEOPS est une structure qui a pour ambition de donner aux sportifs tous les moyens indispensables pour devenir un athlète complet et ainsi optimiser ses chances d'atteindre ses objectifs. Le plus important pour un joueur, c’est d’optimiser son potentiel. Il y aura toujours meilleur ou moins bon que soi, mais si tu as tout fait pour faire le maximum avec tes possibilités, tu ne peux pas avoir de regrets. Nous voulons aider les jeunes à ne jamais avoir de regrets !
Nous sommes capables d’accompagner tous les types de sportifs, de toutes les disciplines (nous avons des tennismen, des footballeurs, des basketteurs, des pilotes auto…) mais pour le hockey, nous avons notre section “CEOPS Hockey” qui est vraiment spécialisée. Je pense que nous sommes le seul centre qui propose cette spécialisation en France. Gaëtan Brouillard (préparateur physique en chef et associé), qui a de nombreuses années d’expérience dans notre discipline, s’est beaucoup déplacé à travers le monde, dans les grands pays de hockey, pour enrichir ses connaissances et faire évoluer ses méthodes. C’est une priorité pour nous. Il faut s’ouvrir, apprendre du travail réalisé par ces pays pour avancer, toujours progresser. Nous ne restons pas dans un fauteuil en regardant le ciel et en pensant révolutionner les choses. Gaëtan est hyper compétent, il a ses convictions mais en même temps, il a l’humilité qui permet de toujours vouloir apprendre et échanger avec les autres. Une qualité qui vaut de l’or et qui n’est pas si commune que ça... La France du hockey doit s’ouvrir vers l’extérieur, pour moi c’est l’une des clés de notre progression future.
Dès cet été, nous proposons des camps de préparation physique de haut niveau pour tous les joueurs de U15 à seniors. Un joueur peut venir se faire tester, s'entraîner ou simplement repartir avec un programme, nous avons une solution pour tous.
Nous avons aussi la première édition du "CEOPS HOCKEY CAMP" du 4 au 8 juillet 2011, un camp qui apporte une approche de la performance à 360° (entraînement glace, hors glace, cours de nutrition, préparation mentale, analyse vidéo...). En une semaine, nous ferons un tour accéléré de ce que nécessite le haut niveau. Là, je peux vous dire que ça va bosser !!! Si ça vous intéresse, il reste quelques places !!!
N'hésitez pas à visiter notre site : www.ceops.fr tous les contacts sont en ligne.
Je tiens à dire que ce projet est une idée de Thierry Chaix et de Gaëtan Brouillard. Moi je n’ai intégré le truc qu’après. Ensuite, la structure s’est constituée autour de Thierry, d’un médecin, d’un universitaire, de Gaëtan et moi. Le but étant d’avoir des compétences diverses et complémentaires. Sur le terrain, Gaëtan s’occupe de toute la partie technique (préparation des athlètes, planification…) et moi de tout ce qui est administratif, marketing…

H. H. : Depuis quand penses tu à ta reconversion ?
J. Z. : Depuis le début de ma carrière !!! C’est pour cette raison que je n’ai jamais arrêté les études. J'ai mis 12 ans mais j'ai aujourd'hui deux diplômes de niveau BAC + 5. Je sais très bien que cela ne me donne pas de garantie sur mon avenir car les études ne font pas tout. Mais de toute façon, j'ai toujours aimé aller à l'école pour pouvoir sortir du contexte du hockey et apprendre des choses J'aimais cette double vie, c'était mon équilibre. Cependant, y avoir pensé depuis longtemps n'empêche pas les doutes quand le hockey s'arrête !
 
H. H. : Tu es le premier agent de joueur de hockey sur glace en France, peux tu nous dire en quoi consiste la formation s'il y en a une, l'examen et pour terminer ce chapitre, le métier en lui même ?
J. Z. : Il n'y a pas de formation. L'examen est assez difficile et demande pas mal de connaissances en droit social, du travail des assurances... et sur les règlements de notre discipline. Je n'avais pas ces connaissances, j'ai tout simplement acheté des livres de droit et je m’y suis mis!!!
Pour moi ce "métier", qui n'en est pas un en France car on ne peut pas en vivre, consiste à apporter un conseil complet aux joueurs, ça va du sportif, au financier en passant par les études pour les jeunes. C'est important car certain jeunes sont perdus et parfois leurs parents le sont aussi car ils ne sont pas du milieu.
La problématique est qu'aujourd'hui, cette activité demande beaucoup de travail et d'investissement pour peu de revenus car les salaires en France sont trop faibles.
Personnellement, je rentre dans une phase où, je dois mettre toute mon énergie et mon temps dans mon "vrai " projet de reconversion. J'ai informé mes clients que je respecterais mes engagements en cours mais ils connaissent ma situation.
 
H. H. : Depuis ton retour à Rouen, on t'a souvent entendu parler des jeunes, tu devais notamment les encadrer, comptes tu t'impliquer dans le hockey (en club) pour faire avancer les jeunes, ou plus généralement (FFHG) pour développer notre sport ?
J. Z. : Quand je suis parti en 1995, nous les jeunes, n'étions pas pris en compte. C'est loin d'être le cas aujourd'hui. J'étais content de revenir ici, d'y côtoyer ces jeunes et de pouvoir éventuellement les aider à mon petit niveau. J'ai essayé de faire de mon mieux et j'ai, en tous les cas, pris énormément de plaisir à leur côté.
Aujourd'hui, le club arrive à remplir ses obligations de résultats tout en formant des jeunes. Avec le centre de formation, l'école technique, les locaux de la Grand Mare, le CEOPS... le potentiel est énorme. Pour moi, il y a ici les outils pour faire de ce club un "créateur" de talents jamais vu en France et qui se rapprocherait de ce qu'on voit dans les grands pays de hockey. En continuant à travailler et à progresser, c'est possible ! En tous les cas, c'est un superbe projet.
Concernant une éventuelle implication de ma part dans le hockey, c'est un peu tôt pour en parler, il y a une semaine, j'étais encore joueur!!! Ce qui est certain, c'est que je serais un passionné de hockey jusqu'à ma mort. Ce sport est au centre de ma vie depuis toujours et il le restera. C'est une drogue dure !!! Quoi qu'il arrive, j'essayerai d'être utile quelque part, d'une manière ou d'une autre.

H. H. : En tant que joueur expérimenté, peux-tu nous donner ton sentiment sur la Ligue Magnus, les différences de niveau par rapport aux adversaires de Conti Cup, le nombre de match restreint? Que manque t-il au hockey français pour se développer et devenir un grand sport en France ?
Photo hockey Ligue Magnus - Ligue Magnus - Interview: Jonathan Zwikel
Stéphanie Ouvry
J. Z. : Voici une question très difficile et un vaste débat! Je n'ai pas trouvé qu'il y avait une grande différence entre nous et les autres de la Continental Cup. Nous aurions, pu (dû) mieux faire.
Après, c'est certain que nous sommes encore loin du niveau des meilleurs ligues européennes. Mais je ne veux pas faire partie des donneurs de leçons. Je suis incapable de donner un remède miracle pour que notre sport devienne un sport majeur. Je suis certain que les dirigeants des clubs et les gens qui s'occupent de la FFHG donnent tous les jours le meilleur d'eux même pour faire avancer les choses.
Je constate certaines choses mais entre constater et préconiser des solutions il y a une grande différence. Car dans la réalité, nos dirigeants (de clubs ou fédéraux) font face à des problèmes qu’ils sont les seuls à appréhender.
Par conséquent, je ne viendrais pas donner de leçons ou de conseils, je ne connais pas assez le fond des problèmes pour me le permettre.
La seule chose que je peux dire, c’est que, pour moi, l’une des limites majeures de notre sport se situe au niveau de nos infrastructures. On entend assez parler des soucis du foot et de leurs limites d’expansion économique due au retard de modernisation des stades de Ligue 1 par rapport au reste de l’Europe. Que dire des patinoires de Ligue Magnus ! Les clubs, pour se structurer et développer du business ont besoin d’un outil digne de ce nom. Les rentrées d’argent d’un club, c’est quoi ? Le sponsoring public et privé et le public. Il faut donc des tribunes en quantité suffisante et des loges pour accueillir les partenaires. Sans parler des difficultés des heures de glace pour caser l’ensemble des catégories. Très peu de clubs bénéficient d’une patinoire avec deux glaces, sachant qu’il faut partager avec les autres disciplines (artistique…), le patinage public, les écoles… Aujourd’hui, beaucoup de clubs évoluent encore dans les patinoires qui ont été construites dans les années 70 voir 60 !!! Mais là encore, je mets le doigt sur une évidence, et je sais que les clubs aimeraient que ça évolue mais ce n’est pas facile car on ne construit pas une patinoire comme on achéte une baguette de pain !!!
 
H. H. : Cette année, on craignait beaucoup pour Rouen à la reprise du championnat après la Finale de CC. On craignait la fatigue des matchs, du voyage, la démotivation après la 4ème place. Il n'en a rien été, au contraire !! Le Dragon n'a enregistré que des victoires depuis, as tu une explication précise, y avait il un plan spécial, un secret ?
J. Z. : Non, pas de plan spécial. Pas de secret non plus. Cette équipe savait se transcender dans les moments importants. On s'est loupé en Coupe Continental et il n'était pas question de se planter sur la suite. Notre équipe était vraiment constituée de bons joueurs mais surtout de joueurs de caractère. Tu as besoin de ça pour gagner. La machine s'est mise en marche au bon moment.
Il y a un truc qu'il faut comprendre et qui donne de la valeur à ce qu'on a réalisé cette saison. Depuis le mois d'août, tout le monde dit que nous ferons le triplé Ligue Magnus, Coupe de France, Coupe de la Ligue. Le degré d'exigence était au plus haut. Cette situation n'est pas la plus facile pour un sportif car tu peux facilement décevoir. Nous avons joué toute la saison avec cette pression particulière d'hyper favoris.
On est arrivé en play-off, on a joué Morzine qui sortait d'un retournement de situation inespéré en 8ème puisqu'ils avaient perdu le premier match chez eux, avant de gagner deux fois à Chamonix. Leur objectif était atteint !
Ensuite, on joue Amiens, qui nous avait battu deux fois chez eux et qui revenait en 1/2 après 5 ans d'absence à ce niveau. Un derby, avec une équipe en face qui n'a rien à perdre et qui a vraiment envie de faire des gros matchs (ce qu'ils ont fait d'ailleurs!).
Et en finale, tu joues contre une équipe qui a rempli ses objectifs depuis bien longtemps. Certains pensent que c'était une balade contre Strasbourg. Et bien, ceux ci n'étaient pas sur la glace !!! Ces mecs ont été des adversaires redoutables et valeureux. Ils étaient fatigués, diminués mais ils ne nous ont rien donné. Ils se sont battus jusqu'au bout et jamais je me suis dis que c'était gagné, jamais avant la fin du 3ème match.
 
H. H. : Dans le même état d'esprit, tu as joué à Rouen de 1993 à 1995 puis de 2009 à 2011 quelles sont les différences dans le club entre ces époques ?
J. Z. : L'engouement autour du hockey est le même. Et ça c'est fabuleux. Ce sport est vraiment rentré dans la culture de cette ville.
Maintenant, pour moi il y a une différence majeure entre les deux époques. Avant, l'aventure était superficielle car le club n'avait pas les structures de ses ambitions et vivait au dessus de ses moyens.
Aujourd'hui, le club est géré comme une entreprise sérieuse. En plus, le hockey à Rouen, c'est le RHE 76, géré par des gens sérieux et compétents mais c'est aussi le CHAR, une structure très organisée et encadrée par des entraîneurs très impliqués, passionnés et souvent formés au club eux même! La formation, c'est le cœur d'un club. Ca doit rester une préoccupation centrale.
Sans tirer sur ce qui a été fait dans les années 80-90, car c'est là que tout a commencé, que le hockey est devenu populaire, je pense que le club est plus dans le vrai aujourd'hui.
 
H. H. : Onze fois champions de France en 20 ans, sans compter les Coupes de France et de la Ligue, quel est le secret pour que Rouen soit au plus haut quasi en permanence depuis 1989 (1ère demie finale Elite contre Amiens) ?
J. Z. : Je crois que c'est un ensemble de facteurs. Mais bon, pour moi, l'élément le plus important pour que quelque chose fonctionne, c'est le facteur humain.
L'histoire du club de Rouen a été marqué par des personnalités fortes qui ont marqué le club et lui ont, chacun à leur manière, apporté quelque chose.
 
Bon, Jon, nous avons été plutôt sérieux dans cette première partie, on va te solliciter pour quelques anecdotes.

H. H. : Quel est ton meilleur souvenir « hockey » ?
J. Z. : Impossible d'en sortir un seul. Vous vous imaginez, je joue au hockey depuis 32 ans et en pro depuis 18 ans, ça en fait des moments de bonheur. Non, je ne peux pas en isoler un en particulier.
 
H. H. : Ton pire souvenir « hockey » ?
J. Z. : Le coup de crosse que j'ai donné en 1993 et toutes les conséquences, lourdes, que j'ai du assumer derrière, à tout juste 18 ans (suspension d'un an, tribunal correctionnel, réputation...). La première fois de ma vie que j'aurais tout donné pour pouvoir revenir dans le temps ! Mais ca a aussi contribué à forger mon caractère.
Mes blessures graves sont aussi des moments durs. J'ai quasiment perdu 4 saisons à cause de ça. Le pire reste ma blessure au dos. La saison 2005-06 (la dernière à Amiens) n'a été qu'une année de souffrance.
Seule ma famille était au courant. Cette saison là, je l'ai jouée à 40% de mes possibilités, au grand maximum. J'ai souffert comme jamais. Ceux qui ont déjà vécu une sciatique me comprendront et moi, je devais jouer au hockey sur glace avec ça !
Au printemps 2006, ça s'est empiré d'un coup, avec une paralysie totale de la jambe gauche, un forfait pour les championnats du monde et quelques jours après la non reconduction de mon contrat à Amiens !
A cette période là, j'étais vraiment très proche de l'abandon. J'ai failli tout arrêter. Je me suis accroché, ma famille ma soutenu et Morzine m'a tendu la main.
Voilà en résumé les pires moments. Vous voyez, ceux là, j'arrive à les identifier, c'est qu'il y en a eu moins que des bons moments!!!
 
H. H. : Peux-tu nous raconter ton plus beau « Bernard » sur glace ?
J. Z. : Je n'en ai jamais fait!!!! Je rigole. Le plus beau, je ne sais pas mais le plus con c'est à Amiens, pivot, chute et HOP... fracture de la cheville. On appelle ça "NANAR" avec blessure, c'est vraiment le plus humiliant !!!
 
H. H. : En puisant dans les souvenirs de ta longue carrière, peux tu nous recréer l'équipe type de tes rêves, mettons en deux lignes et deux gardiens ? Peux-tu nous expliquer tes choix ?
J. Z. : Non, Non, trop dur à faire ça, il y a eu tellement de bons joueurs...
Je peux juste dire qu'il y aurait mon frère (NDR : Luc Tardif Jr) , François et Maurice Rozenthal, Allan Carriou, Fab Lhenry et Cristobal Huet !!!!
Le feeling que j'avais avec François sur la glace, c'était un truc de fou, c'était jouissif. En 2004, quand on gagne avec Amiens (avec un seul étranger dans l'équipe, ce qui reste historique), on a pris un plaisir que je n'oublierais jamais. En plus François c'est mon ami.
J'ai retrouvé ce truc un peu spécial plus tard avec mon frère. C'est pareil, on a eu des moments forts sur la glace. Vivre ça avec son petit frère... quelle chance!!!
Maurice est un ami aussi.
Allan est un de mes deux amis d'enfance (avec Charles Madonna ancien gardien de Rouen).
Fab, j'ai déjà dis plusieurs fois ce que je pensais de lui et être à ses côté ses deux dernière saison était un régal.
Quant à Cristo, c’est aussi un copain de ma génération (1975). Premièrement, pour moi, c’est le meilleur joueur français de tous les temps, mais surtout, le plus important à mes yeux, c’est que c’est un homme génial. Il est le même aujourd’hui que quand on était en junior. Tellement de mecs auraient pris la grosse tête…
Mais comme je le disais, beaucoup d'autres joueurs m'ont marqué et je ne pourrais pas réduire ça à deux lignes, c'est impossible, trop mériteraient d'y être présent!
 
H. H. : Maintenant que ta carrière sur glace est terminée, il n'y a plus de secret, peux tu nous décrire un avant match chez Jon ZWIKEL ? Il paraîtrait que tu ne parles pas beaucoup à ton entourage dans ces moments là ;o)
J. Z. : Non, c'est certain que les avants matchs ne vont pas manquer à ma femme ou mes enfants !!!
En fait, c'est assez simple, entraînement le matin, dinde/pâtes le midi, lecture de "l'équipe" dans mon lit, sieste de 1 heure environ, petit goûter 3h30 avant le match (2 riz au lait + 1 banane), départ pour la patinoire vers 17H15, arrivée vestiaire 17H45 environ. Tout ça sans trop parler à mes proches s'ils sont présents, oui je suis disons assez silencieux!!!
Ensuite, dans le vestiaire, je me mets en tenue d'échauffement, je prépare mes crosses, je me fais couler un café.
A 18h15, meeting du coach, puis tout de suite après, je vais dans le salon derrière avec mon frère m'allonger sur les « canaps ». On raconte des conneries, on appelle Gaëtan (Brouillard) pour nous défouler sur lui un peu! Il est super ce Gaët, il sait que ça nous fait du bien et lui ça le fait marrer!!!
A 18h50, je mets mes sous vêtements de match, je m'applique ma crème chauffante, ce qui excite le petit Marco (Thinel)!!!!!!!!!
Puis, je pars sur le vélo pour 8 minutes. Ensuite, j'ai un rituel pour les abdos avec une respiration particulière que je dois faire tous les jours depuis mes graves problèmes de dos, 20 pompes, 20 secondes de lombaires et hop je pars m'équiper vers les 19h05, 15 minutes avant l'échauffement sur glace.
Voilà, vous savez tout!!!!!
J'ai des partenaires qui vont se marrer s'ils lisent l'article!!!!!!
 
H. H. : Quelle place a eu ta famille dans ta carrière, quelle rôle a ta compagne dans tes choix, dans ta préparation?
J. Z. : Rôle essentiel bien évidement.
La première partie de ma carrière, j'ai toujours pu compter sur mon père, Alain Zwikel, et mon beau père Luc Tardif (tout deux anciens hockeyeurs).
Mon père, c'est quelqu'un avec qui je suis extrêmement proche et cela même si nous avons souvent été éloigné, notre complicité est énorme et dès que j'ai un problème personnel, je me tourne vers lui, il répond toujours présent et juste. Il ne m'a jamais déçu.
Photo hockey Ligue Magnus - Ligue Magnus - Interview: Jonathan Zwikel
Une belle petite famille
Luc, n'a jamais fait de différence entre moi et ses deux enfants de sang. Moi, ce que je ressens pour lui est dur à expliquer. On a qu'un père, ok, mais c'est tellement beaucoup plus qu'un beau père... Ces deux hommes ont été mes guides. J'ai de la chance, j'en ai eu deux pour le prix d'un!!!! Ils ont été très importants dans ma carrière tout en me laissant toujours faire mes choix. On discute, puis, c'est moi qui choisi.
Ma mère, c'est comme mon père, dès que j'ai un coup dur, je lui en fais part, même quand il s'agit de hockey (enfin pas le côté technique, elle n'y connait rien!!!). Elle a toujours été là pour moi. Elle est très discrète, n'aime pas trop aller dans les patinoires et s'inquiète toujours qu’il nous arrive des problèmes !!! Je suis un privilégié, mes parents c'est du 20/20, la grande classe!
Depuis 8 ans, c'est Marion, ma femme, qui me supporte le plus. Il faudrait lui décerner une médaille pour ça !!! C'est la plus forte pour me remonter quand je perds confiance en moi, elle l'a fait de nombreuse fois car ça m'arrive souvent!!! Autre chose importante, elle m'a suivi partout en mettant parfois ses projets personnels en suspend. De plus, c'est une maman extraordinaire, qui s'occupe de tout, ça aide dans la vie d'un sportif. Enfin, je sais qu'elle m'aime pour ce que je suis et pas pour ce que je faisais comme métier...
 
H. H. : Merci beaucoup Jon, pour cette technicité, et ces émotions que tu as partagées avec nous. As-tu un dernier mot pour les supporters de Rouen qui vont devoir se passer de ta combattivité sur la glace ?
J. Z. : L'histoire que j'ai vécu avec vous ces 2 dernières saison a dépassé de loin mes espérances. Ce n'était pas gagné car je ne suis pas le joueur le plus aimé par les publics adverses... et nous avions un passif de mes années rémoises, amiénoises et morzinoises!!! Mais aujourd'hui, votre soutien et l'affection que vous m'avez donné à la fin des derniers matchs m'a touché profondément. Je ne l'oublierais jamais. Je ne pourrais plus profiter personnellement de votre incroyable soutien, j'en suis triste mais c'est la vie. Je le pensais avant de revenir à Rouen, je l'ai encore pensé pendant ces deux dernières années et je le penserais encore après, vous êtes de très, très loin le meilleur public de France. Chapeau à vous et une dernière fois : MERCI.

Merci à Jon pour sa disponibilité et sa réactivité. 
 
 
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Réactions sur l'article
 
rino a écritle 16/04/2011 à 13:56  
et ben que dire de plus ......

à part souhaiter une reconversion égale à sa carrière sans les blessures!!!!

un grand hockeyeur. qui a su faire vibrer les supporters des club où il est passé.

bravo Mr JON. Le N°13 devrait être retiré du Côté l'île Lacroix.
Merci pour votre carrière.
LA MOUCH a écritle 15/04/2011 à 23:53  
Sur que cela fait plaisir de lire cela !!!! Mais comment ne pas être reconnaissant et ne pas donner tant de marque d'affection et de remerciements lors de ses derniers matchs quand on voit comment ce joueur fut durant ces deux dernières années proche des supporteurs à etre toujours le premier a venir nous voir et parmi les derniers a sortir.... Quel bonheur ce fut de le voir avec tant de plaisir à jouer, sa hargne et sa volonté de gagner ; sa simplicité et tout ce qui a été dit auparavant sont autant d'exemples que l'on peut montrer et donner aux jeunes pousses du hockey français. Quel exemple ce grand monsieur du hockey !!!!
alex_76 a écritle 15/04/2011 à 16:02  
Ouahhhoww! quelle interview fabuleuse, qui file les larmes aux yeux. Quelle belle sincérité, c'est vraiment réjouissant.
Bravo au joueur et à l'homme et bon vent pour la suite
Et puis ça fait toujours plaisir d'entendre qu'on est le MEILLEUR PUBLIC DE FRANCE !!!!
 
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