Nouvelle finale inédite dans la KHL pour cette huitième saison. D'un côté, le CSKA Moscou qui a enfin atteint l'avant-dernière marche. Après plusieurs saisons privées de capitaux, le club de l'armée, subventionné par Rosneft depuis trois ans, est de nouveau un des grands du hockey russe. Après deux premières saisons ratées et un désastre moral l'an dernier, tout est oublié, puisque la voilà la grande finale. En face, on retrouve le Metallurg Magnitogorsk, l'un des éternels cadors oriental. Champion en 2014, Magnitka retrouve la finale et espère faire aussi bien qu'il y a deux ans.


CSKA Moscou :

Le CSKA Moscou, désormais nouveau riche et redevenu puissant, espérait rejoindre les sommets. Après une première année ratée, sous la houlette de Torchetti, l'armée rouge a engagé un des meilleurs spécialistes sur le marché, Dmitri Kvartalnov. Le tacticien a réuni une équipe de rêve l'an dernier mais, en finale de conférence, après avoir mené 3-0, il s'incline après un rocambolesque retournement de situation.

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Le CSKA Moscou en route vers la Coupe ?

Cette saison, le CSKA, renforcé, a dominé la saison régulière et passé les trois premiers tour des playoffs en ne perdant qu'un seul petit match, un record ! 4-0 au premier tour contre Bratislava, mais le Slovan a été un adversaire redoutable, poussant les Moscovites dans leurs derniers retranchements à chaque rencontre. Il n'a fallu que cinq matchs pour dominer Nijni Novogorod et seulement 4 pour venir à bout de leur éternel rival pétersbourgeois. Le CSKA s'est donc qualifié avec un minimum de matchs et sera donc sans doute le plus frais pour cette grande finale.
La cage moscovite est brillement défendue par le jeune et excellent Ilya Sorokin. Plus de 95% d'arrêts 1,16 buts encaissés, une sacré efficacité pour un gardien de talent. Il est plus ou moins bien encadré par une défense tantôt talentueuse tantôt poreuse. Zaitsev, Ojiganov revenu de blessure, sont très bons. Les autres sont plus discrets et il faudra bien aider le gardien pour ne pas tout lui laisser sur le dos. Offensivement, Radulov reste leader en nombre de points, mais il est largement dépassé en nombre de buts par l'excellent Biélorusse, Platt. Le Français Da Costa est troisième pointeur avec 7 points dont 5 buts. En fait, le CSKA a réussi sa mutation et toutes les lignes et tous les joueurs sont dangereux, on n'est plus, comme l'an passé, centré sur une grosse première ligne omniprésente. Cette homogénéité est un point fort et pourra faire la différence, tout comme l'avantage de la glace dans cette finale.


Metallurg Magnitogorsk :

Le Metallurg Magnitogorsk est, pour la seconde fois en trois ans, le meilleur club de l'Orient. Vorobyov a su mener la grosse équipe créée par Keenan jusqu'à une nouvelle finale de la Coupe Gagarin. Les Ouraliens, classés deuxièmes à l'Est à l'issue de la saison régulière, ont bien dû batailler pour se défaire de leur rival d'Ekaterinbourg au premier tour. Pas de problème au second avec une éclatante revanche remportée en cinq matchs contre le Sibir.

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Metallurg Magnitogorsk pour une 2ème victoire ?

La finale de conférence a été expédiée, elle aussi, en cinq petites rencontres mais Oufa aura poussé MMK deux fois en prolongation. Le réalisme caractérise le jeu flamboyant de Magnitogorsk, une qualité importante qu'on retrouve également chez son ultime adversaire. Pour la première fois des playoffs, le Metallurg n'aura pas l'avantage de la glace, mais il n'a pas peur car sa solidité à l'extérieur peut lui permettre de renverser la tendance.
La cage métallurgiste est solidement tenue par Vasily Koshetshkin, indéboulonable et impérial, il dépasse lui aussi les 95% d'arrêts. Il sera l'un des atouts ouraliens pour la finale. Défensivement, il n'est pas toujours bien protégé et on le laisse parfois seul sous l'orage. Lee et Antipin sont les gardiens du coffre, mais le premier sera suspendu au premier match. Derrière, c'est plus discret et les autres sont quelquefois dépassés. Offensivement, on retrouve la crème de la crème, Mozyakin, Kovar et Zaripov sont toujours excellents. L'arrivée en cours de saison d'Aleksandr Syomin a donné un coup de fouet, et a relancé la carrière du Russe, qui végétait en NHL dans de tristes franchises. Mais, comme son adversaire, le Metallurg a su bonifier tous les talents qui tournent comme des avions. Le Polonais Wolski et le Tchèque Filippi sont au rendez-vous, tout comme les jeunes Kosov ou Potekhin. La blessure de Osala n'a finalement pas coûté si cher que ça, même si le Finlandais était sur une excellente saison.
Une belle équipe homogène et très efficace, les Métallurgistes sont un favori sérieux et lutteront sans doute avec talent.


CSKA Moscou (1er en Occident) - Metallurg Magnitogorsk (2ème en Orient) : 45% - 55%


Dans cette finale, plutôt attendue, avec deux des meilleures équipes de la saison qui ont toutes deux livré des playoffs exceptionnels, chacune a ses avantages et ses atouts. Il nous semble difficile de déterminer un vainqueur au niveau des pronostics. L'équipe de Kvartalnov semble favorite dans la plupart des sondages, elle a son style de jeu bien à elle, très réaliste, efficace et opportuniste. La bande à Radulov parviendra-t-elle a aller au bout de ses rêves ou devra-t-elle encore patienter pour ajouter un nouveau titre dans la démesurée mais désormais poussiéreuse vitrine du CSKA ?
Magnitogorsk a  une équipe qui ressemble un peu, par ses caractères, aux Moscovites. Sa défense est parfois poreuse mais elle est compensée par un des meilleurs gardiens russes depuis des années. A l'inverse, l'offensive est exceptionnelle et lui avait permis de remporter la Coupe en 2014.
Une sacrée opposition pour une finale de très grande qualité, entre un CSKA qui a soif de sa première coupe Gagarine et MMK qui est une équipe habituée à cet honneur ces dernières saisons.
Cette grande finale (qui commence jeudi) promet d'être belle, disputée, de très grande intensité et sans doute longue. Hockey Hebdo suit le pronostic de l'expert Pavel Bure et mise une victoire du Metallurg Magnitogorsk en six ou sept matchs.


Le vaisseau Vostok de Yuri Gagarin se posera-t-il dans la cité métallurgique aux pieds des monts Oural, ou bien se dirigera-t-il dans la capitale russe pour honorer le club le plus titré du monde et assoifé depuis 1989 ?