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Hockey sur glace - KHL - Kontinental Hockey League
KHL : La fin du Spartak ?
 
Le Spartak Moscou, pris dans d'insurmontables difficultés financières, est en train de sombrer. Le club du peuple pourrait ne plus participer au circuit professionnel à la rentrée
 
Moscou, Hockey Hebdo Philippe Rouinssard le 31/05/2014 à 11:00
Le Spartak Moscou, club de hockey créé en 1946, a une histoire pleine de drames mêlés de joie. Le club du peuple a remporté, à quatre reprises, le titre de champion d'URSS en 1962, 1967, 1969 et 1976. Mais, après cette décennie de gloire, plus rien. Une très longue traversée du désert pour le club de la capitale russe. La Sokolniki Arena se vide progressivement et le nom du Spartak reste associé aux victoires du club de football mais plus à celui de la glace.

Dans les années 2000, le Spartak, relegué, doit même évoluer en seconde division mais il parvient à rebondir pour revenir en Superliga.
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Est-ce la fin du Spartak Moscou ?
En 2006, la tempête s'abat sur le club rouge et blanc, les dettes sont abyssales et le Spartak ne peut plus payer. Le dépôt de bilan est proche, les autorités se démènent pour trouver des investisseurs et des sponsors, finalement un sauveur semble être trouvé. Le mécène Vadim Melkov est prêt à reprendre le club mais la poisse s'abat, une fois encore, sur le Spartak Moscou, Melkov périt dans un accident d'avion qui coûte la vie à 124 personnes. La mort du sauveur plonge le club dans la faillite. Après une année blanche, le Spartak revient en élite russe à la rentrée 2007.

A partir de 2008, le Spartak Moscou, comme les autres clubs de la Superliga, rejoignent la KHL, la nouvelle compétition eurasiatique à dominante russe. Les deux premières années sont bonnes pour le club du peuple qui se qualifie, au second tour, aux playoff 2009 et 2010. En 2011, les Spartakistes sortent au premier tour des séries, puis la crise pointe de nouveau le bout de son nez. Les trois années suivantes sont celles de la disette et le club ne se qualifie pas pour les playoff à chaque fois. La morosité revient dans les rangs du Spartak qui ne se distingue plus que par les "coups d'éclats" de ses supporters qui tirent plus sur le hooligan skinhead que sur le supporter familial.

Depuis 2 ans, le Spartak réduit la voilure au niveau des recrues, les sponsors se font plus rares, la Sokolniki Arena reste bien délaissée. Les caisses se vident, l'argent, le nerf de la guerre, commence à manquer. Le Spartak parvient pourtant toujours à boucler ses comptes et à régler ses ardoises, mais la pression est de plus en plus forte sur le club moscovite. Finalement, c'est la saison 2013-2014 qui déclenche l'alerte rouge au Spartak. Au début de l'année en cours, Denis Skomorokhov, le président du conseil d'administration du club déclare la cessation de paiement.
La KHL vole au secours du club du peuple en détresse et couvre les dépenses jusqu'à la fin de saison, une fois encore sans playoff. Les derniers matchs du club attirent la sympathie des fans qui se retrouvent à la patinoire avec des banderoles de soutien. Après cette saison extrêmement compliquée, l'intersaison s'annonce mouvementée pour les Spartakistes.
Pourtant cette année est aussi celle de la plus grande réussite du club depuis 1976, avec le titre du MHK Spartak, l'équipe junior du club, qui remporte la MHL (ligue junior russe) aux dépends du club ferme de son ennemi de toujours le CSKA, la Krasnaya Armya.

Le club moscovite a besoin de nouveaux sponsors et partenaires financiers sous peine de devoir dire adieu à la KHL, voire au sport professionnel tout court. Pour sauver un club historique de cette catastrophe, la meilleure ligue d'Europe s'active pour trouver un repreneur au Spartak qui subit cette situation pour la seconde fois en quelques années. La Ligue a fait appel à ses financiers habituels, les groupes pétroliers en premier, mais Lukoil qui finance le Torpedo et Rosneft qui soutient le CSKA, ont tout deux refusé de répondre à l'appel au secours du club du peuple.
Sans solution, le Spartak Moscou a écrit une lettre ouverte à Vitaly Mutko, le ministre des sports russe et même au président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine.

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Mikhaïl Saltzman sauveur mais emprisonné

Une fois encore l'arrivée d'un homme providentiel a changé la donne, l'homme d'affaire russe, Mikhaïl Saltzman a proposé d'engager ses fonds et ceux des ses amis pour renflouer le club, mais à condition de ne pas le faire seul. Les investisseurs proposent de réunir une somme conséquente : 300 millions de rubles (6,3 millions d'euros) pour lancer le club.
Mais une fois encore le sauveur va disparaître aussi soudainement qu'il est apparu, pour une rocambolesque histoire. Saltzman est co-propriétaire de la société "BZ Media" qui anime une station de radio "Team Radio", pour cause d'impayé une saisie légale devait être effectuée dans le batiment de cette radio en vue de rembourser certaines créances. Saltzman a fait irruption pour arrêter la saisie et à même cassé du matériel et une vitre. Il a donc été placé en garde à vue puis mis en examen pour actes d'hooliganisme. Le chevalier blanc mis en prison, voila une nouvelle image que le Spartak se serait bien passé. L'investisseur principal ayant disparu, il faut retourner à la pêche aux subventions. Ce dernier a donné une interview depuis sa cellule en déclarant qu'en cas de libération rapide il pourrait tenter de relancer le projet.

Pour trouver de l'argent et réduire les dettes, le club est prêt à tous les sacrifices. Il vend les droits qu'il possède sur certains joueurs à d'autres clubs et tente de mobiliser les fans. Dans cette situation, les joueurs ont presque tous pris le large. Le DG, Pavel Ni-Li a lui aussi quitté le navire et déménage non loin, il a retrouvé un poste à Mytishtshi dans la banlieue moscovite, avec l'Atlant qui vient lui d'honorer ses dernières créances. Le contrat avec l'excellent entraîneur, Fyodor Kanareykin a pris fin cette année. Il a décidé d'attendre les évolutions avant de s'engager ailleurs, il espére toujours un retournement inesperé de la situation.

Dmitry Kurbatov, le DG de la KHL a pour sa part déclaré que la situation du club était mauvaise. Il n'y a pas d'argent pour le moment, mais le plus grave c'est qu'il n'y a aucune garantie financière, a tranché le fonctionnaire. La Ligue ne peut financer le club sur une saison, et ses espoirs de trouver un partenaire financier rapidement sont minces. Pour la KHL le Spartak Moscou est quasiment perdu corps et bien, la ligue se bat par contre pour sauver le MHK Spartak, le club junior qui évolue en MHL.
Le président du comité olympique russe, Aleksandr Jukov est plus optimiste, il pense qu'on pourra maintenir le Spartak malgré une situation "très difficile à résoudre", mais pour lui aussi, le maintien du club junior reste la principale priorité. La situation globale n'est donc guère encourageante.

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KHL
Le Spartak pourra-t-il repartir ?

Les dernières infos qui nous arrivent du club spartakiste sont très contradictoires et filtrent difficilement. Skomorokhov continue de négocier avec différents sponsors éventuels. Le président du conseil d'administration a également évoqué le problème des dettes colossales du club, entre 250 et 300 millions de rubles (entre 5,2 et 6,3 millions d'euros NDLR). Ces dettes ne pourront évidemment pas être honorées et le responsable a demandé une aide de la Ligue pour le recouvrement de ces créances.
Aleksandr Malyshev, le directeur des relations publiques du club, croit toujours aux chances du Spartak. Selon lui les négociations avec les nouveaux investisseurs sont en phases finales, mais il n'a pas plus commenté cette déclaration.
D'autres sont plus pessimistes, Demian Sidorenko, le directeur du club a déclaré que selon lui il y avait 99% de chances que le club cesse d'exister. Les dettes sont colossales, nous ne pouvons pas les rembourser, at-il dit. Les joueurs n'ont pas été payé depuis 5 mois, le personnel depuis 4 mois et pour l'instant il n'y aucun espoir d'honorer ces créances dans un avenir proche, selon lui.
Pourtant la plupart du personnel du club continue de travailler bénévolement pour soutenir le club sur sa difficile route. A partir de demain (1er juin), ils seront tous licenciés pour soulager la charge qui pèse sur les dettes de la franchise. Malyshev, a déclaré que ceux qui voudraient rester bénévolement avec lui le pourront.

Même si l'espoir reste extrêmement mince, il existe encore et le staff travail d'arrache pied pour trouver une solution à ce gouffre financier qui aspire le club du peuple. Les différents acteurs tiennent des propos contradictoires d'un jour à l'autre. L'agonie du club du peuple semble sans fin, et les rembondissements s'enchaînent. Le Spartak est en très grande difficultés et il sera bien difficile de le sauver. Même si selon les toutes dernières informations (de ce matin, 31 mai NDLR) les négociations continuent bon train. En tout cas, les dirigents auront fait tout ce qui est en leur pouvoir pour parvenir un accord.
 
 
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Réactions sur l'article
 
le senators a écritle 07/06/2014 à 01:29  
c'est le début du grand exode au Spartak.
 
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