Hockey Hebdo : On vous a senti frustré en fin de saison dernière ?

Julien Pihant : On a mal démarré la saison dernière et on s’est mis en difficulté. On était moins prêt mentalement que la saison d’avant et on est rentré dans une spirale négative dont on ne s’est jamais sorti.


Quels enseignements en avez-vous tirés pour construire votre effectif cette saison ?

On a ciblé des joueurs qui connaissaient le championnat, son arbitrage et le besoin de rester discipliné. On voulait des valeurs sûres, limiter les risques. Hovora, Kristin, Baluch, Mrkvicka correspondent à ce profil. Majernik aussi. Pour Bergeron, j’ai été le voir jouer au Canada en fin de saison dernière et je savais à quoi m’attendre. Michel m‘a été conseillé par Carl Michaelson qui l’avait coaché. Pour l’instant, je suis très content de ces arrivées, de l’attitude des joueurs, mais maintenant il faut que ça prenne.


Vous ne vous êtes pas engouffrés dans la nouvelle possibilité de recruter un grand nombre de Nord-Américains ?

Je n’ai pas trouvé de Nord-Américains disponibles à nos conditions et rentrant dans les critères que j’ai évoqués (expérience du championnat). Si j’avais pu, je l’aurais fait avec plaisir. J’aurais aimé en avoir 1 ou 2 de plus, mais ça ne s’est pas fait.  Mais prendre le risque de recruter un trop grand nombre de joueurs qui vont découvrir le championnat français, je n’étais pas prêt à le faire. On a une grande colonie de joueurs tchèques ou slovaques, mais certains sont en France depuis longtemps et se sont francisés et je ne les considère plus comme des étrangers.



Vous avez aussi attiré des joueurs français et pouvez continuer à vous appuyer sur le partenariat avec Angers ?

On a été chercher Rouillad et Magill qui sont des bons joueurs, travailleurs, gratteurs de palets. Evrard est arrivé pour pallier le départ de Belov et je suis très content de son investissement et de son potentiel. Samson nous apporte aussi son expérience. On a également conservé une ossature de Français et le partenariat avec Angers continue et nous permet d’avoir un effectif large.


Votre équipe semble bien armée et prometteuse, quels seront vos objectifs cette saison ?

Faire les play-offs sera notre objectif. Etre dans les 8 et ensuite viser le plus haut possible. On a des nouveaux à intégrer, on a du potentiel mais on a du travail pour intégrer tout le monde. L’année dernière m’a appris à ne pas m’emballer sur la base de ce que je vois à ce stade de la saison. L’état d’esprit est bon, ce qui est capital pour notre objectif. On va monter en puissance et on verra jusqu’où cela nous mène.


Que penses-tu des nouvelles règles qui s’appliquent à partir de cette année ?

Je pense que la Fédération a réussi à faire quelque chose de cohérent, en tenant compte de la contrainte de 2 descentes de Magnus. C’était compliqué à gérer dans les 2 sens. La montée sera difficile pour le champion de D1, les équipes de Magnus sont un cran au-dessus. Faire descendre 3 équipes de Magnus aurait créé un trop gros vide pour des équipes qui ont le niveau pour jouer dans cette division.

Idem pour les descentes de D2 en D3, 3 descentes auraient été de trop.  Le barrage est donc une bonne chose, même si une équipe qui rate les play-offs de quelques points peut se retrouver en barrage si sa poule de play-down (entre les 9ème et 12ème) se passe mal. Mais cette poule a été mise en place pour éviter une trop longue période sans match entre la fin de la saison régulière de D1 et la fin des play-offs de D2. C’est plutôt une bonne chose.

Au niveau du nombre de points par match, l’évolution est logique mais je ne pense pas que ça influera sur l’état d’esprit des coaches et des joueurs dans des fins de matches serrées. Mais je trouve que c’est un bon changement.

Le plus gros changement, c’est le recul des lignes bleues. Ça change tout, il faut s’ajuster offensivement et défensivement. En plus ça n’a pas été fait dans toutes les patinoires donc il va falloir s’adapter à chaque fois. Sur des petites glaces, quand les lignes ont été reculées il n’y a plus de zone neutre, c’est ridicule. Il va y avoir des contre-attaques, du spectacle mais pour nous ce n’est plus le même jeu.  Ce changement aurait dû être fait de manière homogène et au prorata de la taille de la glace. Enlever 1m20 sur une petite ou une grande glace, ça fait une grosse différence. Et sur certaines grandes glaces (Caen) où le changement n’a pas été fait, il va falloir s’adapter pour 1 match et jouer différemment.


Quels sont pour toi les favoris du championnat ?

Anglet se positionne un peu au-dessus, mais ça va être très homogène. Mulhouse et Nice ont de belles équipes… Ça va être serré. On se positionne comme des prétendants aux play-offs mais je pense que c’est le cas de 12 équipes.

Après une saison décevante, Cholet a frappé fort et aligne une équipe capable de viser le haut de tableau. Julien Pihant va pouvoir s’appuyer sur des joueurs d’expérience et de talent pour atteindre ses objectifs. Sauf accident, les Dogs ont largement les moyens de décrocher une qualification en play-off sans frayeur et de viser ensuite un bon parcours dans les séries éliminatoires.