Les Jokers, avec 15 petits points gagnés en 21 matchs, ont bien du pain sur la planche pour faire déjouer les Boxers, 4^ème au classement et forts de 42 points engrangés en 23 matchs, mais ils ne se démontent pas et tentent de jouer crânement leur jeu. Les bordelais montrent assez rapidement que leur classement n’est pas usurpé et contiennent bien les franciliens dans leur zone défensive les toutes premières minutes du match. Durant cette entame, Baptiste Bruche dévie un palet juste au-dessus du but de Sebastian Ylönen et plus tard c’est Ulysse Tournier qui contraint le portier vert à détourner de la plaque.
 
Pourtant se sont bien les cergypontains qui surprennent les girondins sur l’une de leur principale action offensive. Le mouvement est initié par Jakub Müller suite à un revirement. Il lance Colin Delatour dans le dos des défenseurs adverses, le jeune attaquant décalant ensuite Oscar Gustafsson au second poteau pour tromper Quentin Papillon encore en plein replacement (1-0, 06.56). Avec cette ouverture du score, outre le fait de déclencher le lancer de peluches au profit du secours populaire, le suédois place surtout les siens en tête et, par la même occasion, inscrit son 6^ème but de la saison, rejoignant ainsi Matthew Philip comme co-meilleur buteur cergyssois. Cette efficacité inhabituelle ravit l’assistance tant il est vrai qu’avant le commencement du match l’attaque cergyssoise s’affiche comme la moins prolifique du championnat (seulement 45 buts marqués).
 
Bordeaux réagit en essayant d’étouffer Cergy mais la défense verte ne donne rien. Arrive ensuite le premier powerplay de la rencontre. Il est au profit des Jokers suite à un faire trébucher de Baptiste Bruche en pleine zone neutre (11.17). Bordeaux devait-il craindre Cergy dans l’exercice ? Pas vraiment car avec seulement 13.46 % de conversion de leurs avantages numériques les Jokers pointent au dernier rang des jeux de puissance alors que les Boxers avec 84.85 % d’annihilation des pénalités adverses sont tout simplement les premiers en jeu de penalty killing à ce stade de la compétition. Sans surprise Bordeaux empêche Cergy de s’installer et tue les 2 minutes de pénalité sans trembler.
 
Le jeu se poursuit mais la 5^ème attaque du championnat (72 buts marqués) ne parvient pas à prendre à défaut la 6^ème défense (68 buts concédés) pour égaliser. Bien au contraire, à la surprise générale, la 4^ème défense de la ligue (59 buts concédés) se fait surprendre 2 fois en 29 secondes permettant ainsi aux franciliens de prendre le large. C’est d’abord sur une action initiée par Paulin Hostein que Philip lancé en profondeur parvient à trouver Ben Sokay au second poteau pour lui permettre de mettre le disque hors de portée de Papillon (2-0, 15.33). Avec ce but, son 4^ème de la saison, le canadien donne à Cergy 2 buts d’avance et un peu de marge.

Photographe (c) Bruno Gouvazé

 
C’est ensuite sur un contre, alors que les Boxers poussent pour recoller, que suite au travail de Patrick Coulombe pour regagner le puck et surtout la passe en profondeur de Filip Bratt, Bobby MacIntyre, la nouvelle recrue francilienne, s’échappe sur la gauche, se recentre pour défier Papillon et parvient à rabattre le disque dans le filet au second poteau (3-0, 16.02). Belle entrée en matière du canadien pour son premier match sous ses nouvelles couleurs.
 
Bordeaux est piqué au vif et sans doute aussi un peu vexé. Les girondins poussent alors notamment par l’intermédiaire de Jeremy Ouellet Beaudry qui bombarde sans cadrer ou Tommy Giroux qui bute sur Ylönen mais en vain. Du coup en fin de période, la frustration aidant, Mathieu Pompei file sur le banc des punis pour dureté sur Bratt lors d’une bataille pour le puck (18.24). Heureusement pour les Boxers le powerplay val d’oisien est toujours jugulé par la boite défensive bordelaise. A la première pause les Jokers rentrent au vestiaire avec 3 buts d’avance, qui l’eut imaginé ?

Les Boxers reviennent sur la glace avec la ferme intention de renverser le match. Ils tuent le reliquat de pénalité et très rapidement ouvrent leur compteur sur un très bel exploit individuel de Ouellet Beaudry. Le canadien s’échappe sur la droite en zone neutre laisse sur place une défense un peu en retard avant de décocher un lancer d’une précision et d’une soudaineté remarquables, Sebastian Ylönen ne pouvant que constater les dégâts (3-1, 20.47). La canadien inscrit là son 10^ème but de la saison et devient le meilleur buteur bordelais. Avec cette réduction de l’écart Bordeaux se relance d’autant plus que peu après c’est à eux de bénéficier d’un avantage numérique suite à un faire trébucher de Louis Petit sur ce diable de Ouellet Beaudry (21.11).
 
Les Jokers ont certes un bon jeu de penalty killing, le 4^ème de la ligue, mais ils doivent contenir le meilleur jeu de puissance du moment (81.43 % de conversion des powerplay). Ils y parviennent malgré tout et malgré Giroux très dangereux.
 

Photographe (c) Bruno Gouvazé

Peu après c’est le bordelais Julien Guillaume qui part en prison pour avoir fait trébucher P. Hostein lors de son pressing avant (24.08). Cette fois Cergy peu enfin s’installer, faire tourner la rondelle et bonifier un jeu de puissance. Après une remise en jeu offensive, Gustafsson combine avec Philip qui démarque Delatour dans le slot, lequel a le temps et conclut sur un beau lancer (4-1, 25.17). Ce 4^ème but du match pour les Jokers est également le 4^ème de la saison pour le jeune attaquant.
 
Moins d’une minute plus tard les franciliens prennent encore les bordelais de vitesse. Vincent Melin, à la limite du dégagement interdit, lance MacIntyre lequel remet en retrait pour Sokay qui de près convertit l’offrande d’une petite déviation (5-1, 26.22). La soirée se complique pour Bordeaux qui n’abdique cependant pas.
 
Finalement les visiteurs sont récompensés sur une faute de Melin qui fait trébucher Ouellet Beaudry. Alors que les Boxers jouent en pénalité différée avec « Paps » qui est retourné au banc pour permettre le jeu à 6 contre 5, Pierre-Olivier Morin trouve Jakub Kindl dont le missile ne peut qu’être repoussé par Ylönen. Face à une cage ouverte Quentin Tomasino qui n’en demandait pas tant catapulte le disque au fond (5-2, 29.27).
 
Bordeaux retrouve des couleurs et fait feu de tout bois avant d’obtenir un nouvel avantage numérique quand Tomas Pardo commet une obstruction sur Morin (34.09). Les Boxers ne font pas dans le sentimentalisme et attaquent encore pied au plancher en avantage numérique. A force des pilonner ça passe. Ouellet Beaudry trouve Tommy Giroux dont le tir instantané est repoussé par le poteau offrant ainsi, coté opposé, un rebond cage ouverte à Morin lequel ne se fait pas prier pour l’exploiter (5-3, 35.49).
 
Les bordelais y croient plus que jamais et l’Aren’ice commence à frissonner quand Coulombe est puni pour un faire trébucher sur Morin (37.52). Le powerplay girondin va-t-il encore frapper ? Finalement il n’en a pas le temps car malgré un très bon début de jeu de puissance Craig Puffer gâche la supériorité numérique en raison d’une obstruction, qui ne s’imposait pas, sur Müller (39.03). Cergy maitrise le jeu à 4 contre 4 jusqu’au retour au jeu de son défenseur et la fin du temps réglementaire avant la seconde pause.
 
Nombre de tirs cadrés :
- 8 pour Cergy
- 14 pour Bordeaux

Cergy résite et finit le travail
 
A la reprise, Bordeaux tue la pénalité résiduelle mais encaisse néanmoins rapidement un nouveau but. Gustafsson gratte un palet et lance Petit sur la droite dont la remise devant l’enclave du gardien trouve Jake Stella qui mystifie Papillon (6-3, 41.50). Cergy reprend sa marge de sécurité et les Boxers un coup sur la calebasse.
 
Ils repartent néanmoins à l’assaut de la cage francilienne mais manquent de mordant sur la finition. Ils auraient sans doute pu obtenir un nouvel avantage numérique quand Lucas Girre dans son geste défensif joue du bâton sur Maxim Lamarche. Vue des tribunes, l’intervention du jeune cergypontain était à la limite du slashing.
 

Photographe (c) Bruno Gouvazé

Plus tard Bordeaux se met dans le dur quand Kevin Dusseau file au banc des punis pour une obstruction sur le remuant Philip (45.13). Pas de conséquences majeures pour les Boxers dont la boite défensive démontre encore toute sa solidité et tient une nouvelle fois le coup.
 
Petit à petit Bordeaux revient fort mais Cergy défend tout autant et ensuite c’est au tour du néo cergyssois de tester le cachot. MacIntyre et Pompei se télescopent et le cergypontain est jugé coupable d’avoir recherché le contact et fait trébucher le bordelais (51.40). La boite verte est aussitôt assiégée mais malgré le pilonnage en règle elle tient encore le coup et Ylönen stoppe toutes les tentatives.
 
Avec le temps qui passe Bordeaux joue son va-tout et Papillon sort (57.22). Finalement cela profite à Cergy car sur un palet mal contrôlé par Dusseau, en pointe à la bleue, Philip s’échappe face au filet désert mais le défenseur le fait trébucher. Les officiels lui accordent automatiquement le but qui paraissait inévitable (7-3, 58.00). Après ce but de pénalité le score reste figé sur cette nette et inattendue victoire des franciliens.

 

A la faveur de cette très belle performance mais aussi des autres résultats de la soirée, les Jokers laissent très symboliquement la dernière place au classement au Rapaces de Gap. Leur programme à venir est assez dense et à forts enjeux. Dès dimanche, les cergypontains se déplacent à Angers pour y défier les Ducs puis ils enchainent mardi avec la réception du Hormadi de Anglet, un concurrent presque direct.
 
Les Boxers, de leur côté, n’auront pas le temps de gamberger non plus puisque il leur faut vite récupérer pour, dès dimanche, recevoir les brûleurs de loups de Grenoble pour une revanche après la récente finale de coupe de France, et ensuite mardi ils auront à se rendre à Amiens chez les Gothiques.