Samedi 11 février 9h du matin Patinoire André Ravix Villard de Lans. Une vingtaine de bénévoles travaille, s’affaire. Qui accroche des lunes en songeant qu’il aimerait bien que les Ours la décroche… la lune ce soir. Qui étire des tentures soyeuses pensant au match « rose. » Quelques joueurs passent. Ils savent tous qu’ils devront le gagner ce match. Pour les 3 points, certes. Mais surtout pour « la bonne cause. » C’est la 4ème édition de Pink in the Rink que préparent les bénévoles depuis plusieurs mois. Ce soir les flaques qui s’étaleront sur le glaçon seront roses. Les Ours savent tous qu’ils vont se battre pour soutenir les femmes qui luttent contre un cancer. Ils vont se battre pour le souvenir de celles qui ont cessé le combat.

Samedi 11 février. Même lieu, onze heures plus tard.

La patinoire est rutilante. Côté équipe on sort la jeune garde : 18 ans en moyenne les gars vont se coltiner des Castors aguerris. Mais Aurard et Conil à peine remis de leurs blessures tiennent à jouer ce match. Ils savent que disputer un Pink in the Rink peut vite devenir inoubliable. La Patinoire est « enlunayée » comme dirait Véronique Samson. Balustrades métamorphosées. Pompons agités.

Et soudain la haie d’honneur, la poursuite rose, la bannière anti-cancer portée par un môme dont la maman, Jessica, surnommée Etoile des Lunes n’est plus. Les Ours sont en Rose des crosses à la tête ! Maillots de circonstances pour danser la Vie, jouer le jeu. Mille trois cents personnes assistent à une rencontre de D2 ! Les Ours sortiront vainqueurs 8/1. L’association en Rose pour la Bonne Cause aura atteint son objectif : récolter au moins 5 000 euros de fonds. Mais, dans le fond, ce qui compte c’est cet unisson. Et un secret à partager avec vous : sur le bas de la manche de chaque maillot de joueur il était écrit « Pour Jess. »

Ce soir-là les Ours avaient tous en eux quelque chose de Jessica.

Photo Laurent Lardière