Les Jokers, derniers au classement avec 15 points glanés en 20 matchs, entament très bien la rencontre face à des Gothiques légèrement mieux lotis, 7^ème avec 28 points gagnés en 22 matchs. Dès les premiers instants, ils sont dangereux et passent proches d’ouvrir la marque par l’intermédiaire de Matthew Philip leur meilleur buteur du moment (6 buts) mais Taran Kozun le portier amiénois veille au grain. L’intensité est bonne des deux côtés, et malgré beaucoup de changements de possessions depuis le début du tiers, les Jokers dominent territorialement en termes de nombre d’occasions mais, comme trop souvent cette saison, ne cadrent pas ou butent sur le gardien. Ainsi les efforts collectifs et les tentatives, notamment de Jake Stella, de Oscar Gustafsson et de Sayam Limtong restent vains.
 
Les Gothiques ont peu de grosses chances de marquer même si Justin Bergeron, Sean Richards et Ilies Djemel obligent Sebastian Ylönen et sa défense à rester vigilants. Compte tenu de leur début de saison et de la pression qui pèse probablement sur eux pour revenir à une meilleure position au classement, les cergypontains ne semblent pourtant pas jouer cette rencontre la peur au ventre. Quand Gustafsson trouve Limtong devant la cage (08.34) l’Aren’ice imagine déjà l’ouverture du score. Malgré l’enchainement du jeune attaquant cergypontain qui parvient tout juste à se retourner, Kozun à le dernier mot.
 
Peu après, alors que les vagues vertes se brisent sur la défense blanche, les Gothiques frappent un grand coup sur une splendide construction. Suite à une perte de palet des Jokers lors d’une entrée de zone qui profite à Bergeron, ce dernier lance admirablement bien Bastien Maia sur la gauche lequel retrouve très intelligemment Djemel lancé dans le slot. Même si Ylönen repousse la première tentative, l’attaquant amiénois voleye tranquillement à bout portant le rebond aérien qui s’en suit (0-1, 09.26). En marquant, presque contre le cours du jeu, son 4^ème but de la saison, Djemel place les Gothiques devant.
 

Photographe © Bruno Gouvazé

Les franciliens n’ont pas vraiment beaucoup le temps de digérer le but quand, peu après, ils concèdent le premier powerplay de la rencontre aux samariens lorsque Richards tombe après que l’ait fait trébucher Louis Petit, défenseur par obligation. En effet, l’attaquant polyvalent est redescendu en défense lors des derniers matchs du fait de la carence de défenseurs chez les franciliens (sélection en équipe de France U20 de Paulin Hostein et Ewen Jribi-Chauviere et blessure de Jakub Müller). Quoi qu’il en soit, c’est l’occasion de voir si le jeu de puissance des Gothiques (le 6^ème de la ligue avec 22.81% de conversion) parvient à déjouer le jeu en boxplay des Jokers, actuellement le plus hermétique de la ligue (84.31% d’annihilation des pénalités adverses). La réponse ne tarde pas, au bout de 48 secondes Amiens fait le break. Bergeron pilonne, Cergy bloque les shoots jusqu’à se que William Lemay ne décale Richards dans le cercle gauche lequel ne se fait pas prier pour nettoyer la lucarne de Ylönen (0-2, 11.38).
 
Double peine pour les cergypontains qui non seulement accusent désormais 2 buts de retard mais perdent aussi Jarrett Lee sur l’occasion, blessé à l’avant-bras sur un block-shoot face au canonnier Bergeron.
 
S’il y a une chose que l’on ne peut retirer aux franciliens cette saison c’est cette volonté de ne rien lâcher et de défendre crânement leurs couleurs. Donc un peu plus tard, Limtong se démène comme un beau diable et sollicite Kozun. A moins de 3 minutes de la pause c’est un autre jeune, issu de la formation cergypontaine, qui aurait pu réduire l’écart, bien servi par Stella qui déborde sur la gauche, Lucas Girre du haut de ses 18 ans, démarqué au second poteau, manque sa reprise et pour la même occasion l’opportunité d’inscrire son premier but en ligue Magnus.
 
Les Jokers finissent néanmoins par être enfin récompensés de leurs efforts quand Vincent Melin, servi par Gustafsson, lance vers la cage où surgit Limtong pour dévier le disque hors de portée de Kozun (1-2, 18.46). Ce but de renard de surfaces redonne encore plus de baume au cœur aux franciliens qui manquent toutefois de se faire punir par Rudy Matima à une poignées de secondes de la pause. Malheureusement pour Amiens Ylönen était encore bien en place.

Bon début de 2^ème tiers de la part des cergyssois qui prennent en main le jeu. La finition n’est, hélas pour eux, toujours pas au rendez-vous mais la volonté de recoller au score reste pleine et entière. Limtong et Girre, notamment, ont l’occasion de permettre à Kozun d’améliorer ses statistiques d’arrêts. Malgré tout, Amiens se remet petit à petit dedans en profitant des moments d’hésitations adverses et commence à replanter des banderilles sans pour autant parvenir à marquer. Les Gothiques passent tout de même très près de reprendre le large quand Kieran Craig, leur top scorer, suite à une belle entrée en zone, déjoue presque la vigilance de Ylönen (24.05) ou un peu plus tard quand c’est Richards qui échoue de peu (27.33).
 

Photographe © Bruno Gouvazé

Cergy ne se laisse pas faire pour autant et met le pied sur l’accélérateur pour faire parler sa vitesse et regagner le momentum. Du coup les locaux finissent par obtenir un powerplay lorsque Bastien Maia est puni pour avoir chargé à la crosse Stella qui en a perdu son casque (27.56). Va-t-il y avoir réponse du berger à la bergère de la part du jeu de puissance francilien ? Finalement non. Le powerplay cergypontain (seulement le 10^ème de la ligue avec 13.73% de conversion) se casse les dents sur la boite défensive samarienne (3^ème du genre avec 81.94% de pénalités tuées). Le jeu de puissance francilien restant assez statique et tardant à faire circuler le palet, a facilité la tâche des amiénois qui n’ont eu qu’à rester en place prêts à bloquer les tirs.
 
A 5 contre 5 l’empoignade reprend de plus belle et c’est Cergy qui concède un nouvel avantage numérique à Amiens. Sur une attaque francilienne, Bergeron intervient de façon limite sur Philipp mais sans que les officiels n’y trouvent à redire et, dans la poursuite de l’action entre les deux protagonistes, le Joker est lui jugé coupable d’un « faire trébucher » un peu sévère sur son adversaire (31.13).
 
Bis repetita, les amiénois bonifient leur powerplay. Ces derniers y restent patients et épuisent les franciliens pour finalement conclure. Au terme d’une belle circulation de palet, Bergeron à la pointe qui feinte de tirer décale Lemay sur la droite qui n’a plus qu’à cadrer pour marquer (1-3, 32.46).
 
Malgré tous les efforts déployés par Cergy pour réduire l’écart, le score reste inchangé jusqu’à la seconde pause.

Cergy redémarre encore fort le tiers, mais Kozun est toujours chaud comme la braise et réalise d’emblée 2 arrêts. Il va pourtant sérieusement être refroidi peu après quand Filip Bratt, bien servi par Philéas Perrenoud, décoche un tir du poignet. Le palet a des yeux et termine sa course dans la lucarne du portier blanc mais le but est pourtant attribué à Gustafsson qui assurait le voile et l’a sans doute touché (2-3, 41.29).
 
Quoi qu’il en soit Cergy n’est plus qu’à une longueur et pousse. Le tiers bat son plein et l’intensité est toujours présente. Antoine Addamo, Bratt, Melin et Philipp notamment mettent toujours à contribution Kozun qui ne laisse rien, ni sa défense très bien organisée et très disciplinée. Amiens se crée de rares occasions sans non plus pouvoir les concrétiser.
 

Photographe © Bruno Gouvazé

Avec le temps qui s’égrène les Jokers finissent par tenter le tout pour le tout et Philippe Horsky, leur coach, sort le gardien (57.21). Les franciliens, qui tricottent un peu lors d’une entrée en zone, perdent le puck ce qui profite à Matima lequel de devant son propre but trouve la cage vide à l’opposé (2-4, 57.21). Cette fois l’issue du match semble scellée.
 
Les franciliens ressortent très rapidement Ylönen et Horsky demande un temps mort (58.28). Ils poussent et pour l’honneur marquent un dernier but. Sur une action un peu confuse autour du gardien adverse Colin Delatour parvient à propulser le caoutchouc au fond (3-4, 59.39). Le coach amiénois, Kevin Raymond Bergin, prend lui aussi son temps mort dans la foulée et durant les 21 secondes résiduelles restant à jouer, son équipe tient le coup malgré une ultime tentative de Melin qui tente le tout pour forcer une prolongation. Le baroud d’honneur des Jokers est méritoire mais ils enregistrent une nouvelle défaite à l’issue d’une rencontre où ils ont pourtant fait le maximum.

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Les matchs se jouent aussi sur des détails et les Jokers vont pouvoir prendre le temps de les peaufiner puisque, d’un commun accord avec les Rapaces de Gap chez qui ils devaient se déplacer dimanche et avec la bénédiction de l’organisateur de la compétition, la rencontre est reportée à une date ultérieure. Les cergypontains seront donc de retour au jeu le vendredi 19 décembre prochain face aux inarrêtables Boxers de Bordeaux.
 
Les Gothiques, tout contents d’avoir joué ce mauvais tour à leurs hôtes du soir, peuvent plus sereinement préparer la réception des redoutables Brûleurs de loups de Grenoble dimanche, avant de profiter eux aussi de la trêve, puis de recevoir le 19 décembre les Pionniers de Chamonix.

Photographe © Bruno Gouvazé

 

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