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Hockey sur glace - : Suisse (SUI) vs France (FRA)
5-1
(2-0 1-0 2-1)
Le 15/05/2018
Royal Arena, Copenhague
Suisse (SUI) ] France (FRA) ]
Merci pour tout !
 
Les hommes de Dave Henderson n’ont pas réussi à créer le suspense dans ce match face à l’équipe nationale de Suisse. Avec cette défaite ils perdent les dernières chances illusoires à se qualifier pour les quarts des finales du championnat du monde 2018. Dave Henderson et Pierre Pousse vont devoir passer les commandes de l’équipe nationale de France sur une défaite face à la Nati.
 
Royal Arena, Copenhague, Hockey Hebdo Evgeniia Stepanenko / Brice Voirin le 15/05/2018 à 11:20
FICHE TECHNIQUE

Buts :
Switzerland :
France :


Les Bleus résistent comme ils le peuvent 

Les Suisses n’attendent pas et essaient d’attaquer fort tout de suite après le coup d’envoi. Les français sont résistants. Dans la première attaque des Bleus ce n’est pas le palet mais Anthony Guttig qui se retrouve dans la cage de Leonardo Genoni. Dans la deuxième attaque française Sacha Treille seul dans l’axe perd l’équilibre et rate son lancer. Les Suisses n’ont pas de problèmes pour sortir de leur zone et ni pour traverser la zone neutre, c’est après qu’ils se retrouvent devant le mur français. Dans le début du premier tiers la défense des hommes de Dave Henderson est impressionnante. Décidément, c’est tout un autre visage de l’équipe nationale de France qu’on voit au début de cette après-midi, par rapport à la déception face aux tchèques.
A 5 minutes 30 secondes de jeu, Timo Meier tire depuis le rond d'engagement à gauche de la cage de Florian Hardy. Il vise la lucarne gauche. Hardy saute un peu à l’image des gardiens de foot et dévie le palet derrière sa cage. Anthony Rech et Thomas Thiry récupèrent la rondelle et partent en attaque. Leonardo Genoni ne permet pas aux français d’ouvrir le score.
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Nicolas Leleu

A 6 minutes 19 secondes de jeu, les Suisses avec l’aide de Roman Josi et Lukas Frick créent une occasion devant la cage de Florian Hardy. Le palet tape le poteau et passe à droite de la cage. Les Suisses continuent leurs assauts. A 6 minutes 53 secondes de jeu dans le trafic devant la cage Hardy couché sur le dos réussit à dévier le palet derrière sa cage. 3 minutes plus tard le palet tape encore une fois le poteau de la maison française. Le score est toujours 0-0 entre les deux formations après la moitié du premier tiers passé.
A 7 minutes 39 secondes de la fin du premier tiers les Suisses arrivent enfin à ouvrir le score. Gregory Hofmann lance le palet depuis la zone des face-offs à droite de la cage de Florian Hardy. Sans déviation le palet franchit la ligne de but. Hardy semble être masqué au moment du tir. Les joueurs de l’équipe Suisse ont fait 11 tirs cadrés avant d’ouvrir le score. Côté français il n’y a que 3 tirs cadrés depuis le début du match. Malgré le manque de vitesse les français arrivent à casser les attaques rapides des Suisses et imposer leur rythme du jeu, mais le jeu offensif reste encore faible. De plus, les Suisses ont réussi à franchir le mur défensif français. A 5 minutes de la fin du tiers Anthony Rech part en break, tire sur le gardien des Suisses, mais, malheureusement, le numéro 81 des Bleus n’arrive pas à jouer le rebond.
A 15 minutes et 9 secondes de jeu Nino Niederreiter et Enzo Corvi partent en 2 contre 1. Florian Hardy est déjoué, couché sur la glace dans sa cage, mais le palet tape la transversale et tombe à gauche de la cage des français. Hugo Gallet essaie de le dévier, Enzo Corvi, plus rapide qu’Hugo, envoie le palet dans la cage (0-2). Ce qui est très étonnant dans cette action, après la première tentative de frappe qui arrive à la transversale, Florian Hardy arrête complètement de jouer. Il reste couché, tête sur la glace, ne bouge pas et n’essaie même pas d’aider à Hugo Gallet à affronter cette attaque. On peut penser à un faux mouvement qui amène une blessure du portier français, mais non, il commence à bouger et semble être en bonne santé quand la sirène du but marqué retentit à la Royal Arena. Le score à la fin du premier tiers : Suisse 2-0 France.
 
 
La Nati un ton au-dessus
 
Les Bleus commencent le deuxième tiers en infériorité numérique car à 4 secondes de la fin du premier tiers Hugo Gallet prend une pénalité pour cinglage. C’est la première pénalité du match, ce qui montre bien que les deux équipes sont disciplinées et il n’y a pas tant de différence dans le niveau du jeu, dans la vitesse de réflexion et de la prise de décision sur la glace. Pas de but marqué lors de cette pénalité, la défense française est au rendez-vous cet après-midi, malgré le score à l’avantage des hommes de Patrick Fischer. A 5 minutes de jeu Alexandre Texier et Kevin Hecquefeuille laissent leurs coéquipiers en infériorité 3 contre 5. Les Suisses ont mis un peu plus de la vitesse dans leur jeu et les français n’arrivent plus à les suivre. Les Bleus s’en sortent bien, pas de buts marqués en ce 3 contre 5. A la sortie du banc des pénalités Alexandre Texier récupère le palet dans la zone neutre. Kevin Hequefeuille le suit dans son attaque. Texier préfère jouer individuellement, fait un bon lancé fort mais vise mal la cage. Alexandre Texier est très individualiste durant ce mondial. Il préfère toujours jouer et tirer tout seul que de créer l’attaque et donner une passe pour son coéquipier. Ça peut se comprendre : il est jeune, il a du talent, il a envie de jouer dans de grandes équipes et il essaie de se faire remarquer. C’est bien de prendre des responsabilités et d’aller vers la cage de l’adversaire tout seul. En revanche, des fois ça peut coûter cher à l’équipe.
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Nicolas Leleu
Se faire remarquer c’est bien, mais il vaut mieux se faire remarquer comme un joueur qui pense au bien de l’équipe avant de penser à ses statistiques.
A 9 minutes 26 secondes du jeu les Suisses créent un moment dangereux, en envoyant le palet depuis derrière la cage de Florian Hardy devant dans l’axe. Le palet ne rentre pas.
A 12 minutes 17 secondes de jeu, la pénalité de surnombre est appelée contre l’équipe Suisse. Les français sont très timides dans leurs attaques. Ils n’arrivent toujours pas à trouver la faille dans le jeu des hommes de Patrick Fischer.
A 15 minutes 22 secondes du jeu Valentin Claireaux prend une pénalité pour faire trébucher. Encore 2 minutes de test de la résistance pour la défense des Bleus. Cette fois-ci ça ne passe pas. Ramon Untersander excentré à droite, remonte un peu le palet et l’envoie depuis le milieu de la zone défensive des Bleus sous la transversale derrière le dos de Florian Hardy.
Le score à la fin du deuxième tiers : Suisse 3-0 France.


En comparant le jeu des hommes de Dave Henderson cet après-midi avec celui du match de la République Tchèque, on peut remarquer une belle défense et belles actions individuelles, bien réfléchies par des joueurs comme Floran Douay ou Hugo Gallet. Malheureusement, le jeu offensif est toujours assez brouillon et compliqué pour les Bleus. On dirait qu’ils ont peur de déranger leur adversaire et sont très timides dans leurs attaques.
 

Nos Bleus sauvent l’honneur pour Pierre et Dave !
 
Le troisième tiers commence avec la domination des Bleus. Ils réussissent à créer 2-3 belles occasions. Il manque toujours le dernier geste pour que le palet franchisse la ligne rouge de la cage de Leonardo Genoni. Les Suisses ne veulent pas accepter cette dominations française, récupèrent le palet et se mettent au jeu de position dans la zone défensive des Bleus. Un peu d’accélération de la part des hommes de Patrick Fischer et la sirène de la Royal Arena nous annonce le quatrième but des Suisses marqué par Kevin Fiala à 2 minutes 21 seconde de jeu du troisième tiers (4-0). Les Bleus ne veulent pas quitter la glace, en laissant la cage de Genoni intouchable. Enorme lancé de Florian Chakiachvili depuis la ligne bleue de la zone offensive des français trouve la crosse de Guillaume Leclerc devant le portier suisse et permet aux Bleus d’ouvrir le score (4-1).
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Nicolas Leleu

A 9 minutes 39 secondes de jeu la pénalité est appelée contre les Suisses, Noah Road pour un coup de coude. La pénalité assez inutile dans la zone offensive des Suisses, derrière la cage de Florian Hardy. Cette unité spéciale ne permet pas aux français de changer le score. Ils respectent trop leur adversaire. Les attaques sont très faibles et timides. A 12 minutes et 9 secondes du jeu les Bleus ont encore une chance d’évoluer en supériorité numérique suite à une charge d’Enzo Corvi sur le portier français. Le match est arrêté pendant un petit moment, Florian Hardy a un problème avec sa protection. Cet arrêt de jeu permet aux français de reprendre leur souffle. Il reste 7 minutes 51 secondes à jouer dans le troisième tiers. Cette supériorité est très mal gérée par les hommes de Dave Henderson. Ils loupent deux contre-attaques et encaisse un but de Simon Moser à 13 secondes 46 secondes du jeu (5-1). Après ce but les vitesses diminuent. On ne voit plus d'occasions ni du côté français, ni du côté suisse. Le match se dirige vers la fin. Le score final : France 5-1 Suisse.
 
On note un bel hommage aux coachs de l’équipe de France, Dave Henderson et Pierre Pousse qui vont quitter leur poste à la fin de ce mondial. Selon le protocole, les joueurs de l’équipe de France devaient quitter la glace les premiers car sur la feuille du match la France était l'équipe qui jouait à l’extérieur. Les joueurs de l’équipe de la France ainsi que les joueurs de la Nati ont fait une haie d'honneur pour laisser Dave Henderson et Pierre Pousse quitter la glace avant les joueurs sous l'applaudissement du public. Le championnat du monde 2018 est fini pour les français sur cette défaite contre les Suisses.
 
Zone mixte :
 
Jonathan Janil
Ce n’était pas un match comme un autre?
Oui c’était particulier pour plein raisons, déjà pour Dave et Pierre. C’est qu’on leur devait un bon match ce soir. Sur le plan sportif même si les chances étaient minimes, on espérait peut-être encore faire quelque chose. Donc c’était un match particulier. La finalité était un peu sévère, sur l’ensemble du match beaucoup mieux que contre la République Tchèque, mais on n’a pas su concrétiser les grosses occasions qu’on a eues. Ça les a mis un peu loin devant nous et ça a été difficile ensuite.
 
C’est un mondial particulier, quel bilan en tires-tu?
Forcément, j’ai envie de remercier Dave et Pierre. Pour nous c’est une chance et une fierté de porter le maillot de l’équipe de France, je veux les remercier de nous avoir fait confiance, nous avoir permis de vivre ces aventures. On est resté dans le groupe A, on a vécu des bons moments, les performances contre les grosses équipes, les quarts des finales à Minsk. L’équipe de France a connu des hauts et des bas, mais elle a vraiment progressé sur ces dernières années et eux, ils font partie de ces succès. C’est un bilan positif dans son ensemble. Pour ce mondial là, on n’a pas caché qu’au vu de l’effectif qu’on avait, c’est à dire nos gros têtes d’affiches qui étaient absentes, on visait dans un premier temps le maintien, on en était conscient. C’était acquis dans le tournoi. Il nous a manqué un petit truc pour accrocher cette fois-ci les grosses nations cette année pour pouvoir se qualifier pour les quarts des finales. C’est un bilan positif même si il est à la fois mitigé, un peu comme l’an dernier. On est déçu de ne pas pouvoir jouer les quarts des finales. Une fois qu’on y prend goût, on a envie d’y retourner.
 
La saison prochaine c’est le nouveau coach qui arrive dans l’équipe de France que tu connais parce que tu l’as à Bordeaux. Est-ce que tu peux déjà faire une petite idée des changements qui vont arriver avec Bozon?
C’est vrai que jusque là je ne me suis pas posé la question. On nous a demandé de rester concentré sur le tournoi et c’est ce qu’on a tous globalement fait. Je pense que Philippe est un bon technicien, il va nous apporter un système du jeu un peu différent. C’est quelqu’un très rigoureux dans la mise en place de son système du jeu, quelqu’un qui s’adapte en permanence aux adversaires. C’est ce qu’on a fait aussi avec Dave, mais avec Philippe ça va être encore un petit peu plus poussé. Ça va nous aider dans les gros matchs face aux grosses équipes. Je suis un peu à chaud et je n’ai pas forcement réfléchi. C’est vrai que moi je le connais plutôt bien oui, les autres le connaissent moins. Forcément avec un entraîneur, il y a du positif comme du négatif. J’ai dû mal à me dire qu’est-ce qu’il va apporter de différent par rapport à Bordeaux. Est-ce qu’il va être comme à Bordeaux ou pas je ne sais pas. Sincèrement, je ne sais pas, mais au vue de son palmarès et son personnage, ça reste quand même un joueur français avec le charisme qu’il a. Je pense que c’est un plus pour notre équipe et pour notre fédération.
 
 
Guillaume Leclerc

Ton premier buts au championnat du monde, comment tu l’as senti ?
Je reste à la cage, il y a un bon lancé, un peu de réussite sur la déviation, c’est tout.
 
Ce n’était pas un match comme les autres avec la dernière de Dave et Pierre. Comment vous l’avez abordé ?
On a voulu leur faire plaisir plus sur la manière qu’on n’a pas misé sur le résultat, mais plus sur la performance. On n’a pas non plus délivré dans ce milieu-là, donc forcément une déception.
 
Quel bilan tu tires de ton premier championnat du monde ?
Il y a beaucoup de choses à apprendre. Il y a des joueurs qui ont le niveau beaucoup plus fort que nous. Il faut que je progresse si je veux espérer de revenir au ce niveau-là.
 
Tu as joué aux Etats-Unis, c’était quoi la raison pour revenir en France ?
J’avais besoin de nouveau challenge.
 
 
Damien Fleury

Ce n’était pas un match comme les autres celui-ci.
Non-non, il était spécial. On savait tous que c’était le dernier de Dave et Pierre. On avait au cœur de bien faire pour eux, de jouer avec nos valeurs même si on perdait, et je pense que c’est vraiment ce qu’on a réussi à faire ce soir. On a montré qu’on a certainement moins de talent que les Suisses, mais qu’on avait plus de cœur et je pense vraiment que le score ne reflète pas la physionomie du match.
 
Il y a un manque de réalisme côté français ?
On a des grosses occasions, plus grosses que les leurs, ils marquent et ne nous on les met pas au fond. A ce niveau-là ça fait la différence.
 
On a parfois eu l'impression qu’il manquait un petite dixième de seconde pour décocher les tirs plus vite.
Oui, c’est ça. C’est le niveau international et ça se joue à des petits détails. Tout va plus vite, il faut déclencher les shoots plus rapidement, il faut moins réfléchir. C’est la vitesse de jeu qui change.
 
Du coup c’était un apprentissage collectif pour beaucoup des jeunes joueurs ? Et ils ont répondu présent.
Aujourd’hui franchement tout le monde a bien joué. Tout le monde a joué son jeu. Je suis vraiment content pour Dave et Pierre de finir sur une note comme ça après le non-match qu’on a fait contre les tchèques. On voulait tous se rattraper pour eux et on l’a fait.
 
Ça va être un gros changement à venir dans l’équipe. Quel est ton sentiment ?

Je ne sais pas. C’est clair que ça va faire bizarre pour tout le monde. On va avoir plein changements. Je ne sais pas du tout à quoi m’attendre. On verra.
 
Tu le connais Philippe Bozon ? 
Je n’ai jamais été son joueur mais je le connais oui.
 
 
Dave Henderson et Pierre Pousse

C’est la fin de l’époque. Les joueurs vous ont rendu fier ?
P : C’est vrai qu’on a donné de l'intensité dans ce match, on était là contrairement au match contre les tchèques. On n’a pas réussi à reprendre le momentum du match. Au deuxième tiers on a beaucoup défendu sur les 5 contre 3, sur les 4 contre 5. On a pris ce troisième but. Mais je trouve qu’on était quand même dans le match. On n’a pas réussi à marquer le premier but assez rapidement pour réellement faire douter les suisses parce que c’est vrai qu’à 2-0 on prend toutes ces pénalités.
 
Le manque du réalisme face aux grosses nations c’était aussi un constat qu’on a fait. On a parfois eu l'impression qu’il manquait une petite dixième de seconde pour déclencher les tirs plus vite.

P : On était très bon dans les 2 matchs qu’on a gagné contre les nations qu’il fallait gagner pour se maintenir, mais par contre face aux grosses nations, il nous a manqué cette réussite offensive.
C’est sur quand on n’a pas toutes nos forces de bataille, nos joueurs NHL, c’est sûr que c’est plus dur. Mais on a fait une très bonne préparation, on avait quand même confiance. C’est clair que c’est la réalité qu’on avait quand même des limites dans le jeu, notamment contre les gros. On était très loin de pouvoir faire un exploit contre les grosses équipes. On a réussi à bien faire le job contre les deux nations la Biélorussie et l’Autriche. Malheureusement on n’a pas réussi à faire mieux dans ce mondial. C’est une petite déception. Mais vis-à-vis des blessés qu’on a eu et des circonstances avant le mondial et on l’a vu encore une fois ce soir, il nous manquait Auvitu et Stephane Da Costa, on a un potentiel offensif bien entamé. Les joueurs se sont vraiment battus, ils ont fait l'honneur au coq. C’est cette esprit-là il faut garder.
 
Est-ce que vous avez vécu comme les autres ce match ?
D : Non, pas tout à fait. En sachant que c’était mon dernier match, on a tout mis en œuvre, comme on fait habituellement pour qu’on prenne des points, pour qu’on gagne le match. Je pense que la seule chose qui est différente c’était la fin, la sortie, les émotions. Je remercie les joueurs et puis les Suisses aussi parce que ce n’est pas quelque chose qui se passe tous les jours. On travaille ensemble depuis des années et des années, c’était reconnu par les joueurs et par notre équipe, c’était très honorant. C’est de la reconnaissance.
P : C’est vrai qu’on était dans le match, on a tout préparé, c’est sûr qu’on se disait que c’est peut-être notre dernier match. Peut-être à 4 ou 5 minutes de la fin on était mené 5 à 1 et on s’est dit, je me suis dit, voilà, c’est fini, c’est le dernier. Puis on a commencé à regarder, savourer un peu… Savourer, pas vraiment parce que c’est une défaite. Mais savourer quand même tous les moments qu’on a vécu ensemble depuis 2005. On est parti dans le groupe B, trois années dans le groupe B étaient dures. Et puis cette qualification dans le groupe A dans le bout du monde. Il y avait une seule journaliste qui était là pour couvrir cet événement. Et puis l’arrivée dans le groupe A, il n’y avait pas beaucoup de joueurs qui ont joué à ce niveau-là et nous comme coachs en tout cas jamais. Et puis se maintenir, des grandes victoires, la Russie qui reste peut-être le plus beau moment, cette victoire contre la Russie et bien sûr les quarts des finales en 2014 où on a fait un tournoi extraordinaire avec une équipe extraordinaire.
 
Qu’est-ce que vous voudriez qu’on retienne de 14 années de votre équipe de France ?

D : Je pense que le sérieux, la volonté de faire avancer l’équipe et puis les joueurs qui ont suivi ce qu’on a demandé. C’était une grande équipe, des travailleurs, des gars qui voulaient travailler ensemble, qui étaient contents d’arriver tout le temps voir des gars qui ont joué dans d’autres clubs, puis nous voir. Il y avait la partie hockey, la camaraderie qu’on avait avec tout le groupe, le staff, les joueurs, les autres personnes un petit peu partout, dans toutes les patinoires qu’on a visité, on a toujours eu ce contact humain qui est important pour nous deux.
 
P : Moi je dirais la transmission des valeurs. Moi je les ai connus en tant que joueur, Dave aussi. On avait ces valeurs en nous. Quand on est arrivé, je ne dis pas qu’il n’y avait pas ces valeurs, c’était une période difficile pour l’équipe de France. Notre fierté c’est d’avoir remis ces valeurs. Quand on est arrivé il y avait un ou deux joueurs qui ont joué à l’étranger et maintenant on a presque la moitié de l’équipe qui joue dans les grands championnats, des joueurs qui jouent en NHL. Et malgré tout ça, malgré le fait qu’on a apporté beaucoup, qu’il y a beaucoup de talents qui sont arrivés, les jeunes joueurs, la génération 89, et ils ont réussi à venir jouer dans les grands championnats. Même quand on a l’équipe au complet, quand tout le monde est là, si on n’a pas ces valeurs, on est incapable de faire un résultat. Il faut garder ces valeurs. J'espère qu’on a réussi à transmettre ces valeurs. Cette année on avait une équipe avec beaucoup des jeunes joueurs et je pense que ces jeunes joueurs sont prêts à devenir les leaders de demain et d’après-demain. C’est vraiment dans la compétition des championnats du monde groupe A qu’on se rend compte qu’on peut faire des regroupements toute l’année, en novembre, décembre et février, ce qui se passe aux championnats du monde c’est particulier. On l’a vu encore ce soir, la moindre erreur, une petite faute d’inattention, il faut rester ensemble.
 
Comment tu définis ces 14 années à coté de Pierre ?
D : Bonheur (rigole). Je veux dire que c’était ma décision, tout de suite j’ai pensé à Pierre. C’était la décision la plus facile que j’ai faite. C’était le meilleur choix qu’il y avait. C’était avéré. Le bon choix. L’amitié qu’on a eue avant de venir avec l’équipe de France. On n’est pas toujours sur la même longueur d’onde, mais on est solidaire quand on sort de la réunion ou des choses comme ça. C’est une confiance aveugle entre nous deux.
 
P : On a joué ensemble avec Dave. Il m’a coaché à Amiens. Il m’a appelé pour devenir son assistant coach. Je me rappelle, c’était en décembre 2002 ou 2003 pour venir faire un championnat du monde au Kazakhstan en U20. J’étais un entraîneur de Chamonix, j’ai arrêté ma carrière de joueur de haut niveau 3-4 ans avant. Il m’a appelé, je ne savais qu’on va allait rester ensemble pour entraîner jusqu’à 2018. Il m’a tout de suite donné sa confiance entière. J’étais un jeune coach. Il m’a dit, tu t’occupes de la défense. Il n’était jamais par-dessus moi pour regarder les décisions que je prenais, on s’est fait confiance. On a la même vision, la même approche du hockey. Je lui ai fait confiance parce que c’était mon coach, c’est lui qui m’a tout appris. Je l’ai suivi, on a grandi avec cette équipe. Notre amitié ne s’est jamais démentie. Même s’il va à la retraite, je vais quand même l'embêter (rigole).
 
C’est quoi l’avenir pour chacun ?
P : C’est en discussion. Je vais sûrement rester à la fédération, plutôt dans les jeunes équipes. Il n’y a rien d’officiel pour instant. Rien à annoncer. Je suis en très bons termes avec la fédération, on n’a pas dit mais c’est vrai que la fédération nous a fait confiance. Elle n’existait même pas encore quand on a commencé, c’était la Fédération des sports de glace. En tous cas, les dirigeants étaient les mêmes, ils nous ont laissé travailler, ils nous ont laissé le temps de faire le boulot et nous ont jamais mis les bâtons dans les roues, ils nous ont aidé à grandir.
 
 
 
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