Danemark - France  

Bien débuter et bien finir :

Le Danemark contrôle le palet et tente quelques lancers. Meunier contre à toute allure, il remet dans le slot pour Desrosiers que la défense danoise a oublié, le Rouennais reprend victorieusement pour le premier tir français du match (0-1 à 01'08).
Une bonne entrée en matière pour la France, mais son adversaire contre vite et tient le palet. Madsen affole la défense française et force Huet à un arrêt in extremis. Les Bleus jouent en contre mais se heurtent à Nielsen, solide devant sa cage.

Photo by Richard Wolowicz/HHOF-IIHF Images

Le Danemark se montre plus inspiré alors que la France se borne à des rapides contre-offensives. Les Danois maintiennent la pression, Bjorkstrand, bien décalé, trouve Huet. La défense française se montre bien friable face aux véléités scandinaves.
Teddy Da Costa ramène la France à l'offensive, celle-ci offre une bonne période de jeu mais ne parvient pas à faire bouger Simon Nielsen, l'impénétrable portier danois. Bien aidés par les arrêts de leur portier, les Danois repartent au charbon. Stéphane Da Costa, seul en contre, se heurte au portier.
Le palet va d'un but à l'autre provoquant les arrêts des deux gardiens de but. Les Danois, installés, vont finir par logiquement trouver la faille. Jesper B. Jensen, à la bleue, temporise puis lance à la cage, le palet dévié par l'épaule de Besch prend le portier tricolore à contre-pied et offre l'égalisation aux locaux (1-1 à 15'09).
Sanction logique de la déconcentration française, les Bleus tentent de se replacer à l'offensive et font parler leur vitesse, qui s'écrase contre la rugueuse défense danoise. Le contre du Danemark n'a pas plus de succès et voit l'arrière-garde tricolore rendre les coups.
Le match s'anime et s'oriente sur le physique tandis que s'égrainent les dernières minutes. Antoine Roussel parvient à déjouer la défense danoise extrêmement lente et, d'un joli tir, redonne l'avantage aux siens (1-2 à 19'23).
Electrochoc pour les Danois qui repartent de l'avant, la défense française sombre mais Cristobal Huet ferme la porte.

Tirs cadrés : 12 / 8 pour la France
Pénalités : 0 / 0
 

Faux rythme :

La reprise du deuxième tiers est tranquille voire molle. Les deux équipes s'observent, Desrosiers profite de la lenteur des défenseurs danois pour se présenter seul devant la cage, mais il échoue. La France contrôle le palet sans pouvoir shooter à la cage.
Le Danemark parvient à contrer et lance des actions rapides et inspirées, souvent bien placées, Huet veille et préserve l'avance de son équipe. Les Bleus sont pénalisés, mais le powerplay adverse est vraiment peu inspiré. Jannik Hansen, qui prend le palet en plein visage, doit quitter la glace. C'est pourtant le Danemark qui commet une faute peu après, mais le jeu de puissance français n'est guère plus efficace que celui de son adversaire.

Photo by Richard Wolowicz/HHOF-IIHF Images

Le rythme baisse sensiblement et les deux équipes se contentent de s'échanger le palet au centre de la glace. Fleury réveille tout le monde et enfonce la défense danoise. Les Scandinaves vacillent un instant mais Nielsen fait bonne garde.
Boedker contre, il remet pour Niklas Jensen dans le slot qui vient buter contre le portier français. Cette belle action permet de remettre les Danois en selle. Ils multiplient les bonnes passes et contrôlent le palet mais peinent à se montrer réellement dangereux, surtout qu'Huet est dans un de ses grands jours.
La France revient à ses affaires et pousse face au portier de Rauma, Bellemare rate une belle occasion et les locaux parviennent à s'en sortir. Le Danemark, installé, fait tourner le palet, Jesper Jensen canonne de la bleue, Staal dévie au fond du but tricolore (2-2 à 34'41).
Le Danemark pousse de toutes ses forces, Huet multiplie les sauvetages pour combler les égarements de sa défense qui plie. Sur un dégagement danois, Desrosiers dévie même involontairement au second poteau pour un Scandinave qui heureusement ne peut cadrer la cage. Poulsen, dans le slot, provoque un énorme arrêt du cerbère français, il y a le feu en cette fin de tiers.
Les Bleus parviennent à se dégager et tentent quelques offensives sans grande réussite dans la zone offensive adverse.

Tirs cadrés : 10 / 6 pour le Danemark
Pénalités : 2 / 2
 

Le Da Costa show :

Le Danemark démarre à toute allure ce dernier tiers, il s'installe à l'assaut mais Cristobal Huet, toujours solide, parvient à tenir bon. Le pressing danois met à mal la défense française, mais les Scandinaves manquent de précision dans leurs tirs et ne parviennent pas à prendre les devants au score. Ils tiennent cependant toujours le palet, les Français subissent et ne parviennent pas à lancer leur contre-attaque.
C'est le gros travail de la première ligne bleue qui permet à la France de sortir la tête de l'eau. Les Bleus, relancés, cherchent des solutions, Meunier dévie vers Treille mais il ne peut amorcer son tir.
Le danger va d'un côté à l'autre, les défenses, et surtout les gardiens, maintiennent le score dans un match complètement débridé. Une mauvaise perte de palet de la défense danoise permet à Da Costa de remettre à Roussel qui prolonge jusqu'à Bellemare libre de tout marquage, il n'en demandait pas tant pour marquer à son tour (3-2 à 49'10).

Photo by Richard Wolowicz/HHOF-IIHF Images

La France se rassure et continue son pressing sur la cage adverse. Roussel parvient à récupérer le palet derrière la cage et remet pour Da Costa, il se glisse dans la défense danoise, trois joueurs n'arrivent pas à le fixer et le joueur des BSens glisse la rondelle dans l'angle opposé (4-2 à 50'36).
Les Bleus continuent de pousser et le Danemark prend l'eau de tous côtés, la défense est complètement dépassée, et Nielsen, bien seul, peine à contenir la furia adverse. Les Danois parviennent à contrer tant bien que mal mais perdent le palet à la bleue. Stéphane Da Costa part en break il attire tous les adversaires sur lui et remet de l'autre côté pour Manavian, seul, qui n'a plus qu'à ajuster l'angle ouvert (5-2 à 52'52).
Le coach danois explose sur le banc et hurle ses ordres mais son équipe ne répond plus vraiment. Nielsen, courageux à l'extrême, continue de tenir son filet troué avec résignation.

La France remporte LE match-clé et composte son billet pour les quarts de finale du mondial 2014, avant même son dernier match de poule. Un scénario incroyable il y a seulement 15 jours. Le match a pourtant été âpre et disputé pendant presque 50 minutes, les Danois ne lâchant rien et faisant même peur aux Français en début de dernier vingt. Mais le pressing français a fait exploser la défense scandinave qui a été à la limite du ridicule et qui est coupable sur les six buts de la rencontre. Simon Nielsen, le gardien danois, a paradoxalement fait un match solide mais il a été trahi par son arrière-garde qui a accumulé les erreurs de débutants. Grâce à un Stéphane Da Costa en forme athlétique, la France rejoint les quarts de finale pour un exploit aussi historique qu'inattendu. Cela faisait 19 ans que la France attendait ça, depuis le mondial 1995 à Stockholm. Les Bleus, qui ne sont plus à un exploit près, peuvent, en cas de succès contre les Tchèques demain, prendre la troisième place du groupe, ce qui éviterait un quart explosif contre la puissante Sbornaya, dernière équipe invaincue du mondial.
Clap de fin pour les Danois et en même temps pour les Slovaques qui ne pourront plus rattraper Tchèques et Français. Seul le classement pourra changer, et il peut être décisif en vue de la suite de la compétition. Le Danemark, qui a semblé à hauteur de son adversaire, a sombré corps et biens et en partie à cause de lui-même. Janne Karlsson devra faire du ménage, surtout que le maintien n'est pas encore totalement assuré.