Hockey Hebdo : Comment avez-vous fait évoluer votre effectif par rapport à la saison dernière ?
Claude Devèze : On était un petit peu en fin de cycle avec notamment le départ de notre capitaine Radek Hovora. On n’a pas pu s’aligner sur la proposition qui lui a été faite et, compte tenu de tout ce qu’il avait fait pour le club, je lui ai donné un « bon de sortie ». Ca a déclenché une autre façon de voir les choses. La possibilité de prendre plus de Nord-Américains a ouvert de nouvelles perspectives et je dirais que c’est quelque chose que j’attendais.
Vous avez donc commencé par recruter de nouveaux étrangers ?
Avant d’aller chercher des étrangers, sur lesquels il est important d’avoir des certitudes au niveau de l’état d’esprit, on a désigné un nouveau capitaine en la personne d’Alexandre Demers. C’est important que les joueurs que tu vas chercher collent à la mentalité de ton capitaine. Aujourd’hui, j’ai des étrangers qui parlent le même langage et ça va au-delà de la langue elle-même. Ça facilite la cohésion et le groupe « prend » plus vite
Vous avez également recruté de jeunes joueurs français ?
On est une des rares équipes à avoir 14 français et à les faire jouer. On a notamment un duo de gardiens français, je pense que c’est important de le souligner. Et ça marque une évolution dans notre façon de voir les choses
Vous avez un effectif assez jeune, ça peut être une force mais aussi un handicap ?
Certes on a des Français qui sortent des rangs juniors et des Canadiens qui sortent des rangs universitaires. Mais les Canadiens, s’ils sont jeunes, ont une maturité. Et tout le monde sait pourquoi il est là.
Vous voulez dire que tous les joueurs ont adhéré au projet qui leur a été proposé ?
On dit beaucoup que Nantes attire les joueurs, mais il faut comprendre que ce n’est pas grâce à l’argent. On a eu une réduction de budget assez conséquente par rapport à la saison dernière. On n’a pas pu s’aligner sur certaines offres faites à des joueurs qu’on voulait conserver. Il faut donc trouver d’autres arguments pour attirer les joueurs.
Avec un fort contingent de joueurs nord-américains, est-ce que votre style de jeu va évoluer ?
C’est obligatoire. On est en phase de préparation, on met en avant la cohésion pour intégrer les nouveaux et évaluer ce qu’ils peuvent apporter et ce qu’ils ne peuvent pas apporter. Il y a toujours des différences entre la théorie de ce que doit t’amener un joueur et la réalité lorsqu’il est mis en situation. Notre style de jeu va évoluer mais notre patinoire est en travaux et on s’entraîne sur une 54*24, c’est donc compliqué de pratiquer sur le style qu’on veut vraiment mettre en place. Pour l’instant, on multiplie les matches amicaux pour pallier ça. Je dois faire en sorte que mes Canadiens s’habituent à des glaces plus grandes que chez eux et aussi que tout le groupe s’habitue au recul des lignes bleues.
Quand votre patinoire sera-t-elle disponible ?
Le 15 septembre, c’est la raison pour laquelle on commence la saison par 3 déplacements.
Quels seront vos objectifs cette saison ?
Ce sera bien sûr de faire les play-offs, la priorité c’est de finir entre 6 et 8 mais je pense qu’on va progresser de match en match. On aura du retard à l’allumage mais, quand on aura trouvé notre rythme de croisière, on sera difficile à jouer. Je pense que nos adversaires auront intérêt à nous rencontrer en début de saison.
Vous parliez du recul des lignes bleues, que pensez-vous des nouvelles règles qui s’appliqueront cette année ?
On voit la tendance avec le recul des lignes bleues. Il ne faut pas en faire une fixation et inventer de nouveaux schémas de jeu. Ça va entraîner plus de prudence, il ne faudra pas trop se compromettre au niveau défensif. Le jeu en infériorité sera plus difficile, c’est certain.
Pour la victoire à 3 points en temps règlementaire, ça peut permettre des changements plus rapides au classement, mais ça n’influera pas plus que ça sur le jeu.
Quels sont, pour vous, les favoris du championnat ?
Aucune équipe ne peut dire aujourd’hui qu’elle sera championne. C’est très homogène. Des équipes qui ont déçu l’an dernier ont bâti de grosses équipes. Cholet est attendu, Mulhouse a fait un gros groupe, Neuilly, si la chimie prend, sera dur à battre. Ces 3 équipes étaient un peu en retrait l’an dernier et vont vouloir réagir. Anglet sera là, bien sûr, avec un effectif assez stable par rapport aux autres.
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