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Hockey sur glace - NHL : National Hockey League - AHL
NHL : Vers un nouveau lockout ?
 
Si le titre se veut alarmiste, force est de reconnaître que les faits ne le sont pas moins. Une plongée dans l'univers des finances de la NHL montre clairement que le plafond salarial (salary cap) est loin d'atteindre ses objectifs. Et si le discours officiel se veut optimiste et rassurant en mentionnant le fait que la ligue gagne de plus en plus d'argent, même en temps de crise, la réalité est nettement moins reluisante lorsque l'on observe la situation dans le détail: les disparités de revenus explosent, le nombre d'équipes en déficit également, et la situation globale se rapproche de plus en plus vite de ce qu'elle était peu avant le lockout de 2004-05. La catastrophe est encore évitable, et une grève ne sera pas forcément nécessaire si les acteurs en présence parviennent à négocier en bonne intelligence. Mais lorsqu'on se souvient des négociations de 2004-05, on peut sérieusement douter que de telles négociations "en bonne intelligence" puissent avoir lieu... L'avenir nous en dira sans doute plus.
 
Hockey Hebdo, Hockey Hebdo Sylvain Tison le 11/12/2009 à 12:27
I/ Pourquoi ça ne fonctionne pas

Toute cette analyse a débuté suite à la parution d'un article de nos collègues de Rue Frontenac, qui parlaient du dernier rapport du magazine Forbes concernant la valeur des différentes équipes de la NHL. A titre personnel, savoir que la valeur des équipes s'échelonne entre 140 et 350 millions de dollars m'indiffère au plus haut point. Avec mes 10€ en poche, je ne suis pas acheteur. Je survole donc l'article en diagonale, jusqu'à tomber sur un petit élément, présenté comme un simple constat, et non commenté: 14 équipes ont perdu de l'argent sur la saison 2008-09, soit deux de plus que la saison précédente.

Est-ce si banal que près de la moitié de la ligue perde de l'argent? Peut-être, après tout. Nous sommes en temps de crise économique, il ne faut pas l'oublier. Décision est donc prise de consulter le fameux rapport du Forbes pour y voir plus clair.

Comme mentionné, 14 des 30 équipes affichent des pertes dans la colonne "Operating Incomes", qui représente plus ou moins les bénéfices de la franchise. Mais une valeur qui ne prend pas en compte les intérêts d'emprunts à rembourser, ni les dettes liées à la patinoire. Les valeurs indiquées sont donc plus élevées que les bénéfices réel. Et avec 6 équipes obtenant un bénéfice affiché de moins de 5 millions, on peut légitimement penser que certaines de ces équipes ont en réalité été dans le rouge. Le nombre d'équipes ayant perdu de l'argent oscille donc entre 14 et 20, soit entre 47% et 67% de la ligue. Mais restons sur l'hypothèse optimiste voulant que "seulement" 14 équipes aient perdu de l'argent sur la saison 2008-09. En consultant le rapport Forbes de la saison 2007-08, on s'aperçoit que seules 12 équipes étaient dans le rouge, ce qui rejoint les propos de nos collègues de Rue Frontenac. Deux années de crise cependant, donc pas forcément très représentatives.

Forbes tient des rapports sur la NHL depuis la saison 1997-98. En récupérant toutes les données de tous les rapports, on peut bâtir le tableau suivant:



Saison Nombre d'équipes en déficit Bénéfice moyen (en M$)
1997-98 11 2.0
1998-99 14 -1.4
1999-00 11 1.8
2000-01 11 2.1
2001-02 16 -0.3
2002-03 20 -4.1
2003-04 17 -3.2
2004-05 lockout lockout
2005-06 8 4.2
2006-07 15 3.2
2007-08 12 4.7
2008-09 14 6.1


On note très clairement trois périodes distinctes. Entre les saisons 1997-98 et 2000-01, un gros tiers de la ligue est constamment déficitaire et la marge de profit moyen est très faible. Entre les saisons 2001-02 et 2003-04, c'est entre la moitié et les deux tiers de la ligue qui sont dans le rouge, tandis que le bénéfice moyen est dans le rouge. En d'autres termes, en moyenne, les équipes perdent de l'argent. S'en suit la grève dont on se souvient tous lors de la renégociation de l'accord entre la ligue, les propriétaires, et les joueurs. Un plafond salarial est mis en place, malgré la longue opposition du syndicat des joueurs (NHLPA). Ce plafond est censé protéger les équipes de l'inflation galopante des salaires, et doit donc aider à purger les finances des équipes. La première saison du salary cap est un succès. Le nombre d'équipes finissant dans le rouge est divisé par deux, et les bénéfices de la ligue explosent. Mais dès la seconde saison, le nombre de franchises en déficit retrouve quasiment le niveau d'avant-lockout. La ligue reste bénéficiaire dans son ensemble malgré tout. Puis le nombre d'équipes en déficit se stabilise entre ce que l'on a connu au cours des deux autres périodes. Une situation qui reste donc médiocre. Mais les revenus moyens (et donc totaux à l'échelle de la ligue) n'ont jamais été aussi forts, et c'est un Bill Daly tout fier qui annonce aux médias que la ligue ne s'est jamais aussi bien portée financièrement. La ligue? Peut-être. Ses équipes? Nettement moins.

A dire vrai, la situation des équipes fait du sur-place. Sur l'ensemble de la période entre 97-98 et 00-01, 13 équipes sont dans le rouge. Pour la période allant de 01-02 à 03-04, on monte à 14 équipes. Enfin sur la période post-lockout, on redescend timidement à 12 équipes. On trouve même 6 équipes (Buffalo, Carolina, Florida, Phoenix, St. Louis, et Washington) qui affichent des pertes pour chacune de ces trois périodes. Oui, même les Capitals armés d'un Ovechkin qui attire les foules finissent dans le rouge.

De plus gros bénéfices globaux malgré un nombre assez stable d'équipes en déficit? Peu de place au doute, la cause en revient obligatoirement à un petit nombre d'équipes qui ont réussit à considérablement faire augmenter leurs profits depuis la mise en place du salary cap. En l'occurrence, il y a 7 équipes qui ont fortement fait augmenter leurs profits entre la période 00-04 et la période 05-08: Dallas (qui passe de 3,9M$ de bénéfices par saison à 11,8M$), Detroit (de -11,2 à 15,3), Edmonton (de 0,8 à 10,5), Montreal (de 2,8 à 28,4), NY Rangers (de -4,2 à 25,4), Toronto (de 17,4 à 59,9) et Vancouver (de 0,4 à 13,4). Parmi ces 7 équipes, on note plus particulièrement les Canadiens, les Rangers, et les Maple Leafs, qui cumulaient 16,0M$ de profits par saison sur la période 01-04, et qui font un gigantesque bond à hauteur de 113,7M$ sur la période 05-09, soit une progression supérieure à +610% à eux trois! Pas étonnant que la ligue s'en tire avec une augmentation de +45,4% en 4 ans dans ces conditions.

Or justement, le salary cap est directement indexé sur les revenus de la ligue, sans prendre en compte les disparités existantes au sein de la ligue. Et c'est ainsi qu'il est passé de 39,0M$ en 2005-06 à 56,7M$ en 2008-09, soit justement les fameux +45,4%.

Si les équipes disposaient toutes de revenus équivalents, cette méthode d'indexation aurait sa raison d'être. Or la différence de revenus varie presque du simple au triple au sein de la ligue! Et l'écart se creuse de plus en plus, année après année. C'est ainsi qu'en 2005-06, le plus faible revenu (NY Islanders; 56M$) représentait 47,1% du revenu le plus élevé (Toronto Maple Leafs; 119M$). Ce pourcentage est tombé à 43,5% en 2006-07, puis 40,0% en 2007-08, et enfin 36,9% en 2008-09. Les inégalités entre les équipes les plus riches et les plus pauvres ont donc augmenté de plus de 10% en seulement 4 ans, mais le salary cap n'en tient pas compte et poursuit sa progression galopante. Or la masse salariale des joueurs, censée être contrôlée par le cap, représente une part considérable des dépenses des équipes. Si le rôle du cap est de limiter l'impact des disparités de revenu entre les équipes, il devrait prendre en compte ces disparités pour pouvoir être efficace. Ce n'est pas le cas. En conséquence de quoi une équipe est déjà passée devant la cour des faillites (Phoenix) et d'autres sont dans une situation financière pour le moins précaire (Florida, Columbus, NY Islanders, pour n'en citer que quelques-unes).

Cette critique n'est pas nouvelle. Bon nombre d'analystes avaient tiré la sonnette d'alarme avant même que les négociations sur le salary cap ne soient entamées. Ils avaient continué à tirer la sonnette d'alarme pendant les négociations. Et même après, bien que cela ne servait plus à grand chose. Aucune réaction de la part de la ligue, qui avait déjà bien assez de mal à faire accepter l'idée d'un salary cap au syndicat des joueurs, peu enthousiaste à l'idée de voir les revenus des joueurs limités.

Là où l'on voit que cette augmentation du cap en fonction des bénéfices globaux est pour le moins mal pensée, c'est lorsque l'on compare sa progression aux augmentations de revenus des différentes équipes. Car c'est l'un des autres problèmes du salary cap: il est indexé sur les bénéfices réalisés, et non sur le montant brut des revenus des équipes. Or ces revenus n'ont, en moyenne, augmenté "que" de 24,3% en 4 ans, tandis que le salary cap flambait de plus de 45%. D'une manière ou d'une autre, le salary cap va rentrer dans la colonne des dépenses sur la comptabilité des équipes, et sera donc à mettre directement en regard avec le montant des recettes. En l'indexant sur les bénéfices globaux de l'ensemble de la ligue, on en arrive au point où les 56,7M$ du salary cap de la saison 2008-09 représentaient rien moins que 91,5% des revenus de l'équipe la moins bien lotie en termes de revenus (les NY Islanders). Ce qui ne leur laisse que 8,5% de leurs revenus pour payer les espoirs sous contrat AHL, payer le staff, payer la location de la patinoire, rembourser les emprunts, etc. Impossible. Et les Isles finissent dans le rouge sur le plan financier.

Il faut bien voir qu'entre la saison 2005-06 et la saison 2008-09, seules 4 équipes ont vu leurs revenus augmenter plus vite que le salary cap.

L'un des arguments avancés par Garry Bettman en faveur de la mise en place d'un salary cap, c'était le fait qu'il n'était pas sain que la majeure partie des équipes voient leur masse salariale avoisiner 75% de leurs revenus. Si la logique sonne comme une évidence, il semblerait en revanche que l'on ne possède pas le même modèle de calculatrice. En 2003-04, soit juste avant le lockout, seules 5 équipes disposaient d'une masse salariale supérieure ou égale à 70% de leurs revenus. Pour sa part, la moyenne de la ligue s'élevait à 59,8%. Ceci dit, cela reste trop élevé, et le commissaire de la NHL avait raison de forcer la mise en place d'un salary cap.

Oui, mais...

Tout repart de travers sur ce plan-là aussi. Et le tableau suivant est assez édifiant en ce qui concerne le lien entre le nombre d'équipes qui perdent de l'argent et la hausse du pourcentage des revenus alloués à la masse salariale:


Saison Nombre d'équipes en déficit Poids moyen de la masse salariale par rapport aux revenus (en %)
1998-99 14 59.2
1999-00 11 52.9
2000-01 11 53.1
2001-02 16 55.1
2002-03 20 59.7
2003-04 17 59.8
2004-05 lockout lockout
2005-06 8 46.0
2006-07 15 51.2
2007-08 12 49.8
2008-09 14 59.6


Premier enseignement de ce tableau: avec une masse salariale à hauteur de 59,6% des revenus, la saison 2008-09 est proche des années sombres que furent 2002-03 (59,7%) et 2003-04 (59,8%), deux saisons qui aboutirent sur le conflit que l'on connait tous.

Deuxième enseignement: la saison où la ligue a eu le moins d'équipes avec un bilan financier négatif fut également la saison où la masse salariale pesait le moins lourd par rapport aux rentrées d'argent. Logique. Plus les dépenses sont faibles par rapport aux rentrées d'argent, plus faible est le risque de conclure sur un bilan négatif.

En regardant plus en détail les quelques montagnes de chiffres récupérées, on se rend compte qu'entre la saison 1998-99 et la saison 2008-09, les équipes ayant perdu plus de 5M$ sur une saison (soit de "vraies" pertes) avaient une masse salariale qui atteignait 67,3% de leurs revenus en moyenne. Inversement, les équipes qui obtenaient un bénéfice supérieur ou égal à 5M$ (soit de "vrais" gains) disposaient d'une masse salariale atteignant 43,9% de leurs revenus en moyenne. Les disparités restent cependant très fortes dans les deux cas. Ainsi, les "vraies pertes" s'échelonnent avec une masse salariale oscillant entre 37,5% et 118,7% des revenus, tandis que les "vrais gains" ont été obtenus par des équipes disposant d'une masse salariale évoluant entre 20,9% et 66,5% de leurs revenus. Des différences en partie dues au montant des revenus (très variable d'une équipe à l'autre, comme déjà évoqué), également fonction de données auxquelles il est très dur d'accéder (pour faire simple: la comptabilité complète et détaillée des équipes), et bien entendu, la qualité de la gestion financière de la franchise rentre également en compte.

Mais lorsque l'on prend les moyennes par saison, et non sur une période regroupant 10 saisons d'un coup, on s'aperçoit que la moyenne globale est proche de ce qui est constaté chaque saison. Pour les "vrais gains", la moyenne saison-par-saison oscille entre 40,3% (1999-00) et 50,8% (2002-03), pour une moyenne globale de 43,9% sur la période 1998-2009. Concernant les "vraies pertes", la moyenne saison-par-saison oscille entre 55,5% (2007-08) et 78,0% (1998-99), pour une moyenne globale de 67,3% sur la période 1998-09. Des données que vous pouvez retrouver dans le tableau ci-dessous:


Saison "Vrais gains" (en %) "Vraies pertes" (en %)
1998-99 43.8 78.0
1999-00 40.3 63.4
2000-01 40.9 71.4
2001-02 46.0 69.2
2002-03 50.8 68.9
2003-04 42.5 76.9
2004-05 lockout lockout
2005-06 42.9 58.6
2006-07 43.9 59.6
2007-08 42.9 55.5
2008-09 48.7 69.3
Moyenne 43.8 67.3
 





II/ L'herbe est-elle plus verte ailleurs?

Sans hésitation, la réponse est oui. L'herbe (même parfois synthétique) des terrains de football américain ou de baseball est plus verte que l'herbe inexistante sous les parquets de basket ou sous les patinoires de hockey. Mais ce constat purement inutile mis de côté, l'herbe y est aussi plus verte sur le plan économique.

Constater que le salary cap de la NHL ne fonctionne pas est une chose, mais voir comment se comportent les autres sports majeurs d'Amérique du Nord a également son intérêt. Parmi les quatre grandes ligues que sont la NFL (football américain), la MLB (baseball), la NBA (basketball) et la NHL (hockey), l'ordre est toujours celui indiqué précédemment, peu importe les critères que l'on observe. Qu'il s'agisse des revenus, des bénéfices, de l'audimat, ou de la popularité, la NHL se distingue toujours en étant au fond de la classe. Bref, la place près du chauffage. Ce qui n'est pourtant pas très recommandé pour un sport... de glace!

Trêve de plaisanterie, nous pouvons éliminer la MLB de l'analyse comparative, car elle ne dispose pas d'un salary cap, mais d'un système de sanction pour les équipes disposant d'une masse salariale jugée trop importante.

NFL, NBA, et NHL ont en revanche toutes un salary cap. Et pour chacune de ces ligues, il est indexé sur les revenus de la ligue. Nous avons déjà vu à quel point ce système fonctionne mal pour la NHL. Mais qu'en est-il ailleurs? Pour la NBA, ce n'est visiblement guère plus glorieux: 10 des 30 équipes affichent des pertes sur l'exercice 2008-09, toujours selon les rapports fournis par le magazine Forbes, et le montant de ces pertes varie entre 0,9M$ et 26,3M$. Rappelons que pour la NHL, ce sont 14 des 30 équipes qui sont dans cette situation, avec des pertes qui oscillent entre 0,8M$ et 18,5M$. Pour la NFL en revanche, tout va plutôt bien. Seules 2 des 32 équipes sont dans le rouge. Et les pertes sont plutôt minces: 2,4M$ pour les Seattle Seahawks, et 5,7M$ pour les Oakland Raiders.

Comment, alors qu'elles ont un salary cap fonctionnant globalement de la même manière, ces ligues arrivent-elles à des résultats si différents?

La réponse est en fait assez simple: la NFL est nettement plus "dense" au niveau financier que ses consoeurs. Par "dense", il faut comprendre le fait que les différentes équipes ont des revenus très proches les unes des autres. Pour mieux mesurer la différence entre les ligues à ce sujet, je me suis amusé à voir combien d'équipes se situaient dans une tranche entre +10% et -10% autour du revenu moyen de la ligue. Les résultats sont édifiants. La NBA arrive en queue de peloton avec seulement 8 de ses 30 équipes dans cette zone de +10/-10, soit 26,7% des équipes, à peine plus du quart de la ligue. La NHL fait à peine mieux, avec 9 équipes sur 30, soit 30,0%. La NFL fait exploser les compteurs avec 27 de ses 32 équipes, soit un rutilant 84,4%. Dit autrement, la NFL est constituée d'équipes qui ont presque toutes des rentrées d'argent similaires. Dans ce cas, indexer le salary cap sur les revenus de la ligue sans prendre en compte les disparités de revenus n'a que fort peu de conséquence. C'est une approximation tout à fait valable. Mais ce n'est qu'une approximation. Sinon, ils n'auraient aucune équipe dans le rouge. Or ils en ont deux. En revanche, pour des ligues où les différences de revenus sont très importantes, comme en NBA ou en NHL, les revenus globaux de la ligue ne sont plus une bonne approximation. Et les deux ligues se trimballent entre un tiers et la moitié de leurs équipes avec des déficits.

On notera également que Garry Bettman, l'actuel commissaire de la NHL, était également l'un des hommes-clé de la mise en place du salary cap en NBA dans les années 80, lorsqu'il était le troisième homme-fort de cette ligue. Malgré l'échec connu en NBA, il a conservé exactement le même système pour la NHL. Sans surprise, les résultats ne sont pas meilleurs.

On peut s'amuser à faire toute une série d'autres constatations plus ou moins intéressantes entre les ligues, mais le point clé est là: indexer le salary cap sur les bénéfices d'ensemble de la ligue ne fonctionne pas. Sauf dans le cas très particulier où toutes les équipes constituantes d'une ligue ont des revenus et des bénéfices assez proches les unes des autres, comme c'est le cas en NFL.

Non seulement c'est évident et logique, mais en plus c'est prouvé par les faits.

Pour autant, la notion même de salary cap n'est pas à remettre en cause. Il est même d'autant plus indispensable dans le cas d'une ligue à fortes disparités de revenus. L'instauration d'un tel plafond salarial dans ce type de ligues permet deux choses simultanée. En l'occurrence, garantir un fort niveau de compétitivité entre les équipes tout en s'assurant que les équipes aux revenus les plus modestes n'aient pas à faire sauter la tirelire pour être compétitives. S'il n'y a pas de salary cap, les plus riches se retrouvent régulièrement en haut du classement saison après saison, car ils sont les seuls à pouvoir faire l'acquisition d'une certaine somme de talent. C'est ainsi que dans la quasi-totalité des sports "européens", on retrouve très régulièrement un petit noyau dur d'équipes qui dominent, décennie après décennie, tandis que la concurrence ne fait que lutter pour sa survie. Et on retrouve souvent les 3-4 mêmes équipes avec le titre, année après année. Peu importe le sport et le pays, le phénomène est observable un peu partout. La mise en place d'un plafond salarial doit permettre d'éviter, ou au moins de limiter un tel phénomène. Mais bien sûr, uniquement si sa mise en place a du sens. Or en l'état actuel de son fonctionnement, le salary cap n'a que bien peu de sens. Dès lors, une seule conclusion s'impose: il faut un autre système pour le salary cap.





III/ Une alternative crédible?

Le point d'interrogation est loin d'être anecdotique. N'étant pas un expert en matière de finance et d'économie, et ne disposant pas de toutes les données nécessaires à l'élaboration d'un nouveau mode de fonctionnement, il m'est difficile de proposer un système fiable. Cependant, autant critiquer le système en place est facile (et en France, on est quand même champions du monde dans ce domaine), autant il est plus rare de voir des propositions pour améliorer les choses. Je ne prétend donc pas apporter une solution toute faite, mais quelques idées serviront peut-être de piste à de futures réflexions.

Un peu plus haut, j'évoquais la notion de "densité" des revenus au sein d'une ligue. Cette densité était alors calculée autour de la moyenne. Mais comme nous l'avons vu en début d'article, cette moyenne peut être fortement tirée vers le haut par quelques équipes étant nettement au-dessus du lot. De la même manière, on pourrait se retrouver avec une moyenne tirée vers le bas par quelques équipes nettement à la traine. La moyenne des revenus n'est donc pas très représentative de ce qu'est "l'équipe-type" en matière de revenus. Or c'est justement cette "équipe-type" qui devrait servir de base pour le calcul du salary cap. Plus concrètement, on cherche à déterminer la zone de revenus où un maximum d'équipes de la ligue se trouvent, ce qui constitue en quelque sorte le coeur économique de la ligue. Si des équipes gagnent nettement plus que la majeure partie des équipes, tant mieux pour elles! Après tout, si des hommes d'affaires ont investis plusieurs centaines de millions pour s'offrir une équipe, c'est avec l'espoir de faire des bénéfices. Si le hockey leur permet d'obtenir de tels bénéfices, et qu'en retour le hockey devient plus attrayant pour les investisseurs, sponsors, etc., et qu'il finit par y gagner en popularité, on ne s'en plaindra pas. A l'inverse, si des équipes gagnent nettement moins que les équipes constituant le coeur économique de la ligue, on peut penser que ces équipes n'ont tout simplement pas leur place dans cette ligue et/ou qu'elles sont situées sur un marché non porteur pour ce sport. Ce "coeur de la ligue" permet donc d'échapper à ces deux extrêmes et offre une base plus saine sur laquelle calculer le montant du plafond salarial.

Comment déterminer cette "équipe-type" autour de laquelle s'articule le coeur de la ligue? C'est assez simple. Le calcul pourra sans nul doute être affiné pour plus de précision, mais vu qu'on ne cherche à fournir que des lignes directrices, inutile de trop se prendre la tête.

Plutôt que de déterminer le nombre d'équipes se situant à plus ou moins 10% autour du revenu moyen, on va ici déterminer le nombre d'équipes se situant à plus ou moins 10% du revenu de chaque équipe. L'équipe autour de laquelle il y aura le plus grand nombre d'équipes sera alors considéré comme étant l'équipe-type mentionnée plus haut. Pourquoi plus ou moins 10%, et non 5% ou 50%? En toute franchise, c'est purement arbitraire. Et ce nombre pourrait avoir besoin d'être réévalué avec plus de précision. Mais là encore, il ne s'agit que d'une ligne directrice.

En appliquant cette méthode, on s'aperçoit que l'équipe-type de la saison NHL 2003-04 (qui servirait donc de base pour le calcul du premier salary cap en 2005-06, après le lockout) est l'équipe disposant du 22ème revenu. En l'occurrence, un revenu de 60M$, nettement en-dessous de la moyenne, qui était pour sa part située à 69,2M$. Preuve de la faible "densité économique" de la NHL, seules 11 équipes sont comprises dans la zone des +10% / -10%, soit à peine plus du tiers de la ligue. Les revenus s'échelonnaient alors entre 51M$ et 118M$. Lors des saisons suivantes, l'équipe-type se classait 17ème au niveau des revenus (2005-06, avec 70M$, contre une moyenne de 75,6M$ sur l'ensemble de la ligue), puis encore 17ème (2006-07, 72M$ vs 81,2M$), puis 15ème (2007-08, 90M$ vs 91,6M$), et enfin 16ème (2008-09, 90M$ vs 94,0M$). Comme on peut le constater, les revenus de l'équipe-type sont toujours inférieurs à la moyenne de la ligue. Et ce pour une raison déjà connue: un faible nombre d'équipes NHL voient leurs revenus augmenter beaucoup plus fortement que les autres, ce qui tire la moyenne vers le haut. Deuxième constat: l'écart entre l'équipe-type et la moyenne est très changeant. Le rythme auquel les écarts de revenus se creusent l'est également. Déterminer l'équipe-type permet donc de se défaire de ces deux phénomènes qui faussent la perception de la réelle santé économique de la ligue.

Mais une fois que l'on a déterminé cette valeur de base, comment calculer le salary cap? Et par la même occasion, le salary floor? Ce dernier, à l'heure actuelle, est fixé à 16M$ en-dessous du salary cap. Un mode de calcul qui n'a aucun sens. Si le salary cap se retrouve à 32M$, le salary floor ne représenterait alors que 50% du cap, et ne garantirait ainsi en rien la compétitivité entre les équipes. Par contre, si le cap montre à 128M$ (soit la valeur du cap de la NFL cette saison), le floor serait à 88% du cap, et exigerait qu'absolument toutes les équipes puissent aligner 112M$ en salaires, ce qui causerait probablement quelques soucis. Le plancher salarial doit être un pourcentage du plafond salarial. Sinon, on finit obligatoirement par obtenir des absurdités à un moment ou à un autre.

Précédemment dans cette étude, nous avions déterminé que les équipes qui obtenaient des bénéfices disposaient d'une masse salariale qui oscillaient en moyenne entre 40% et 50% environ de leurs revenus. Le lien est donc vite trouvé. On peut indexer le plafond salarial à 50% du revenu de l'équipe-type, et indexer le plancher salarial à 40% du revenu de l'équipe-type. En d'autres termes, le plancher salarial se retrouve indexé à hauteur de 80% du plafond salarial, un montant qui garantit une forte compétitivité. Avec ce système, le salary cap aurait dû être autour de 30M$ en 2005-06 (au lieu de 39M$), 35M$ en 2006-07 (au lieu de 44M$), 36M$ en 2007-08 (au lieu de 50,3M$), 45M$ en 2008-09 (au lieu de 56,7M$), et encore 45M$ cette saison (au lieu de 56,8M$).

Il s'agit là des conditions idéales de bénéfice pour une équipe représentative de la ligue sur le plan financier. Une équipe ne parvenant pas à obtenir le moindre bénéfice pourrait donc être considérée comme étant un marché trop faible pour la ligue.

Afin de tester ce système et jauger de son efficacité, je me suis amusé à faire quelques calculs très simples. En l'occurrence, redéfinir les masses salariales des différentes équipes en fonction des "nouvelles" valeurs de salary cap. Une bête règle de trois par rapport à la masse salariale en fonction du salary cap réel fait merveilleusement bien l'affaire. S'en suit immanquablement une baisse des dépenses. Les variations du salary cap n'ayant aucune incidence directe sur le montant des revenus (que l'on achète deux baguettes de pain ou une seule, le salaire ne change pas!), ces derniers restent inchangés, et les bénéfices augmentent mécaniquement. Résultat: sur la période post-lockout, une seule équipe affiche des pertes, contre 12 dans la réalité. Sans grande surprise, l'équipe en question n'est autre que les Phoenix Coyotes, passés en cour des faillites il y a quelques mois. Et même s'ils auraient eu des pertes sur l'ensemble des 4 saisons de l'ère du cap, ils seraient malgré tout parvenus à obtenir deux bilans positifs. Trois autres équipes auraient eu des bénéfices extrêmement faibles. Nul autre que des équipes actuellement en grande difficultés financières: Columbus Blues Jackets, Florida Panthers, et New York Islanders.

Le tableau suivant indique un comparatif équipe par équipe entre les profits/pertes réels et cette petite simulation, sur l'ensemble des 4 saisons écoulées depuis la mise en place du salary cap:


Equipe Bilan simulé (en M$) Bilan réel (en M$)
Anaheim Ducks 54.1 12.2
Atlanta Thrashers 15.8 -19.8
Boston Bruins 56.0 12.8
Buffalo Sabres 23.8 -14.4
Calgary Flames 52.6 8.2
Carolina Hurricanes 17.7 -23.1
Chicago Blackhawks 58.4 21.8
Colorado Avalanche 63.8 18.2
Columbus Blue Jackets 6.9 -26.6
Dallas Stars 91.3 47.1
Detroit Red Wings 102.8 61.0
Edmonton Oilers 84.0 41.8
Florida Panthers 4.4 -32.0
Los Angeles Kings 58.5 20.9
Minnesota Wild 43.2 5.0
Montreal Canadiens 154.0 113.6
Nashville Predators 16.5 -17.5
New Jersey Devils 26.7 -18.7
New York Islanders 0.5 -35.2
New York Rangers 148.0 101.5
Ottawa Senators 58.4 15.5
Philadelphia Flyers 56.5 7.9
Phoenix Coyotes -11.5 -45.6
Pittsburgh Penguins 55.4 21.3
San Jose Sharks 33.8 -5.9
St. Louis Blues 19.9 -15.8
Tampa Bay Lightning 43.7 4.6
Toronto Maple Leafs 280.3 239.5
Vancouver Canucks 96.3 53.4
Washington Capitals 29.2 -6.2
 


Il va de soit que les résultats simulés sont loin d'être d'une grande précision, et ne sont donc à prendre qu'avec des pincettes. Il n'empêche que la méthode semble pour le moins intéressante...

En appliquant la même méthode en NFL et NBA, la NFL passerait de 2 à 0 équipes affichant des pertes, tandis que la NBA passerait de 10 à 3 équipes dans le rouge.

Espérons que les hauts responsables de la NHL sauront tenir compte des divers avertissements concernant le salary cap, et qu'ils y apporteront les améliorations nécessaires. Peu importe qu'ils se basent sur l'idée évoquée ici ou qu'ils trouvent un autre système (peut-être encore meilleur!). L'essentiel reste qu'ils prennent leurs responsabilités et réagissent avant qu'une autre franchise ne se présente devant la cour des faillites...
 
 
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Réactions sur l'article
 
a écritle 14/12/2009 à 20:18  
Tout d'abord je tiens a dire que je trouve remarquable que la rédaction d'hockey hebdo

prenne le temps de publier un article de fond consacré a une question aussi passionnante.

Il m'arrive régulierement, je le reconnais, de fustiger (dans ma tête :p) la médiocrité de

certains intervenants lorsqu'ils s'essaient au métier d'analyste de hockey sur glace. Or,

pour le coup, je suis épaté, et cela n'a rien de condescendant, de lire une analyse

rigoureuse et élaboré, qui traite d'une problématique aussi complexe que la question du

Salary Cap. C'est pourquoi je me fais une joie d'intervenir. Comme je ne suis pas un

spécialiste des questions de gestion, je me contenterai d'apporter quelques pistes de

réflexion sur la LNH.

En ce qui me concerne, je vois le probleme comme suit : le mandat de Gary Bettman en tant

que comissionnaire de la ligue etait de la rendre plus attractive aux yeux du marché

américain, et de fait, d'attirer télévisions et commenditaires. La stratégie a consisté a

s'implanter dans les zones (notament du sud des Etats-Unis) qui n'avaient pas de traditions

de hockey sur glace. On a assisté d'abord aux déménagements puis a l'implantation de

nouvelles franchises vers le sud ou l'on a jugé que le hockey pourrait surement prendre

racine. Or, nous sommes aujourd'hui forcé de constater que globalement, ces manoeuvres se

sont soldés par des échecs.

Le hockey se porte mal dans presque tous les marchés "exotiques", et les politiques de la

ligue qui visaient a vendre le sport aux TV ont échoué. Le désengagement de Nike et la

"régionalisation" des diffusions en sont des exemples criant. La ligue a tourné le dos à

ESPN, et s'est du meme coup tiré une balle dans le pied. C'est, a mon avis, une des cause

principale de ses difficultés. ESPN par le biais de son emission SportsCenter fait la pluie et le beau temps en matiere de TV sportive aux USA. L'absence de visibilité pour le hockey au sein de ce programme lui fait le plus grand défaut.

Revenons au plafond salariale, qu'on nous a présenté comme une décision necessaire pour

assainir les finances de la ligue. Je le dis comme je le pense, pour moi ca n'est rien d'autre que le produit du lobbying de certains propriétaires qui, sous pretexte de l'augmentation des salaraires, en ont profité pour, comme on dit, essayer de changer le momentum. A l'époque, certaines équipes n'ont pas hésité a critiquer ces réformes. Tampa Bay venait de gagner la coupe, et les dirigeants ne se cachaient pas pour dire qu'il etaient contre le projet de nouvelle convention collective (CBA), qui les empechaient de resigner leur gardien vedette.

D'ailleurs, si on y regarde de plus pres, aujourd'hui certains ne se genent pas pour

contourner le CBA en offrant a leurs joueurs étoiles des contrats a ralonge pour "diluer"

l'impact de ceux-ci sur la masse de l'équipe. Le salary cap, concrétement, c'est un peu plus

de boulot pour les avocats, mais les équipes bien gérés n'ont pas de probleme avec la regle.

Comme tu l'as remarquablement montré dans ton article, les écarts sont tres important entre les marchés traditionnels et les marchés "éxotiques". Peut etre que l'objectif des dirigeants de la ligue est de permettre aux franchises qui ont du succés de faire tampon pour les équipes en difficultés, et d'assurer un certains équilibre financier... Le succés des franchises fonctionnent par cycles. Aujourdui plus que jamais, pour aspirer aux grands honneurs, il est inévitable de passer par les bas fonds du classement, et le repechage. Comme les revenus sont partagés, ceux qui ont du succès assurent la survie de ceux qui perdent, jusqua que cela ce soit suffisament reconstruit pour prétendre a leur tour au succès, et ainsi de site... Enfin un tel raisonnement me parait peut probable.

Si je devais donner mon avis, je dirais que la ligue devraient prendre soin des marchés

historiques, plutot que de faire des promesses qui n'ont pour but que de séduire les lobbys

conservateurs et d'attirer les réseaux américains, comme supprimer les bagarres pour éviter

les censures.

Les franchises comme Montreal sont le vrai poumon de la LNH. Le All-Star game et le

repechage au centre Bell, ce sont des événements qu'aucun milliardaire russe ne peut

acheter... Il faut en prendre soin. L'enjeux aujourd'hui n'est plus simplement de se faire une place au coté de la NFL, du baseball ou du NASCAR, mais d'etre capable de faire face a la concurence d'une ligue européenne (KHL ?)... La LHN a toujours disposé du monopole du hockey de tres haut-niveau, mais rien ne nous dit que dans un futur proche, cela ne pourrait pas changer.
Nick a écritle 13/12/2009 à 15:02  
@ ST - Hockey Hebdo
1/C'est ça je parle d'écart type et non d'un point précis de distribution que nommes point de densité. Si tu entends par point de densité " la valeur autour de laquelle s'articule réellement la série de données" donc disons le revenu "moyen" que partagent le plus grand nombre d'équipe en extrapolant les plus riches et les plus pauvres (l'une ne va pas sans l'autre) alors tu parles du Mode. C'est la valeur pour laquelle l'effectif ou la plus fréquence est le plus grand dans une distribution. calcul extra simple finalement.

Je pense que tu pourrais également établir un intervalle de revenus avec une approche probabiliste et d'obtenir un pourcentage de probabilité qu'un revenu entre X$ et Y$ se trouve dans la distribution. Plus c'est probable et plus tu est proche de la densité dont tu parles j'imagine. Pour ça les méthodes sont diverses, mais bon est-ce le bon endroit pour en discuter?

2/je suis d'accord. Les pistes de solutions sont possibles en revanche. Par exemple l'échange de joueurs entre équipes avec le partage des salaires comme l'expliquait un analyste récemment. Cela permet à une équipe de soulager sa masse salariale, et à une autre de profiter d'un nouvel élément à moindre coût. Le joueurs quand à lui touche le salaire négocié dans son contrat.

Au final c'est un article très intéressant, c'est un sujet complexe.
Donc merci d'avoir dressé ce portrait de la situation du cap salarial qui j'en suis sur explique bien des choses à ceux qui ne connaissent pas beaucoup le sujet ou ceux qui ont la critique facile. Félicitations.

@ LeMog

Autant pour moi, j'avais mal compris :p

belougas4ever a écritle 13/12/2009 à 07:09  
Bon article, complet. Plus ça change, plus c'est pareil. En Amérique on compare souvent le Hockey aux autres grand sport de la bas et de leur ligue; C'est peut-être un tort. Le Hockey n'est pas populaire aux Etats-unis et passe bien après le baseball, le basket et le football. Au Canada proprement dit, A Montréal et a Toronto, c'est une religion. Mais en Europe, quand est il en Suisse dans les pays nordiques ou le hockey a vraiment une place de choix. A ton la même situation catastrophique en ce qui concerne les fiances?

Je me demande toujours si il fallait implanter des équipes dans le fin fond des states, alors que le public n'y trouve aucun intérêt. Moins d'équipes, a voir. reste a voir si tout le monde va se regarder dans le blanc des yeux et discuter sérieusement de la question.
LeMog© a écritle 12/12/2009 à 13:09  
@Nick
"je vois pas en quoi un investissement moindre des fans de MTL aiderait la ligue."

c'etait pas dans ce sens la, que je voulais le faire comprendre.
Je voulais dire que la ligue se trouve dans le positif car quelques franchises font des gros benef', mais le jour où elles ne les feront plus. Il n'y aura peut etre plus de cache misere.
Et malheureusement peut etre trop tard
ST - Hockey Hebdo a écritle 12/12/2009 à 02:08  
@Nick: J'aimerais revenir brièvement sur ton premier commentaire pour y apporter 2 petites précisions.

1/ L'écart-type permet effectivement de mesurer la densité d'une série de données. En revanche, il ne permet pas d'obtenir le "point de densité", donc la valeur autour de laquelle s'articule réellement la série de données. Il existe surement un outil mathématique (ou une combinaison d'outils) permettant de le déterminer. Mais soit je ne connais pas cet outil, soit je ne suis pas au courant qu'il permet d'obtenir ce type d'information. Plutôt que de me perdre dans de longues recherches qui n'auraient pas forcément été fructueuses, j'ai préféré mettre en place un système très simple et assez logique permettant d'obtenir le résultat souhaité. Ou au moins une approximation valable. Il va de soit que pour une utilisation réelle, il faudrait sans doute affiner le mode de calcul du modèle proposé si l'on souhaite avoir un maximum de précision. Mais comme je l'ai mentionné à plusieurs reprises dans l'article, il ne s'agit là que de lignes directrices, et non d'un système définitif. Je laisse le soin aux spécialistes du domaine économique d'affiner le modèle s'ils y voient des pistes intéressantes à exploiter.

2/ Le deuxième point sur lequel j'aimerais réagir, c'est lorsque tu mentionnes, à juste titre d'ailleurs, que la santé de la ligue ne se mesure pas uniquement par rapport à la santé financière des équipes, et qu'il faut également voir le lien avec les entreprises, etc. C'est une certitude. Ceci dit, cet article ne traite pas de la santé de la ligue dans sa globalité, mais uniquement du fonctionnement du salary cap. Or le salary cap influe uniquement sur la santé financière des équipes, vu qu'il est censé servir de régulateur des dépenses. Il serait indéniablement intéressant d'analyser les réseaux d'entreprises gravitants autour des équipes, et toutes ces composantes qui font qu'une équipe tient la route ou non, mais ce n'est pas le sujet ici. Et de toute manière, je ne dispose pas des connaissances requises pour mener à bien ne serait-ce qu'un simulacre d'analyse sur ces sujets.

---

@Le Mog:
"pour baisser le salary cap, les joueurs devront reduire leurs contrats et c'est pas certain!"

Tout à fait d'accord. Et ça rejoint pour beaucoup mon scepticisme sur d'éventuelles "négociations en bonne intelligence" mentionnées dans l'intro. La pillule a déjà eu du mal à passer la première fois. Maintenant que les joueurs ont retrouvé des salaires proches de ce qu'ils étaient il y a 5 ans, dur de croire qu'ils seraient d'accord pour voir leurs revenus s'effondrer une seconde fois. Attention, je ne blâme pas les joueurs pour ça. Personne n'aime voir ses revenus diminuer. Mais là, c'est quand même plus du tiers de la ligue qui est en train de foncer dans le mur...
Nick a écritle 11/12/2009 à 17:41  
Non les fans du CH et des MPL sont des fans... dans des marchés de hockey. Ils supportent leur équipe, je vois pas en quoi un investissement moindre des fans de MTL aiderait la ligue. D'autant plus qu'il y a un système de péréquation dans la ligue...
LeMog© a écritle 11/12/2009 à 17:22  
et puis un jour le salary devrait peut etre diminuer si les 3-4 equipes qui tirent vers le haut, ne sont plus aussi importantes financierement.
Les fans des Canadiens, Maple leafs et Rangers donneront surement moins d'argent quand ils arreteront de croire chaque année que se sera la bonne!
LeMog© a écritle 11/12/2009 à 17:18  
Bonne reflection.

Mais pour baisser le salary cap, les joueurs devront reduire leurs contrats et c'est pas certain!

Et comme on en entend parler en france ou dans d'autres sports. Si la masse salariale est limitée, pour des equipes ayant quand meme les moyens tres important, on verra des moyens détournés pour avoir des bons joueurs (qui etaient) bien chers
Nick a écritle 11/12/2009 à 16:08  
C'est effectivement intéressant.
Quand tu parles de densité de la ligue entre les revenus des équipes, il s'agit de l'écart type (la racine carrée positive de la variance et c'est une valeur l'étalement de la courbe de distribution). Si le calcul est juste, la comparaison est intéressante avec la NFL.

Je crois qu'il ne faut pas donner autant d'importance à Bettman, il est l'employé des propriétaires de la ligue, qui sont selon moi le problème. Certes le sport est un investissement, mais ce n'est pas une machine à profits, c'est une vision très largement simplifiée de la réalité.

Je crois qu'il ne faut pas penser la santé de la ligue en terme de profit des franchises uniquement. c'est un indicateur mais pas le seul. Ce sont des entreprises complexes avec des ramifications et qui forment des réseaux avec d'autres entreprises et un milieu. Ce sont ces relations entre le milieu et les entreprises partenaires qu'il est important de mesurer selon moi. Le cas de phoenix est éloquent. D'ailleurs même le talent d'une équipe n'est pas gage de succès financier (Atlanta en est un exemple avec kovalchuk)
pantang a écritle 11/12/2009 à 13:17  
Bravo à Sylvain pour cette démonstration magistrale qui, soyons en certain, sera reprise sur des sites canadiens (une sépcialité ces derniers mois avec des papiers de toi même et de LL) ce qui est une reconnaissance. Naturellement, tout le monde ne va pas suivre la totalité de la démonstration, mais surtout surtout pensez qu'il y en a que celà intéresse, d'autant que les conclusions sont dramatiques pour notre sport à terme...un grand grand bravo
 
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