DETROIT - PITTSBURGH : 2 - 4 (1-1, 1-3, 0-0)
2 à 2 dans la série

Tandis que les Pittsburgh Penguins espèrent utiliser l'avantage de la glace pour égaliser à 2-2 dans la série, les Red Wings comptent sur le retour de Kris Draper pour reprendre deux longueurs d'avance avant de retourner à Detroit samedi soir. Le grand point d'interrogation de la journée aura été la présence ou non de Pavel Datsyuk dans l'effectif des Red Wings. S'il semblait quasi-certain mercredi qu'il reviendrait au jeu pour ce match 4, les interrogations ont commencé à faire leur apparition dans les heures précédent le match. Finalement, il ne sera pas aligné pour ce match 4 à la Mellon Arena. 

D'entrée de jeu, Pittsburgh met la pression sur une équipe de Detroit relativement amorphe. Cette passivité se traduit vite par une pénalité à l'encontre de Nicklas Kronwall. Et dans une action assez confuse, Evgeni Malkin allume la lumière rouge à 2:39. Les dix premières minutes sont pleinement à l'avantage des locaux, et Chris Osgood devra multiplier les arrêts pour maintenir les siens à une seule longueur de retard. En milieu de période, un gros shift des Red Wings va réveiller l'ensemble de l'équipe, qui va retrouver son jeu peu à peu, et enfin commencer à tester Marc-Andre Fleury. Ce dernier répond présent et enchaine les gros arrêts. Mais la pression des champions en titre se fait sentir un peu plus à chaque minute. C'est finalement sur une situation à 4-contre-4 que les Pens vont laisser filer leur avance. Rob Scuderi récupère un palet dans le coin en zone défensive, mais se précipite un peu dans l'organisation de la sortie de zone. Sa passe est interceptée par Darren Helm, qui profite de l'espace dont il dispose pour s'avancer vers le filet adverse, avant d'armer un tir au premier poteau qui bat Fleury au-dessus du gant à 18:19.

Photo : Getty

Débutant la seconde période de la même manière qu'ils ont fini la première, les Red Wings prennent vite l'avantage au score sur un lancer-frappé de Brad Stuart depuis la ligne bleue à 20:46. Masqué par deux de ses partenaires, Fleury n'a jamais vu le départ du palet. Ni son arrivée d'ailleurs. Detroit continue de pousser et étouffe peu à peu les Pens. On commence alors à se demander comment ces derniers vont se sortir de la toile des Wings. Surtout lorsqu'une pénalité est sifflée à l'encontre d'Evgeni Malkin. Pittsburgh s'en tire bien, mais concède une nouvelle pénalité deux secondes avant que celle de Malkin n'expire. On s'attend alors à voir des unités d'infériorité numérique bien fatiguées et probablement incapables de faire face, tout en sachant qu'un nouveau but des Red Wings pourrait bien être le tournant du match. 

Et cette pénalité sera effectivement le tournant du match, mais pas vraiment comme prévu. Une mise en jeu remportée par Pittsburgh permet d'envoyer Malkin sur orbite à sa sortie de prison. Un excellent repli défensif de Franzen l'empêchera cependant de battre Osgood. Mais quelques secondes plus tard, c'est au tour de Jordan Staal de partir en échappée, toujours en infériorité numérique. Brian Rafalski fait une grosse erreur dans son placement, Staal en profite pour prendre une position avantageuse avant d'aller battre le portier de Detroit et égaliser à 28:35. Tout juste deux minutes plus tard, Sidney Crosby est à la conclusion d'un 2-contre-1 et redonne l'avantage aux Pens au tableau d'affichage. Mike Babcock décide alors d'utiliser son temps mort afin de briser le momentum de Pittsburgh. Mais rien n'y fait. A 34:12, Tyler Kennedy vole un palet en zone offensive dans le cercle gauche, fait une passe en retrait vers Chris Kunitz à la bleue, qui transmet immédiatement à Crosby dans le cercle droit, et ce dernier fait une passe instantannée pour Kennedy, bien positionné devant le filet. Trop rapide pour Detroit, et Kennedy porte la marque à 4-2. Pittsburgh inscrit trois buts en tout juste 5'37 et fait ainsi basculer le match. Bien que menés 28-22 au chapitre des lancers, les Pens sont clairement en contrôle de la rencontre après deux périodes.

La troisième période sera nettement moins animée. Pittsburgh reste sagement sur la défensive afin de ne pas laisser de boulevards aux Red Wings. Les Pens procèdent par contres successifs, faisant parler à chaque fois leur vitesse pour inciter Detroit à la prudence. Rien ne sera marqué, et Pittsburgh s'impose donc sur la marque de 4 buts à 2, ce qui leur permet d'égaliser à 2-2 dans la série. Pour l'anecdote, on notera que Detroit a remporté ses deux matchs à domicile sur le score de 3-1 à chaque fois, tandis que Pittsburgh en fait de même, mais sur des scores de 4-2. 

Très clairement, Detroit va avoir besoin d'un retour de Datsyuk. Ils ont été incapables de quadriller la zone neutre comme ils le font d'ordinaire. Le surplus d'espace laissé par l'absence du centre Russe a encore permit à Crosby et Malkin de s'exprimer, avec un but et une passe décisive chacun ce soir. Le but vainqueur est d'ailleurs inscrit par Crosby, sur une passe de Malkin. Les unités spéciales sont également un gros point noir pour Detroit depuis le début de la série. Tout juste 1/12 (8.3%) en supériorité numérique, et un médiocre 10/15 (66.7%) en infériorité. Un niveau indigne d'une équipe prétendant au titre. Il leur faudra également revoir leur copie à l'offensive. Obtenir 39 tirs sur la cage de Marc-Andre Fleury, c'est bien. Surtout quand on sait que 15 autres tirs ont été bloqués par la défense de Pittsburgh. Mais n'inscrire que 2 buts sur ces 39 tirs, c'est clairement insuffisant.

C'est désormais une toute nouvelle série qui commence. Une sorte de série au meilleur des 3 matchs. Et Pittsburgh a de bonnes raisons d'y croire. Mais il leur faudra impérativement s'imposer dans le Michigan s'ils veulent être champions. Chose peu aisée. D'autant qu'un retour de Datsyuk pourrait sérieusement changer la donne à tout moment. Jugé probable pour le match 3, hautement probable pour match 4, sera-t-il réellement aligné pour le match 5 ? Réponse samedi soir à la Joe Louis Arena.
 

Note de la rédaction : Hockeyhebdo souhaite la bienvenue à Sylvain qui vous proposera de suivre la NHL en compagnie de votre correspondant habituel, Nicolas Michalik.