Rouen, très appliqué, prend les devants
Entame de match très volontariste des Jokers qui pressent haut les Dragons pour les empêcher d’installer leur jeu. Légèrement contrariés, les rouennais qui en ont vu d’autres restent dans le contrôle. Ils finissent par enchainer deux séquences de pression intéressantes sur le but de Sebastian Ylönen mais, dans le feu de l’action, Julien Tessier commet une faute offensive inutile en faisant trébucher Patrick Coulombe derrière le but (02.15). Avec cette première pénalité qui arrive rapidement dans le match, les cergypontains disposent d’une bonne occasion d’essayer de briser l’égalité les premiers et d’améliorer leur rendement en
powerplay (le 9
ème du championnat avec 18.92% de conversion). Hélas pour eux, en face, le jeu en
boxplay des rouennais (pourtant seulement le 7
ème du moment avec 79.49% de pénalités tuées) fait des merveilles. Les jaunes annihilent toutes les tentatives d’installation des unités spéciales vertes et le
penalty kill est obtenu avec une déconcertante facilité, Jake Stella étant le seul à réussir à solliciter une fois Macmillan Carruth, le gardien américain des normands.
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| Photographe © Bruno Gouvazé |
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Les Jokers ne baissent pas les bras mais les Dragons sont dangereux à la moindre opportunité. Tomas Simonsen le démontre sur un palet gagné en zone neutre où il déborde sur la droite et oblige Ylönen à repousser de l’épaule le palet qu’il avait malicieusement tenté de placer en lucarne. L’histoire se répète un peu plus tard quand Rouen récupère le
puck sur une offensive de Cergy et que les visiteurs trouvent la faille en 3 passes.
Simonsen ouvre en diagonale vers Rolands Vigners qui avance et donne ensuite à Simon Lafrance dans le dos des défenseurs, le canadien trouvant le moyen, en angle réduit, de placer le disque sous la barre (0-1, 09.44). Une nouvelle fois Cergy va devoir courir après le score et jouer un hockey de rattrapage.
Les normands appuient alors légèrement sur le champignon pour faire le break mais les franciliens leur tiennent tête et mettent toujours beaucoup d’envie dans leur jeu, et parfois aussi beaucoup de maladresse, pour récupérer le palet. Ainsi Ben Sokay contrôle mal son bâton dont la palette finit dans le visage de Charles Schmitt. Il file donc logiquement au cachot pour «
crosse haute » et laisse son équipe en désavantage numérique pour 2 minutes. Le jeu en
boxplay des franciliens reste pour l’instant plutôt l’un des rares motifs de satisfaction à Cergy (le 3
ème de la ligue avec 81.58 % de pénalités tuées) mais il leur faut toute de même jouer très serré face au jeu de puissance normand (le 3
ème de la ligue avec 25 % de conversion). Avec leur abnégation et aussi grâce à leur gardien qui multiplie les arrêts, ils arrachent le
penalty kill.
La fin de période est agréable mais Cergy est trop peu dangereux si ce n’est une tentative excentrée de Paul Le Lem (16.30) puis une autre de Stella un peu plus tard. Au terme d’un tiers où ils n’ont pas démérité face à de solides Dragons et malgré leur impuissance offensive les Jokers n’accusent qu’une longueur de retard lors de la rentrée au vestiaire.
Nb de tirs cadrés :
6 pour Cergy
10 pour Rouen
Cergy pousse mais Rouen gère
Les pensionnaires de l’Aren’ice reviennent sur leur glaçon gonflés à bloc et, après une première action chaude sur le but rouennais, les esprits s’échauffent un peu. Louis Petit pour les Jokers et James Phelan pour les Dragons sont priés d’aller se calmer sur le banc des punis pendant 2 minutes pour «
dureté » (20.22). A égalité numérique le jeu reste plaisant avec une équipe de Rouen qui demeure en contrôle et une courageuse équipe de Cergy qui ne ménage pas ses efforts mais reste cruellement inoffensive. L’équipe normande sera un petit peu moins dans le contrôle quand le jeune Johanès Avonde va en prison pour un cinglage, un peu sévère, sur Sayam Limtong (23.27). Cette fois le
powerplay est mieux joué par Cergy qui ne parvient toutefois toujours pas à tromper Carruth pour le bonifier, notamment sur la tentative de Philéas Perrenoud son
top scorer ni sur le missile de Jakub Müller.
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| Photographe © Bruno Gouvazé |
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Peu après que la pénalité soit tuée, les geôliers accueillent de nouvelles têtes, Le Lem, ancienne jeune pousse rouennaise, et Florian Chakiachvili se chamaillent un peu en fond de territoire sur une offensive cergypontaine. Pour les officiels c’est «
crosse haute » du francilien et «
dureté » pour le normand qui n’a pas apprécié et a répondu (26.41). A nombre égal, cela ne change pas grand-chose sauf que,ensuite, le grand Patrick Holway commet une obstruction, peu évidente vue des tribunes, sur Colin Delatour (27.09). Nouvelle chance pour Cergy et nouvelle défense hermétique et efficace pour Rouen qui tue encore la pénalité.
A la mi tiers, Simonsen déborde et, à la lutte avec Paulin Hostein, tombe pour finir dans le but sans que l’intervention du jeune défenseur ne soit jugée répréhensible par les officiels. Le vingt se poursuit sur les mêmes bases avec des Jokers qui essayent et se démènent en étant globalement solides en défense mais qui semblent toujours inhibés dans les derniers gestes en attaque et des Dragons qui ne forcent pas leur talent mais sont redoutables dès qu’ils en ont l’occasion. La débauche d’énergie se fait sentir en fin de période où les cergypontains, la fatigue aidant, voient de plus en plus les vagues jaunes déferler sur le but de Ylönen.
Nb de tirs cadrés :
4 pour Cergy
5 pour Rouen
Cergy inoffensif regarde Rouen finir le job
Le dernier tiers voit les Dragons accélérer un peu pour sceller le match mais les Jokers tiennent. Chakiachvili, Vigners, Simonsen et Jordan Perret sont très actifs du côté des jaunes et forcent le portier vert à multiplier les arrêts. Finalement c’est sur une relance chirurgicale de Chakiachvili que les rouennais font le break. Alors que les verts attaquent, le palet est récupéré sur un tir lointain, peu puissant et non masqué.
Chakiachvili voit Chase Gresock qui part dans le dos d’une défense non replacée et le sert dans l’axe. L’attaquant américain ne se fait pas prier et, du bas du slot, fusille Ylönen (0-2, 45.20). Avec cette 8
ème réalisation personnelle de la saison, Gresock donne 2 longueurs d’avance à Rouen et plonge encore un peu plus Cergy dans la difficulté.
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| Photographe © Bruno Gouvazé |
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Le match est de plus en plus dur pour Cergy et tout dérape quand le jeune Ewen Jribi-Chauvière charge Tessier contre la bande. Il s’en suit un début d’échauffourée et les sanctions tombent. Double pénalité pour le cergypontain qui écope de 5 minutes majorées de 20 minutes pour sa charge contre la bande ainsi que de 5 minutes pour «
bagarre » quand il s’est défendu face à Tessier qui voulait se rendre justice lui-même. Jribi-Chauviere file directement au vestiaire, le match est fini pour lui, Arthur Hostein devant s’acquitter de la substitution en prison et, de l’autre côté, l’attaquant de Rouen écope lui aussi de 5 minutes pour «
bagarre » (49.54).
Pendant les 5 minutes incompressibles de désavantage numérique, Cergy plie mais ne rompt pas. Les Jokers bloquent les shoots, colmatent les brèches et s’appuient sur un Ylönen bouillant pour contrer des rouennais bien décidés à les enfoncer. La pénalité est à nouveau tuée mais au prix de beaucoup d’énergie et de temps perdu à défendre au détriment de l’effort offensif qu’il faudrait déployer pour recoller et, compte tenu du piètre rendement de l’attaque francilienne, il lui en faudrait beaucoup du temps.
Et ce n’est pas fini, A. Hostein retourne au gnouf pour 2 minutes pour un «
faire trébucher » à l’encontre de Chakiachvili qui l’avait préalablement chargé avec la crosse (56.15). Le défenseur tricolore de Rouen doit lui aussi passer par le banc des punis.
Philippe Horsky, le coach autrichien des Jokers, demande ensuite un temps mort et sort son gardien pour forcer le destin. Finalement, malgré une belle occasion de Perrenoud, cela ne donne rien et au contraire donne définitivement le match aux Dragons.
Rouen manque par 3 fois le coche mais finit par arriver à ses fins grâce à Anthony Rech qui, de son camp, trouve le filet déserté (0-3, 58.14).
La messe est dite et, malgré leurs dernières tentatives d’attaque, les Jokers ne parviennent pas à sauver l’honneur et à priver Carruth de son blanchissage. Pire encore Ylönen doit faire un ultime arrêt face à Vigners.
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| Photographe © Bruno Gouvazé |
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Arrivés au tiers du championnat, bien qu’ils aient montré aujourd’hui de bonnes choses, les franciliens sont encore loin d’être guéris. La crise de confiance pour leur jeu d’attaque semble profonde. Désormais, à 5 points de Gap et de Briançon qui les précèdent au classement, ils doivent vite se remobiliser et continuer à travailler fort pour la réception des Spartiates de Marseille dimanche après-midi. Ensuite, la semaine prochaine, ils auront une fin de semaine cruciale avec un déplacement chez les Rapaces de Gap puis a réception du Hormadi d’Anglet.
Les rouennais quant à eux enchainent une 6
ème victoire de rang et réalisent une belle opération en rejoignant Angers à égalité de points en tête de classement puisque les Ducs ont perdu à Chamonix. C’est avec des têtes remplies de bonnes ondes qu’ils peuvent tranquillement préparer la semaine prochaine où ils se déplaceront chez les Spartiates avant de recevoir les Boxers de Bordeaux.
Nb de tirs cadrés :
7 pour Cergy
20 pour Rouen
Meilleurs joueurs du match :
Rolands Vigners pour Rouen
Sebastian Ylönen pour Cergy-Pontoise