Amiens se saborde : les Gothiques craquent et Chamonix arrache la victoire aux tirs au but
Amiens a longtemps cru tenir une victoire essentielle pour relancer sa dynamique, mais Chamonix, fidèle à son récent regain de forme, a refusé de lâcher prise. Devant 3–0 puis 4–2, les Gothiques se sont progressivement fait rattraper par leurs propres imprécisions défensives et par une avalanche de pénalités, jusqu’à concéder l’égalisation dans un troisième tiers sous tension. La prolongation, pourtant jouée en supériorité après l’obstruction de Pantzare, ne donnait rien, et les tirs au but finissaient par sourire aux Pionniers, Tugnutt inscrivant le tir décisif. Un scénario cruel pour Amiens, qui rejoue une fois de plus le même film : de bonnes intentions, des séquences efficaces, mais une fragilité persistante lorsque le match se tend.
 | | Photographe © Nicolas Leleu | |
1er tiers (1–0) – Amiens frappe d’entrée, mais tremble déjà
La rencontre démarre sur un tempo prudent, les deux équipes observant leurs forces et testant les gardiens. Chamonix, agressif en forecheck, inquiète par séquences une défense amiénoise encore en rodage. Mais la première pénalité du match change le rythme : Wahlgren est envoyé en prison à 8’41, et Amiens ne manque pas l’occasion. Sur un jeu bien orchestré, Svanenbergs dévie un tir de Bergeron pour ouvrir le score (1–0, 9’00). Fouquerel est ensuite sollicité mais reste solide, permettant aux Gothiques de virer en tête malgré un contenu encore hésitant.
2ème tiers (3–2) – Trois buts en 12 minutes, puis le trou d’air
Le deuxième acte bascule d’emblée. Izacky double la mise après seulement 26 secondes (2–0, 20’26), avant que Craig, sur un superbe effort en infériorité, ne porte la marque à 3–0 (22’06). Le Coliseum s’enflamme, pensant que la soirée s’annonce enfin tranquille.
Mais Chamonix profite immédiatement d’une pénalité de Magovac : Tugnutt réduit l’écart en supériorité (24’21, 3–1). Les Pionniers insistent, et Salituro ramène les siens à 3–2 sur un palet mal dégagé. Le momentum a changé de camp, mais Amiens réagit vite : Plagnat, servi par Richards, redonne deux longueurs d’avance (32’23, 4–2).
Un tiers spectaculaire, ouvert, mais aussi révélateur de la fragilité picarde dans la gestion des rebonds et du slot.
3ème tiers (0–2) – Le retour des démons
Amiens cherche à gérer, Chamonix presse pour survivre : le décor est posé. Et ce sont encore les pénalités qui vont coûter cher. Mony puis Izacky écopent chacun de deux minutes, et les Pionniers ne se font pas prier. Tugnutt en supériorité (45’18) relance totalement le suspense (4–3), puis Ville, lui aussi en powerplay, égalise à 4–4 (52’24).
Le Coliseum gronde, le banc amiénois s’agace, mais rien n’y fait : le jeu perd en fluidité, les contacts se durcissent, et ni équipe ne trouve l’ouverture dans les cinq dernières minutes. Amiens a perdu la maîtrise, et Chamonix sent qu’il peut aller au bout.
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Prolongation (0–0) – Une supériorité non convertie
La prolongation démarre sur un rythme mesuré, mais bascule à 63’07 lorsque Pantzare est envoyé au banc pour obstruction. Amiens prend son temps mort, s’installe, tente, mais bute sur un Aubrun impeccable et une défense chamoniarde très disciplinée. Les intentions sont là, mais l’exécution manque. Direction les tirs au but.
 | | Photographe © Nicolas Leleu | |
Tirs au but – Tugnutt, encore lui, crucifie Amiens
Craig et Svanenbergs marquent pour Amiens, mais Izacky, auteur pourtant d’un match solide, voit son second tir heurter la barre. En face, Tugnutt – déjà auteur d’un doublé – inscrit deux tentatives, dont la dernière qui fait plier Fouquerel. Chamonix l’emporte 5–4 TAB et confirme sa belle dynamique. Pour Amiens, c’est une déception supplémentaire dans un début de saison décidément compliqué.
 | | Photographe © Nicolas Leleu | |
Conclusion
Amiens avait tout pour s’offrir une victoire indispensable : un bon départ, une attaque efficace, une première ligne enfin en mouvement. Mais les pénalités répétées, les hésitations défensives et un manque de maitrise collective dans les moments chauds ont offert à Chamonix la possibilité de revenir. Les Pionniers, plus patients, plus lucides en powerplay et portés par un Tugnutt inspiré, repartent du Coliseum avec deux points précieux. Pour les Gothiques, la frustration s’accumule, et il faudra rapidement trouver les solutions pour transformer les bonnes séquences en matchs aboutis.
Analyse
Cette rencontre illustre parfaitement les faiblesses actuelles d’Amiens :
- Gestion fragile des moments clés : chaque pénalité semble devenir un fardeau, et l’équipe n’arrive pas à protéger son avance.
- Défense encore trop perméable, notamment dans la gestion du slot et des seconds efforts.
- Manque de constance offensive : capable de fulgurances (3 buts en 12 minutes), mais incapable de tuer le match ensuite.
- Pression mentale palpable : dès que l’adversité monte, Amiens se crispe.
- Coaching de Chamonix payant, avec un powerplay clinique et un Tugnutt omniprésent.
La dynamique chamoniarde se confirme, tandis qu’Amiens recherche toujours la formule gagnante. Les bases sont là, mais la cohésion, la discipline et la maîtrise émotionnelle devront rapidement s’élever pour sortir de cette spirale incertaine.
VIDEO réalisée par
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