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Hockey sur glace - Hockeybec
Hockey sur glace - Avant la game
 
Flâneries printanières du promeneur congelé avant la rencontre.
 
 
LL
Nous sommes vos canadiens!
Le souffle du vent froid remplit Sainte Catherine et transporte les journaux de la veille qui virevoltent avant d’être coincés au gré des murs et des voitures en stationnement. Une page avec le logo du tricolore termine contre un gros tapon de neige grise, tandis qu’à l’angle entre Sainte Catherine et Bleury, un groupe de jeunes avec de longs manteaux d’hiver et des écharpes tricolores forcent le pas pour gagner un restaurant tout proche. L’horloge d’un beau gratte-ciel de dowtown indique 14h30 en ce mardi soir de début mars, montagne de verre qui paraît traversée par les nuages lancés à pleine vitesse dans le ciel de la belle province. Au hululement d’un véhicule prioritaire, une ambulance probablement, qui remonte René Levesque ouest, succède les claquements de portières qui coïncident avec la descente de plusieurs dizaines de partisans, des jeunes pour la plupart, que les parents et amis ont conduit au plus près du forum. Le canadien joue ce soir face à Tampa et le quartier commence à se remplir plusieurs heures avant la rencontre. Sans qu’aucun représentant des forces de l’ordre ne soit visible pour le moment, les tavernes se remplissent et les pintes de bière renvoient des reflets dans les vitrines. Tel un énorme cube de construction, ou quelque improbable vaisseau spatial qui n’aurait jamais décollé, le Centre Bell somnolent s’en remet à ses affiches géantes pour signifier qu’il est bien le centre de l’attention des sportifs de Montréal. « Nous sommes vos canadiens » nous disent ainsi plusieurs joueurs taille façade, tandis qu’à leurs pieds comme des sortes de termites gris s’agitent les revendeurs de places. Vus de plus près, on trouve des hommes engoncés dans leurs anoraks et vestes qui tendent des coupons colorés qui ne sont rien d’autre que des sésames pour la rencontre à venir.

LL
Tout est hockey à Montréal
Théoriquement illégale, la revente est clairement tolérée autour du Bell, et peut surprendre des européens. Alors que l’observateur pourra trouver en Amérique du nord bien des pratiques sportives positives que l’on rêverait de transposer dans la veille Europe, comme par exemple l’absence de violence et les prestations offertes au public à l’intérieur des arénas, le problème des places à Montréal n’est pas satisfaisant, au point même que plus d’un journaliste et même représentant des Canadiens vous écoute d’une oreille attentive quand vous détaillez certains progrès possibles. Pour faire court, la quasi totalité des entrées hors abonnements sont mises en vente en début de saison sans contrôle. Il en résulte que des dizaines de revendeurs se ruent sur l’offre et disposent ainsi par la suite de la quasi-totalité des places à l’exception de petits contingents qui sont périodiquement proposés sur internet et disparaissent en quelques minutes. Un système qui pourrait comme en Europe être évité par une surveillance des achats de places avec un nombre maximal par personne, mais aussi et surtout par des arrestations et sanctions sérieuses qui découragent les petits malins comme en France. En tout cas le résultat est bien que pour assister à une rencontre du canadien, vous devez soit tenter de vous procurer des places sur les faibles contingents proposés à la vente sur internet, soit faire affaire avec un revendeur qui va se récupérer au minimum 20% sur votre dos. Notez que si vous attendez après le début de la rencontre, les soldes devant le Centre Bell commencent, et qu’il peut arriver que vous récupériez une place pratiquement à prix coutant, sauf que vous aurez manqué une partie de la rencontre. Dans toute la ville, les écrans géants des pubs accueillent ceux qui ne peuvent pas se payer régulièrement l’Aréna, et je rentre donc plus de trois heures avant la rencontre pour boire un coup.

Ma canette de coke est à la gloire de l’équipe championne olympique, et dans le bruit ambiant on peut apercevoir les analystes de RDS qui dissertent sur le choc à venir sur l’écran géant. Délaissant l’endroit un brin bruyant, mes pas me conduisent devant le Centre Bell dans une esplanade aménagée à l’occasion du centenaire. On y voit plusieurs statues à la gloire des grands anciens ainsi que des plaques disposées sur le sol. Des partisans arrivés depuis la gare proche font un tour respectueux dans ce Père Lachaise improbable qui ne contient aucune dépouille de joueur, mais ressert comme un condensé du siècle passé. Etrange destin par exemple que celui d’Howie Morenz, peut-être la première grande star du canadien, qui sera aussi le premier joueur à voir son numéro retiré après son décès à 35 ans à la suite d’un terrible accident sur la glace qui lui avait brisé la jambe en trois endroits. Incroyable relief que cette statue du Rocket en personne, devant laquelle s’inclinent avec une grâce inattendue un groupe de japonais visiblement intrigués par le personnage.

Dans un couloir qui conduit d’un coté à l’esplanade et de l’autre à l’une des gares de Montréal, on trouve la boutique officielle du Canadien qui sera bel et bien la caverne d’Ali baba pour tout partisan qui se respecte, et ceci même si les prix pratiqués conduiront les plus sages ou les mieux informés à différer leurs achats comme il vous sera expliqué dans une prochaine chronique. La nostalgie du centenaire est encore présente avec des affiches vous incitant à visiter le Temple de la Renommée du Canadien tout proche (on en reparlera aussi avec une visite dans une prochaine chronique) et avec la plus grande collection de maillots historiques qu’il puisse être donné de voir au Québec à ma connaissance. Couleurs vertes improbables, logos depuis longtemps disparus, les chandails passés du canadien sont surprenant pour qui ne connaît que le tricolore actuel. Visiteurs peu nombreux à mon arrivée, puis foule plus compacte au fur et à mesure que l’heure tourne, c’est bien la fréquentation qui me pousse à retourner dans le froid non sans avoir acheté une collection de timbres en relief réalisés à l’occasion du centenaire pour un prix raisonnable. Car il faut le dire, vous avez dans la boutique de tas de petits souvenirs pas trop chers que vous ne trouverez pas ailleurs, comme des pins, cartes téléphoniques et autres stylos et cartes à collectionner. Comme me disait un partisan du canadien, collectionneur de tous les objets possibles sur son équipe favorite : « à la boutique tu prend le petit, et pour le reste tu va ailleurs ».
Quelques policiers à cheval dans la rue Belmont regardent sans pression une foule tricolore qui va et viens deux heures environ avant la rencontre. Bonnes affaires pour les pubs du coin ainsi que pour le Temple de la Renommée avec une queue qui se forme. On voit aussi des américains avec des chandails de Tampa déambuler et respirer le hockey comme pour conjurer le désintérêt évident d’une très forte majorité de leurs concitoyens floridiens pour ce sport.

LL
Le rocket dans le froid
Je descend un grand escalier à l’ombre du Bell pour me rendre sur la rue de la Gauchetière. C’est ici que l’on trouve l’entrée presse, mais également l’accès aux parkings du Canadien. Un ballet réunissant voituriers, agents de sécurité, partisans, et véhicules plutôt cossus se déroule en direct, avec de temps en temps les exclamations du public lorsqu’une voiture d’un joueur, d’une personnalité se présente devant les deux agents de sécurité qui contrôlent l’accès aux sous sols. Une automobile assez luxueuse, désolé je n’y connais rien pour ce qui est des marques et modèles, se présente et la foule réagit en voyant Scott Gomez au volant. Un jeune enfant tend un cahier tricolore, et le joueur baisse la vitre pour signer quelques autographes, un œil dans le rétroviseur pour ne pas provoquer de bouchon. Devant une porte voisine, plusieurs camions déchargent des palettes de nourriture, boissons, matériels divers, qui sont rapidement récupérés par les employés en faction. Une véritable noria se déroule dans la rue qui pourtant reste en circulation.
Mes pas me conduisent à l’accès presse, une petite porte qui ne paye pas de mine, mais qui jouxte un accès VIP qui voit s’engouffrer pas mal de monde. Comment j’ai obtenu un accès presse pour la rencontre ? Toute une aventure que je vous propose de vous raconter dans la prochaine chronique avec en prime une interview de l’un des journalistes hockey les plus connus du Québec.

 
 
Lieu : Montreal/HH/LLChroniqueur : LL
Posté par Laurent Labrot le 25/07/2010 à 11:20
 
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Réactions sur l'article
 
a écritle 06/08/2010 à 20:51  
Du tout bon cet article !
On attend avec impatience la suite du roman ;o)
Merci HH
pantang a écritle 26/07/2010 à 12:25  
Du très bon cette chronique que je lis avec beaucoup de plaisir. Il est plaisant de voir que vous n'en restez pas uniquement aux petits problèmes du petit hockey français!!!
snake a écritle 26/07/2010 à 01:18  
La classe... si j'ai bien compris les prochaines c'est dans le Bell avec les interviews qui vont avec?
C'est un ton au dessus de tout ce que j'ai lu sur le sujet sincèrement bravo
chris528 a écritle 25/07/2010 à 16:37  
Article passionnant, félicitation. Avec une ambiance bonne enfant autour du centre bell (pas comme pour un match psg-om)
 
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