Hockey Hebdo : Peux-tu te présenter et nous parler de ton passé de joueur. Ton mineur, tes différentes clubs, la saison en super 16 à Angers ta dernière saison à Dijon etc... ?
Christophe Blanchet : Je m'appelle Christophe Blanchet j'ai 38 ans et j'habite à Tours. J'ai commencé à jouer au hockey sur glace à l’A.S.G.Tours à l'âge de six ans. A 10 ans, je suis devenu gardien de but. J'ai malheureusement dû arrêter le hockey de 12 à 20 ans. (Ce qui explique certaines lacunes techniques -). Ensuite, j'ai joué à Tours en division 3 et division 2 et je suis parti faire une saison à Angers, en Elite aux côtés d'un certain François Gravel. Après un bref passage par Tours en division1, j'ai déménagé à Dijon, pour vivre quelques émotions avec Daniel Maric (champion de France division 2 et une saison en division1).

Quelles étaient tes ambitions à l'époque ?
Je jouais au hockey sur glace pour prendre un maximum de plaisir et profiter du temps de glace qui m'était offert. Je pense être un compétiteur, et donc je souhaitais toujours progresser.

 

Quel type de gardien étais-tu ?
Euh… ! Un style ? Ayant raté une bonne partie de hockey mineur, mon style n'était pas vraiment affirmé. J'avais vraiment quelques soucis d'ordre technique. J'ai toujours essayé de compenser ce manque par un gros travail.

Tu devais ressigner à Tours juste après ton passage à Dijon en 2001. Malheureusement il y a eu ce drame. Peux-tu nous raconter ce qui s'est passé exactement ?
En 2003, j'ai plongé dans une piscine pour enfants. Cet accident m’a fracturé les vertèbres cervicales C5 et C6. Je suis aujourd'hui en fauteuil roulant, mais vivant et plutôt heureux de l'être.

On a pu voir que le club de Tours et ses supporters ne t'oublient pas et des évènements son organisés à ton profit (All star game ou challenge 500), est-ce important pour toi ?
Bien sûr que c'est important pour moi. Divers événements ont été organisés à mon intention. Les supporters ont toujours répondu présents et je les en remercie. J'ai pu, grâce à eux, acheter un véhicule adapté, du matériel de rééducation... J'ai énormément de chance car je suis soutenu jour après jour par mon amie Sophie, ma fille Cléa, ma famille et mes amis. Les gens du club m’ont tendu la main. Normand Roy (l'entraîneur du hockey mineur) et Bob Millette me font aujourd'hui confiance et c'est important pour moi.
 

Photo : Sébastien Barrieras

Christophe à Angers en 1995

Peux-tu nous parler de ton association ?
Mes amis ont créé l'association « Christophe Blanchet » suite à mon accident. Elle a permis d'organiser ces divers événements. Aujourd'hui, elle végète un peu, et je souhaiterais pouvoir un jour la rendre utile pour d'autres causes. Si vous avez des idées, n'hésitez pas...

Comment vas-tu aujourd’hui ? Quelle est l'évolution de ton handicap et que tu fais pour le traiter ?

Aujourd'hui, je vais de mieux en mieux. Je progresse lentement, mais je progresse... Alors je continue la rééducation entre deux et trois heures par jour. Pour cela, je suis parti à Moscou durant trois mois, afin de tester une méthode russe. Da, da, travail, travail ! Cela s'avère assez physique, mais efficace donc je bosse.


Tu es devenu entraîneur des gardiens à Tours l'an passé, mais que faisais-tu avant de revenir au hockey ?
Suite à mon accident survenu en 2003, j'ai bien mis deux ans à digérer et accepter ce handicap. Il a fallu se restructurer et reprendre goût à la vie. Aujourd'hui, je vais mieux et j'ai assez d'énergie pour transmettre et enseigner les connaissances que j'ai.

Tu entraînes aussi bien les jeunes que les deux gardiens des Diables Noirs. Que comptes-tu leur apporter ? Comment s'organise les entraînements ?
J’entraîne les gardiens de toutes les catégories. Pour le hockey mineur, les entraînements sont répartis en deux groupes : les U9, U11 et U13 et les U15, U18 et la Division 3. Nous faisons un entraînement spécifique sur glace et parfois hors glace une fois par semaine en alternance. J'aimerais pouvoir faire plus, mais les heures de glace... Tous les entraînements sont filmés, ce qui me permet d'analyser avec chaque gardien les points à améliorer.
J'entraîne également les gardiens de ligue Magnus (Adam Russo et Pierre Pochon) deux fois par semaine. Tous les entraînements se font sur la glace avec un support vidéo. Avec Adam et Pierre le travail est différent. Mon rôle est bien sûr d'analyser et de corriger parfois, mais surtout d'être à leur écoute et de leur proposer des solutions quand le besoin s'en fait sentir.
J'essaye d’inculquer aux jeunes et aux moins jeunes des valeurs qui me tiennent à cœur, comme le travail (il paye toujours), l'honnêteté et le respect de soi et des autres.

Photo : Sébastien Barrieras

Coach Christophe

Durant les matchs, observes-tu le jeu des gardiens de Tours, des gardiens adverses... Cela te sert-il pour faire progresser les goalies ?
Effectivement j'observe les gardiens de Tours qui sont filmés tout le match avec une caméra statique. Nous visionnons ensuite, ensemble chaque match. Avec l'ère du numérique, nous pouvons faire des montages. C'est vraiment intéressant.
Bien évidemment, j'observe et j'étudie également les gardiens adverses, afin de transmettre à Bob quelques informations. Je trouve d'ailleurs, que le niveau des gardiens s'améliore d'année en année, avec des gars comme Russ, Ferhi, Satosaari, Buysse ou Fouquerel.

Merci Christophe pour cet entretien. Toute l'équipe de Hebdo Hebdo te souhaite le plus grand bonheur possible et la réussite dans tes projets.
Merci à Hockey Hebdo, et « les Diables Noirs » sont des gentils -))

 

Toute la rédaction remercie Christophe pour sa générosité, son dévouement et son abnégation pour notre sport. On te souhaite tout le bonheur possible. Et  enfin nous te félicitons pour l'obtention de ton diplôme de BEES 1er Degré obtenu la semaine dernière à Grenoble.

 

Christophe n'est pas venu nous voir les mains vides. Il tenait à offrir aux lecteurs d'hockey hebdo une petite vidéo qu'il a faite sur l'entraînement des gardiens Adam Russo et Pierre Pochon à Tours.

 

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