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Hockey sur glace - Ligue Magnus : Briançon (Les Diables Rouges)
Hockey sur glace - Briançon : Entretien avec Luc Rougny
 
Suite à la victoire des Diables Rouges de la Coupe Magnus, nous avons pu nous entretenir, le 9 avril dernier, avec Luc Rougny, l’un des présidents des Diables Rouges. Cela nous a permis de faire le point sur la Ligue Magnus, la saison passée et le titre mais aussi sur l’avenir tant économique que sportif.
 
Briançon, Hockey Hebdo Brice Voirin le 10/04/2014 à 15:06



Photo hockey Briançon : Entretien avec Luc Rougny - Ligue Magnus : Briançon  (Les Diables Rouges)
Photo : Site des Diables Rouges
Luc, merci de nous avoir accordé un peu de votre temps après cette semaine agitée. Commençons par la Ligue Magnus qui souhaite se restructurer pour devenir plus professionnelle, qu’en pensez-vous ?


Que le hockey professionnel se structure et devienne plus professionnel, c’est une excellente chose pour notre sport. Nous sommes dans une démarche entrepreneuriale et cela aura un impact sur certains clubs historiques du hockey, je n’en doute pas.
Cependant pour moi cela ne va pas suffisamment vite et cela crée une distorsion entre les clubs. A ce jour, il n’y a que trois clubs (Rouen, Grenoble et Briançon) qui sont structurés comme des sociétés anonymes sportives professionnelles (SASP). Ces différences ont des impacts sur la gestion des clubs puisqu'une société est soumise à TVA, les charges sociales ne sont pas les mêmes que pour les associations sportives.
Aujourd’hui, Briançon colle parfaitement au cahier des charges qu’a imposé la Fédération Française de Hockey sur Glace dans ce processus de professionnalisation. Je ne doute pas que, pour de nombreux clubs, ce sera très compliqué mais nous sommes dans une phase de transition et de grand changement pour le hockey…
En effet, le hockey change et l’arrivée de Lyon en Magnus pourrait accélérer ce changement, est-ce une bonne nouvelle ?
Oui ! Lyon en Magnus est une bonne nouvelle pour un développement du hockey en France. Les villes importantes sont un moyen de développement financier et médiatique de notre sport. Une plus grosse affluence, un budget conséquent et une zone économique importante, c’est forcément une bonne chose. Pour le hockey historique, cela risque d’être plus compliqué dans les années à venir…. C’est pourquoi nous avons voulu nous structurer rapidement à Briançon.

La professionnalisation à Briançon a eu du bon et vous a emmenés au titre.  Quel est votre sentiment sur cette saison passée ?

EXCEPTIONNELLE ! Sincèrement, nous sommes ravis de ce titre pour notre Club qui reste malgré tout un petit club. Cela donne une visibilité à toute une région : le Briançonnais. C’est le résultat de 10 saisons sportives de haut niveau puisque, depuis l’arrivée de Luciano Basile, nous avons été pendant 9 saisons consécutives dans le top 4 de la Magnus. C’est une vraie performance, c’est aussi grâce à l’impulsion de l’ancien président Alain Bayrou, malheureusement décédé depuis.
Mais c’est également le résultat de 4 ans de travail et de redressement économique. Lorsque nous sommes arrivés, Sébastien Sode et moi-même, nous avons trouvé un club exsangue.  Nous avons mis en place un plan de développement économique astucieux malgré la zone économique limitée.  Cette bonne alchimie entre le sport et l’économique nous permet de décrocher ce titre magnifique, l’année des 80 ans du Club. Néanmoins, nous restons un petit club et jusqu’à quand nous pourrons soutenir le développement de la Magnus, je ne sais pas !

.. Oui les 80 ans du Club, le Winter Game, vous avez mis en place de nombreux éléments de développement économique et de merchandising qui est reconnu dans le milieu du hockey…

Reconnu, je ne sais pas, mais c’est vrai que nous avons voulu professionnaliser le merchandising. Nous avons retravaillé le logo et le maillot pour les 80 ans. Dès la victoire dimanche, nous avons distribué aux joueurs la casquette des 80 ans… Nous avons également embauché un commercial, Nicolas Herzer, qui développe la commercialisation de nos loges privées et fait vivre notre Club entreprises. Vous savez, Briançon est un village et cela nous permet d’être proches de nos partenaires. C’est important pour nous d’être proches de nos partenaires afin qu’ils nous accompagnent dans notre développement. Les Diables Rouges tiennent grâce à des passionnés qui, pour la plupart, sont des bénévoles mais tout le monde pousse dans le même sens, c’est un petit peu la solidarité montagnarde (sourire)…

En effet c’est un beau développement économique mais vous n’allez pas vous arrêter là ?

Non, évidemment, nous avons un tempérament de gagnant à Briançon et nous souhaitons continuer dans cette voie. Tout d’abord, nous souhaitons développer notre visibilité sur internet (et les réseaux sociaux) avec la vente en ligne de billets, la vente de produits dérivés en ligne. Le site internet va subir un lifting dans le courant de l’été. Nous voulons développer la vidéo sur notre site en utilisant les nouvelles technologies. A ce titre, je tiens à remercier Laurent Cannat qui a fait un travail exceptionnel au cours des dix dernières années et qui, pour des raisons professionnelles, ne pourra pas poursuivre. Heureusement, nous gardons notre mascotte internet, Thomas Grollier. Vous savez, les Diables Rouges, c’est une grande famille.
De la même manière, nous allons développer notre relation partenaires avec le développement des loges privées, la création d’une newsletter par exemple. Et nous cherchons un partenaire/ sponsor de calibre national mais la visibilité actuelle de notre sport ne nous permet pas d’avoir de piste sérieuse pour le moment.

Et l’Italie toute proche pourrait être une possibilité ?

Vous savez l’activité économique n’est pas en grande forme non plus chez nos amis transalpins… Mais pourquoi pas ? Nous sommes ouverts à toutes les possibilités.

… Voilà un beau programme d’un point de vue économique mais sportivement que nous réserve l’avenir ?

Je ne sais pas ! Vous savez, on dit souvent : «  Après le titre, le plus dur commence ! ». Pour le moment, nous profitons de notre titre et nous n’avons pas encore engagé les discussions… Je vous vois venir, avec Luciano Basile notamment… Ecoutez, lors de la signature de son contrat l’année dernière, il y avait une option pour une nouvelle année. Pour moi, à date, Luciano est l’entraîneur des Diables Rouges la saison prochaine, nous verrons bien, nous discuterons la semaine prochaine (14 avril 2014).
Nous allons essayer de garder un maximum de joueurs pour la nouvelle saison, nous avons un beau challenge avec la coupe d’Europe qui se présente à nous. C’est un beau challenge, non ? Je crois aussi que les joueurs se plaisent à Briançon car, même si nous avons peu de moyens, nous avons un leitmotiv : tout travail mérite salaire ! Nous mettons un point d’honneur à payer nos joueurs en temps et en heure. Ils le savent et, quand vous écoutez Sébastien (Bisaillon) ou Marc-André (Bernier), ils vous disent qu’au-delà du club l’ambiance et la prise en charge sont vraiment bien à Briançon… Nous verrons bien, pour le moment nous savourons !

Luc, merci pour votre temps et votre clarté dans les réponses, à très bientôt !
 
 
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Réactions sur l'article
 
Hector a écritle 14/04/2014 à 22:30  
C'est surtout un "politique" qui sait brosser les élus ( y compris ceux de la fédé) dans le sens du poil : "A Briançon, nous"....il y en a, dans le genre, qui disent : "Moi..., je" ! Mais un jour....
BVM a écritle 10/04/2014 à 21:06  
Oui Ubac05 je confirme d'une très grande gentillesse et d'une approche très facile. C'est toujours un plaisir de pouvoir échanger avec M. Rougny.
Très lucide également sur la situation du club. C'est un passionné vraiment.
ubac05 a écritle 10/04/2014 à 20:45  
Un gars d'une grande gentillesse, simplicité envers tous , très pro
un bon président
 
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