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Hockey sur glace - Division 2 : La Roche-sur-Yon (Les Aigles)
Hockey sur glace - D2: la Roche, interview Mickael Lechene
 
Hockey Hebdo a rencontré Mickael Lechêne, joueur de La Roche sur Yon en Vendée. Une interview sans langue de bois avec ce joueur qui vit sa passion avec le cœur.
 
Nantes-La Roche/HH/ Arnaud.D, Hockey Hebdo Arnaud.D/LL le 06/04/2010 à 23:07
Avec Mickael Lechene

Photo hockey D2: la Roche, interview Mickael Lechene - Division 2 : La Roche-sur-Yon (Les Aigles)
Photo NAHG

Pouvez vous présenter à nos lecteurs ?
Pas de souci, moi c'est Micke Lechêne, je suis tourangeau à la base, j'ai fait 20 ou 21 ans de hockey là bas. J'ai joué en D2 assez tôt à 17 ans puis j'ai évolué deux saisons en D1. Je suis parti de Tours pour Bordeaux, en D2, j'ai joué deux ans là bas avant de recevoir une très bonne proposition de Nantes qui était en pleine reconstruction à l'époque. J'ai eu la direction technique du mineur (de 4 à 21ans) pendant 8 ans. On s'est séparé de moi à Nantes, c'est la vie. Cela faisait quelques années que La Roche me faisait un petit peu du pied pour que je vienne soit en tant qu'entraineur ou tant que joueur. Ils m'avaient bien repérés, ils aimaient bien mon comportement. Ils m'ont pris tout de suite.

Vous avez été suspendu la saison dernière, comment avez vous vécu cela ?
Très mal parce que je ne pouvais pas aider les copains. Je suis vraiment un joueur d'équipe qui joue avec son cœur. J'étais triste de ne pas pouvoir les aider sur la glace alors je les mettais dans les meilleurs disposition en faisant tout ce que je pouvais en donnant de la « flotte », des conseils technique ou en prenant des « stats ». Cela a été très très long de reprendre que en janvier. J'ai courbé le dos, j'ai continué à m'entrainer et je suis revenu en pleine forme.

Le président n'a pourtant pas hésité une seconde pour vous recrutez, vantant vos qualités de battant sur la glace mais aussi votre qualité de troublion dans le vestiaire, un mot là dessus ?
Comme je disais, je suis un mec d'équipe. Je suis là pour apporter de l'ambiance, de la cohésion au sein de l'équipe. C'est peut être pour cela que La Roche était bloqué parce qu'il manquait une petite cohésion, des liens, des petites choses comme cela. J'ai été élevé à Tours et les étrangers de l'époque m'ont toujours appris que pour souder une groupe, il fallait des petites conneries, des choses comme ça. Dans le vestiaire, j'ai une place où je fais pas mal de choses pour mettre dans les meilleurs conditions possibles et j'essaie de montrer l'exemple dans l'implication, après techniquement, il y en a qui sont largement meilleur que moi, mais moi je joue avec mon cœur et voilà.

Photo hockey D2: la Roche, interview Mickael Lechene - Division 2 : La Roche-sur-Yon (Les Aigles)
Soizic Cistac


Vous n'êtes pas venus seul à la Roche, vous avez enrôler avec vous Hugo et Yanis, pourquoi ?
Pour moi, c'était les meilleurs jeunes de Nantes. Yanis n'avait pas beaucoup de temps de jeu à Nantes et c'est quelqu'un que j'aimais bien, que j'avais entrainé pendant 8 ans quand même. Je sentais que son avenir n'était pas sur Nantes donc je lui ai proposé de venir avec moi. Puis Hugo, c'est quelqu'un que j'entraine depuis qu'il a onze ans. Ses parents sont partis vivre à l'étranger et il était tout seul car il a fait le choix de rester en France pour le Hockey. On s'est arrangé avec ses parents qui me l'ont filé entre guillemet, je m'en occupe depuis, il vit avec moi à l'appartement. C'est un gamin que j'adore, que je trouve très talentueux avec un bon esprit et qui a un bon avenir dans le hockey même si il faut qu'il muscle un peu son jeu.

Votre équipe a réussi un excellent parcours en phase régulière, un mot là dessus ?
On a toujours été là dans les matchs importants. On a réussi à monter notre niveau quand on rencontrait des adversaires directs comme par exemple le dernier match à Anglet où on récupère la deuxième place. Après on fait quelques petites boulettes à domicile contre des équipes un peu plus faibles. C'est un peu le problème de toutes les équipes quand on joue des équipes plus faibles, on a tendance à baisser le niveau. Puis à domicile, on n'a pas été excellent et régulier disons, qu'on avait gagné le match avant de le jouer. On s'en est bien sorti quand même sur le parcours en finissant deuxième. On s'est soudé dans l'adversité. On finit deuxième et on ne l'a vraiment pas volé.

Vous prenez une nouvelle dimension en série, pourquoi ?
Ouais, c'est vrai, je joue avec mon cœur comme je disais et là mon cœur demande un peu plus. J'augmente mon niveau de jeu et je joue là où on a besoin de moi. Si jamais, il faut que je compense en défense par ce qu'on a des défenseurs offensifs, je me donne deux fois plus en défense, si je suis attaquant, je vais aller presser comme un fou devant pour justement aider les copains. Puis, j'arrive quand même à 32 balais, c'est ma quatorzième ou quinzième saisons en sénior donc je commence à avoir de la bouteille. D'autant plus que depuis trois ans que je me sens vraiment bien sur la glace, je suis très à l'aise, j'arrive désormais à bien monter mon niveau de jeu quand cela devient important. Pour résumé le cœur et le sacrifice.


Pensez vous pouvoir aller jusqu'au bout ?
Le bout, je n'en sais rien, on est reparti pour un mois. On a atteint nos objectifs, maintenant, c'est que du bonus. Sur deux matchs tout peut arriver.

Quel est votre meilleur souvenir et le pire en D2 ?
Peut être le titre de vice champion avec Tours, je ne pourrai pas te dire l'année. C'était vraiment extraordinaire avec du monde partout, on était reconnu dans la rue, j'étais tout jeune en plus. L'autre meilleur souvenir serait le match contre Mulhouse, la saison dernière avec Nantes, cela faisait des années que je n'avais pas eu les poils qui se hérissent comme cela, c'était magnifique, avec un joueur dans les cages. Ce sont vraiment deux très bons souvenirs. Des mauvais souvenirs, j'en ai pas trop, parce que même dans les périodes où c'est plus difficile j'arrive à faire résilience de tout cela, je trouve des points positifs dans tout. Sportivement, je dirai mes deux saisons à Bordeaux même si personnellement, elles ont été très enrichissantes et deux saisons à Nantes qui n'ont pas été terrible.

Votre ancien club est au plus mal tant en sénior que chez les jeunes, qu'en pensez vous ?
Je ne me réjouis jamais d'un mauvais résultat sportif pour un club. Je ne suis pas quelqu'un de rancunier, j'aime le hockey. Nantes n'est pas à sa place, Nantes ne mérite pas cela du tout. Après des décisions ont été prises, ce n'était peut être pas les bonnes, d'autres qui auraient du être prise qui n'ont pas été prise. Quand je vois que Dany Fortin n'est même plus dans l'équipe, cela me fait de la peine pour lui, même si après en tant qu'entraineur, je le trouvais pas extraordinaire et que c'est lui qu'il m'a foutu à moitié à la porte de Nantes . Je ne suis pas rancunier, je n'en veux pas à ces personnes là, elles font leur choix, elles prennent leurs décisions, le plus important c'est de les assumer, après je ne me réjouis pas de cela. On peut rebâtir une équipe mais on ne repart pas de rien, il faut garder les gens important, les gens qui comptent, et je crois qu'ils n'ont pas misé sur les bons. La politique de Nantes, je ne sais pas ce qu'elle est maintenant. Au niveau du mineur, je trouvais que j'avais fait du sacré bon boulot, on a formé pas mal de jeune, en cinq saisons avec les juniors on a 4 titres (troisième, vice champion...), et si on regarde maintenant il y en a quasiment plus aucun sur la glace, c'est dramatique. Comment on a pu ne pas garder ces joueurs là, c'était le cœur et l'âme de Nantes. Avant une histoire de politique, c'est une histoire de cœur, et je ne me réjouis pas pour ce club et j'espère qu'il va relever la tête.

Photo hockey D2: la Roche, interview Mickael Lechene - Division 2 : La Roche-sur-Yon (Les Aigles)
Soizic Cistac


L'éviction dans l'effectif de Xavier en cours de saison vous a telle choqué ?
Je trouve cela dommage car si il n'est pas le meilleur joueur de division 2, c'est quelqu'un qui a du cœur qui aime le hockey et nous on a besoin de joueur comme lui, travailleur et courageux. Une équipe ce n'est pas que du talent c'est aussi des travailleurs et des courageux, c'est une osmose de tout cela qui fait qu'on arrive à se dépasser individuellement pour obtenir des résultats collectifs. Il faut bien comprendre que c' est pas parce que on aura les meilleurs joueurs de division 2 qu'on gagnera le championnat, il faut de tout. Je trouve cela dommage pour Nantes d'avoir perdu un joueur comme lui car lui ici il est super content. Il part d'un club qui marche mal pour un club qui joue les demi finales.

A bientôt 32 ans, comment voyez vous votre avenir ?
Cela fait bientôt 3 saisons que je me sens vraiment bien sur la glace. Je n'ai pas envie d'arrêter, physiquement, je me sens au top. J'ai toujours l'envie la hargne. Quand je sentirai que je suis un boulet pour une équipe, je partirai de moi même. Après, il y a d'autres choses qui vont rentrer en ligne de compte, j'ai envie d'entrainer. J'ai passé dix ans à entrainer du hockey mineur. J'ai connu pas mal de choses en junior, et quand je regarde autour de moi, je me rends compte que j'ai beaucoup de connaissances que ce soit de joueurs, techniques ou tactiques. Mon évolution sera certainement vers le hockey senior, un jour ou l'autre, je passerai derrière le banc. Je n'ai pas envie d'être un entraineur-joueur, j'ai eu trop de mauvaises exemples. Je ne veux pas dire une chose au joueur et faire le contraire. J'ai déjà des idées très précises sur tout ce que je veux, le type de joueur, la tactique, le programme d'entrainement.

Quel type de jeu pratiqueriez vous en tant qu'entraineur (nord américain, européen …) ?
Avec tout ce que j'ai connu, j'ai eu la chance d'avoir un entraineur canadien, un entraineur russe, un entraineur suédois, un entraineur français. J'ai connu vraiment plein de type de hockey et je crois que j'ai envie de prendre un peu le meilleur de chaque. Pour moi, une équipe de hockey faut être solide à cinq contre cinq avec un très bon système de jeu. Il n y a pas vraiment de système de jeu que ce soit américain, nord américain ou européen, je pense que tout se mélangerait un peu. J'aurai par contre des joueurs pour aller frapper, pour aller faire mal et pour aller mettre la pression au joueur. Je demanderai de jouer à la nord américaine vers le début du match et la fin du match, puis dès qu'on commence à sentir qu'on prend le dessus et que les autres sont fatigués, je partirai peut être sur du hockey plus européen avec des choses plus technique et collective. Puis un bon power play, et des joueurs pour l'infériorité numérique parce que c'est ce qui manque un peu en division 2, on n'a pas de vrai joueurs pour ces moments clés.

Quel votre équipe préféré en LNH ?
Je suis beaucoup la NHL, j'ai pris une petite année sabbatique donc je suis tranquille pour regarder tout cela et continuer à évoluer dans mes connaissances du hockey. L'équipe qui me fait vibrer c'est Washington, je trouve qu'à chaque fois qu'ils ont le palet, il se passe quelque chose. Je trouve cela vraiment beau. On n' attend pas qu'au bout d'un moment par l'usure ou par la fatigue, ils marquent même si c'est le hockey, mais ils sont capable de faire des gestes tellement extraordinaire quand on voit Ovechkin, Semin, Backstrom, Green . Ce sont des joueurs qui me plaisent bien dans leur implication et qui me font rêver.

A votre qui va gagner en ligue Magnus ?
Je sais pas, c'est toujours à peu près pareil. Au niveau des pronostics je ne suis pas super bon et je préfère regarder comment cela se passe plutôt que pronostiquer. Après je suis un peu déçu car les deux jeunes que j'ai eu à Nantes, Florian Hardy et Pierre Antoine Simonnneau qui évoluent en Magnus ont été éliminé.

Un mot pour la fin ?
Je crois qu'on a déjà beaucoup parlé ! Je remercie Hockey Hebdo pour faire bouger un petit peu le hockey. Continuez à donner des news que ce soit de Magnus de D1 ou D2. C'est aussi important de faire vivre le hockey que ce soit en jouant, en entrainant, en supportant ou en relatant les évènements. Et puis surtout qu'on aille le plus loin possible avec La Roche.
 
 
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