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Hockey sur glace - Division 1 : Neuilly/Marne (Les Bisons)
Hockey sur glace - Hockey : Interview de Jérôme Pourtanel
 
Quelques jours après l’officialisation de son départ de Neuilly, Jérôme Pourtanel nous a accordé un long entretien au cours duquel il a abordé sans retenue la saison de son club, la situation actuelle et l’avenir. Après 10 ans en tant que joueur puis entraineur du club nocéen, la flamme n’est pas éteinte et il parle encore de son ancien club au présent. Interview d’un entraineur passionné, d’un homme sincère et entier qui devrait retrouver rapidement une équipe.
 
Paris, Hockey Hebdo Hugues Bolloch le 27/05/2010 à 16:00
HH : Jérôme, comment vis-tu ton départ de Neuilly, un club que tu avais contribué à énormément faire progresser et qui te tenait à cœur ?

JP : Je suis surtout déçu par la manière. J’aurai aimé avoir une discussion franche avec le Président et qu’il me fasse plus confiance après 10 ans de collaboration. Je ne partage pas son analyse de fin de cycle. Un nouveau cycle va débuter mais c’est plus la conséquence que la cause de mon départ. Là j’ai l’impression que le Président avait pris sa décision avant de me rencontrer. Il m’a proposé un poste de Manager Général, mais je ne pouvais pas l’accepter. D’abord parce qu’une structure avec un manager et un entraineur ne me semble pas adaptée à la D1 et qu’il vaut mieux investir dans les joueurs. Ensuite parce que cela aurait pu se concevoir si l’idée était de former un jeune coach ou un joueur expérimenté qui voulait se reconvertir et vivre une année d’entraineur-joueur. Là oui, on aurait pu former un vrai duo et construire quelque chose. Mais quand on va chercher un coach étranger, il faut lui laisser de la place et le poste de GM n’avait plus de sens. J’aurai pu accepter et profiter de la situation, mais ça ne me correspond pas. D’abord parce que j’ai besoin de prendre du plaisir, ce qui n’aurait pas été le cas, et ensuite parce que je respecte beaucoup le club et le Président et que ça n’aurait pas été honnête de s’inscrire dans cette démarche.

Photo hockey Hockey : Interview de Jérôme Pourtanel - Division 1 : Neuilly/Marne (Les Bisons)
Photo : François Celce
HH : Quel bilan fais-tu de la dernière saison ?


JP : Globalement on a fait une bonne pioche au niveau des joueurs, notamment des étrangers. Le problème c’est qu’à Neuilly en plus d’être talentueux il faut être très fort mentalement. On avait un super gardien, Marco Emond, très fort techniquement mais je ne pense pas que tout le monde ait fait ce qu’il fallait pour le mettre en confiance. Il fallait l’aider et on l’a trop regardé. Il a eu du mal mentalement à passer de la CHL à la Magnus et à l’environnement de Neuilly et à un moment il a lâché.
Pour moi, le tournant de la saison c’est le départ de Karl Fournier en Suisse. C’est un des plus gros joueurs que j’ai rencontré dans le championnat de France. Son dernier match à Morzine en novembre coïncide avec notre dernier point pris en Magnus si on met de coté le dernier match de la saison contre Dijon.
Notre groupe était un peu court et comme son remplaçant n’a pas été à la hauteur, l’équilibre du groupe a été rompu et on s’est enfoncé dans une spirale négative. J’ai aussi ma part de responsabilité, dans certaine décision ou attitude.
Un autre tournant est aussi pour moi le match inversé suite à l’absence de médecin face à Villard. Au lieu de jouer un match à domicile à un moment où on n’est encore pas trop mal, on se retrouve à jouer deux fois en deux jours à Villard alors qu’on a des blessés et qu’on a enchainé les défaites.
Mes deux leaders en début de saison étaient Emond et Pousset et je pense que tous les deux se sont usés mentalement dans un contexte très difficile.


HH : On parle souvent de l’importance pour les joueurs de s’adapter au contexte de Neuilly, qu’est ce que cela recouvre pour toi ?

JP : C’est un ensemble que l’on n’appréhende pas forcément de l’extérieur. Ca va des heures d’entrainements, 21h30, aux spécificités de la patinoire. En passant par les vestiaires que l’on partage avec le hockey mineur. On doit donc enfermer nos affaires dans des casiers, les affaires ne sèchent pas… C’est plein de détail qui forment un tout. On n’a pas de lieu de convivialité dans lequel pourrait se former ou se renforcer le groupe et on ne peut pas faire de notre vestiaire un endroit à nous et convivial. On n’a pas de vidéo, pas d’ordinateur.
Il faut donc que les joueurs soient très solides, qu’ils se sentent bien dans le groupe, qu’ils soient bons dans le jeu. Parce que sinon, ils peuvent vite lâcher et sombrer dans une spirale négative. On n’a ni le coté hyper structuré des grands clubs ni le coté convivial sur lequel les plus petits clubs peuvent construire.


HH : Tu penses malgré tout que le hockey de haut niveau est viable à Neuilly ?

JP : La dynamique était bonne parce que malgré ce constat on améliorait des choses chaque année et la saison à venir sera importante dans la structuration et la progression du club. Déjà la patinoire va être équipée de plexi et de nouvelles balustrades. Après, le nouvel entraineur va devoir réussir à attirer des bons joueurs français dans un contexte ou les clubs d’Ile de France montent des projets attrayants, que ce soit à Evry, aux Volants, ou à Courbevoie et à Cergy.
Le fonds du problème c’est le niveau et la structure du budget. On n’arrive pas à attirer de partenaires privés et le club est trop dépendant des collectivités, essentiellement du Conseil Général.


HH : Même si tu n’es plus directement concerné, comment vois-tu l’avenir sportif de Neuilly ?

JP : Je pense que la saison va être compliquée. J’avais commencé à prendre des contacts pour bâtir une équipe, le nouvel entraineur va devoir tout reprendre à zéro, sans réelle connaissance du hockey français et de son niveau. D’autres équipes de D1 ont déjà bien avancé dans leur recrutement et il n’y a plus de temps à perdre. Le Président s’investit à 200% pour le club et il faut lui reconnaître ce mérite. Il n’est peut-être pas assez entouré. On avait réussi à former un bon binôme, on fonctionnait en toute confiance et il savait que j’étais quelqu’un d’honnête et de sincère. Je lui souhaite vraiment de réussir à reformer ce type de duo avec le nouvel entraineur.
Coté effectif, seul Sebastien Dermigny avait un contrat sur 2 saisons. Quelques joueurs français vont peut-être rester. Les meilleurs éléments vont retrouver une place en Magnus. Hordelalay a déjà signé à Briançon. On pourrait retrouver certains de nos anciens joueurs étrangers dans des clubs de haut de tableau.


HH : Comment juges-tu l’évolution de la Magnus sur les deux dernières saisons ?


JP : Pour moi le niveau général n’a pas progressé cette année par rapport à l’année dernière. Ce qui me choque le plus c’est le faible nombre de joueurs français et leur mauvaise répartition entre les clubs. Je comprends les clubs qui recrutent beaucoup d’étranger pour des impératifs budgétaires ou de résultat à court terme. Mais il devrait y avoir une volonté plus affirmée des clubs et de la Fédération de promouvoir les joueurs français. Après il faudrait qu’il y ai une meilleure alchimie entre les joueurs français et étrangers. Que les français acceptent avec humilité les conseils des joueurs plus expérimentés et des étrangers sans pour autant leur donner un crédit illimité. C’est un équilibre difficile à trouver.

HH : Sur un plan personnel comment se dessine ton avenir ?

JP : J’ai un moment pensé à arrêter, mais ma situation personnelle a évolué. J’ai été sollicité et aujourd’hui j’ai pris la décision de continuer et d’étudier les opportunités qui se présenteront. J’ai plusieurs pistes, qui vont de clubs de D1 à des projets ambitieux de clubs de la région parisienne en D2 et D3. Ce sont des projets dans lesquels tout est à construire mais le potentiel est intéressant. Je pense que tout dépendra des rencontres humaines que je pourrai faire dans ces clubs, si le courant passe je suis prêt à repartir de bas et à reconstruire.
 
 
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Réactions sur l'article
 
a écritle 02/06/2010 à 12:53  
Paris capitale de la France, mais pas capitale du hockey.
Le hockey est pas médiatisé (pas assez en tout cas)
Le hockey manque de moyen financière, de patinoire digne de ce nom (bercy c'est bien beau, mais elle commence a dater et en plus elle est pas permanente)
En France on parle de foot, de rugby, de hand ball et encore de foot.
patrice vincens a écritle 27/05/2010 à 20:18  
Le hockey français a besoin de coachs comme Jérôme Pourtanel qui apportera beaucoup à son nouveau club. Par contre, çà fait 20 ans que nous entendons dire que des clubs franciliens désirent se structurer et ont des projets ambitieux. C'est très bien, mais l'IdF souffre de trop de patinoires vétustes ou trop petites, et en cette période de crise, je doute que les sponsors vont se bousculer et que les collectivités locales continuent de mettre la main au portefeuille. C'est le drame du hockey francilien, chacun veut grandir de son côté mais aucun plan structuré n'apparaît clairement et personne ne semble avoir de vision globale de la situation. Quant à la communication !
astérix84 a écritle 27/05/2010 à 19:41  
belle analyse, jerome comme dirait-on modestie sportive et talent de papy (de l' usmetro) un vrai patron de la rondelle c'est tout bon bravo , un homme et coach chic, aller trace ton destin de famille de hockeyeur!!!!!!!!yes petit
Frankool1981 a écritle 27/05/2010 à 16:59  
Un super coach et un chic type ce Jérôme Pourtanel! Je lui souhaite de trouver un endroit où il pourra s'affirmer comme coach/constructeur...
 
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