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Hockey sur glace - Division 1 : Dunkerque (Les Corsaires)
Hockey sur glace - Interview C. Michaelson, Dunkerque
 
Carl Michaelson : "Il y a toujours des marges de progrès"
 
Dunkerque, Hockey Hebdo Plexicrew: vp.plexicrew.free.fr le 24/04/2014 à 00:07

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Téléphone à la main, imprimante et ordinateur branchés, Carl Michaelson est en plein travail avant le rendez-vous fixé. Travailler fort. Un credo qu’il ne cesse de répéter et qu’il semble appliquer à lui-même. Il a en tout cas investi une partie du bar de la patinoire en ce mercredi après-midi. Coups de fils pour le recrutement, planification de la préparation physique des joueurs… Le Canadien ne veut rien laisser au hasard dans cette intersaison.
Le technicien canadien, débordant d’enthousiasme et de dynamisme, nous accorde un peu de son temps pour revenir sur la saison et évoquer l’avenir proche comme plus lointain.


Tu as déjà pu exprimer qu’un entraîneur n’est jamais vraiment satisfait mais, avec quelques semaines de recul, cette saison est réussie pour toi ?

Mon avis n’a pas changé. C’est certain, après une saison, il faut prendre le temps de réfléchir. Honnêtement, en septembre, j’avais déjà une bonne idée de ce qu’on allait pouvoir faire et où on serait en Avril. J’ai pris une bonne connaissance de mon équipe assez tôt dans la saison.. Comme c’est ma première année en tant que Head coach, je ne sais pas si c’est normal de sentir ça si tôt mais j’avais anticipé un peu ce qui allait arriver.
La saison a été positive avec des joueurs et des personnes honnêtes. Mais je me doutais aussi, par exemple, que nous aurions des blessures et des joueurs malades. Pour certaines, c’était clairement de la malchance, quelque chose qu’on ne peut prévoir, comme pour Ghis (ndlr : Ghislain Folcke). Pour d’autres, on peut essayer de les éviter.

Avec une préparation différente ?

Oui, je pense que certains joueurs n’étaient pas assez prêts physiquement et n’en ont pas assez fait en terme de préparation.
Après, on ne prépare pas une saison sur un seul été mais ça se construit tout au long d’une carrière. L’été peut permettre d’améliorer, mais le travail c’est tout le temps. J’essaie de me l’appliquer à moi-même aussi. D’ailleurs, je vais à une conférence pour m’améliorer à la fin du mois. Je n’arrête jamais et ça doit être pareil pour les joueurs. Après, c’est certain, ça dépend du caractère de chaque personne. Un joueur comme Maxime Brachet est déjà "pro" dans son approche.

Le travail avec certains joueurs pour la saison prochaine est donc en cours ?

Oui, on a commencé par une évaluation sur l’amplitude du corps, sur la posture, la stabilité, les douleurs et les faiblesses du corps. Pas sur les performances athlétiques et leurs capacités de puissance, mais sur ces petits détails. Avec ça, on pourra intégrer un programme personnalisé à la préparation des joueurs cet été. Il y a des exercices planifiés pour chacun en fonction de ses besoins. Je travaille sur une planification précise avec des exemples vidéos que je peux transmettre aux joueurs (ndlr : il nous montre quelques exemples sur son ordinateur).
Je pense avoir une bonne compréhension de la préparation physique dans son ensemble, comme sur d’autres sujets concernant le hockey, que je travaille également dans mon camp, l’été.

Tu veux donc amener plus de professionnalisme ?

Tout se construit positivement. Si mes joueurs sont concentrés et sont prêts à se sacrifier cet été, ils feront la meilleure saison qu’ils n’ont jamais faite.
Certains jeunes joueurs ont encore pas mal de faiblesses sur ces aspects et c’est aussi très intéressant car leur marge de progression est énorme. C’est le cas de Benjamin Bataille par exemple. Je vais faire en sorte de leur donner ce dont ils ont besoin pour se préparer. C’est pour ça que je décale mon départ d’un mois. Je vais travailler avec eux le plus possible et les épauler. Le but n’est pas qu’ils soulèvent de grosses charges maintenant mais qu’ils améliorent leurs gestes, leur posture, leur gainage... Je suis occupé de bâtir un programme, une sorte de guide.

La reprise en août, ça ne devra donc pas vraiment être une reprise ?

Oui. Le camp d’entraînement ne sert pas à se préparer mais à créer ton équipe, souder le groupe et commencer à créer ton identité qui change chaque année. Pour moi, les trois mots qui ne vont pas changer sont : Communication, Responsabilité, Passion. Je veux être honnête et professionnel. Quand il y a un nouvel entraîneur, c’est à lui de changer et amener cette nouvelle culture. Cette saison, j’ai commencé à la mettre en place. Maintenant, il faut que ca se développe d’une manière intégrale, où tous les joueurs s’engagent à ne pas juste suivre, mais également y croire.

Quel secteur de jeu t’a offert le plus de satisfaction ? Au contraire, quels sont ceux où l’équipe peut progresser ?

Il y a toujours des marges de progrès, même au niveau individuel avec mes décisions : comment préparer l’équipe pendant une période qui peut être plus difficile avec la route, les voyages longs, les blessures (ndlr : mois de décembre). Après on peut progresser sur la préparation, la gestion des prolongations (5 défaites cette saison), le powerplay qui a été inconstant...
Le point positif, c’est que les joueurs me connaissent, connaissent mon style et savent à quoi s’attendre. Le jeu en infériorité est devenu très performant en fin de saison.

Es-tu surpris de voir Jussi Laine nommé dans l’équipe type élue par les coachs ? Et Martel qui n’est pas passé loin ?

Non, pas du tout surpris. Pour moi, Jussi faisait partie de l’équipe type.
Marc-André Martel méritait aussi sa place à mon avis. Pour moi, c’est celui qui peut être le meilleur gardien dans le championnat : j’ai une grande confiance en lui. J’attends beaucoup de lui pour la saison prochaine. Cet été est important dans sa carrière, peut-être le plus important. Je pense que s’il met de la passion dans sa préparation, il va trouver un niveau qui sera au-dessus de celui de la D1. Ses capacités sont grandes. Après, c’est une question de préparation et de volonté. Je pense qu’il aura beaucoup de succès cette saison, mais également dans les années à venir.

Quand tu es arrivé à Dunkerque, as-tu été surpris de l’ambiance dans la patinoire ?

Je ne sais pas si « surpris » est le mot car on ne m’avait pas prévenu en fait ! Non, je ne m’attendais pas à ça et j’ai mis trois matchs à m’habituer à cette ambiance.

Tu as la volonté de t’appuyer sur cette ambiance ?

Cette ambiance ne devrait jamais changer. Elle fait partie du HGD, de qui nous sommes. Elle représente la ville : une ville festive et heureuse. C’est une culture ici.

Où en est l’état du recrutement actuellement ?

Je dirais qu’on a fait 20 % du chemin puisque je considère que tant qu’on n’a pas la signature, ce n’est pas fait. Le joueur fera partie du HGD quand il sera présent en août. Plusieurs joueurs ont déjà re-signé mais je laisse le club communiquer là dessus. Ça devrait arriver très vite.

Comment procèdes-tu pour recruter ? Tu fais marcher tes réseaux ? Tu as pu superviser des joueurs ?

J’ai commencé dès le mois d’août dernier. C’est beaucoup de recherches. Il y a, par exemple, beaucoup de joueurs français qui jouent à l’étranger. Je me suis intéressé à eux - par exemple Axel Rioux qui vient de signer à Amiens. Avec nos contraintes au niveau du budget, signer des joueurs comme lui est très difficile.
Sur le profil des joueurs, il n’y a pas que le talent qui m’intéresse. Je veux surtout de bonnes personnes, des joueurs qui s’investissent. Après, on a la contrainte du budget.
Quand je recrute, je parle de l’ambiance, l’histoire qu’on sent ici. Les gens de l’extérieur connaissent la réputation de cette patinoire. Cette ambiance, l’histoire dans ces murs compensent la vieillesse de la patinoire. Mais, avec le changement de municipalité à Dunkerque, je suis très confiant sur notre futur proche, pour qu’on ait les moyens d’atteindre nos objectifs collectifs dès la saison 2014-2015.

Il y avait l’idée de créer un petit film pour présenter le HGD, la ville ... ?

Oui, elle a été réalisée (ndlr : par Frédéric Touchard). C’est vraiment bien fait ! C’est quelque chose que l’on va utiliser tranquillement. Elle a également été montrée aux joueurs de l’équipe de France lorsqu’ils sont venus jouer à Dunkerque.

Tu as des idées sur les profils de joueurs que tu souhaites ?

On a besoin de bons patineurs, qui travaillent fort. Il faut aussi des joueurs intelligents, capables de prendre de bonnes décisions. J’aime aussi les jeunes joueurs que je peux développer.

Qui étaient à Dunkerque en février avec l’équipe de France A’ ?

Je n’y compte pas trop.

Avoir de vrais centres c’est important ?

Oui, il faut de bons centres. Il faut des Mathieu Cyr, des Daniel Pettersson. Ce sont des joueurs importants qui doivent être intelligents et savoir bien défendre. Loïc Destoop est un centre qui s’est bien développé cette saison, surtout défensivement et avec son soutien du jeu. C’est quelqu’un qui a eu beaucoup d’opportunités offensives mais qui n’était pas aussi gâté qu’il le voulait. Je suis convaincu qu’avec lui, tout commence avec son honnêteté au niveau du travail. C’est un joueur que j’apprécie beaucoup, et je suis certain que s’il se consacre sérieusement à sa préparation cet été, il pourra jouer un gros rôle la saison prochaine. Dans le recrutement, ça peut être intéressant d’avoir aussi des ailiers capables de joueur au centre également.

Il y a un gros chantier en défense. Veux-tu amener plus de poids (massivement) ?

Pas nécessairement.

Le choix de nouveaux joueurs se fait-il en fonction des opportunités ou du système que tu veux mettre en place ?

Non, on ne recrute pas par rapport à un système. J’ai besoin de bons joueurs, de bons patineurs. Il y a des contraintes et il faut faire avec. C’est aussi intéressant. J’ai besoin, avant tout, de bonnes personnes et de bons caractères, pas seulement qu’ils aient de bonnes capacités.

Le changement de municipalité change un peu les choses. Est-ce que le recrutement va être retardé en fonction de ça ?

Je rencontre le nouvel adjoint au sport dans la journée (ndlr : mercredi 16 Avril). On va discuter de plusieurs choses.
Il faudra déjà vite améliorer les vestiaires. Les joueurs doivent s’y sentir bien et ne pas avoir envie de partir très vite.
Sur le recrutement, c’est sûr que je ne peux pas me baser sur de l’argent qu’on n’a pas. Attendre est un risque comme je ne connais pas la date, etc. Mais peut-être que je devrais attendre quand même.
C’est certain, plus d’argent peut énormément nous aider mais, si c’est le cas, ce serait mieux que je sois au courant assez vite pour pouvoir prendre des décisions sur certains joueurs. Aujourd’hui même nous avons des possibilités avec d’excellents joueurs. On en a déjà perdu quelques-uns à cause de certains clubs qui ont plus de moyens que nous. Et ça va continuer si les choses ne changent pas.

On te sent très impliqué pour bâtir un projet pour le hockey dunkerquois. Tu comptes t’implanter quelques années ?

C’est certain, quand je suis arrivé, ce n’était pas pour rester un an. Après je fonctionne une seule année à la fois.
Le HGD est un club en progression. C’est un club juste et honnête, qui fonctionne très bien grâce aux dirigeants, aux bénévoles, aux salariés... Frédéric Brodin et François Rozenthal font de l’excellent travail. De même, il n’y a pas de mots pour expliquer la valeur de Jean-Pierre Thomas au club.
Je crois dans les possibilités du club de bâtir quelque chose d’intéressant : bâtir notre projet de développement pour le hockey mineur, le projet de patinoire, la ligue Magnus. C’est très intéressant. Si les choses continuent dans cette direction, il n’y a aucune raison pour que je ne reste pas.
Si tu me demandes si je veux gagner le championnat et progresser, je te dis oui, bien sûr. Monter en ligue Magnus dès l’année prochaine, oui j’aimerais bien. Après, le club te dira peut être le contraire. Ce n’est pas quelque chose de grave. J’espère que, une des raisons qu’ils me souhaitent comme entraîneur, est le fait que j’ai ces ambitions-là.
Les moyens, je les respecte et c’est un vrai challenge.
Dans la D1, il y avait Lyon qui était bien au-dessus avec 2 lignes de Ligue Magnus. Après, quand on regarde les choses de plus près, avec toutes ces blessures en moins, aller en finale contre Lyon était possible... mais avec des si …

La nouvelle patinoire devrait rapidement voir le jour. Qu’est ce qui te semble important dans sa conception ?

Quand on écoute les clubs qui ont une patinoire récente en France, il y a eu des erreurs. Ce qu’il faut, c’est un toit haut, des locaux pour penser à tout : de bons vestiaires, une salle de musculation, une salle de lavage, une salle de récupération et médicale, des bureaux, des loges, une salle de conférence, une bonne glace à la taille européenne. Nous avons besoin de deux pistes pour le hockey, le patinage, le loisir, les séances publiques... Il faut la penser à long terme, qu’elle soit encore valable dans 40 ans. Sur la capacité, 2000 ce n’est pas assez. Il faut 2500-3500 places. Avec une belle patinoire, je pense qu’on peut atteindre 2000 de moyenne et remplir pour les très gros matchs. Il faut penser à plusieurs choses importantes, surtout le confort de nos partisans et habitants dunkerquois.
L’Université de Penn State, aux Etats unis, a une patinoire qui pourrait nous inspirer. Il faudrait faire à peu près la même chose ici mais en deux fois plus petit.

A quel horizon penses-tu l’outil opérationnel ?

Pour 2017.

Donc avril 2017, on gagne le titre en D1 et on monte en Magnus pour la nouvelle patinoire ?

Non, je n’ai pas cette réponse. Mais le succès du Club ne peut pas être en fonction des choses qui n’existent pas. On en parle de ce “projet patinoire” parce que tout le monde en parle. Mais, si tu me poses pas la question, moi je prépare pour avoir le succès à Raffoux. Je contrôle ce que je contrôle !

Tu as fait pas mal de changements de lignes durant la saison. C’est une volonté de polyvalence des joueurs ?

En début de saison, les joueurs n’étaient pas prêts. Les changements de trio s’expliquent par les blessures et les maladies.
Les lignes ont commencé à bien tourner, il y avait de bonnes associations. Latouche-Cyr-Pettersson a été une ligne capable de produire du jeu. J’ai aussi utilisé Moretti avec Latouche et Cyr car son style était complémentaire avec ces joueurs. Je pense qu’il a fait sa meilleure saison.
On avait aussi une ligne capable de faire mal. Maxime Brachet peut, par exemple, changer le cours d’un match avec une grosse charge. S’il est à 100 % la saison prochaine, c’est très bon pour nous.
Des joueurs comme Destoop, Bataille, Martial ont beaucoup progressé. Si on ne perd pas Martial et Ballet, peut-être qu’on gagne la série face à Bordeaux....

Aimerais-tu que le club puisse sortir quelques jeunes susceptibles de peser en D1 avec l’apport de Fred Brodin ?

Fred Brodin est la bonne personne pour s’occuper du mineur ici. On a commencé à davantage travailler ensemble depuis janvier. On peut s’aider.

Va-t-on le revoir à tes côtés sur le banc comme en fin de saison ?

J’espère. Peut-être plus à domicile. Mais ce n’est pas moi qui prendra la décision. Si on me demande mon avis, je dirais oui.

La D3 peut-elle devenir une vraie réserve avec des joueurs qui peuvent monter ?

Ils ne peuvent pas, ils doivent. Si le club continue la D3, je voudrais gérer davantage. Derreper et Angielczyk se sont entraînés avec la D1 en fin de saison.
Pour moi, si les joueurs veulent faire du loisir, alors il faut faire une ligue loisir. Monter en D1, ça ne devrait même pas être un choix du joueur. C’est un fonctionnement assez bizarre.

Quel est ton objectif pour la prochaine saison ?

L’objectif, c’est toujours de faire mieux, avec des joueurs qui finissent heureux et en bonne santé !
 
 
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