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Hockey sur glace - Division 1 : Tours (Les Remparts)
Hockey sur glace - Interview de Thomas Lhomme
 
Nous avons rencontré le Président des Remparts de Tours, il y a une dizaine de jours, et il s’est livré sur la saison à venir, son mandat de 4 années et les objectifs du club.
 
Tours, Hockey Hebdo Fabian Roque le 19/09/2014 à 07:30
Photo hockey Interview de Thomas Lhomme - Division 1 : Tours  (Les Remparts)
Photo : Fabian Roque

Thomas Lhomme : « Etre plus acteur que spectateur ».

Vous venez d’entamer votre première saison à la tête des Remparts de Tours, club que vous connaissez bien pour y avoir évolué. Que ressentez-vous aujourd’hui ?
C’est une sensation nouvelle puisque les responsabilités sont importantes. Nous sommes dans une ville de hockey que je connais pour y être né, j’y ai vu des matchs enfant et j’ai eu, par le fruit du hasard, la chance de jouer pour le club en 2012 et de connaître la montée l’an passé. Ce n’était pas vraiment programmé, mais j’ai toujours eu l’ambition d’être plus acteur que spectateur.  Il était entendu que l’après-hockey devait se préparer et j’ai eu la chance de rencontrer des personnes qui avaient, comme  moi, l’envie de s’impliquer sur un nouveau projet. Il y a d’ailleurs des personnes de l’ancienne équipe qui continuent de s’investir, comme la secrétaire et d’autres personnes à différents niveaux dans le club et c’est une bonne chose. La sensation est de se mettre en position de responsabilité puisque nous sommes dans un sport qui ne bénéficie pas de moyens, comme le football par exemple. La notion de plaisir commencera à venir quand tout le dispositif sera finalisé. C’est beaucoup de travail mais j’ai la chance d’avoir une équipe sur laquelle je peux énormément compter et cela m’aide beaucoup. Il est impératif, pour réussir le mandat des 4 ans, de pouvoir déléguer et je peux compter sur eux.

Vous avez connu un début de mandat mouvementé avec l’élection. Comment avez-vous géré l’après-élection et la préparation de la saison en division 1 ?
En réalité, notre ligne de conduite est la même depuis le départ. Nous avons envoyé un projet à nos adhérents et nous avons attendu le jour de l’assemblée générale pour continuer de présenter notre projet, en quelques minutes, sans en faire plus. Cela a suscité, effectivement, une vive émotion, notamment dans l’équipe sortante, ce que je peux comprendre, car ce n’est pas quelque chose auquel ils s’attendaient. J’ai un naturel qui n’est absolument pas inscrit dans la rancune ou dans la considération personnelle, ce ne serait pas professionnel de l’être et irresponsable. Mon devoir de Président, aujourd’hui, est de fédérer. Ce n’est pas une tâche facile. J’essaye de parler avec tout le monde et de tenir un discours qui est similaire avec tous les adhérents du club. Ma responsabilité est d’unir et, pour cela, il faut un naturel particulièrement optimiste. J’ai la chance de l’être. Je me répète sûrement mais, pour moi, l’optimisme est contagieux, à force de travail et dans cette même logique d’optimisme, de passion pour le hockey et de non rancœur ; nous réussirons notre mandat. Cela devient de plus en plus payant car la situation est largement apaisée par rapport à juin. Il a fallu faire un gros travail pour rassurer les adhérents et les sponsors. Les sponsors sont un organe vital du club et quand on s’attaque aux sponsors, on s’attaque au club. Quelles que soient ses convictions personnelles, quand on le fait, on le fait en responsabilité en sachant que l’on s’attaque à un organe vital du club. Je suis, avec mon équipe, dans l’obligation de faire mes preuves, de démontrer que nos valeurs sont bonnes et que la seule passion qui nous pousse c’est le hockey.

Comment avez-vous préparé la saison financière et sportive ?
L’idée était le réengagement d’une très large partie des partenaires. Non parce que c’est nous qui sommes en place, mais parce que c’est le hockey à Tours, parce qu’il y a un club entreprise qui va perdurer, parce que nous avons consenti des efforts au niveau logistique et organisationnel, en déplaçant notamment l’espace VIP, pour un accueil plus grand et privilégié. La maîtrise budgétaire est la problématique numéro 1 d’un club comme le nôtre. Sur ce plan, nous avons beaucoup travaillé cet été, il a fallu que nous fassions d’énormes concessions sur notre vie professionnelle. Personnellement, j’ai pris mon agenda et je l’ai coupé d'une ligne médiane, en commençant à faire un mi-temps pour le hockey avec des semaines à temps plein. J’ai la chance d’avoir une équipe qui travaille très bien et qui continue à le faire.
Ensuite, au niveau organisationnel, nous avons fait venir des joueurs pour être plus compétitifs en première division. La température, il faut la prendre vite et il faut que les retours soient rapidement positifs.  Notre rôle est de confier avec confiance, et il l’a, à Jérôme Pourtanel, avec qui je discute quotidiennement et avec lequel il y a une entente parfaite, sinon il n’aurait pas re-signé, l’équipe. Quand bien même il a pu être dur avec nous à un moment, nous avons toujours pu nous appeler et il est toujours là pour Tours. C’est important de bien s’entendre avec ses équipes. Il faisait une bonne équipe avec l’équipe sortante et il fait une bonne équipe avec nous donc cela veut dire que nous avons à faire à quelqu’un d’intelligent, avec une vraie capacité d’adaptation et des valeurs humaines que nous partageons.

Vous aviez une relation coach / joueur avec Jérôme Pourtanel et vous avez aujourd’hui une autre casquette. Qu’est-ce qui a changé dans vos relations ?
En réalité, au départ, je pensais que ça changerait pas mal mais pour avoir échangé avec lui, non. Il m’avait pris dans l’équipe, pas tant pour mes qualités de joueur, parce que je pense que mon parcours de hockey était derrière moi après deux saisons d’arrêts pour blessure, mais plus pour un état d’esprit et une vision du hockey à l’ancienne, un peu rude et dans le respect du vestiaire et du maillot. Une certaine maturité que j’ai pu emmener dans le vestiaire fait qu’il m’a choisi pour ces qualités-là et la suite était logique. Vous avez des joueurs qui décident de devenir entraîneurs, comme Luc Chauvel à Caen, ça paraît relativement logique. On peut le voir aussi avec Jérôme Pourtanel. Je pense que ce n’est pas totalement illogique que je puisse prendre un poste de Président aujourd’hui, étant donné que je gère une entreprise avec deux agences, je grandis et j’ai l’habitude de gérer des hommes.

Quels sont les objectifs fixés à Jérôme Pourtanel pour la saison ?
Les objectifs sont clairement affichés, le maintien. Après, pouvoir, si possible, accéder aux play-offs. La tâche est loin d’être évidente mais il va falloir se mobiliser. On ne jouera pas la montée car ce n’est pas en corrélation avec ce qu’est le club de Tours aujourd’hui.

Quel est l’objectif en Coupe de France ?
L’idée est d’avoir une grosse affiche, deux grosses affiches ce serait mieux à Tours. Des exploits en coupe de France de hockey c’est très bien, mais il n’y a pas de Petit Quevilly dans le hockey français. Si on peut l’être, on prendra mais il faut être réaliste.

Vous êtes encore jeune et un compétiteur, la glace ne vous manque pas ?
La glace était ma première relation avec le hockey. J’ai une sensibilité de compétiteur, arrivant de la glace. Après, j’ai toujours été lucide. J’ai eu la chance de faire deux années « de rab » après une longue blessure qui a été difficile à gérer mentalement. J’ai voulu reprendre le hockey afin de pouvoir gérer ma fin de jeu parce qu’en réalité je ne l’avais pas décidé. J’ai décidé à quel moment j’arrêterais, mais je dirais que le niveau de jeu l’a décidé pour moi aussi. La D1 était une marche qui ne m’était pas offerte à bientôt 32 ans. Aujourd’hui, la glace me manque pour le petit entraînement du samedi matin avant le match, qui n’était pas long et sympa, juste pour avoir de l’intensité pour le match du soir. Je ne suis pas devenu président parce qu’il m’était impossible de jouer en première division. Je porte un projet au nom d’un club, au nom de valeurs que nous portons et que nous souhaitons transmettre, depuis les enfants du club à l’équipe première, dans une ambiance qui doit être la plus familiale possible. Ce club des Remparts de Tours doit reprendre toute sa dimension historique.

" Le résultat, ce sont les joueurs qui l’ont entre les mains, pas moi."

Comment vivez-vous les matchs de votre équipe aujourd’hui ?
C’est assez crispant. On a plus de sensation physique. Ce qui est révélateur quand on est un joueur de hockey est que, lorsque nous perdons un match, dû à la fatigue dans le groupe, on ressent nous-mêmes la fatigue. On arrive toujours à se jauger par rapport au groupe. Alors, pour moi, la fatigue se faisait plus présente que pour les autres joueurs. Il y a du stress parce que, comme beaucoup de monde, je n’aime pas perdre. J’essaye d’être lucide quant aux étapes qui nous attendent et, là, c’est l’expérience du sport qui m’aide beaucoup à ne pas me faire piéger par mes émotions. Je vadrouille entre la presse, les partenaires, les membres du club ou encore des enfants, pour essayer de vivre les choses sereinement et en communion avec le club et les gens qui sont ici. Le résultat, ce sont les joueurs qui l’ont entre les mains, pas moi.

Enfin, quelles sont vos ambitions sur les 4 années de votre mandat ?
On parle de hockey mais au sens large. En France, nous ne sommes pas un grand club quand nous avons une équipe en Magnus ou en première division. On est un grand club quand a réussi à tous les niveaux du club. Apporter des évolutions suffisamment importantes afin de continuer l’évolution du club, le développement des jeunes ainsi que la mise en avant des valeurs fortes, comme le développement extra-sportif. Un club référence comme Amiens a souvent sorti des joueurs importants comme Geoffrey Paillet ou encore Alexis Birolini qui ont joué au haut niveau, qui ont fait des études supérieures et qui sont de « chics types », si je peux me permettre l’expression. On se fixe l’objectif de produire un jour un maximum de joueurs de ce profil-là, chez nous. Le travail est important à tous les niveaux du club et tout le monde doit se mobiliser. Notre boulot est de faire en sorte que l’équipe encadrante soit cohérente et on leur a demandé de réaliser, dès cet été, des documents de suivi, de planification annuelle, qui ont été faits pour toutes les catégories du club. Tout ne sera pas parfait, parce qu’effectivement, entre le 6 juin et aujourd’hui, il n’y a qu’une poignée de jours. Mais on a essayé d’optimiser chaque jour et chaque heure, avec peu d’heures de sommeil. On ne peut pas faire un premier bilan mais, ce que l’on sait, c’est que l’on a travaillé. La seule valeur derrière laquelle on ne p
 
eut pas nous reprendre, c’est bien notre capacité à travailler pour les jeunes et pour le club de manière générale.

Sportivement, une montée en Ligue Magnus ?
Rester en D1 est une étape raisonnable pour le club de Tours. Sachant que, très sincèrement, le club de Tours est monté en 1ère division sportivement mais, structurellement, il aurait fallu, à mon sens, une, voire deux saisons supplémentaires en division inférieure afin d’étoffer notre réseau de partenaires privés. Afin également de structurer les choses un peu différemment et pouvoir arriver encore plus en confiance dans cette division. On a pris le résultat sportif, on ne peut pas le contester, d’autant plus que j’ai fait partie de l’équipe mais, aujourd’hui, nous avons l’un des plus petits budgets de la division. Ce n’est pas parce que nous avons beaucoup de supporters à Tours que nous sommes un club riche. Charge à nous de faire grandir ce budget et la notoriété du club comme avec la production d’un nouveau maillot, afin de créer une nouvelle identité forte. On veut revenir à des notions de bases : un club familial, un club de hockey qui parle de hockey où l’athlète sera au centre de nos préoccupations. On veut s’intéresser au développement de nos athlètes.

 
 
 
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