Accueil   Editorial   Liens   Stages et Tournois   Boutique   Petites annonces   Partenaires   Nos flash infos  fb  twitter   RSS
 
 
Hockey sur glace - Ligue Magnus : Strasbourg (L'Etoile Noire)
Hockey sur glace - Je ne veux pas une équipe comme toutes les autres
 
Après l’exploit du titre de vice-champion de France en 2011, les Strasbourgeois ont enchaîné trois saisons plus ternes. Neuvième en 2011-2012 (défaite en huitièmes de finale), onzième en 2012-2013 (défaite en quarts), et dixième la saison passée (défaite en huitièmes), ce quatrième épisode sera-t-il synonyme d’un nouvel espoir pour l’Etoile Noire ? Entre contraintes budgétaires, difficulté de recrutement des joueurs français et renouveau quasi complet en défense, l’entraîneur de l’équipe depuis 1990 revient pour Hockey Hebdo sur l’année passée et sur ses choix de l’intersaison.
 
Strasbourg, l'Iceberg, Hockey Hebdo Thomas Gathy le 12/08/2014 à 12:21
Hockey Hebdo : La saison dernière, votre équipe a subi sept défaites après le temps réglementaire, quatre en prolongation (Chamonix, Caen, Briançon, Dijon) et trois aux tirs au but (Villard-de-Lans, Grenoble et Rouen) en saison régulière, et deux en play-off contre Villard. Est-ce qu’avec le recul vous avez analysé les causes de ces défaites et peut-être trouvé des raisons communes ?

Daniel Bourdages : « C’est sûr qu’on en a beaucoup discuté. On a gagné une fois mais c’était en coupe [de France, à Dijon, 3-4, le 19 novembre, ndlr]. Si on avait été fatigué, j’aurais pu comprendre que l’équipe était peut-être en mauvaise condition physique. Mais les défaites qu’on a eues, souvent déjà, c’est allé jusqu’aux tirs au but, c’est encore plus hasardeux. Et je me souviens qu’on a eu de très très bonnes occasions avant de se laisser prendre en prolongation. D’ailleurs, on a quelquefois perdu en infériorité numérique. C’est assez difficile à quatre contre trois, les joueurs sont fatigués. Bon, ce n’est pas une excuse, parce qu’il faut rester discipliné dans ces situations-là. Mais je pense que, si on regarde le tout, on a peut-être eu plus d’occasions en prolongation qu’on en a données. Ce n’était pas mérité. Ce qui m’inquiétait le plus, c’était plutôt que l’adversaire revienne en fin de troisième période. C’est peut-être là aussi qu’on a un peu péché. »

HH : Peut-on expliquer ces défaites par un problème psychologique, de mental de l’équipe ?

D.B. : « J’ai l’impression que ça l’est devenu. Là où je l’ai senti le plus, c’est lorsqu’on a perdu en prolongation chez nous le troisième match contre Villard-de-Lans. Je pensais que la roue allait tourner, que les saisons changent, on passait pratiquement de l’hiver au printemps par rapport au climat. Vous savez, les entraineurs sont un peu superstitieux. On est très optimiste, en tout cas il faut l’être, et j’étais certain qu’à partir des play-off, c’était tout à fait l’inverse qui arriverait, que les prolongations seraient pour nous. Mais cette série contre Villard a été un résumé de notre saison, on perd chez eux en prolongations alors qu’on menait 3-1, on a fait des erreurs un peu de jeunesse pour permettre à Villard de revenir, des sorties de zone ratées… En tout cas, c’est une question de système de jeu et d’exécution. Ces défaites-là ont joué non seulement sur le classement mais aussi sur le moral. »
Photo hockey Je ne veux pas une équipe comme toutes les autres - Ligue Magnus : Strasbourg  (L\
Photographe : Pierre Chambaud
« Je cherchais de la vitesse, de l’agilité, des joueurs qui soient capables de transporter le palet et je pense que j’ai réussi à trouver ce qu’il me fallait. »

 
HH : Donc pour vous, c’était à chaque fois des causes particulières et vous n’avez pas pris ces éléments en compte pour le recrutement de cette saison ?

D.B. : « Non, il ne faut pas se concentrer sur les défaites en prolongation, je pense que c’est presque anecdotique parce que comme j’ai dit, si on ne frappe pas le poteau et qu’on marque… Aux penaltys on a souvent eu l’avantage, il fallait que soit on marque et le match était fini, soit que eux en ratent deux. Eux en ratent un seul, et à Dijon entre autres, parce qu’on a souvent joué en prolongations contre Dijon [le 29 décembre à Dijon en championnat, 4-3], on a quand même perdu. »

HH : La défense a été le plus grand chantier de cette intersaison avec cinq départs et cinq arrivées. De manière générale, quelles étaient vos lignes directrices dans cette refonte presque complète ?

D.B. : « Quand la saison s’est terminée, j’avais l’impression qu’on avait des difficultés en sortie de zone. On joue sur une grande glace et beaucoup de mes joueurs hésitaient à transporter le palet, pour une raison ou une autre. Soit ils n’avaient pas confiance, soit ils n’avaient pas le patinage, tout simplement parce que quand t’es défenseur, si t’es rapide tu peux monter le palet, mais si t’es pas rapide, t’es obligé de faire des feintes du style des attaquants et ça ce n’est pas ce qu’on veut lorsqu’on est le dernier. Vous imaginez au foot les arrières qui, au lieu de balancer en haut ou de faire des longues passes sur le côté, commencent à dribbler au milieu… Donc, du coup, on avait des difficultés à sortir de la zone. J’avais des gars vaillants. Les joueurs que j’ai laissé filer c’était des gars avec beaucoup de cœur. Je pense à tous ceux qui sont partis sauf Michal Cesnek, que j’aurais gardé mais qui n’a malheureusement pas pu finir sa carrière [avis médical défavorable suite à une blessure en play-off]. Je cherchais de la vitesse, de l’agilité, des joueurs qui soient capables de transporter le palet et je pense que j’ai réussi à trouver ce qu’il me fallait. »

HH : Quel est le profil des quatre recrues défensives nord-américaines (Matt Bruneteau, Jake Goldberg, Ken Peroff et Ben Danford) et qu’est-ce qui vous a intéressé chez elles ?

D.B. : « J’ai trois droitiers à droite, trois gauchers à gauche. En ce qui concerne la rapidité d’exécution, pour moi c’est important, compte tenu de notre système de jeu. On veut bouger le palet, que ce soit en zone neutre, en sortie de zone, ou même en zone offensive. C’est plus facile pour les droitiers/gauchers lorsqu’ils sont à leur poste, de leur côté fort. Ce sont des joueurs que je vais jumeler. On connaît Stritz, on sait qu’il est bon défensivement. Peroff est très bon des deux côtés, comme Danford. Goldberg a un profil très intéressant : c’est un ancien attaquant, très prolifique en plus, qui a eu des difficultés à ses débuts en NCAA. Des difficultés que beaucoup de gens ont eu du mal à comprendre parce qu’il avait un tel CV lorsqu’il est sorti des petites ligues... C’est un joueur que les coaches adoraient. Quand il était chez eux, ils lui ont demandé de jouer à l’arrière. Et il s’est révélé être un des meilleurs arrières de leur équipe en un an et demi. Moi j’aime beaucoup les joueurs polyvalents, de toute façon le hockey moderne va vers la polyvalence. Ceux qui suivent la NHL n’ont qu’à regarder les Blackhawks de Chicago. C’est absolument incroyable ce qu’ils font quand on pense aux arrières qu’ils ont. Ce ne sont pas des joueurs énormes, mais le patinage qu’ils ont, leur facilité à transporter le palet, c’est quelque chose qui a beaucoup attiré mon attention. D’autant plus que l’on joue sur une grande glace. Je ne peux pas me permettre de faire comme tout le monde et aller chercher les meilleurs joueurs qui vont sortir de la ligue américaine et qui ont envie de venir jouer en France, on n’a pas le budget. Mais on veut aussi jouer pour gagner. Donc il faut faire quelque chose de différent et il faut vendre le projet. Quant à Bruneteau, c’est le joueur qui bloque le plus de lancers de NCAA ces deux dernières années. C’est un gars qui va tout faire pour arrêter la rondelle, qui ne reculera devant rien, qui ne sera pas intimidé. C’est notre col bleu par excellence. Il était capitaine de son équipe les deux dernières années alors qu’en NCAA t’es capitaine la dernière année. Habituellement, c’est un senior, alors que lui il aurait même pu l’être à sa deuxième année, donc c’est vraiment un gros leader. C’est une belle personnalité. On est vraiment content de l’avoir. »

HH : Avec cinq joueurs cadres, il manque un sixième défenseur, poste qui sera occupé par Pierre Bougé ou Pierrick Hoehe. Est-ce que vous voulez les mettre en compétition ou est-ce que pour vous la hiérarchie est déjà claire entre les deux ?

D.B. : « Je pense qu’il y aura de la concurrence tout au long de la saison, pas seulement qu’avec Pierre. Il vient chez nous pour démarrer 6e défenseur, mais je n’ai pas trop envie de lui coller « t’es le 6e défenseur, t’es le 5e » ce n’est pas comme ça que ça fonctionne. Quand Pierre sera sur la glace, il aura un rôle très précis. C’est beaucoup plus qu’un 6e défenseur, c’est un joueur à part entière, régulier. Il devra faire ses preuves en désavantage numérique, il devra aussi attendre pour jouer le power play, on verra. Mais Pierre c’est quelqu’un qui est capable de réaliser des choses auxquelles beaucoup de gens ne s’attendent pas. Quand on le connaît, on n’est plus surpris. Il a une capacité de glisse hors-norme. Ceux qui ont envie d’analyser tout ça, regardez bien la glisse de Pierre Bougé. Il n’est pas grand mais il a une très très belle glisse. Un peu comme Matt Lyall l’année passée, quand on le voyait des fois, on se disait : "mais comment il fait pour aller si vite, ses jambes ne bougent pas tant que ça." Mais il a une glisse énorme et Pierre Bougé c’est la même chose. Il faut se rappeler de lui il y a trois ans quand on est allé en play-off, c’est quelqu’un qui nous a fait gagner beaucoup de matches en prolongation. Contre Amiens, c’est lui qui a amené le palet en zone offensive, il avait joué même en prolongation. C’est un gars qui transporte très bien le palet aussi, donc il faudra juste faire attention avec qui il va jouer. »


HH : C’est un joueur très polyvalent également puisqu’il a déjà joué en attaque…

D.B. : « Pierre n’aime pas jouer à l’attaque. J’ai toujours cru qu’il pourrait être un très bon attaquant étant donné son gabarit. Mais Pierre c’est quelqu’un qui tient à jouer à l’arrière. Il l’a fait, jouer à l’attaque, mais ce n’était pas avec plaisir ! Il a l’impression d’être handicapé. Il ne s’y sent pas bien. C’est un peu dommage mais ce n’est pas grave. Maintenant, il aura la chance de montrer qu’il peut élever son niveau à l’arrière. »
Photo hockey Je ne veux pas une équipe comme toutes les autres - Ligue Magnus : Strasbourg  (L\
Photographe : Pierre Chambaud
« Malheureusement, on n’a pas eu tous les sous qu’on nous avait promis, donc ça limite un peu notre recrutement. Il me manque un des six premiers attaquants. »


 
HH : On passe maintenant au secteur offensif avec une autre recrue très importante, Preston Shupe. Est-ce que vous pouvez me parler de ce joueur et de la place qu’il tiendra dans l’équipe ?

D.B. : « Encore une fois, j’aurais pu passer plus de temps à chercher un joueur avec des statistiques plus flamboyantes, avec des caractéristiques beaucoup plus spectaculaires. Preston, ce n’est pas le meilleur patineur et pas le meilleur dribbleur. Mais c’est une très belle personnalité et c’est un très gros joueur d’équipe, capitaine aussi les deux dernières années, co-capitaine et capitaine la dernière saison. Ça aussi il faut le faire et son entraîneur m’a beaucoup vanté ses qualités sur glace et hors la glace de leadership. Et moi ce qui me plaît aussi, c’est que c’est un centre naturel qui va au but. C’est un joueur qui aime cacher la vue du gardien, qui a développé cette qualité-là et qui est très courageux sur la glace. Donc, encore une fois, je ne veux pas une équipe comme toutes les autres. J’aurais pu aller chercher un centre avec des belles statistiques mais reconnu pour entre guillemets foutre la merde. T’es pas plus avancé parce qu’après ça nuit à l’esprit d’équipe, à l’esprit de groupe. Et il suffit de deux-trois défaites d’affilée pour qu’il baisse les bras. Alors que Shupe, je peux vous le dire tout de suite, lui il ne baissera pas les bras. Bruneteau ne baissera pas les bras. Ça j’en suis convaincu. Les autres je ne peux pas vous le garantir parce que je ne les connais pas encore assez. Je connais mon équipe, je connais le reste, ceux qui étaient là avant. Ce sont des guerriers. Mais je pense qu’un gars comme Shupe va nous faire du bien devant la cage. »

HH : En attaque, on note les départs de Julien Correia et d’Edouard Dufournet, deux véritables piliers ces dernières saisons. Pour les remplacer, vous enregistrez l’arrivée d’Anthony Goncalves et de Jordy Anglés. Vu leur âge et leurs statistiques, est-ce qu’ils seront capables de prendre leur suite dès la saison prochaine ?

D.B. : « Disons que ce n’était pas prévu comme ça. Les joueurs qui étaient prévus, je suis très content de les voir arriver. Goncalves, on n’a pas arrêté de me vanter ses mérites de combattant. C’est un gars qui termine toutes ses mises en échec, très rapide, qui peut créer des revirements en zone offensive et qui a une très bonne attitude. Et on a besoin de ça. Ensuite Jordy, c’est un félin, c’est un gars qui est également très rapide, qui est confiant, sûr de lui, qui accepte de venir jouer sur le quatrième bloc, qui veut montrer qu’il peut aussi jouer au plus haut niveau. C’est du bonus, c’est des gars qui, je le crois, vont rapidement me montrer être capable de jouer sur une base régulière en quatrième bloc. Si c’est le cas, nous, on pourra jouer avec un quatrième bloc. C’est vraiment un luxe les équipes qui peuvent se le permettre. Beaucoup d’équipes, comment dirais-je, pavoisent en disant « nous on joue à quatre blocs ». Mais elles ont le budget aussi ! Et une équipe qui n’a pas le budget et qui se permet de jouer à quatre blocs, elle se fait planter deux-trois buts, perd les matches et c’est en haut qu’on vient te gonfler. De l’autre côté, si tu ne fais pas jouer ta quatrième ligne alors que tes jeunes n’ont pas le niveau, après c’est les partisans qui disent « ah tu devrais faire jouer les jeunes. » Avoir la capacité de jouer avec une quatrième ligne, c’est un luxe et c’est quelque chose qui effectivement peut te permettre de gagner et d’aller très loin. On l’a vu avec Angers et Briançon. »
 
HH : En l’état actuel du recrutement, vous risquez d’avoir une deuxième ligne pas assez compétitive. C’est un problème de budget ?

D.B. : « Bien sûr, ça fait quatre mois que j’en parle, que j’essaie. Mais à Strasbourg on a toujours réussi à boucler le budget. Cette année, on croyait que ce serait un peu plus facile mais on a eu des difficultés de rentrée : malheureusement, on n’a pas eu tous les sous qu’on nous avait promis, donc ça limite un peu notre recrutement. Et c’est vraiment dommage parce que je suis très content de tous les joueurs qui sont dans cette équipe-là. Ils avaient leurs rôles, leurs postes, chacun était prêt à le jouer… Mais effectivement il m’en manque un. Il me manque un des six premiers attaquants. Je pensais l’avoir. On verra ce qu’il va se passer. »

HH : Mais vous n’êtes pas à l’abri d’une bonne surprise, comme l’arrivée tardive de Cody Carlson recruté début octobre l’année dernière ?

D.B. : « Oui mais là c’est un joueur français qu’il nous faut et les joueurs français ils vont signer. Le recrutement est plus facile au niveau des joueurs étrangers parce qu’il y a tous les pays ! Il y en a encore qui cherchent, je reçois encore beaucoup de CV en ce moment. C’est assez incroyable. La règle des onze joueurs français est arrivée un peu vite. C’est les plus riches qui ont eu les bons joueurs français. Parce que moi j’ai contacté pratiquement tout le monde ! Et tous m’ont dit : « j’aimerais bien venir à Strasbourg mais il n’y a pas assez d’argent. » On n’a pas pu rivaliser. J’ai au moins une liste de dix joueurs français qui voulaient venir mais qui sont allés soit à Dijon ou soit des agents les ont gardés sous leur aile donc on ne pouvait même pas les contacter. Les très bons joueurs français, vous savez ce qu’ils veulent faire ? Ils veulent tous partir à l’étranger. Non seulement les tops, mais aussi les moyens, ceux qui sont aux portes de l’équipe de France. Ils voulaient partir. Donc ils nous ont fait attendre un moment incroyable parce qu’ils savaient qu’ils pouvaient revenir au mois de juin, juillet. Et là on est obligé d’avoir onze joueurs français, la règle oblige. Mais ça devient des prix fous ! Les salaires sont, pour nous… je ne sais pas comment font les autres équipes. Honnêtement, je n’arrive pas à comprendre. Parce que, quand les budgets vont sortir, officiellement, on va voir Strasbourg dans la moitié au-dessus pratiquement des budgets ! Ça n’a aucun bon sens ! Il y a beaucoup de joueurs qui voulaient venir et quand je leur ai dit : « je ne peux pas te proposer plus » ont été sidérés. Ils m’ont dit « c’est pas possible, comment vous faites ? » L’endroit est bien, les joueurs veulent venir, mais on n’a définitivement pas assez d’argent. Parce que nous, quand on paie un joueur, on paie les charges à 100 %. Et les appartements, on les paie aux joueurs et c’est déclaré dans le budget. Ça fait une énorme différence. »

HH : Venons-en aux matches de préparation (Mulhouse le 20/08, Bietigheim le 23/08 et le 29/08, Freiburg le 27/08 et Dijon le 02/09), comment les avez-vous choisis ?

D.B. : « Il faut tenir compte du fait que, géographiquement, on a la possibilité de jouer des matches avec des équipes allemandes ou suisses. Donc on en profite. Ensuite, on a des contacts, on a de bons rapports avec Bietigheim qui, eux, nous ont invités à leur tournoi. Il y aura du gros là-bas ! Il y aura Nuremberg et je crois qu’ils ont réussi à avoir Berlin. Donc il y aura deux équipes de DEL, Bietigheim et nous. Ce sera un très beau tournoi, très relevé. Ensuite, il y a Mulhouse. On s’affronte régulièrement, c’est beaucoup plus facile avec Christer [Eriksson, entraîneur de Mulhouse] parce qu’il y a une époque où on n’aurait pas pu faire ça ! Mulhouse est peut-être en première division mais on sait que Christer fait du bon recrutement, ce sont de bons joueurs, pas de souci avec ça. On veut des équipes de notre niveau. Dijon, on commence aussi à avoir un bon rapport avec eux, avec monsieur Tolvanen [entraîneur de Dijon] et monsieur Ritz [président du club de Dijon], ça se passe bien. C’est des contacts qu’on garde au fil des années, c’est plus facile comme ça. »
Photo hockey Je ne veux pas une équipe comme toutes les autres - Ligue Magnus : Strasbourg  (L\
Photographe : Christophe Moreau
« Avoir la capacité de jouer avec une quatrième ligne c’est un luxe et c’est quelque chose qui peut permettre de gagner et d’aller très loin. »


HH : Cette année, Strasbourg se retrouve dans une poule très relevée en coupe de la ligue (poule B avec Rouen, Amiens et Epinal). Est-ce que vous allez tout de même jouer votre chance à fond ou garder des forces pour le championnat ?

D.B. : « Non, on ne peut pas ne pas jouer à fond. Si on n’est pas qualifié pour les quarts de finale et qu’on dit qu’on n’a pas joué à fond, les gens, Rouen, Epinal et Amiens, ne nous croiront pas pour autant ! Je suis assez content quand même parce qu’on a besoin de compétition, c’est à nous d’être présent à tous les matches. Des fois, c’est un peu dur la semaine, quand tu pars le matin et que tu arrives le soir pour jouer un match après dix heures de route, tu sors d’un car pour affronter Rouen qui ont toujours la pression pour gagner à domicile dans une salle comble qui hurle. T’as intérêt à être en santé. »

HH : Le passage potentiel à douze clubs pour la saison 2015-2016, c'est une échéance que vous préparez et anticipez dès maintenant dans votre recrutement ?

D.B. : « Ça veut dire qu’il faut se qualifier, c’est une saison importante pour nous si on veut rester dans les douze équipes d’élite cette année. Il faut déjà se maintenir, ce sera une grande victoire. Mais non, je ne veux pas m’investir là-dedans tout de suite, il y a beaucoup de choses qui peuvent se passer. D’autant plus que le calendrier est flou. »

HH : Mais d’un point de vue personnel, c’est une idée qui vous intéresserait, supprimer la coupe de la Ligue et doubler les matches de championnat ?

D.B. : « Oui, je pense que ce serait plus professionnel. L’autre jour, j’expliquais à un de mes copains au Québec comment ça fonctionnait et il m’a répondu : « Quoi, pendant la saison vous jouez des matches de coupe ? » Vous verriez les Canadiens de Montréal jouer des matches de coupe ? Mais quand tu t’habitues, ça fait drôle, le stress est moins présent pour des matches de coupe de la Ligue, ça je suis obligé de l’avouer. Mais on veut quand même gagner le match ! C’est au niveau de la préparation qu’il faut faire attention parce qu’avant un match de coupe, ce n’est pas la même. Et si les gens vous disent le contraire, je ne les croirais pas. Ce n’est pas la même intensité dans le vestiaire, même si c’est un match que tu veux gagner. Les joueurs savent que là où ils doivent performer, où ils n’ont pas d’excuse, c’est en championnat. Si les rencontres de coupe de la Ligue sont remplacées par des matches de championnat, ça devient très intéressant. »

HH : Depuis les play-off exceptionnels de 2011, l'Etoile Noire stagne au classement général à des places pas très élevées. Comment comptez-vous inspirer un nouveau souffle, une nouvelle dynamique à la saison à venir ?

D.B. : « On a vu les changements que j’ai faits. Disons que ça devrait avoir une assez grosse incidence sur notre façon de jouer offensivement dans notre zone. Au hockey, si on regarde les statistiques, la plupart des buts viennent suite à des erreurs que toi tu commets dans ta zone. Et l’année passée, je pense que c’est un petit peu ça qui était notre problème : le manque de prise de responsabilité de nos défenseurs en zone défensive. Il n’y a pas qu’eux à blâmer. Mais je vais expérimenter ce que ça peut donner un défenseur qui peut se débrouiller tout seul, sans être obligé de faire tout le travail, mais qui prend des bonnes décisions et qui, dans son bagage technique, possède les capacités de transmettre le palet. J’espère que ça va nous amener quelque chose. Ensuite, je ne vous cache pas que l’arrivée d’un bon joueur français peut faire une grosse différence. »
 
 
© 2024 Hockeyhebdo.com - Reproduction totale ou partielle interdite sauf autorisation des auteurs.
 
Retour
 
Réactions sur l'article
 
seb a écritle 13/08/2014 à 22:01  
Oui, bravo.
Des questions pertinentes et pas de langue de bois dans les réponses.
red a écritle 13/08/2014 à 21:32  
Ca c'est de l'interview ! On en veut des comme ça pour tous les coaches !! merci
 
Afin de poster un commentaire, identifiez-vous.

     

...Bitte wählen Sie Ihre Sprache... Choose your language in just one click... Choisissez votre langue, clic plus haut...