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Hockey sur glace - Suisse - National League : Zug (EV Zug) |
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Hockey sur glace - Johann Morant: de Mont-Blanc à Zoug |
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Johann Morant a quitté la France et la Haute-Savoie pour retrouver la Suisse en 2008. Un parcours qui l'a mené de la LNB avec la Chaux-de-Fonds à la prestigieuse National League (LNA) avec Berne, Lugano, Lausanne et Zoug. |
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Zoug / Grenoble, Hockey Hebdo |
Jean-Christophe Salomé le 17/12/2017 à 17:21 |
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| photo: Jean-Christophe Salomé | |
Depuis notre dernière interview lors de ton passage à Grenoble avec l’équipe de France en novembre 2011, tu as fait pas mal de chemin. Cette année là, tu évoluais avec Berne et tu as signé à Lugano pour la saison suivante.
J’avais l’occasion de prolonger à Berne mais Larry Huras est parti pour Lugano, j’avais le choix de le suivre là-bas. Le choix s’est avéré être le bon en terme d’évolution personnelle à ce moment-là.
Ensuite, tu signes à Lausanne.
Oui, suite à l’arrivée de Patrick Fischer avec qui le courant ne passait pas. Je n’ai pas joué de match avec Lugano cette année là, j’étais encore sous contrat avec Lugano, j’y ai fait ma préparation, je suis parti directement à Lausanne avant le début de la saison.
C’était une saison un peu difficile, j’ai eu des soucis à un genou. Il était déjà un peu abîmé et m’avait posé des problèmes plusieurs fois dans ma carrière. Le début de saison s’était très bien passé jusqu’au mois de janvier. J’avais signé à Zoug au mois de novembre, et j’ai dû avoir deux opérations au genou et j’ai été arrêté plus d’un an. J’ai été opéré fin avril cette année-là et j’ai mis pas mal de temps à revenir, à peu près 13 mois sans match.
Après une si longue absence, comment se passe la reprise ?
Assez naturellement et facilement. J’ai eu tout de suite la confiance du staff à Zoug, pendant les entraînements et pendant les matchs. En plus, j’ai eu la chance de marquer lors de mon premier match de reprise, c’était une anecdote assez sympa pour le public et pour mon retour. C’était très long de revenir et de se préparer et se remettre en forme, mais la transition sur la glace s’est fait très bien.
| photo: EV Zoug | | C’est ta quatrième année à Zoug, tout laisse à croire que tu t’y plais et que le club t’apprécie, surtout que tu as été prolongé récemment jusqu’en 2020.
Oui, je viens de resigner pour deux ans. La région est agréable, c’est un coin très calme et très vert, avec tous les avantages de la ville et de la campagne. On est très content d’avoir prolongé, et avec l’organisation, ça se passe bien, j’ai de bons contacts avec le staff, l'entraîneur, l’équipe et les dirigeants. Il n’y avait aucune raison de vouloir aller autre part.
Que peux-tu nous dire sur l’ambiance et le public de Zoug ?
Ca s’est pas mal amélioré l’année passée avec la finale (ndlr: perdue 4-2 contre Berne). Depuis la nouvelle patinoire, il y a sept ans (ndlr: Bossard Arena en 2010), l’ambiance avait pas mal changé, c’était plus hockey-business, plus un hockey de démonstration. Il y a toujours eu beaucoup de monde, mais ce n’était pas vraiment des fans, il y en a assez peu. C’était un peu calme dans la patinoire. Depuis la finale de l’année passée et le début de championnat, l’ambiance a vraiment changé. Les gens réagissent beaucoup plus, l’ambiance est très différente. On a eu une série de 9 défaites d’affilée avec le championnat et la CHL, et on ne s’est pas fait sifflé une seule fois, le public a continué à nous soutenir (ndlr: 7 défaites en championnat de la 13e à la 20e journée du 14/10 au 4/11) . Même encore l’année passée, ce n’était pas imaginable. On est en train de reconstruire une vraie culture de hockey, on est sur le bon chemin.
Quelles sont les ambitions du club ? La finale était déjà un objectif la saison passée ?
Le titre était un objectif la saison passée et ça reste la même chose cette année. Même si on a eu un gros passage à vide dernièrement, on a gagné 4 matchs d’affilée ensuite pour se positionner en 5e place (ndlr: 4e place depuis l’interview).
A titre personnel, depuis ton départ de Mont-Blanc en 2008, comment ton jeu a t'il évolué ?
(rires) Pas tant de choses que ça finalement, c’est plus des évolutions qu’un changement. J’ai continué de travailler, toujours de manière agressive et physique. Déjà à Mont-Blanc, j’ai fait d’énormes progrès en patinage gràce à Ari Salo. Le tournant de ma carrière a été là, de partir à Mont-Blanc et de travailler avec Ari. Ca m’a vraiment permis d’avoir la vitesse et la mobilité suffisante pour jouer à un niveau plus haut. Ensuite, trois ans à la Chaux de Fonds où j’ai encore beaucoup travaillé sur la mobilité, le patinage, la lecture du jeu, travail défensif. J’ai été recadré un petit peu car j’avais tendance à partir un petit peu dans tous les sens, à vouloir en faire un peu trop. ça m’a recadré dans un rôle plus défensif, et ça a été confirmé après par Larry Huras qui a vraiment fini le travail en me montrant quel rôle je devais avoir dans une équipe et comment je devais travailler. Il m’avais mis sur la ligne à Berne avec Beat Gerber qui est certainement encore un des meilleurs défenseurs défensifs qui évolue en Suisse. Il m’a dit : “écoute, tu joues comme lui sauf que tu amènes ton physique en plus. Je ne te demande pas de faire des choses incroyables, je ne te demande pas d’aller dribler des joueurs, tu regardes ce qu’il fait, tu fais pareil mais en plus tu fais des checks”. Ca m’a permis vraiment d’avoir un bon modèle et de pouvoir bien m’adapter. Ensuite, à Lugano, Lausanne et Zoug, j’ai continué à travailler là-dessus et à améliorer tous les aspects du jeu.
Tu as une étiquette d’agitateur et d’avoir un jeu agressif, qui t’ont valu deux ou trois suspensions.
Non, je n’ai rien changé, les médias suisses s’amusent aussi à en remettre une couche pour vendre leurs papiers. C’est comme ça que ça fonctionne maintenant. Je n’ai pas eu tant de suspension que ça, seulement deux depuis que je suis en Suisse. Au final, il y a eu beaucoup de bruit pour pas grand chose.
| photo: Jean-Christophe Salomé | | Ta dernière sélection en Equipe de France remonte à novembre 2013. Pourquoi ne te voit-on plus en EDF ?
J’ai été en contact plusieurs fois, et encore aujourd’hui, avec Dave Henderson et Pierre Pousse. Depuis que j’ai mes enfants, j’ai beaucoup de mal à quitter la maison et à partir aussi longtemps hors de chez moi. Ca demande un sacrifice de temps considérable d’aller en équipe de France, tu es quasiment deux mois hors de la maison dans l’année. Pour moi en ce moment, ce n’est pas possible. Avec ma situation familiale et personnellement, je ne me sens pas de partir longtemps, je préfère rester avec eux. C’est un choix, je n’ai aucune rancune envers qui que ce soit, j’aime beaucoup les gens qui sont là-bas, ça fait plaisir de revoir les copains quand ils passent de temps en temps.
C’est la deuxième saison que la Ligue Magnus est passée à 44 matchs. Que penses-tu de cette évolution ?
C’est difficile de voir les matchs en live depuis la Suisse, je suis les résultats et Benjamin Antonietti avec qui j’ai joué à Lausanne, je regarde son parcours à Rouen. Le niveau va progresser, le nombre de matchs a toujours été un des gros problèmes en France, même en junior. Jusque 10-11 ans, les joueurs français sont loin d’être mauvais dans les tournois internationaux, ils font de bonnes performances et ça se passe plutôt bien. Un joueur suisse à 11-12 ans va jouer 40 matchs quand un joueur français en jouera 15. Quand on arrive à 15 ans, le trou est énorme. Les entrainements, ça n’a rien à voir avec les matchs. Là où un jeune joueur suisse aura 300 matchs, un français en aura 100. Ca a toujours été un problème, et passer à 44 matchs ne peut faire que du bien à la ligue sur le long terme.
C’est aussi compliqué en France, les trajets sont longs et les équipes sont loin, ce n’est pas évident, mais il faudrait trouver un moyen d’augmenter le nombre de matchs pour les jeunes. C’est vraiment ce qui manque en France. Il y a du talent, des gens passionnés, des entraîneurs compétents, il faudrait donner l’opportunité aux enfants de se développer.
Depuis la Suisse, est-ce que tu as ressenti un changement sur la réputation de la Ligue Magnus ?
Honnêtement pas, depuis Zoug (rires). Les suisses-allemands ne sont pas très orientés vers le championnat français. Je le suis et je le perçois depuis chez moi, mais pas avec les autres joueurs, ils ne sont pas au courant de ce qui se passe en France.
Stéphane Da Costa a rejoint Genève récemment, le contingent de joueurs français augmente avec une dizaine en National League (LNA). Ca doit faire du bien de croiser régulièrement des joueurs français ?
Oui, c’est toujours bien surtout que cette année on a Thomas Thiry en défense à Zoug, il a été intégré à l’équipe il y a quelques semaines. Il fait de très très bons débuts en Ligue A. Je trouve que c’est une bonne chose aussi pour l’équipe de France que des joueurs français aillent en Suisse ou à l’étranger. C’est un des meilleurs championnats en Europe, ça permet aussi d’élever le niveau de l’équipe de France.
As-tu déjà réfléchi à la suite de ta carrière ? Un retour en France pour terminer ta carrière ?
Le retour en France n’est pas au planning pour l’instant. Les enfants ont commencé l’école et je n’ai pas envie de les changer trop régulièrement. Pour l’instant, la santé est bonne, je n’ai pas eu de blessure majeure depuis trois ans. Tant que la santé et l’envie sont là je continuerai.
Je te laisse la conclusion, un mot pour les copains et ceux qui te suivent depuis la France ?
J’ai encore pas mal de copains qui doivent jeter un oeil depuis la Haute-Savoie, Nantes et Montpellier aussi. Je leur passe le bonjour. Il y a un projet de faire un petit tournoi amateur en France d’ici un an ou deux avec l’ancienne équipe de Mont-Blanc. On va discuter de ça, et ce sera l’occasion de venir me voir jouer en France.
Carrière de Johann Morant :
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