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Hockey sur glace - Ligue Magnus
Hockey sur glace - La Coupe Magnus fête ses 25 ans
 
Le trophée suprême du championnat de France de hockey sur glace, à savoir la Coupe Magnus, fête cette saison son quart de siècle d’existence. La presse nationale sportive, en l’occurrence le journal L’Equipe, venant de se faire l’écho de l’événement, nous avons demandé à son créateur, Tristan Alric, l’archiviste-documentaliste de la FFHG, de nous faire quelques confidences supplémentaires sur la naissance de ce trophée qui fait tant rêver tous les joueurs évoluant dans la Ligue Magnus.
 
Média Sport Loisirs, Hockey Hebdo La rédaction / cs le 30/03/2011 à 10:30
Hockey Hebdo : Dans quelles circonstances as-tu eu l’idée de créer la Coupe Magnus ?
Photo hockey La Coupe Magnus fête ses 25 ans - Ligue Magnus
Tristan Alric - Image télé
1986 Coupe Magnus


Tristan Alric : En fait, c’est lors de la finale du championnat de 1979 qui s’est déroulée à Chamonix que j’y ai pensé pour la toute première fois. En effet, lorsque ce club a battu son grand rival Saint-Gervais, et que Chamonix a remporté du coup son trentième titre historique (avec un certain Luc Tardif dans ses rangs), j’ai trouvé vraiment dommage que les champions de France ne soient pas mieux récompensés. Ils ont juste eu droit à une petite médaille et, surtout, une coupe très modeste achetée à la va-vite dans un magasin du coin. Cela m’a interpellé car mon ambition à l’époque était de promouvoir ce sport au niveau national en tant que journaliste puisque je venais non seulement de créer le magazine France Hockey mais je m’apprêtais aussi à devenir le responsable de la rubrique du hockey sur glace dans le journal l’Equipe.

Photo hockey La Coupe Magnus fête ses 25 ans - Ligue Magnus
Tristan Alric et la Coupe

H.H. : Et comment l’idée de la création de cette coupe s’est-elle concrétisée ?

T.A. :
Dans mon esprit il fallait donner à notre sport beaucoup plus d’éclat et de références pour le sortir de l’anonymat médiatique total dans lequel il se trouvait à l’époque. Comme j’étais abonné au journal de la NHL The Hockey News, la lecture de cet hebdomadaire m’a donné des idées. Dans un premier temps, j’ai donc copié ce qui se faisait au Canada en créant les trophées individuels du championnat de France comme celui du meilleur buteur, du meilleur gardien de but ou du meilleur joueur français de la saison. C’est pour cette raison que vous remarquerez que les palmarès de ces trophées débutent dès l’année 1978. Ensuite, j’ai proposé aux clubs de l’élite d’adopter aussi des noms plus médiatiques comme cela se faisait outre-Atlantique. C’est ainsi que, par exemple, j’ai proposé de baptiser l’équipe de Viry-Châtillon « Les Jets » parce que Patrice Pourtanel, l’entraîneur, m’a confié que le premier aérodrome avait été construit dans cette ville. Ensuite, tous les autres clubs s’y sont mis. Enfin, six ans plus tard, j’ai demandé aux dix présidents des clubs de la Nationale A (Ligue Magnus aujourd’hui) de bien vouloir participer financièrement à la construction d’une nouvelle et belle coupe. Tous ont adhéré avec plaisir à mon projet et ils m’ont donné 1000 francs chacun (153 euros) sauf le président de Viry-Châtillon, le regretté Claude Pourtanel, qui m’a dit qu’il ne voulait pas payer un trophée qui risquait d’être remporté par son ennemi juré à savoir les Français Volants de Paris…

H.H. : Comment la construction de la coupe s’est-elle faite ?

T.A. : J’ai montré une photo de la Coupe Stanley à un artisan de scionzier en Haute-Savoie et je lui ai demandé s’il pouvait construire un trophée un peu à cette image et dans le même esprit mais sans trop toutefois le copier. De plus, je voulais qu’il soit encore plus spectaculaire au niveau des dimensions. J’avoue que je n’ai pas été déçu du résultat ! Ensuite, j’ai pensé que le nom du Français Louis Magnus, qui fut le premier président de la Fédération internationale, était un symbole historique et, de plus, il sonnait bien. Je l’ai donc adopté après avoir demandé l’autorisation à son fils, Roland Magnus, car j’ai pu le retrouver dans la région parisienne. Bien entendu, il a été ravi que le nom de son père, décédé en 1953, passe ainsi à la postérité.
Photo hockey La Coupe Magnus fête ses 25 ans - Ligue Magnus
Image T. Alric
Tristan Alric et Luc Tardif

H.H. : L’adoption de la Coupe Magnus par la Fédération française des sports de glace qui chapeautait le hockey à l’époque n’a pas été une mince affaire.

T.A. : En effet, si le président du Comité national de hockey, le regretté Henry Lafit, a été emballé tout de suite par mon projet et m’a soutenu sans réserve, ce ne fut pas le cas malheureusement de tous les membres du CNHG de l’époque. Lors de la présentation de la coupe à Lyon, qui s’est effectuée dans le bar de la patinoire où se déroulait une réunion, j’ai été reçu assez froidement. Visiblement, mon initiative suscitait quelques réticences… On m’a rétorqué que c’était un simple gadget sans intérêt et que ça coûtait trop cher. Du coup, malgré une lettre envoyée aux clubs par le président Lafit officialisant la Coupe Magnus dès sa création fin 1985, il a fallu que je me batte encore pendant trois ans pour que la Coupe Magnus soit adoptée définitivement par tous et qu’elle ne reste pas au fond de mon garage à Montpellier.

H.H. : Cette réticence provisoire vous a valu quelques anecdotes assez amusantes.

T.A. : Effectivement, un jour je prenais le métro à Paris pour me rendre à une demi-finale à Amiens avec cette énorme coupe enveloppée dans une couverture et attachée avec de la ficelle. Un policier intrigué m’a alors demandé de lui montrer ce que je transportais. Il a fallu également que je cite à de nombreuses reprises le nom de la Coupe Magnus dans le journal L’équipe avant que son nom entre dans les mœurs. J’ai donc mis le nom Magnus à toutes les sauces. Par exemple, un jour j’ai titré un article avec ce jeu de mot : une finale magnus…fique ! Après de tels articles personne ne pouvait plus ignorer l’existence de ce trophée. La partie était gagnée.

H.H. : Aujourd’hui la Coupe Magnus est devenue une institution puisque le championnat élite porte son nom.


T.A. :
En effet, je suis vraiment très reconnaissant envers le président Luc Tardif et tous les membres de son comité d’avoir eu l’idée de baptiser le championnat de France élite « Ligue Magnus ». Je ne vous cache pas que j’en ressens une certaine fierté. La nouvelle fédération indépendante de hockey, qui a été créée en 2006, a prouvé par cette décision quelle a un esprit inventif très positif sur le plan de la communication. Le nom de la ligue suffit à lui tout seul pour expliquer l’enjeu. La FFHG, avec laquelle j’ai le plaisir de collaborer, a le soucis de donner la meilleure image médiatique possible de notre sport en valorisant notamment au mieux sa mémoire historique. La Coupe Magnus en est le plus beau symbole.


 
 
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Réactions sur l'article
 
Dexter Kokov a écritle 01/04/2011 à 09:07  
Du grand Tristan !
dark dragon a écritle 31/03/2011 à 10:31  
bravo pour l'article et merci pour la photo des Français Volants !
si vous avez des photos des FV contactez moi
pontiac 38 a écritle 30/03/2011 à 12:51  

encore un grand merci a M tristan Alric se createur
pour cette coupe magnus. formidable. un article tres intéressant aussi !!!!!!!!! magnifique..
a écritle 30/03/2011 à 12:50  
Oui merci pour cet article passionnant pour tous ceux qui s'intéressent à l'Histoire du hockey et des Clubs ! La petite coupe achetée à la va-vite dans le magasin du coin est devenue une très belle coupe... qu'il n'a pas dû être facile de trimbaler dans le métro ^^...
GG_76 a écritle 30/03/2011 à 12:21  
Merci pour cet article très intéressant!
 
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