(Entretien réalisé le 16 décembre 2015)

Photo JC Salomé (archives)

HH : Bonjour Martin, avec du recul, que penses-tu du recrutement de cet été, très prometteur sur le papier, et de ton groupe en général ?

ML : Dans l’ensemble c’est pas mal du tout, c’est un très bon recrutement, il fallait encore que la chimie prenne. Nous avons fait un très bon début de saison, des bons parcours en coupes dont une demi finale très serrée contre Gap, la deuxième moitié de la Ligue Magnus a été plus difficile pour nous. Il est clair que nous ne sommes pas où nous voulons être ni où nous pouvons être.

HH : Comment l’expliques-tu ?

ML : Certes nous avons eu beaucoup de longs déplacements, mais nous faisons essentiellement des erreurs de concentration qui nous coûtent des matchs. Les joueurs, staff et club en général sont très ambitieux, tout le monde travaille fort pour y arriver. Nous avons fait de belles performances en gagnant à Briançon, à Dijon où il est difficile de jouer malgré leur classement, mais il faut que l’on arrête de manquer de constance et jouer durant 60mn. Je suis convaincu que dans la mesure où nous arriverons à jouer 60mn, nous serons dans les 8 et nous pourrons jouer les play off, qui sont notre objectif. Hormis Grenoble où on s’est fait explosé, tous les autres maths ont été très serré, notre dernier match contre Gap, quand tu le revois, le dernier but est en cage vide, deux buts sont dus à des erreurs défensives, il faut que l’on arrive à jouer sans avoir peur de perdre, sans se prendre la tête sur le score.

HH : VALCHAR est arrivé en cour de saison, cela était-il prévu de prendre un renfort en cour de saison où c’était l’opportunité qui à fait que vous étiez intéressé ?

ML : Non ce n’était pas prévu, même si nous n’en avions pas exclu l’idée. On voulait améliorer notre rendement offensif, marquer plus de but sur notre deuxième trio d’avantage numérique. On souhaitait apporter plus d’efficacité, plus de menace à notre offensive. Quand on a appris qu’il était disponible, on s’est posé la question, regardé si financièrement c’était possible et on a pris le pari de le prendre.

HH : Bordeaux fini à une dixième place à l’issue des matchs allez, l’année où la Ligue Magnus verra 2 équipes, peut être 3, descendre en D1. Dans quelle mesure penses-tu que ces beaux parcours en coupe ont porté préjudice au championnat ?

C’est difficile à dire, je ne pense pas, certes cela représente plus de matchs, en coupe de la Ligue nous avons fait de longs déplacements (groupe avec Brest, Caen) en quart de final match allez/retour  à Strasbourg, Gap en demi, certains peuvent le penser. On avait annoncé que l’on jouerait toutes les compétitions à fond, et franchement si c’était à refaire je le referai de la même façon.

HH : Tu avais quitté la Ligue Magnus il y a quelques années en tant que joueur, tu y reviens cette année en tant qu’entraîneur, comment trouves-tu le niveau, que t’inspire le fait de passer à 44 matchs l’année prochaine ?

Je trouve que le niveau de la Ligue Magnus monte d’année en année, il n’est plus le même qu’à l’époque, quand tu vois comment les clubs sont organisés, comment ils jouent défensivement, il y a beaucoup moins de buts concédés, il n’y a plus de marqueur à plus de 60 points voir plus, le niveau  de jeu est monté, il y a plus de parité, la Ligue attire de très bons joueurs. Aucune équipe n’est à l’abri, la preuve Rouen qui perd 6-1 contre Dijon, tout cela est la preuve que c’est une ligue qui est montée, on se rapproche des autres ligues d’Europe, où l’on retrouve cette parité. Le fait de passer à 44 matchs est une très bonne chose, mettre la priorité sur le championnat. Une plus grosse quantité de match c’est plus facile pour attirer les très bons joueurs. Si tu es éliminé des coupes assez tôt, il ne te reste que 26 matchs de saison régulière c’est trop peu. La fédé française a fait un excellent travail et continue dans la bonne direction, l’organisation des championnats du monde en France est la preuve de ce super travail effectué.

HH : On est a mi championnat, tu as joué au moins une fois contre chaque équipe, quelles sont les équipes qui t’on le plus impressionnées ?

Rouen a l’équipe la plus impressionnante, bien qu’ils aient 4 défaites, peut être la fatigue liée à la coupe continentale aussi. Grenoble a une très belle équipe également, Angers nous a fait beaucoup de mal cette saison, ils nous ont éliminé de la coupe de France, ils ont des joueurs habitués à jouer le haut de tableau, Gap est très bien organisé, c’est quand même eux les champions de France. Derrière ces quatre là que je vois au dessus, il y a plein de belles équipes, comme Amiens ça a été très serré contre eux, je ne veux manquer de respect à aucune équipe, mais pour moi les quatre gros ce sont ceux là.

HH : Enfin d’un point de vu personnel, tu cumules 16 ans de vie en France, en quoi la culture française a influencé Martin LACROIX, es-tu le même que lorsque tu es arrivé ici ?

Je suis resté tel quel, la preuve mon accent n’a pas bougé (rire). Certains québécois perdent leur accent à force de vivre ici, mais comme je  rentre tous les étés au Québec... j’ai vécu au total 16 ans en France, entre coupé car j’ai joué 4 ans en Allemagne, aux USA, j’ai beaucoup voyagé. Ce que j’en retiens c’et une belle ouverture d’esprit sur le monde et les gens. La France est un pays formidable, dans lequel il est très agréable de vivre, j’adore cette vie de quartier. Bon, j’avoue j’ai changé, j’ai commencé à découvrir le vin rouge au-delà de mes 24 ans et maintenant j’en suis un grand amateur, un peu trop des fois (rire), j’aime la culture française, la gastronomie… je suis heureux de rentrer au Canada l’été et très heureux de revenir ici, où je me sens chez moi.

HH : En cas de match France-Canada, ton cœur penche de quel côté ?

Si c’est un match important, je suis pour le Canada ! Je suis canadien où le hockey est le sport N°1, on n’a pas le droit de perdre un match contre la France, sinon je me ferai trop chambrer !! J’en prendrai au mois pour 6 mois (rire). Sérieusement ayant plusieurs joueurs en équipes de France, je souhaiterai une victoire du Canada sur un score serré et un beau match des bleus.

Un grand merci pour ta disponibilité et ta gentillesse, excellente deuxième moitié de saison aux Boxers.