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Hockey sur glace - Equipes de France
Hockey sur glace - Maxime Moisand, du Kazakhstan à l'Italie
 
Après deux saisons au Danemark (Odense) et quelques mois au Kazakhstan, Maxime Moisand vient de s'engager avec le leader de la Serie A en Italie, Renon Ritten Sport. De passage en France à Briançon pour le tournoi EIHC avec l'équipe de France, nous en avons profité pour le contacter afin d'évoquer ses expériences et son futur en Italie.
 
Grenoble/Briançon, Hockey Hebdo Jean-Christophe Salomé le 08/02/2014 à 11:32

Photo hockey Maxime Moisand, du Kazakhstan à l
photo: Laurent Lardière
Tu as passé deux saisons au Danemark. Que retiens-tu de ton expérience ?


J'ai beaucoup aimé le style de jeu et la ligue. C'est un jeu très rapide, avec beaucoup de patinage. C'était vraiment un hockey intéressant. La qualité de vie était très agréable, j'ai vraiment passé deux bonnes années au Danemark.


C'était un départ voulu ou une fin de contrat ?

C'était voulu. La manière de jouer de notre équipe ne me plaisait pas, on avait vraiment une bonne équipe mais je ne prenais pas beaucoup de plaisir avec le système de jeu, surtout la deuxième année. J'avais une manière différente de penser des coachs. Ca s'est fait sans aucun problème. Notre coach avait une vision du jeu qui n'était pas partagée par pas mal de joueurs. D'ailleurs, malheureusement pour lui, il a été licencié cette année. C'est pour ça que j'ai voulu partir.
C'était vraiment défensif, il ne fallait prendre aucun risque avec le palet, mettre le palet dans la bande en permanence. On n'avait pas le droit de conserver le palet, de faire le jeu, c'était sécurité avant tout. Ce n'était pas très plaisant à jouer, surtout qu'on avait les qualités techniques pour jouer, pour le haut de tableau. C'était frustrant avec les joueurs que l'on avait de jouer un jeu d'une équipe de bas de tableau.

Quelle est la place du hockey au Danemark ? Est-ce plus suivi par les médias qu'en France ?

Un petit peu, oui, mais plus tant que ça avec l'arrivée de l'Equipe, ça se développe en France. La première année, j'aurais dit oui en faveur du Danemark. Mais avec ce que je vois cette année en Ligue Magnus, c'est à peu près au même niveau. Sur mes années au Danemark, plusieurs matchs étaient retransmis sur une chaîne nationale, avec 7 ou 8 matchs de saison régulière et un match par journée de play-off. L'écart se réduit avec l'Equipe.

Ta signature au Kazakhstan a été annoncée assez tard, en septembre. As-tu eu des propositions ailleurs ?

J'ai eu un problème d'agent, je me suis retrouvé sans agent et sans club début juillet. J'étais en contact avec des équipes en France qui, au dernier moment, m'ont annoncé qu'elles ne pourraient pas me proposer de contrat pour des raisons de budget. En août, j'était toujours sans agent et sans club. Quand j'ai eu cette offre pour Astana, j'ai accepté.
C'était un peu un choix par défaut, j'ai signé assez tard le 2 septembre, en début de saison. L'offre était quand même correcte, j'avais entendu de bonnes choses sur le Kazakhstan, le niveau n'était pas mauvais, dans une bonne ville, pourquoi ne pas tenter le coup?  Par la suite, j'ai eu d'autres contacts en France, mais j'avais signé avec Astana.

Dans quel état d'esprit étais-tu au moment de partir ?

Je connaissais quelques Canadiens qui étaient déjà là-bas. Dans mon équipe, j'ai eu la chance d'avoir Sherbatov qui a joué en France (Neuilly) et qui parle russe. Honnêtement, je ne savais pas du tout à quoi m'attendre, je partais vraiment dans l'inconnu. Dans un premier temps, j'ai été agréablement surpris par le niveau du hockey. Un bon niveau, de bons joueurs étrangers, un hockey très agréable à jouer. Très russe puisque la plupart des joueurs de la ligue sont russes. J'étais dans la capitale, avec une bonne qualité de vie.

Et par la suite? Comment s'est passée ton intégration dans l'équipe et la vie de tous les jours?

Avec les étrangers, nous étions logés dans un superbe hôtel, dans des conditions vraiment agréables, avec des repas pris en charge par le club. La ville est moderne. Au niveau hockey, le club était avant-dernier du championnat à mon arrivée. Il y a eu trois changements de coach, entre vingt et vingt-cinq joueurs virés avec un nouveau toutes les semaines, des systèmes de jeu et des lignes qui changent entre chaque match, parfois même entre le matin et le soir du match. C'était un bazar complet. La structure du club n'était pas professionnelle du tout. Pour résumer en un mot, je dirais 'instable'.

Photo hockey Maxime Moisand, du Kazakhstan à l
photo: JC Salomé
On a déjà évoqué le Kazakhstan avec Yanick Riendeau qui semble s'y plaire. Plus récemment, c'est une expérience nettement plus négative qui circule au travers du blog de Mike Danton (*) qui raconte les envers du décor au Beïbarys Atyraou.


Justement, après quelques semaines, j'ai reçu une offre pour aller à Kokchetaou. Mon agent m'avait poussé pour rester à Astana. Je suis resté, mais j'étais déçu de ne pas pouvoir aller à Kokchetaou alors que le défi était vraiment intéressant. Mi-janvier, les trois étrangers d'Astana qui ne parlaient pas russe ont été licenciés. Je suis donc parti à Beïbarys, l'équipe de Mike Danton. Le jour de mon arrivée, j'ai lu le blog de Mike Danton, ça a été un peu un choc quand je suis arrivé là-bas. Le hockey était bon, l'équipe était bonne, la meilleure du championnat kazakh. Le lieu et la qualité de vie racontée par Mike Danton, tout est absolument vrai. Le principe de la corruption est assez présent au Kazakhstan. C'était assez différent à Astana mais, dans les administrations par exemple, mon visa a pris du temps à arriver parce que le club n'avait pas payé l'administration pour faire les choses plus rapidement.

Ca s'est bien passé pour toi donc, chaque expérience est différente.

Oui. J'étais déçu de ne pas pouvoir aller à Kokchetaou. L'équipe est bonne et la qualité de vie suffisamment bien  pour pouvoir y vivre et y jouer toute une saison. A Beïbarys, quand je suis arrivé là-bas, j'ai vraiment pris un coup. En même temps, j'étais en discussion avec une équipe en Italie, celle pour laquelle j'ai signé. Quand j'ai reçu l'offre d'Italie, je n'ai pas hésité. Je n'avais pas l'intention de rester à Beïbarys.

Tu as pu quitter le club du Beïbarys Atyraou tout de suite ?

J'avais un commun accord avec le club, je devais rester deux ou trois jours et, à la fin, on parlerait d'un contrat. Ca m'arrangeait bien puisque ça me laissait poursuivre les négociations avec l'Italie. Le matin où j'ai reçu l'offre d'Italie, le club de Beïbarys Atyraou m'a fait une offre pour finir la saison et la saison prochaine. Je leur ai dit que j'avais une autre offre que j'avais acceptée et ils ont respecté ma décision. Ils m'ont même dit que si ça se passait mal en Italie, je pourrais les rappeler.

Depuis ton arrivée en Italie, as-tu joué un match ?

Non, suite à un manque de professionnalisme, Astana a mis six jours à signer ma carte de transfert. Je n'ai pas pu jouer les deux matchs avant la trêve internationale. Je suis arrivé le mercredi, il y avait match le jeudi et le samedi.

Tu as pu voir les matchs, que penses-tu de l'équipe ?

J'ai été agréablement surpris par l'ambiance et le professionnalisme de l'équipe, surtout après plusieurs mois au Kazakhstan, dans un pays où les relations humaines sont un peu froides. Il y a vraiment une bonne équipe, avec de gros étrangers et des bons CVs. L'équipe joue le titre et c'est vraiment un défi intéressant à relever.

Après un titre à Grenoble, un titre en Italie ?

Ce serait énorme, j'adorerais ça. Au Danemark, j'avais fait une finale perdue au 7e match. Ca m'embêterait de passer à
côté de quelque chose en Italie.

Et au niveau de tes études ?

Je suis en deuxième année d'école de commerce à Chambéry, l'INSEC Chambéry Alpes Savoie. C'est un programme qui me permet de suivre les cours en ligne un peu partout. Ce n’est pas facile au niveau des examens puisque les personnes doivent être présentes au moins une fois par mois, et je n'ai pas pu être présent une fois encore. Tout est fait pour que je puisse suivre les cours au mieux. C'est un programme vraiment super.

Le tournoi olympique va commencer. Quels sont tes favoris ?

Les Russes sont chez eux, ils ont une équipe formidable, tout comme les Canadiens, les Américains ou les Suédois. C'est vraiment dur de nommer un favori, même si on pense aux Russes chez eux. Russie - Canada ferait vraiment une belle finale.

Tu es avec l'EDF cette semaine, en stage à Briançon. Quels sont tes objectifs et ceux des coachs ?

Au niveau des coachs, on a trois gros matchs contre trois nations au complet. Le Kazakhstan, le Danemark et l'Allemagne vont venir avec de grosses équipes. Nous avons une équipe un peu plus jeune, les cadres ne sont pas tous là. L'objectif sera de faire les meilleurs matchs possibles, de nous faire progresser au niveau international. On sait que les équipes sont plus fortes que nous sur le papier. C'est l'occasion pour nous de nous montrer, de montrer ce qu'on vaut. Au point de vue personnel, de gagner ma place comme à chaque stage.

Et accessoirement, ça doit faire du bien de revoir certaines têtes ?

Ca a toujours été un moment particulier. Les stages en EDF, c'est un moment à part, avec une bande de potes qu'on a depuis longtemps. C'est vraiment une famille et c'est vraiment un plaisir de passer un moment avec eux.

Merci, bon stage, et on espère un bon dénouement en Italie à la fin de la saison.


(*) Mike Danton (canadien) a joué 87 matchs en NHL. Il a été arrêté et condamné à 7 ans de prison pour avoir retenu les services d'un tueur à gage. Libéré en 2009, il a repris sa carrière de hockeyeur en championnat universitaire, en Suède et au Kazakhstan. Il a été particulièrement marqué par son passage au Kazakhstan et a dénoncé les conditions de vie, de travail et la corruption dans un article publié sur son blog, afin de prévenir les autres joueurs qui seraient tentés d'y aller (interview à venir).

 
 
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