Ducs d’Angers
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| Photo : Raphaël Dangueuger |
| Robin Gaborit (Ducs d'Angers) |
Robin Gaborit (capitaine des Ducs d’Angers)
Robin vous enchainez une nouvelle saison à Angers comme capitaine, il est difficile de faire mieux que vous pour incarner, si ce n’est la douceur, au moins la dalle angevine !
Je suis effectivement très heureux et fier de représenter ma ville, mon club, depuis si longtemps et j’en mesure parfaitement la chance. C’est plutôt rare désormais dans le sport professionnel. C’est une belle relation de confiance entre le club et moi et cela dure depuis 14 ans. J‘aime dire que c’est probablement que je dois quelque part bien faire le job et, pour ma part, ma motivation et mon engagement sont toujours intactes, comme aux premiers jours.
Nous vous avons déjà entendu vous auto définir comme un joueur qui n’est spécialiste de rien mais qui se défend en tout !
C’est exact. La première fois que l’on me l’a dit c’est Alain Vogin au centre de formation à Rouen. Je ne suis effectivement exceptionnel nulle part mais je pense faire à peu près correctement tout. Je m’attache à entretenir et garder cette qualité.
Chaque année, les staffs travaillent avec l’ambition d’améliorer leur groupe. Avec votre œil de capitaine et votre vision de l’intérieur, quelles sont, selon vous, les optimisations voire les nouvelles aptitudes ou qualités de ce nouveau groupe cette saison ?
Ecoute, je te dirai que je pense que nous avons encore gagné en vitesse mais aussi et surtout en profondeur de banc. La saison dernière nous n’avons pas été épargnés par les blessures, alors avoir un banc plus long et large est un atout supplémentaire pour aller au bout. La saison est longue et éprouvante, les blessures font aussi partie de l’équation, alors pouvoir s’appuyer sur un banc plus homogène et pouvoir plus répartir le temps de jeu est très important et je pense que ce sera une de nos qualités cette saison.
En parlant de blessés, il y en a déjà quelques-uns en ce début de saison, n’est-ce pas !
Oui il y en a effectivement mais nous devons composer avec cela. Pour autant, nous ne sommes pas inquiets plus que ça.
Vous commencez aussi par un adversaire réputé abordable pour la première journée !
Nous ouvrons notre saison par un déplacement à Briançon mais pas de triomphalisme, tous les matchs seront disputés. A nous de bien faire le travail.
Sinon quand on sort d’une saison assez remarquable, vainqueurs de la coupe de France et finalistes de la ligue Magnus face à Grenoble, comment fait-on pour se remotiver ?
Alors là, écoute, c’est très facile. Quand on fait ce que l’on aime, il n’y a pas besoin d’aller chercher très loin pour se motiver. La saison dernière était belle mais elle est derrière nous, le livre est refermé. Cet été nous avons à nouveau travaillé dur. Certains qui en avaient besoin ont pu soigner leurs petits bobos et recharger les batteries mais nous avons tous énormément travaillé et nous sommes prêts et impatients de débuter la saison. Encore une fois pas besoin de chercher plus loin que le bout de son nez pour repartir avec une grosse envie et des ambitions quand on aime ce que l’on fait.
Et la coupe d’Europe qui vient se surajouter au reste, comment l’appréhendez-vous en termes de gestion ? Pas évident de maximiser votre performance avec plus de matchs et plus de risques de blessures aussi !
En fait c’est plutôt super excitant et c’est une chance car nous ne la jouons pas tous les ans. Il est certain qu’il nous faut adapter notre calendrier de travail pour rester à notre meilleur niveau de performance sur tous les tableaux mais ce n’est que du bonheur de jouer contre des équipes que l’on ne connait pas, dans des ambiances nouvelles et avec des styles de hockey différents. Ce n’est que du positif pour nous et il va nous falloir jouer notre carte à fond car c’est important d’y bien figurer. Tu sais nous en revenons à la profondeur et à la qualité du banc qui devrait nous aider cette année. Notre camp d’entrainement est terminé mais nous avons travaillé très fort l’été sous la houlette de nos préparateurs physiques pour préparer nos corps à cette charge. Nous sommes des professionnels préparés pour cela alors je n’ai pas d’inquiétude. Il nous faudra bien sûr savoir bien gérer les temps de récupération mais c’est tellement exaltant de jouer cette compétition.
Sinon, cela va faire la deuxième saison de votre coach Jonathan Paredes aux manettes des Ducs. Nous avons vu ce qu’il avait pu vous apporter l’an dernier, que pensez-vous qu’il puisse faire de plus pour encore faire progresser l’équipe ?
Ecoute, Jon a une philosophie axée sur la vitesse et portée vers l’avant. C’est parfaitement en adéquation avec l’évolution de notre sport. Il a une vision très moderne du hockey actuel. De plus, c’est un manager formidable, calé en technique, carré en vidéo et qui sait se faire apprécier de son groupe. Il sait le faire adhérer pour lui donner envie de se battre pour lui et pour ce club. C’est assez naturel pour lui de nous amener là où il a envie de nous emmener. Donc la philosophie ne va pas changer cette année. Nous allons rester une équipe guerrière, qui va vite vers l’avant.
Pensez-vous que cela suffira pour surpasser les autres équipes et quels sont vos limites ?
Nous nous sommes préparés cet été et le début de la saison est imminent. Attendons de jouer nos tous premiers matchs. Je pense qu’il est beaucoup trop tôt pour le dire ainsi que pour confirmer au final quelles seront, comparativement aux autres, nos véritables qualités comme nos points de vulnérabilité. Jon a reconstruit le groupe de cette année avec l’ambition de nous donner cette identité guerrière portée sur l’avant et il a pris des gars qui, à la base, sont animés de ces caractéristiques. Nous verrons bien une fois le championnat commencé si nous serons au rendez-vous partout ou si certains secteurs resteront encore à travailler mais au-delà du résultat nous voulons absolument avoir une attitude irréprochable dans le travail et nous présenter à chaque match pour donner le meilleur pour les Ducs.
Il est coutume de dire, sans pour autant avoir raison, que l’équipe d’Angers est l’éternelle troisième force en présence derrière les ogres que sont Grenoble et Rouen, pensez-vous qu’il y a encore un gap pour être à leur niveau ou êtes-vous déjà en train de leur mordre les mollets ?
Nous travaillons pour refaire ce retard depuis quelques années et je trouve qu’il n’y en a plus désormais. Nous regardons Grenoble et Rouen dans les yeux quand nous les affrontons. Cela s’est vu l’an dernier en coupe de France et même si nous avons loupé la marche ultime pour le titre, la série était disputée. Je sais que certains nous voient effectivement comme les perpétuels troisièmes ou deuxièmes mais moi je ne vis pas dans le passé. Je vois que nous avons considérablement progressé et que nous jouons désormais complétement décomplexés face à ces équipes.
Dorénavant le hockey semble vraiment complétement ancré à Angers et l’IceParc fait salle pleine à chaque fois pour pousser derrière vous !
Effectivement, depuis 14 ans j’ai bien vu l’évolution et le hockey a pris une place très importante sur Angers. En plus nous disposons de beaux locaux et d’une belle infrastructure. Tout est fait pour nous permettre de travailler dans les meilleures conditions possibles. Maintenant avec en plus tout ce public qui nous suit désormais c’est à nous de travailler et de tout donner pour lui rendre ce qu’il attend.
Avec cet engouement et les partenaires qui suivent cela permet probablement, même si l’argent ne fait pas tout, d’assoir une certaine aisance financière pour travailler plus sereinement ?
L’argent ne fait effectivement pas tout, mais c’est tout de même un paramètre important pour la construction et le développement d’un club sportif et cela constitue un réel atout pour aller chercher la performance.