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Hockey sur glace - Equipes de France |
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| Hockey sur glace - Mondial U20 Bilan avec O.Dimet |
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| Après avoir retrouvé la D1A en 2022, les bleuets sont parvenus à se maintenir depuis avant de chuter de son mondial en Slovénie en décembre. Quelques jours après son retour de Slovénie, nous avons rencontré le sélectionneur Olivier Dimet à Grenoble lors du match des Boxers en Ligue Magnus. |
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| Grenoble, Patinoire Pole Sud, Hockey Hebdo |
Damien Magnat, Jean-Christophe Salomé le 21/12/2025 à 18:15 |
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 | | Photos : Laurent Robert / Laurent Lardière | |
Quel bilan peut-on faire de se mondial en Slovénie ?
On ne va pas se mentir, c’est une déception, une désillusion. On savait que ça allait être compliqué. On avait imaginé que ça pourrait se jouer sur le dernier match face à l’Ukraine, c’est ce qui s’est passé. Malheureusement, cela n’a pas été suffisant. On a eu un mondial compliqué.
Il y a eu le tournoi de préparation qui était plutôt positif en Italie (3 victoires). Ça ne donnait pas un peu d'ambition pour ce Mondial ?
Le tournoi de préparation, c'était face à des équipes de D1B. Aujourd'hui, il faut aussi être lucide. C'est peut-être un peu dur ce que je vais dire, mais on est peut-être à notre place entre le bas de D1A et le haut de D1B.
On sait que cette génération a eu des difficultés en U18, était descendue et n'était pas remontée. Je dirais que l'année passée, on s'est maintenu en division 1 grâce à notre gardien qui avait fait la différence et qui avait été très bon durant le tournoi (Antoine Keller).
Cette année, ça a été un peu plus compliqué pour nos gardiens de but. On ne va pas se trouver d'excuses parce qu'on est tous responsables de cet échec. Moi le premier vu que je suis l'entraîneur principal, mais je pense que si on voit un peu plus loin, il y a besoin peut-être d'une remise en question sur pas mal de choses au niveau de nos championnats, nos compétitions, notre formation.
Donc c'est dur parce qu'aujourd'hui on descend. Mais ça doit nous servir pour tirer des enseignements et faire en sorte qu'on arrive à progresser dans les prochaines années surtout.
La sélection comporte pas mal de joueurs français qui évoluent à l'étranger. Est-ce qu'ils ont un temps de jeu suffisant là-bas ?
Voilà quand je parle de compétitivité, c'est ça. Il n'y a pas que les joueurs qui évoluent en France, c'est aussi ceux qui sont à l'étranger, au niveau où ils jouent et quel rôle ils ont aussi. Donc ce sont des paramètres à prendre en compte. La sélection était jeune, c'était volontaire dans le sens où on estimait qu'aujourd'hui, il valait mieux donner la chance à des plus jeunes pour les former et les développer que de prendre des joueurs qui, à un moment donné étaient, à niveau égal, plus vieux mais qui auraient disparu de la sélection après les juniors.
Donc ça n'a pas fonctionné, c'est un échec mais il faut aussi s'en servir pour progresser. Il y a du travail à tout niveau, que ce soit au niveau de la fédération, au niveau des clubs, au niveau des staffs, au niveau des joueurs.
On s'en est rendu compte que pour rivaliser avec ces équipes-là, il faut de la constance. Il faut un équilibre aussi au niveau de l'équipe. Je n'ai pas envie de tirer sur l'ambulance, mais on a besoin aussi de gardiens de haut niveau.
On ne tombe pas des nues non plus. Alors peut-être que pour certains, ça surprend, mais si on regarde les vingt-cinq dernières années des U20, c'est trois à quatre ans en D1A et on redescend.
C'est souvent une histoire de génération et on sait l'importance du rôle de gardien de but. Encore une fois, je n'ai pas envie de tout mettre sur le gardien de but parce que ce n'est pas le cas. Et comme je l'ai dit, je suis le premier responsable, mais il faut aussi faire le constat qu'aujourd'hui, la moyenne de nos gardiens est de 80%.
Donc quand on est capable de mettre quatre à six buts par match, on ne doit pas perdre ces matchs-là. Après, les trois derniers matchs, on mène aussi au score sur le premier tiers et derrière, on n'arrive pas à tenir le score.
C'est un ensemble qui fait qu'aujourd'hui, ça n'a pas marché. Et comme je l'ai dit, il faut tirer les enseignements de la situation et faire en sorte que le hockey français progresse.
Qu'est-ce qu'on peut faire pour le faire progresser plus rapidement et qu'on se rapproche un petit peu de ces équipes ?
On a parlé de compétitivité, je pense que ça en fait partie. Je pense que les joueurs devraient être de plus en plus surclassés et jouer au niveau supérieur, que ça soit les U18 en U20 ou les U20 en seniors.
Il y en a certains qui le font, on le voit et on le ressent justement dans ces championnats-là où ils sont plus matures que certains qui ne jouent pas avec des seniors. Et on rencontre des équipes où souvent les joueurs sont plus matures que nous. Il n'y a pas que l'âge, c'est être mature dans le jeu. Donc je pense que déjà la première chose à faire, c'est faire en sorte que nos jeunes soient à un niveau de compétitivité supérieure dans les championnats au quotidien.
C'est un travail qui ne se fait pas du jour au lendemain en claquant des doigts. C'est un constat qui est fait depuis longtemps.
On voit la structure de Grenoble, en tout cas, qui met des choses en place, développe les jeunes, les forme. Et c'est vrai que c'est un bon réservoir pour les équipes de France.
Mais aujourd'hui il y a aussi tout ce qui se passe autour. C'est un constat qui est dur parce que là, on sort d'un échec. Maintenant, il faut aussi se servir des échecs pour rebondir et avancer.
Ça demande des moyens aussi pour les clubs.
Oui, comme je l'ai dit, ce n'est pas la faute de la fédération, des clubs, des staffs, des joueurs. C'est un ensemble de choses qui fait qu'aujourd'hui, il faut que le hockey français grandisse. Je pense que c'est une pyramide, ça part d'en bas la formation et ça monte vers le haut. Aujourd'hui on est des acteurs du hockey français et même si on n'est pas décisionnaire sur certaines choses, on est décisionnaire dans une sélection, mais on n'est pas décisionnaire de tout ce qui se passe autour.
On peut donner un ressenti, une impression, mais à un moment donné, il faut des moyens aussi.
Est-ce qu'on peut quand même être optimiste dans les années qui arrivent ou on sait que ça va être dur encore quelques années comme ça, où il ne faut pas s'attendre à des miracles ? Pour l'objectif JO 2030 en France, on sait que ça ne changera pas d'ici là.
Sur la formation, ça ne se fait pas en claquant des doigts. Il y a des choses qui se mettent en place. C'est un travail de longue haleine et aujourd'hui, mais pour récolter les fruits de ce travail là, ça prend dix ans.
Il y a quand même une cellule de réflexion au niveau de la DTN qui fait en sorte de voir comment les choses peuvent s'améliorer. Personne n'est content des résultats aujourd'hui des équipes de France. Donc maintenant, comme j'ai dit, il faut avoir de la lucidité. La lucidité, des fois, ça fait pas plaisir, c'est une histoire de génération. Il y a eu des bonnes générations, d'autres moins bonnes. Il faut savoir que sur les U20, il y a eu une génération Keller-Neckar. Donc c'est sûr qu'avec des résultats qui sont dans l'ensemble adéquats aux objectifs. Maintenant peut-être que c'est vrai que sur les prochaines années, il y a du potentiel et il faut le développer.
Pour la sélection U20, il faut trois stages. Donc c'est difficile de faire changer des choses. Là, on a eu une petite semaine de préparation au Mondial, un match de préparation, sachant qu'il y a des joueurs que l’on n’ a pas vu de l'année, on les a vus cinq jours avant le Mondial. Alors, comme je l'ai dit, ce n'est pas trouver des excuses, mais c'est aussi la réalité des choses.
On entend ce qui se dit, on est un peu scandalisé des résultats, mais il y a aussi une logique qui fait qu'à un moment donné, le constat, c'est une semaine de préparation de mondial et c’est un Mondial où tu joues ta vie à chaque match. Je ne sais pas grand-chose à dire d'autre, c'est une histoire de moyens et c'est aussi une histoire de disponibilité aujourd'hui.
C'est le cas cette année, mais c'était le cas les années d'avant, donc il n'y a pas à crier au scandale, sauf que l'année passée, ça a marché et je le dis honnêtement, je pense qu'on avait un gardien qui nous a permis de nous maintenir. Et puis derrière, ça amène aussi de la confiance, ça amène une dynamique. Je ne peux pas dire que mes joueurs n'ont pas fait des efforts, qu’ils n'ont pas travaillé et ne se sont pas battus et qu’ils ont pas porté avec honneur le maillot de l'équipe de France.
En toute objectivité si on regarde les matches, les joueurs ont mouillé le maillot. Alors oui, il y a des erreurs, mais aujourd'hui, les erreurs, vous en avez en Magnu jusqu’ en NHL...
Le résultat n'est pas au bout, mais hormis le troisième tiers du Kazakhstan où ça a été du grand n'importe quoi, il faut revoir un petit peu la conjoncture et la physionomie du match. Ce match-là, on l'a très bien abordé, on menait deux zéro, on a l'occasion de lui mettre le troisième sur un break, on ne marque pas, ça va en contre-attaque, c'est deux-un à la fin du premier. Donc du coup, ça redonne de l'espoir, ils reviennent, c'est 5-3 à la fin du 2e tiers, puis après ça a explosé, ça a un peu lâché. C'est des jeunes, c'est humain aussi, ça fait partie de l'apprentissage. Et malgré tout ça, le lendemain, on s'est représenté et on a été capable de mener quatre un contre la Slovénie sur un match qui était important.
Alors, encore une fois, oui, tu mènes 4-1, tu perds 5-4 en prolongation. Il s'est passé des faits de jeu qui font qu'à un moment donné, ça nous a mis en difficulté. Mentalement, c'est sûr qu'on a besoin de travailler notre mental, on a besoin de travailler notre physique, on a besoin de travailler plein de choses, mais comme tout athlète. Il faut que ce Mondial-là serve d'expérience aussi aux jeunes joueurs, de se dire : « le haut niveau, c'est ça. Ça demande de l'investissement, ça demande du travail, de la rigueur et de la constance ». Il faut apprendre de ça.
Vous avez les deux casquettes avec Bordeaux en Magnus et sélectionneur des U20. Comment arrivez-vous à gérer l'agenda ? C'est compliqué en Magnus de faire tous les matchs tous les trois jours, trois matchs par semaine, parfois.
Comment préparez-vous les stages ? Comment on supervise les joueurs ? Est-ce que vous avez le temps de voir des matchs en vidéo ?
Ce n’est pas facile. Oui, je vais regarder des vidéos, bien sûr. On est un peu obligé. J'essaye en tout cas de me donner du temps, justement, pour regarder au moins dans la semaine. Bien entendu, c'est bien chargé avec les Boxers. Quand on prend une mission comme celle-ci, il faut l'assumer. On savait que ça allait être une charge de travail supplémentaire. Donc, à un moment donné, il y a moins de temps libre, même s'il n'y en a pas beaucoup, là, il n'y en a plus du tout.
Donc c'est vrai que c'est assez concentré. On se sert aussi beaucoup du réseau avec les entraîneurs qu'on connaît dans les clubs. C'est beaucoup de téléphone, de vidéo et c'est comme ça qu'on avance.
Ça dépend si le stage est loin ou pas. Avant les stages, on prépare avec le staff. Après les stages, il faut aussi faire des feedback aux entraîneurs. C'est une charge de travail, c'est sûr, mais à un moment donné c'est une mission aussi qui est passionnante et qu'on se doit d'assumer pleinement.
Vous allez rempiler l'année prochaine ou ce n'est pas encore le moment d’y penser ?
On verra. Il faut faire le bilan du Mondial à froid. Comme vous l'avez dit, c'est aussi une charge de travail qui est importante. Moi, j'aime travailler avec les jeunes. Ça a toujours été dans mon ADN et aujourd'hui, je n'aime pas rester sur un échec.
Il faut remonter.
Ce que j'ai dit aux jeunes en partant, c'est qu'aujourd'hui, il y a la déception, mais il faut que ça serve et qu'aujourd'hui, l'objectif, à la fin du match, l'objectif, c'était de faire en sorte de remonter le plus tôt possible et ça se prépare dès aujourd'hui. Donc aux jeunes, je leur ai dit : essayez d'être le meilleur chaque jour. Maintenant, c'est comme j'ai dit, on fera le bilan avec la fédération, avec le DTN et puis on verra ce qui est bien pour les jeunes avant toute chose parce que la priorité, c'est les jeunes. Et puis aujourd'hui, il faut faire en sorte que le hockey français avance. Moi, je ne souhaite que le meilleur. On verra ce qui se passera.
En décembre 2026, l'équipe de France évoluera en D1.B avec l'Estonie, la Lituanie, la Pologne, le Japon et le promu de D2A sera connu début janvier
En complément, retrouvez la dernière chronique de Tristan Alric : "NOS JUNIORS U20 SONT ABSENTS DEPUIS 24 ANS !
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