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Hockey sur glace - Ligue Magnus |
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| Hockey sur glace - Pierre Dehaen : Des lignes au rond |
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| Juge de lignes en Ligue Magnus, international également avec de nombreuses sélections en Elite, Pierre Dehaen quitte les lignes pour se rapprocher du rond central. |
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| Hockey Hebdo, Hockey Hebdo |
Sé.B / JCS le 27/04/2015 à 12:07 |
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Média Sports Loisirs - "Interview réalisée par mail du 8 au 26 avril"
 | | photo: Laurent Lardière | |
Vous avez annoncé votre dernier match en tant que juge de lignes International lors de la finale de LM pour passer arbitre principal. C'est la suite logique de l'arbitrage ou aviez-vous besoin de passer à autre chose ?
Cela fait 10 ans que je fais juge de lignes et je pense avoir fait le tour... Je me donnais des challenges afin d'être performant afin de répondre aux exigences de l'arbitrage de haut-niveau. Aujourd'hui, je souhaite me servir de toute mon expérience (de juge de lignes international et de mes quelques années en tant qu'arbitre U22) pour me lancer à fond au niveau sénior. Les objectifs sont dans ma tête et je vais, comme à mon habitude, tout faire pour essayer d'y arriver!
A quel niveau allez-vous commencer à arbitrer pour ce premier match ?
Je n'ai pas encore eu mon entretien de fin de saison avec la Commission Nationale d'Arbitrage. Il devrait avoir lieu dans les prochaines semaines...
Quel examen avez-vous passé pour devenir Head ? Avez-vous déjà arbitré en head (D3/D2/Mineur) ?
Les examens sont exactement les mêmes que ceux des juges de lignes (tests chronométrés de patinage, test de règlement, test sur les substitutions des pénalités...).
J'ai déjà arbitré des matches en D3 mais cela reste occasionnel. Pour les catégories U18 et U22 élite, j'ai fait déjà plusieurs saisons au centre.
Avez-vous des appréhensions pour ce premier match ?
Aucune ! Je sais ce que je dois faire et ce que l'on attend de moi.
Quels sont vos meilleurs souvenirs des mondiaux ? (fait de jeu, ambiance, organisation...)
Mes meilleurs souvenirs aux mondiaux sont ma 1/2 finale en U18 élite ainsi que mes deux 1/4 en sénior à Stockholm et Minsk. Du très beau jeu, une ambiance de folie et une organisation qui fait tout pour mettre les arbitres dans les meilleures conditions possibles...
 | | photo: Laurent Lardière | | Remise du palet du match de France-Suisse à Grenoble |
Arrive t-on à faire abstraction des joueurs qui sont sur la glace ?
Cela est impossible. Nous travaillons pour eux et avec eux. La communication est un des éléments essentiels pour ne pas "ramer" sur le match. Il ne faut donc pas faire abstraction des joueurs et agir/réagir en fonction des événements et des réactions.
Les nominations aux mondiaux ne sont jamais acquises, comment et par qui étiez-vous évalué ?
La Fédération Internationale de Hockey sur glace sélectionne les arbitres des différents pays. On commence par des tournois "mineurs" afin d'être évalué par un superviseur IIHF. En fonction des performances, de ton attitude, de ton investissement l'IIHF peut te convier à des tournois/mondiaux plus importants.
Que pensez-vous de l'évolution de notre équipe nationale ?
L'équipe nationale est sur la bonne voie. Ils sont capables aujourd'hui de bousculer les grandes nations (ex: Russie).
Ce sont tous des joueurs professionnels qui travaillent dur pour porter le maillot tricolore et qui veulent bien faire. C'est aussi une occasion pour eux, lors du Mondial, de montrer plus facilement leur talent.
Avez-vous pour objectif de participer à un mondial en tant qu'arbitre principal cette fois ?
Oh oui ! La question est de savoir dans combien de temps...
Quand on a goûté à plusieurs mondiaux en tant qu'acteur sur la glace, on a forcément envie d'y retourner ?
C'est une certitude. De nombreux efforts et sacrifices sont nécessaires pour arriver à être dans ces événements. Et si nous voulons plus d'arbitres tricolores à ce niveau, il va falloir se poser quelques questions afin de les accompagner au mieux.
Quand on arbitre un match, est-ce qu'on arrive à apprécier les belles actions de jeu ?
Oui mais nous devons rester concentrés et ne pas oublier qu'il peut se passer quelque chose au même moment sur la glace...
Pour devenir arbitre, faut-il nécessairement avoir été joueur ?
Non. Mais une grande majorité des arbitres nationaux ont été joueurs.
Les équipes et les joueurs utilisent la vidéo pour s'améliorer, est-ce la même chose pour les arbitres ?
Au niveau international, nous regardons de nombreuses vidéos des différentes ligues mais aussi du tournoi sur lequel nous sommes. En Ligue Magnus, ce n'est pas encore si développé.
Que fait un arbitre pour progresser ? Il s'entraîne comme les joueurs ?
On s'entraîne en dehors de la glace (ex: footing). Et pour mon cas, je continue à jouer au hockey quand j'ai le temps.
J'aime également regarder des matches afin d'analyser certaines séquences.
 | | photo: Laurent Lardière | |
Avez-vous déjà été pris à partie ou menacé après un match ?
J'ai déjà entendu quelques remarques mais aucun incident majeur à signaler. Et heureusement, car nous ne sommes pas là pour être agressés.
Avez-vous déjà connu des moments difficiles suite à une mauvaise interprétation d'arbitrage en match ?
Nous arbitrons un sport extrêmement rapide, il faut donc que notre jugement soit pris en un instant. Par définition, il y aura toujours des décisions discutables... Le but est donc de réduire cette marge d'erreur.
Comment ? En améliorant son positionnement, sa communication, sa condition physique. Cependant, il faudrait à mon sens réfléchir à l'aide vidéo et augmenter le nombre de matches arbitrés à quatre.
Un arbitre est avant tout un amateur éclairé, un fan de hockey. Avez-vous une équipe préférée, des joueurs préférés que vous avez déjà dû arbitrer ?
Je suis un grand fan de hockey. Tout ce qui touche à ce sport m'intéresse. Sinon, je n'ai aucune équipe préférée.
Dans les reproches faits aux arbitres, on mentionne souvent une (pseudo) partialité dans les décisions envers leur club d'origine. Comment gère t-on ces matchs ?
Pour ma part, il n'y a aucune différence sur ces rencontres-là. Il faut faire abstraction de tout ça !
Vous savez nous sommes jugés sans arrêt et nous devons donner le meilleur à chaque match. Par conséquent, cela reste une équipe A contre une équipe B.
Le public le plus chaud que vous ayez connu ?
Lorsque la fédération suédoise m'a invité à officier trois matches en Allsvenskan et Elitserien, j'ai eu l'occasion de vivre de "grosses ambiances".
Après les matchs, le ton peut parfois monter avec un joueur ou un coach en rentrant au vestiaire. Le hockey est une petite famille où tout le monde se connaît, mais il n'y a plus d'amis dans ces moments-là ?
En effet, le monde du hockey est une famille. Toutefois, il faut rester à sa place dans certains cas. Le mot d'ordre est le respect.
Avez-vous la possibilité de donner votre avis pour que l'arbitrage évolue ?
On discute avec les membres de la Commission Nationale d'Arbitrage et de la Commission d'Arbitrage et des Règles de Jeu afin de donner notre opinion sur certaines choses. Cependant, les investissements financiers nécessaires pour que l'arbitrage évolue sont non négligeables (exemple : mise en place de la vidéo en Ligue Magnus, supervision sur chaque match, recrutement de jeunes arbitres, mise en place d'arbitres professionnels...)
Il faut être passionné pour se déplacer tous les week-ends, voire en semaine, pour arbitrer. Au niveau des nominations, pouvez-vous émettre des préférences pour limiter les déplacements et rester proche de votre domicile ?
Nous n'avons pas de préférence à émettre. Lorsque nous sommes indisponibles sur certaines journées de championnat, nous devons le faire savoir avant le quinze du mois qui précède.
Est-ce qu'on aura, un jour, un ou plusieurs arbitres professionnels en Magnus ? Est-ce que ce ne sera pas une obligation avec le passage à 12 clubs et 44 matchs de saison régulière ?
J'espère sincèrement que nous y arriverons un jour. La France est un des seuls pays de l'élite à ne pas en avoir. Nous arbitrons des joueurs professionnels qui pensent hockey, qui mangent hockey et qui dorment hockey.
De notre côté, il faut gérer en plus notre activité professionnelle.
On a déjà évoqué les risques du métier avec un de vos collègues en 2012. Il mentionnait notamment l'accident dont vous aviez été victime à Rouen (commotion, 18 points de suture). Après un tel accident, revient-on au jeu sereinement ? Avez-vous songé à arrêter à ce moment-là ?
Mon accident sur le Rouen-Amiens a été un moment difficile à gérer. Prendre un shoot en pleine bouche... ça pique ! J'ai eu la chance d'avoir des médecins compétents et un suivi régulier. Cela m'a écarté un mois de la glace.
Je n'ai pas voulu me poser 15000 questions quand il a fallu retourner sur la glace. Quelques appréhensions mais rien de plus.
Je tiens à remercier ma femme, ma famille et mes amis pour leur précieux soutien. Sans leur compréhension et leurs nombreux encouragements, je n'aurais jamais réalisé cette belle carrière de juge de lignes.
Pour conclure, des questions plus "légères" :
On a tous des joueurs préférés, mais est-ce qu'un arbitre a un arbitre préféré ?
Sylvain LOSIER, juge de lignes de la LHJMQ et ancien international.
Un joueur ?
C. Chelios
Un coach ?
Aucune idée
Jouez-vous au hockey ? quel poste ?
Oui partout sauf gardien
Votre meilleur "Bernard" (chute sur la glace) - le plus embarrassant, drôle ou cocasse ?
Lors de mon entrée sur une Finale de la Coupe de France où j'ai mis le pied sur un fil et là... c'est la chute !
Un rituel avant le match ?
Avant le match, un check avec les collègues
Une patinoire préférée pour venir arbitrer ?
Paris Bercy
Quel autre sport auriez-vous aimé arbitrer ?
Football
Interview réalisée par mail du 8 au 26 avril 2015
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