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Hockey sur glace - Hockey dans le Monde
Hockey sur glace - Quand on ne prend plus de plaisir, il faut arrêter!
 
4 ans après avoir rangé son équipement de gardien à Bordeaux, Christophe Burnet est resté dans le monde du hockey et proche des gardiens, dans un sport-étude à Montréal.
 
Montréal/Grenoble, Hockey Hebdo Jean-Christophe Salomé le 01/12/2014 à 15:45
Photo hockey Quand on ne prend plus de plaisir, il faut arrêter! - Hockey dans le Monde
Photographe : Jean-Christophe Salomé
A Jesenice en Slovénie lors de la ContiCup
Comment s’est passée la fin de ta carrière ?


J’ai arrêté juste avant la date des transferts, vers le 15 novembre. Je me suis rendu compte que je n’avais plus du tout le goût de jouer. Au lieu de m’acharner et de faire la saison de trop, j’ai préféré arrêter pour profiter de mon fils qui allait naitre. C’était l’élément déclencheur.
J’ai fait ça toute ma vie, et j’en avais marre en fait, je ne prenais plus de plaisir. Ca devenait plus un job alimentaire qu'une passion. Quand ça devient comme ça pour un joueur, ce n'est pas bon.
Je me rappelle du début de saison. Pour le premier match de championnat, je n'avais pas envie d'être dans la cage. C'était l'heure.
Je m’étais reconverti dans la préparation physique, et je travaillais en parallèle dans une salle de sport à Bordeaux. Je voulais me lancer dedans. Il y a pas mal de joueurs qui se retrouvent à 35 ans et qui ne savent pas ce qu’ils vont faire et je ne voulais pas que ça m’arrive.


Quelques années en arrière, comment voyais-tu ta fin de carrière ?

Quand je suis parti de Grenoble après une année moyenne, je voulais me relancer dans un club de D1. J’avais plusieurs propositions pour rester en Magnus, mais j’ai préféré choisir Bordeaux et son projet. Ensuite, j’ai rencontré ma femme et comme elle est de Bordeaux, je n’ai pas bougé. Petit à petit, quand on descend de l’élite à la D1, on est de moins en moins compétitif. Une fois qu’on est resté en bas, on ne remonte plus, ou alors il faut remonter avec son club. Quand j’y étais, Bordeaux ne visait pas la montée, le club n’était pas encore prêt.
Franchement, je la voyais plus tard, mais quand on ne prend plus de plaisir, autant arrêter et passer à autre chose pour éviter la saison de trop. On voit des joueurs qui s’acharnent et finissent par descendre progressivement de la Magnus à la D3 et qui ne jouent plus que pour 500€.
Je ne regrette rien, j’ai eu une super carrière. Je me suis bien amusé pendant plus de 10 ans.


Photo hockey Quand on ne prend plus de plaisir, il faut arrêter! - Hockey dans le Monde
Photographe : Murielle Gaston
As-tu connu des moments forts, et d’autres plus difficiles ?


Mon club formateur est Chamonix. Je suis allé à Rouen, et on a gagné le titre. Je n’étais que le 2e gardien, j’étais jeune (17 ans). On a gagné le championnat du monde -20ans. Je suis parti à Angers comme 1er gardien pendant 2 excellentes saisons. Après, j’ai choisi de rentrer dans mon club formateur de Chamonix. C’est peut-être là que j’ai fait une erreur parce qu’ils étaient en D1 à un moment alors que j’aurais pu rester à Angers ou en Elite. C’était l’appel du club formateur, qui est pour moi un club mythique. J’avais vraiment envie de jouer 1er gardien là-bas. Après je suis parti à Grenoble, j’ai adoré mon passage même si ce n’était qu’une saison. C’était assez difficile, mais c’était de loin le club le plus pro, et pourtant j’ai joué à Rouen.
Ensuite à Bordeaux pendant 5 ans, c’était un autre monde. C’était presque amateur à mon arrivée, mais ils ont bien redressé la barre depuis, ils font un super travail et j’espère qu’ils vont arriver à monter. Stephan Tartari fait un super travail, il y a un public, la patinoire est pleine. C’est leur année, je ne vois pas qui d’autre peut monter cette année. Je l’espère, ils ont leur place dans l’élite, même s’ils n’ont pas la glace en permanence.


Et l'équipe de France ?

Elle fait vraiment plaisir. Quand j'y étais, ce n'était pas du tout comme ça, c'était la survie à chaque fois ou on essayait de monter. Dave Henderson fait un sacré boulot.


Aujourd’hui, tu es à Montréal. Qu’y fais-tu ?

Comme je l’ai dit, je suis préparateur physique. Après 3 ans, l’idée nous est venue de partir à Montréal. J’ai vu une proposition d’emploi dans un gros sport-étude dans l’ouest de l’île, du côté anglophone. On gère 6 équipes différentes, je m’occupe du développement des gardiens de but et de la préparation physique. On entraine des enfants de 10 ans à 17 ans, ils sont entrainés comme des professionnels, c’est vraiment un autre monde. Ils ont glace et hors-glace tous les jours, on filme les matchs, on travaille avec la vidéo. On travaille comme une équipe professionnelle mais avec des enfants.


Comment s'est passée ta recherche de travail ?

Mon CV était pas mal, et ils recherchent quand même pas mal d’entraineurs de gardiens, y’a pas mal de postes. Depuis que je suis arrivé, j’ai eu d’autres demandes pour travailler dans d’autres structures. Il y a tellement d’équipes et de patinoires que tout le monde n’a pas forcément un coach pour les gardiens. Il y a du travail, tout le monde joue au hockey.
On travaille pour 2 écoles francophones, et ils recherchent des joueurs de bon niveau pour notre équipe phare. Pour vous donner un ordre d’idée, c’est équivalent au Midget AAA. On joue dans une ligue scolaire, avec des jeunes entre 14 et 17 ans. Les joueurs recherchés doivent parler français pour aller à l’école française. On a droit à 5 joueurs étrangers par an. J’essaie de faire venir des français pour les développer, j’en recherche, on a des places disponibles. Ils vont jouer une 50aine de match, s’entrainer tous les jours, avec un préparateur physique. Ce sont des conditions idéales pour développer des jeunes, pour qu’ils progressent. De plus, c’est une bonne opportunité de se faire repérer.

En fait, j’ai beaucoup été impressionné par le niveau des jeunes ici. Il y a tellement de concurrence que le niveau est tiré vers le haut. Si je peux placer quelques français, ça me ferait vraiment plaisir ! C’est vrai que ce n’est pas facile de quitter ses parents, mais les enfants sont pris en charge dans une famille d’accueil, ils sont en cours le matin, on les récupère et ils sont avec nous l’après-midi. C’est intense ! Le week-end, ils peuvent jouer des matchs avec une autre équipe. Certains jouent jusque 80 matchs dans la saison.


Tu dois suivre les matchs de Pierre-Edouard Bellemare et Antoine Roussel ?

Oui, je les regarde. Je connais Pierre-Edouard, je l'ai cotoyé pas mal de temps. Nous étions au sport-étude à Rouen. Un grand respect pour lui, c'est une sacrée dose de travail pour en arriver là, et franchement, il s'intégre bien. Il y a eu un match au Centre Bell contre Philadelphie, il y avait des reportages sur lui. "Le français qui débarque". Bravo! C'est tellement dur, et il le mérite. Antoine Roussel, je ne l'ai jamais vu, on n'est pas de la même génération et il est parti jeune.
Ce sont deux parcours et deux types de joueur différents. Roussel fait aussi beaucoup parler de lui. C'est aussi un sacré joueur, les gens en parlent. Mais personne ne sait qu'il est français, c'est marrant. Ils pensent qu'il est canadien parce qu'il a joué en junior majeur. Quand j'ai fait mon pool de hockey avec mes collègues, j'ai demandé à ce qu'il y soit, mais personne ne le connaissait. Je suis tous leurs résultats, je regarde Dallas et Philadelphie bien sûr.


Comment vois-tu ton avenir ? Au Canada ou un retour en France ?

Je suis installé avec ma petite famille, on compte bien rester. J’adore ce que je fais, c’est vraiment excellent. C’est hyper-professionnel, les jeunes sont très bien encadrés. Je n’ai pas l’impression de travailler, et en même temps je travaille… J’aime bien ce contact avec les enfants. Je coach aussi pas mal de matchs, toutes les équipes du sport-étude ont des matchs. Ils ont plus de 30 matchs par an. Ça donne pas mal de travail. On compte rester le plus longtemps possible. La vie est un peu plus relax qu’en Europe, c’est sympa. J’ai été très bien accueilli, encadré. On ne regrette pas du tout d’être venus.
J’ai assisté à quelques entrainements à Brossard, et il y a 50 journalistes qui y assistent. C’est énorme. S’il se passe quoi que ce soit, l’info est envoyée en direct. Ils ne vivent que pour leur équipe, il n’y a que ça en hiver. C’est un autre monde, c’est ce que je suis venu chercher en venant ici.

 
 
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Réactions sur l'article
 
le senators a écritle 01/12/2014 à 17:13  
Meme si je ne l'ai pas épargné sur les forums lors de son passage chez les BDL, je dois avouer que cela fait bien plaisir d'avoir de ses nouvelles.
Trés bonne interview c'est sympa de voir ce que nos "anciens" deviennent sans langue de bois en plus.
Bonne continuation à lui, merci pour cette entrevue.
 
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