Profitant de vacances bien méritées, j’ai profité de mon séjour en terres gapençaises pour pousser jusqu’à la haute cité de Briançon.
Munis de mes billets d’entrée, je trainais avec moi, un ami, un vrai, mais néophyte en hockey.
Je découvrais la patinoire Roger Froger avec une certaine émotion, on a beau être supporters des Dragons de Rouen, joueur au Havre, entrer dans Froger ça fait dresser les poils !! Y’a de l’histoire là dedans !!!
Dans les travées, on sent la passion, pourtant la patinoire n’est pas pleine en ce début de vacances de la Toussaint, il y a de la place.
Je croise Monsieur Rouillard, Prédisent du Briançon Alpes Provence Hockey Club, encore tout content d’avoir chipé Ramon Sopko au géant normand, on parle Hockey évidemment, et boulot juste un petit peu, je croise des gapençais tendus, c’est quand même un derby, et même peut-être « ZE » derby !!
On entend diverses rumeurs dans la patinoire, des bruits de « couloirs » comme on dit, ça va bouger à Rouen avant le 15 novembre, Grenoble va être sanctionné, Mont Blanc aussi, Gap attend les travaux dans sa patinoire avec impatience, certains gapençais mettent en cause leur duo de portiers, d’autres pensent qu’il y a trop de physique et pas assez de vivacité…
Buts : Briançon : 09:58 Timo Seikkula (ass Sébastien Rohat et Viktor Szélig) ; 47:12 François-Pierre Guenette (ass Marc-André Bernier et François Groleau) ; 49:15 Brice Chauvel (ass Timo Seikkula et Sebastian Sjösten) Gap : ; 43:31 Jiri Rambousek ; 59:57 Jiri Rambousek
La patinoire à l’ancienne n’est pas pleine, il faut dire aussi que les Briançon – Gap se multiplient ces deux dernières saisons, le « derby » perd un peu de sa « chaleur ». Même s’il reste des places vides, l’ambiance est déjà là, chaude. Les tribunes opposées se renvoient les chants, comme la montagne renvoi l’écho. Ca tombe bien on y est à la montagne ;o)
Mon pote néophyte à mes côtés on regarde le début de match, j’avais vendu un derby serré en dépit de l’écart de niveau, on allait être servi.
Le début de match est équilibré, les deux équipes qui se connaissent pourtant bien, s’observent, Briançon semble avoir le meilleur mais ne se livre pas, Gap tente des contres, et déjà les portiers se mettent en évidence.
Juste avant mi – tiers, à 09’58’’, Timmo SEIKKULA #32, décalé sur gauche du gardien gapençais par le bon travail de Sébastien ROHAT #85, et Viktor SZELIG #5, feinte MACEK, le couche au sol, et trouve la faille du revers. 01 – 00 pour Briançon.
La fin du tiers sera vierge de buts, mais pas d’occasion, Briançon faisant parler son jeu collectif, Gap son sens du contre.
Un premier tiers un peu fade, ce qui me laisse le temps d’expliquer les principales règles à mon voisin. Briançon en garde sous le pied, Gap joue le contre, et les deux gardiens font le boulot.
Le second tiers sera du même acabit, sinon que les gardiens seront irréprochables, captant ici ou là des palets en perdition, prenant de plein fouet des joueurs mis à terre à haute vitesse. Ca vit, ça bouge, c’est du vrai hockey, tendu, serré, viril. Enfin, ça c’était avant le drame.
A douze secondes de la fin du tiers médian, les Briançonnais marquent, du moins ils croient, ou encore ils le font croire, les arbitres aussi y croient, tout le monde y croit. Sauf les Gapençais, et surtout pas le gardien Jakub MACEK qui jure avoir fait l’arrêt. Et là c’est le drame !!
Les arbitres discutent, ils ne semblent pas d’accord entre eux, ça commence bien, ils valident le but, les Briançonnais avaient fêté avant, ils réagissent à peine, les Rapaces en rigolent mais jaune, très jaune même. Le banc de Gap est avisé et SVITAC, le coach de Gap, prend un coup de sang, il fait retraiter ses joueurs aux vestiaires en signe de protestation ! Stupeur dans les travées, quelques quolibets jaillissent, mais bon, faut bien avouer qu’on n’y comprend plus grand-chose.
Et expliquer ça à un néophyte, je vous dis pas.
Les arbitres suivent les gapençais et reviennent, seuls. Ils vont à leur tour aux vestiaires.
La retransmission radio du match doit être succulente !!
Luciano BASILE s'est empressé de demander aux arbitres d'annuler le but dans le but d'apaiser tout le monde et de pouvoir reprendre le match.
Allez, on ne se laisse pas démonter, pause hot dog !!
Pendant la pause, on entend qu’one photo circule, on y verrait le palet sous le patin ou la botte de MACEK, attestant que le but n’est pas valide. Mais bon, on a aussi tous vu des palets ressortir du but, encore une fois la vérité semble être ailleurs. La vidéo de Télé Grand Briançonnais vous aidera peut être.
Une fois la pause finie et les joueurs revenus, on comprend vite qu’on va jouer les 12 secondes manquantes du 2nd vingt, puis enchainer sur un changement de côté, pour jouer l’ultime vingt. Enfin, quand je dis on, je parle des spectateurs et des gardiens, pour les joueurs c’est moins clair, on assiste à une scène troublante, Ramon SOPKO est dans son but (du second tiers) avec devant lui le bloc gapençais, et MACEK est dans son but (du second tiers évidemment) et le 5 briançonnais devant lui !! On y perdrait ses palets….
Une question demeure, qu’en est-il du but. Là, c’est la folie pure, on frôle l’émeute, la table de marque s’enflamme, et le score de 02 – 00 grimpe, grimpe, 07 – 00, 15 – 00, les sifflets fusent, 27 – 00, et Gap ne réagit pas, les Briançonnais ont compris et hurlent leur colère, 78 – 00, ça n’en finit pas, ça ralentit à 97 – 00, 98 – 00 et à 99 – 00 on revient doucement à 00 – 00 puis on s’arrête à 01 – 00 !!! Les supporters rouges ne décolèrent pas.
Les douze secondes de la fin du tiers médian n’apporte rien, sirène, changement de côté, c’est reparti.
La colère briançonnaise est encore chaude, d’autant qu’à 43’31’’, Jiri RAMBOUSEK #55 égalise pour GAP, le tout en infériorité numérique la coupe – de France ;o) – est pleine !! Un but oveshkinien !! Le Rapace #55 récupère le palet à sa bleue, le conserve tant bien que mal et se faufile entre les défenseurs rouges, mis a terre, il réussi à tromper Ramon SOPKO alors qu’il est allongé sur la glace. Sa célébration témoigne de sa joie et de sa hargne !!
Briançon semble vexé, et ne compte pas subir l’élimination au premier tour comme la saison passée à Dijon, et augmente son niveau de jeu, mais Gap répond coup pour coup. Aux arrêts de MACEK succèdent ceux de SOPKO !
A 47’12’’ François Pierre GUENETTE #11 donne l’avantage aux Diables Rouges avec l’assistance de Marc André BERNIER #41 et François GROLEAU #24. Le coup est rude pour les gapençais. GUENETTE gratte le palet dans le coin, revient au centre se remet sur son lancer, sans être inquiété, un rouge devant le but masque MACEK, un petit lancer précis, et c’est dedans.
MACEK s’énerve après l’arbitre, lui reprochant quelques mouvements illicites devant son filet, on le sent chagrin, attention à ne pas sortir du match.
A 49’15’’ Brice CHAUVEL #20 esseulé à la gauche du gardien visiteur, reprend le tir trop large de Timmo SEIKKULA #32 et envoie le puck dans la cage laissée vide, MACEK ayant tenté, en vain, de jouer le tir de SEIKKULA. Il permet ainsi à Briançon de prendre une priorité de deux buts. La joie rouge éclate, le plus dur semble fait.
SVITAC prend sont temps mort à 56’58’’ et sort son gardien une minute plus tard.
A 58’1744, Quentin PEPY se fait prendre par la patrouille et offre un prometteur 6 contre 4 à Gap, aussitôt annihilé par Jiri JELEN qui prend deux minutes pour une charge avec la crosse.
A 59’57’’, Jiri RAMBOUSEK remet le couvert avec combattivité et ramène GAP à un but de « Bri », mais trop tard. Et là, c’est à SOPKO de contester, le but aurait bougé avant le but…
Que tirer comme conclusion de ce match ?
Briançon ne pouvait pas se permettre de perdre ce match, ce qui explique sûrement ce début de match emprunté, où on a senti les joueurs crispés, ne se livrant pas à fond. SOPKO s’il n’a pas été bombardé a été présent sur les attaques gapençaises. Mais nul doute que le match contre Rouen pour la prochaine journée de Ligue Magnus sera bien moins aisé.
Gap a joué son jeu, tenir en défense et contrer, ça a bien failli marcher. Cela dit, cela suffira t’il pour rester dans l’élite ? Pas sûr.
Et l’arbitrage me direz – vous ?
Sur l’ensemble du match, l’arbitrage n’a pas été mauvais loin de là, dans un match tendu comme un derby des hautes alpes, il est facile de perdre le contrôle du match. La seule vraie question se pose sur la validation du but.
Je dis bien validation, car je me garde bien de poser LA question de fond, y’a-t-il but ou pas ? En effet, il n’y aura jamais unanimité là-dessus. Allez, je me mouille et je dis : pas but. N’étant ni de Gap ni de Briançon, on ne pourra pas me taxer de chauvinisme.
En tant qu’homme de loi moi-même, je suis très agréablement surpris de voir un arbitre revenir sur sa décision, après réflexion et qui plus est dans une patinoire bien chaude. C’est très courageux et assez rare pour être signalé.
Maintenant, à mon sens, là où le bat blesse c’est que cette décision intervient après le coup de force gapençais. Il ne faudrait pas que cela fasse jurisprudence, et qu’au moindre désaccord on envoie les joueurs au vestiaire pour faire changer la décision du trio zébré… Bref, si on me demande si le trio arbitral a pris la bonne décision, en bon Normand en vadrouille dans les Hautes Alpes je répondrais p’t’ete bin qu’oui, p’t’ete bin qu’non.
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