Après avoir pris l’avantage dans la série la veille (victoire 5-1), dans un match qu’ils ont complètement dominé, les Gothiques pouvaient clôturer les débats ce samedi. Les Diables Rouges, eux, jouaient leur saison sur ce match. L’objectif : accrocher les Picards et tenter de les ramener dans les Hautes-Alpes pour un 5e match décisif.
Arbitres : Mr Barbez assiste de Mrs Loos et Dehaen
Buts : Amiens : ; 26.50 Paul Deniset ; 29.59 Thomas Roussel (ass Kevin Hecquefeuille et Miroslav Pazak) ; 32.14 Kevin Hecquefeuille (ass Paul Deniset) Briançon : 15.10 Greg Alberti (ass Loïc Lamperier) ; 43.23 Loïc Lamperier (ass Damien Raux)
Pénalités
16 minutes contre Amiens
34 minutes dont 10 à Szelig contre Briançon
Photographe : Nicolas Leleu
Bonne entame briançonnaise
Les Briançonnais imposent tout de suite leur présence : ils campent en zone amiénoise et tentent leur chance par Horedelalay. Dès le départ, l’arbitre du soir M. Barbez envoie en prison Korenko pour cinglage et Marcos pour dureté (1’45). Les deux équipes profitent surtout des espaces laissés par le 4 contre 4 pour aller finir les mises en échec. Amiens est plus à la peine ce soir que la veille, et il faut attendre un tir de Hecquefeuille sur une mise en jeu pour voir une véritable occasion amiénoise (4’10). Bergin l’imite, mais encore quelques minutes après (8’33).
Ce match, beaucoup plus laborieux, n’a rien à voir avec celui de la veille, qui avait connu il est vrai un premier tiers de très bonne qualité.
Damien Raux sanctionné (9’38), les Gothiques ne profitent pas de la supériorité, et Briançon se procure même un 2 contre 1, mais le lancer de Bourgaut est détourné par Thompson (11’08). Sur l’action, Béron est puni, laissant les Diables Rouges poser leur power play, qui reste peu dangereux. Mais M. Barbez s’est distingué la veille en distribuant plus de 100 minutes de pénalités lors du match Villard-Angers, et il semble vouloir tenir sa moyenne : à peine revenus à 5 contre 5, les Gothiques sont successivement réduits à 4 (obstruction de Bergin, 14’01) puis à 3 (retard de jeu de Bachet, 14’13). A ce régime, il ne faut qu’une minute à Alberti pour tromper Thompson en deux temps (15’10) : 0-1.
Briançon maintient sa pression, mais c’est au tour de Townsend de commettre une dureté (16’31). Cette fois, les Amiénois font le forcing, d’abord par Bergin (17’02). Puis Deniset par deux fois (17’26), ainsi que Béron (18’24), se heurtent à un Sopko qui semble plus en forme que la veille.
Tirs cadrés : Amiens 8 – 9 Briançon
Mises en jeu : Amiens 7 – 8 Briançon
Le retournement picard
Le deuxième tiers reprend sur la même intensité, et voit rapidement Alberti invité à visiter le cachot (21’48). Martin Tomasek seul au centre est pris en sandwich par deux défenseurs, mais le Tchèque semble apprécier ce genre de contacts (23’00).
La pénalité tuée, les Briançonnais veulent réagir par Raux qui transmet à Grégory Alberti, stoppé par le gardien (24’09). Mais ce sont les Gothiques qui poussent. Bault déborde seul à droite et lance, stoppé par Sopko (25’28). Puis Paul Deniset porte le palet à la bleue, et n’est pas attaqué. Il entre alors en zone et va seul battre le gardien slovaque (26’50) : 1-1.
L’action du Canadien réveille le Coliséum et ses coéquipiers, tout le monde étant alors entré dans un faux rythme. La tendance répressive continue avec la pénalité de Lampérier (27’59), qui permet aux Picards de littéralement bombarder Ramon Sopko : Kowalczyk par deux slaps successifs, puis Pazak. Tomasek laissé seul au centre trouvera la barre transversale (29’45). Dépassé sur l’action, Szelig se met à la faute en bloquant le palet au sol. A 3 contre 5, les Diables souffrent, et une seconde avant la fin de la première pénalité, un slap de Roussel (dévié par un défenseur ?) trompe Sopko (29’59) : 2-1.
Il reste donc encore une pénalité à tuer pour les Briançonnais, et c’est carrément Fort Alamo sur leurs cages (30’28). Tout juste revenus au complet, ils sont doublement sanctionnés sur une charge dans le dos de Szelig (2’ + 10’) et une obstruction de Korenko (2’, 31’53). Déjà dépassés, ils plieront à 3 contre 5 sur la première occasion picarde, un slap de la ligne bleue signé Kevin Hecquefeuille (32’14) : 3-1.
En quelques minutes, les Gothiques ont totalement retourné le match, et ils ne semblent pas vouloir s’arrêter là : Roussel de près manque le cadre, imité par un Hecquefeuille encore au dessus du lot ce soir (32’58). Totalement débordés, les Diables Rouges sont au bord de la rupture sur chaque action.
Comme la veille, Hordelalay fait partie de ceux qui semblent vouloir (et pouvoir) se révolter, et signe seulement le second lancer de la période pour son équipe (35’07), suivi par Alberti (36’19), mais tous les deux sont repoussés. Peter Bourgaut finit le tiers par une pénalité, sur un coup de coude de frustration (39’15).
Tirs cadrés : Amiens 24 – 4 Briançon
Mises en jeu : Amiens 13 – 3 Briançon
Photographe : Nicolas Leleu
Suspens final
Les malheurs continuent pour les visiteurs quand Levèque propulse le palet hors de la glace et se rend responsable d’un retard de jeu, qui laissera à nouveau ses coéquipiers en double infériorité pendant 1’03 (40’12). Le jeu de puissance picard est installé, et Deniset puis Kowalczyk poussent. Puis les lancers de Pazak (42’01) et Bault (43’12) trouvent la mitaine de Sopko.
C’est alors un nouvel épisode de pénalités qui prend place. Korenko pour un accrocher, et Marcos pour dureté pour lui avoir répondu, sont punis (44’25), suivis de Hecquefeuille (44’54), provoquant un 4 contre 3 en faveur de Briançon. Bernier veut en profiter, mais se heurte à Thompson (45’19). Mais le gardien canadien ne fait que repousser l’échéance, et ne peut pas grand-chose face à Lampérier (45’23) : 3-2.
Le match est relancé. Mais sur un tir amiénois qu’il contre à la bleue, Bourgaut casse apparemment sa crosse, et contre toute attente, il abandonne son poste alors qu’il était dernier défenseur. Il laisse alors le palet et la voie totalement libre, mais Pazak décidément peu en forme ces derniers temps butte sur Sopko (48’32). Sur le banc, Luciano Basile passera à Bourgaut un savon qu’il n’oubliera pas. Puis Chakiachvili se tord de douleur et connaît toutes les peines du monde à se traîner hors de la glace, lorsque son genou rencontre le palet lancé à bout portant par Romain Bault.
Amiens tente de reprendre le large. En un contre un, Béron gagne son duel contre Szelig, mais perd celui contre le gardien (52’16). Claireaux part ensuite en échappée, marqué par deux défenseurs. Il se défait du premier, mais pas du second qui l’accroche (2’ pour Dusseau, 52’53). Amiens ne tire pas partie de l’avantage numérique, et on revient à 5 contre 5.
Le match s’équilibre, et la tension augmente. Tout doucement, Briançon parvient à placer quelques contres qui pourraient s’avérer dangereux à la longue.
C’est au tour de Tomasek de connaître la prison (57’57), offrant aux Briançonnais une supériorité idéalement placée à 2 minutes de la fin. Sopko sort une minute après, pour apporter un sixième joueur sur la glace.
La fin de match sera très compliquée pour les Gothiques, puisque c’est maintenant Deniset qui est puni pour une crosse haute (59’17). Dans la foulée, Basile demande un temps mort, pour préparer une dernière stratégie à 6 contre 3. Bernier se procurera plusieurs occasions, mais ses lancers manqueront la cage, bien défendue par des Amiénois qui tiendront jusqu’au buzzer final. Celui-ci les envoie vers une demi-finale tant attendue, face aux meilleurs ennemis rouennais.
Tirs cadrés : Amiens 10 – 7 Briançon
Mises en jeu : Amiens 15 – 9 Briançon
Photographe : Nicolas Leleu
Kevin Hecquefeuille
Bilan
Tirs cadrés : Amiens 42 – 20 Briançon
Mises en jeu : Amiens 35 – 20 Briançon
Meilleurs joueurs de la série : K. Hecquefeuille (Amiens), G. Alberti (Briançon)
Interviews
K. Bergin (Amiens) :
« Il faut féliciter Briançon, ils ont fait une belle saison, avec un très bon coach, qui a normalement beaucoup d’expérience. Il a juste fait une grosse erreur : il nous a envoyé une pique dans le Courrier Picard, en citant certains joueurs et en disant qu’on était lents, qu’on n’était pas des fusées. C’est quelque chose qu’on nous apprend en junior : ne pas donner à l’adversaire de raisons de motivation supplémentaire.
On a affiché l’article dans le vestiaire, on s’en est servi, et les joueurs cités chez nous ont tous performé dans la série ! Maintenant ses fusées peuvent aller s’inscrire dans une compétition de patinage de vitesse, parce nous, nous avons une nouvelle série à jouer…
Au-delà de ça, c’est extrêmement plaisant d’apporter aux supporters ce qu’ils attendaient depuis 5 ans. Maintenant, ce n’est pas une fin, on va rencontrer la meilleure équipe du championnat, il faut se concentrer sur Rouen. Carl Mallette est un bon ami, mais je pense qu’on n’aura pas de contact dans la série : maintenant, on est en guerre ! (rires) »
A. Richer (Amiens) :
« Ca fait du bien, c’était un match serré, délicat. Hier (vendredi), on a fait une très bonne entame, ça n’a pas été le cas ce soir. Mais on a été patients, on a continué le travail, on a été bons en supériorité et en infériorité. Et l’ensemble du groupe est resté relativement calme sur la série.
On est maintenant en demi-finale, c’est une belle et solide victoire d’équipe. Il faut continuer à travailler dur sur la prochaine série, face à un adversaire très difficile. La saison est-elle d’ores et déjà réussie ? Nous, on se bat pour une médaille, on va tout faire pour l’obtenir. »
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