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Hockey sur glace - Ligue Magnus |
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RENFORTS ETRANGERS : PEUT-ON ENCORE REDUIRE LEUR NOMBRE ? |
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Depuis plus de quarante ans Tristan Alric a été l’acteur et le témoin privilégié de l’évolution du hockey sur glace en France. D’abord comme joueur puis comme arbitre. Ensuite, en devenant le journaliste spécialiste du hockey sur glace dans le quotidien sportif L’Equipe pendant plus de vingt ans. Auteur de nombreux livres et d’une récente encyclopédie qui font référence, Tristan Alric a marqué également l’histoire du hockey français en étant le créateur de la Coupe Magnus et des divers trophées individuels. Avec un tel parcours, il est donc bien placé pour avoir une analyse pertinente sur notre sport favori. Le site Hockey Hebdo est donc heureux de lui permettre de s’exprimer régulièrement dans cette rubrique. |
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Média Sports Loisirs, Hockey Hebdo |
Tristan Alric le 08/05/2020 à 11:30 |
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Tribune N° 5
Comme je l’ai expliqué dans ma tribune précédente, la pandémie du Coronavirus aura inévitablement des conséquences préjudiciables dans les mois à venir pour le hockey sur glace français. Dès lors, des économies devront être décidées par nos dirigeants s’ils veulent pérenniser leurs clubs et revoir de ce fait leur politique de recrutement.
| En 1981, Tristan Alric remettait à Luc Tardif, première star canadienne du championnat élite, le troisième trophée consécutif de meilleur buteur alors qu’un seul renfort étranger était autorisé. Les temps ont bien changé depuis ! | |
A mon avis, le hockey sur glace français devrait profiter de cette nouvelle période difficile qui s’ouvre pour prendre une décision courageuse. Je veux parler de la réduction du nombre de renforts étrangers qui évoluent dans nos divers championnats de France, depuis la Ligue Magnus jusqu’à la Division 3. En effet, ce sujet revient systématiquement dans toutes les discussions dès lors qu’il s’agit d’évoquer les faiblesses du hockey sur glace tricolore. Il faut savoir par exemple qu’il y avait au total 163 joueurs français dans la Ligue Magnus cette saison et pas moins de 131 renforts étrangers ! Cette prolifération se constate aussi dans les niveaux inférieurs comme, en Division 1 avec au total 228 joueurs français et 133 étrangers et en Division 2 avec 405 français et encore pas moins de 86 étrangers ! Personne ne peut donc nier que ce problème préoccupe depuis longtemps déjà les passionnés de notre sport.
Pour en avoir parlé à plusieurs reprises avec le président Luc Tardif et avec les dirigeants fédéraux, je sais que ces derniers sont bien conscients de la nécessité de diminuer autant que possible le nombre de renforts étrangers afin de laisser plus de place aux hockeyeurs français dans nos divers championnats. Mais, on me rétorque à chaque fois que ce n’est pas possible car il y a une loi incontournable. En effet, depuis l’arrêt « Bosman » promulgué en 1995, il n’est plus possible juridiquement de limiter le nombre des renforts venus des 27 états membres de l’union européenne.
Pour essayer malgré tout de contourner ce problème, la FFHG a donc imposé à tous nos clubs de s’inscrire en championnat avec des équipes composées de 20 joueurs au maximum dans lesquelles il y a obligatoirement au minimum 10 joueurs formés localement que l’on appelle plus couramment avec l’acronyme JFL. Il s’agit des joueurs ayant disputé au moins trois saisons complètes en France jusqu’à l’âge de 20 ans indépendamment de leur nationalité. Rappelons que si ce quota restera le même la saison prochaine pour les clubs de la Ligue Magnus, il passera par contre à onze JFL pour ceux de la Division 1 et à treize pour ceux de la Division 2. En ce qui concerne la Division 3 le quota se limitera quant à lui à onze JFL, mais il devra y avoir en revanche vingt-deux joueurs inscrits sur la feuille de match au lieu de vingt.
Cette règlementation « protectionniste » imposée par la fédération est une initiative incontestablement positive. Mais, on voit bien qu’elle a atteint cependant ses limites car, à mon avis, il y a toujours beaucoup trop de renforts étrangers dans les équipes du championnat de France, notamment dans les Divisions 1 et 2. Quant à la Division 3, a-telle vraiment besoin d’utiliser des mercenaires pour jouer à ce niveau ?
Lorsque j’évoque ce problème, nombreux sont les amateurs de hockey qui abondent dans mon sens et j’entends systématiquement évoquer l’exemple de la Suisse où seulement quatre renforts étrangers sont autorisés. Pourtant les hockeyeurs suisses, que l’on battait régulièrement il y a une dizaine d’années dans les compétitions internationales, ont atteint désormais un niveau qui est beaucoup plus élevé que celui des Français ! Rappelons que la Suisse est à présent 8e au classement mondial et la France seulement 14e…
Pour nuancer ce constat, il faut souligner qu’en Suisse, où le hockey sur glace compte pourtant 28 000 licenciés seulement, c’est un sport national contrairement à la France. Il y a par exemple plus de 16 000 spectateurs qui assistent régulièrement aux matches dans la patinoire de Berne et la moyenne d’assistance du championnat helvétique est officiellement de 7000 spectateurs contre seulement 1800 pour la France.
Du coup, le pouvoir financier des clubs suisses peut leur permettre d’utiliser moins de renforts étrangers mais qui ont un niveau beaucoup plus élevé que ceux de chez nous car ils ont évolué souvent dans la NHL ou dans la KHL. En France, nos renforts, reconnaissons-le, ont des cartes de visite plus modestes sans que ce soit péjoratif. Ces derniers viennent surtout jouer dans l’hexagone en dernier ressort, soit pour finir leur carrière, soit pour faire à la fois du sport et du tourisme en étant payés pour ça...
Ce constat étant fait, je pense donc que pour éviter la surenchère mortifère de nos clubs sur le plan financier, il faudrait qu’on limite encore d’avantage le nombre des renforts étrangers. Pour cela, la solution radicale serait de décréter la mobilisation générale et de réunir dans ce but la totalité des présidents des clubs français. Lors de cette réunion exceptionnelle, il faudrait parvenir à faire accepter un « gentlemen agreement », autrement dit un accord informel qui serait une charte de bonne conduite. Celle-ci, pour être inattaquable sur le plan juridique, consisterait à ce que tous nos dirigeants acceptent à l’unanimité – mais uniquement de façon verbale et sur l’honneur - un accord tacite pour recruter au maximum quatre ou cinq hockeyeurs venus hors de nos frontières lors de chaque saison. Le reste du contingent de chaque équipe serait ainsi composé uniquement avec des joueurs français.
Je rappelle qu’il y a eu déjà une tentative de ce genre en 1996, quelques mois après la mise en vigueur de l’arrêt « Bosman ». Malheureusement, la charte que le Comité national de hockey de l’époque proposa au vote des présidents ne put obtenir l’unanimité nécessaire car il a suffi qu’un seul club refuse pour faire échouer cet accord pourtant historique ! En l’occurrence, ce fut le président de Caen, Jean-Jacques Hascouet, qui refusa de donner son approbation...
Il faut savoir par ailleurs que la saison précédente, le président du club de Brest, Briec Bounoure, tenta déjà un coup de force retentissant en utilisant sept renforts étrangers au lieu des six autorisés à l’époque lors d’un match contre Grenoble que Brest remporta du coup très largement (10-3). Constatant que le club de Brest avait juridiquement le droit, les présidents des clubs de l’élite tombèrent d’accord quelques jours plus tard pour laisser à Brest la possibilité d’aligner finalement les huit renforts étrangers que comptait au total son effectif. Toutefois, à l’heure actuelle, il faut savoir qu’en Suisse les hockeyeurs sont protégés par ce fameux gentlemen agreement qui a été adopté par la majorité des clubs. Alors pourquoi pas faire la même chose en France ?
J’entends déjà ceux qui vont lire ma tribune et qui vont se dire qu’en croyant à un consensus sur une telle charte, je suis très naïf et un doux rêveur ! Peut-être, mais je continue à croire au sens commun de nos dirigeants même si je constate chaque année un grand renouvellement des présidents de clubs. A cause de ce turnover important, les nouveaux venus manquent parfois d’expérience qui les empêchent d’avoir une perspective globale et de comprendre où est l’intérêt de notre sport. Ce manque de recul les pousse à n’avoir qu’une seule ambition à court terme : favoriser uniquement les intérêts de leurs propres clubs.
Et puis, il faut se poser aussi la question de savoir tout simplement si, en cas de réduction plus importante des renforts étrangers, il y aurait un nombre suffisant de hockeyeurs français pour pouvoir former toutes les équipes évoluant non seulement dans la Ligue Magnus mais aussi dans les trois autres divisions ! Car notre sport souffre d’un mal endémique qui freine sa progression et que l’on ne prend pas assez en compte, je veux parler du manque de clubs formateurs qui ne sont malheureusement pas assez nombreux dans le hockey sur glace français.
Puisque j’ai pris l’exemple du hockey suisse, il faut savoir que les clubs helvétiques axent principalement leurs efforts et mettent le paquet sur la formation de leurs jeunes hockeyeurs locaux pour garantir la relève. Nos compatriotes, comme Cristobal Huet, Philippe Bozon, Laurent Meunier, Laurent Perroton, Thomas Thiry, Floran Douay ou encore Eliot Berthon, qui connaissent parfaitement le hockey de ce pays limitrophe pour y avoir joué ou entraîné, peuvent en témoigner !
En France, à l’inverse, que constate-t-on ? Faute de formation suffisante dans nos clubs plusieurs d’entre eux se trouvent en pénurie constante de joueurs suffisamment compétitifs ce qui les oblige à passer des accords d’opportunité avec des clubs voisins, sensés logiquement être adversaires, pour pouvoir former des équipes en ayant recours notamment aux licences bleues délivrées en complément d’une licence compétition en faveur d’un second club. Sans parler de ceux qui n’hésitent pas à piller impunément et sans aucun scrupules les autres clubs….
On me rétorquera aussi que dans les Divisions 1, 2 et 3 du championnat de France les renforts étrangers coûtent souvent moins chers que les joueurs français. C’est vrai ! Les exemples sont nombreux dans nos clubs où des renforts aux pédigrées modestes, qui sont canadiens, américains, tchèques, slovaques, suédois, slovènes ou finlandais, se contentent de vivre dans un appartement pris en charge, souvent en colocation, avec juste un peu d’argent de poche pour pouvoir se nourrir pendant la saison sportive. Mais croyez-vous que nos joueurs français, qui ont un niveau ne leur permettant pas de s’expatrier comme renfort à l’étranger, continuerons de s’arrêter de jouer si on leur offre enfin plus de places libres dans l’équipe première de leurs clubs ?
Certes, les JFL ont pris une réelle valeur marchande et les clubs se les arrachent à cause de leur rareté et du coup cette pénurie leur permet de faire monter les enchères. Mais même avec une rémunération plus raisonnable que celle à laquelle ils pouvaient prétendre jusqu’ici, je suis sûr que de nombreux jeunes qui arrêtent prématurément le hockey ne raccrocheraient pas leurs patins pour autant faute de trouver mieux !
En résumé, il y a deux façons à mon avis de voir les choses pour l’avenir du hockey sur glace français. Soit on continue à opter pour un sport « spectacle » avec des frontières grandes ouvertes et des hockeyeurs français entourés de nombreux mercenaires. C’est l’image actuelle que je constate avec des équipes « multinationales » sans véritable enracinement local où les entraînements et les discussions, sur la glace comme dans les vestiaires, se déroulent parfois en anglais… Je ne critique pas ce système qui peut se défendre vu le contexte, mais personnellement je le regrette et pourtant je suis anglophile !
Soit on accepte de faire revenir le hockey sur glace français à sa particularité et à ses fondamentaux en puisant d’abord en grande partie sur ses propres forces vives, quitte à progresser peut-être un peu moins vite au risque de rester plus longtemps en Division 1 au niveau international. Y aura-t-il alors un danger de voir moins de spectateurs dans nos patinoires ? Je ne le pense pas car nos supporters aiment bien voir évoluer leurs enfants du pays et ceux du cru principalement.
Et puis, le hockey restera toujours un sport d’équipe très spectaculaire avec une image attractive pour le grand public comme le constatait le célèbre cinéaste Alfred Hitchcock lorsque, après avoir assisté à un match de hockey aux Etats-Unis, il expliqua en termes poétiques son nouvel enthousiasme pour ce sport en disant : « le hockey sur glace est un savant mélange de glisse acrobatique et de seconde guerre mondiale… »
Dans le premier choix, celui d’un recrutement toujours important de renforts étrangers, on continuera logiquement à assister à cette course à l’armement qui a débuté en 1979 avec le club de Tours et à des surenchères effectuées par des présidents aux moyens financiers importants qui vont pouvoir continuer à « acheter » momentanément des titres comme ce fut le cas par le passé avec des clubs comme l’ACBB, le Mont-Blanc (de 1986 à 1989), Brest ou Mulhouse. On connait la suite, ces clubs, qui ont connu une notoriété aussi soudaine qu’éphémère, sont ensuite rentrés dans le rang quand ils ne se sont pas tout simplement sabordés. Et je pourrais ajouter d’autres échecs cuisants beaucoup plus récents comme on l’a vu à Epinal ou à Lyon…
Dans le deuxième choix, celui de la réduction importante des renforts étrangers, le niveau de nos hockeyeurs sera peut-être moins spectaculaire (c’est encore à prouver), mais elle aura au moins l’avantage de ne pas continuer à se voiler la face indéfiniment sur la capacité réelle de notre sport favori et donnera une image beaucoup plus réaliste du niveau du hockey sur glace français. D’où l’urgence d’accroître la formation dans nos clubs pour avoir d’avantage de joueurs de bon niveau au lieu d’être obligé d’aller sans cesse faire son marché ailleurs !
Mais je tiens à dire que je ne blâme surtout pas des mécènes tout à fait respectables comme le furent en leurs temps Philippe Potin à l’ACBB, Daniel Huillier à Villard-de-Lans, Albert Pasquier et Henri Bourgeais à Tours, Briec Bounoure à Brest et Nantes ou encore Romain Casolari à Epinal. On doit remercier éternellement ces sponsors d’avoir voulu donner une somme importante de leur argent au hockey sur glace français au risque de mettre parfois en grave danger leurs entreprises respectives. Ces entrepreneurs ou hommes d’affaires auraient très bien pu investir leur argent dans des sports beaucoup plus médiatiques. Quand je vois ce que font également depuis un certain temps déjà avec brio Thierry Chaix et Jean-Pascal Gleizes à Rouen, Michaël Juret à Angers, le groupe d’entrepreneurs à Amiens ou encore Jacques Reboh plus récemment à Grenoble (dernier champion en titre), comment peut-on leur faire des reproches ? Je pourrai même citer le discret Jean-Claude Menn qui tente un pari plus audacieux à Marseille.
En fait, ils n’ont fait que défendre les intérêts de leurs clubs sans une vision plus globale et à leurs corps défendants, dans la mesure où le hockey français n’a pas su leur donner un cadre plus restrictif. En d’autres termes : c’est chacun pour soi ! C’est cette dérive qu’interdirait cette fameuse « charte de bonne conduite » que j’appelle de mes vœux et à laquelle, j’en suis certain, ils adhèreraient par solidarité collective. Je demande à tous les sceptiques qui ne croient pas à la possibilité de cet accord informel de réfléchir à la fameuse citation de l’écrivain américain Mark Twain : « Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait ! »
Verra-t-on un jour cet accord historique se réaliser ? Pour être franc, j’en doute beaucoup ! Alors, pour conclure cette tribune, je réitère mon souhait qui semble très utopique en reprenant à mon compte une autre phrase d’une célèbre chanson de John Lennon : « You must say, I’m a dreamer, but I’m not the only one ! » Vu que l’on parle souvent anglais dans les vestiaires du hockey français, tout le monde aura compris sans que j’ai besoin de traduire…
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Réactions sur l'article |
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FANARCTIC a écrit | le 25/05/2020 à 11:41 |
Excellent article M.AIric c'est tellement vrai, il faut absolument mettre en France toutes les chances de son coté pour former nos propres joueurs, car le jour ou les joueurs étrangers ne voudront plus venir en France la France chutera au rang de merde.
C'est un parallèle hardi que je fais, mais pour illustrer mon propos je propose de regarder le vide que nous a laisser la crise du Covid19, nous nous sommes rendu compte que nous ne fabriquons plus rien en France, tous nos produits les plus élémentaires viennent de l'étranger. J'espere que nous aurons toujours des joueurs étrangers à disposition pour le hockey, mais un jour viendra peut être ou nous serons dans la même situation tant les aléas sont importants avec la crise mondiale économique qui se prépare. Nous n'avons pas de réserve et partir de 16 ans nos joueurs français, sauf les plus doués qui peuvent intégrer une équipe première sont jetés à la rue.
Il est plus que temps de mettre un terme à se procéder qui consiste à n'utiliser que les étrangers sur les deux premiers blocs en raison du fait qu'il faut être efficace tout de suite. Il faut donc engager une politique de formation sur le long terme et profiter de cette crise pour remettre tout à plat. Les joueurs à l'étranger sont également très mal suivis, ils sont obligés de composer avec leur équipe étrangère et l'équipe de France ou on leur demande un résultat tout de suite. IL FAUT ARRETER DE PENSER QUE LA SELECTION EST LE ROLE ESSENTIEL DU COACH. Le coach est avant tout un entraineur est l'entraineur doit valoriser tous les sportifs. On a pas suffisamment de licenciés en France pour faire du tri sélectif. C'est pourtant la seule chose que l'on fait.
un entraineur anonyme |
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Spartak a écrit | le 14/05/2020 à 19:00 |
Comme très souvent avec Mr Alric, un avis expliqué et argumenté, qu'on soit d'accord ou pas, c'est toujours très intéressant !
Plutôt que d'obliger les clubs à avoir des joueurs français ne serait il pas possible de les inciter à en avoir ?
Par exemple, un point d'office à une équipe qui aligne 10 ou 11 français au départ d'un match... |
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celtil a écrit | le 11/05/2020 à 19:31 |
"Il est tant de se réveiller" dit samked! Je crois qu'effectivement beaucoup de monde devrait se réveiller et pas seulement, loin de là, Tritan Alric. Si je ne peux qu'être d'accord sur le principe, il y a bien des points qui achoppent, notamment au niveau de la formation et du problème des joueurs français. Pour cela je vais me baser sur mon club de coeur qui, par son isolement, a toujours considéré que la formation était primordiale: Clermont-Fd., seul club véritablement structuré pour toute l'Auvergne (club le + proche Roanne qui lui aussi maintenant est tourné vers une réelle ambition constructive mais pendant longtemps à la limite du club loisir). Certes bien sûr il y eu qlqs relatives bas dans la dynamique de formation mais depuis qlqs temps elle est le fer de lance des équipes U20 et 18 de l'entente Clermont-Lyon-Roanne inscrites en élite. Cela a d'ailleurs était récompensé par de nombreux sélectionnés dans les EdF. juniors. Tout baigne? Pas, plus tout à fait. Il n'a pas échappé à de nombreux clubs qu'il y avait sur la capital arverne de nombreux jeunes de talents avec une véritable expérience en sénior puisque certains étaient régulièrement alignés en D1 ou D2 et retenus dans des sélections nationales. Résultat un club complètement exsangue avec 14 départs (et ce n'est probablement pas terminé) pour cet intersaison dont 4 jeunes issues de la formation. Alors bien sûr on comprend que ces jeunes ont besoin de voir ailleurs pour progresser. Mais si on veut qu'un club continue dans sa politique de formation sans avoir l'impression de travailler pour les autres il va peut être voir ou revoir celui du dédommagement de formation. J'avoue pêcher par méconnaissance mais j'aimerais savoir si le club formateur est vraiment dédommagé à une hauteur suffisante de l'investissement réalisé et si cela et proportionnel au talent du jeune joueur (en tenant compte par exemple de ses éventuelles sélections nationales et sa présence régulière en D1 ou D2). Car les structures à mettre en place pour l'excellence d'une formation, ça a un coût et que si on ne peut garder contre son grès un joueur formé en interne, au moins que cela puisse aider à en former d'autres pour lui succéder. Il me semble que cela se fait dans pas mal d'autres sports co. Et j'en reviens au problème des joueurs français plus cher que les étrangers. Quoique de plus normal! Quand on est encore jeune, on peut se contenter d'un logement, à plusieurs éventuellement, et un salaire à la limite du dédommagement (d'où l'attrait des clubs pour les juniors et jeunes séniors moins exigents). Mais après, si vous voulez vraiment en vivre, fonder une famille, avoir des projets, cela ne suffit plus. Ils ne sont pas comme ces recrues extérieurs qui prennent du plaisir à jouer, se font un petit pécule. S'ils ne se font pas remarquer par un club de l'élite plus fortuné pour avoir un salaire nettement plus décent, et bien ils retournent chez eux (bcp d'étrangers restent enfin de compte fort peu de temps en France). Notre joueur français lui généralement ne peut partir pas à l'étranger et doit se trouver un job à coté. Au bout d'un moment il ne pourra plus concilier le travail qui le fait vivre et sa passion trop chronophage; il devra abandonner sa carrière sportive. C'est donc la course perpétuelle aux jeunes JFL. Vous avez donc compris qu'un club qui fourni un gros effort de formation mais qui manque de moyen pour retenir le fruit de son travail doit forcément se tourner sur cette "main d'oeuvre étrangère" (je n'aime pas trop ces termes mais je ne sais comment dire autrement) pour exister ne serait-ce qu'en D2. Je n'ai pas malheureusement de solutions miracles à proposer si ce n'est un meilleur dédommagement à la formation et peut-être une mutualisation des moyens comme essayent de le faire les clubs de Roanne, Lyon et Clermont-Fd mais ça n'est pas facile car ces clubs sont quand même assez éloignés et ce n'est pas sans problèmes. Il va falloir certainement se pencher sur plusieurs thèmes de réflexions pour l'avenir et surtout la pérennité de notre discipline. |
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cache-misère a écrit | le 09/05/2020 à 18:07 |
Analyse très visionnaire et qui évoque les maux du hockey français ,même si j'approuve les propos ci-dessous sur le faible niveau de notre formation en france notamment avec des résultats internationaux médiocres.Concernant la réduction des renforts étrangers c'est judicieux ,quant on constate la médiocrité de certains joueurs dans nos championnats ,qui coûtent moins chers en effet,mais que l'on pourrait aisément remplacer par des JFL "bons ou moyens"!là où je m'interroge c'est sur le nombre de 10 JFL seulement en élite et plus aux niveaux inférieurs ,alors effectivement on peut se poser la question sur le nombre de "bons" clubs formateurs pas assez nombreux ,sur la formation de nos jeunes qu'il faut améliorer ,si d'autres nations reussissent mieux que nous,il faut copier ou s'en inspirer pour progresser.
Car effectivement on peut faire un parallèle avec le rugby (exemple parmi tant d'autres)tombé dans la sinistrose pendant des années et qui renait de ses cendres grâce à la formation et à ses jeunes.
La formation reste en effet le pilier pour sauver le hockey français moribond .
Alors oui cette analyse est pertinente et empreinte de perspicacité et de sagacité. |
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samked a écrit | le 08/05/2020 à 12:47 |
Il est temps de se réveiller monsieur Alric, votre tribune à 10 ans de retard. Après la création positive de notre fédération, les dirigeants ont loupé le coche du professionnalisme en ne créant pas une ligue professionnelle. Car voyez-vous les éléments les plus importants pour l’avenir du hockey sur glace en France ne sont pas les affres du sport professionnel mais ses infrastructures et ses clubs formateurs. L’un ne va pas sans l’autre. La fédération n’aurait pas dû se disperser et axer sa politique sur ces deux éléments indispensables. Aujourd’hui, on ne repart pas de zéro, c’est pire. Pour quatre complexes construits, cinq sont abandonnés. Je vous invite à voir le niveau de formation des clubs majeurs en fin de U 13. En minime, vous pouvez faire un championnat de France à huit, le reste n’est pas à niveau. On le constate chaque mois de novembre avec les résultats de notre équipe de France U16. À quand remonte la dernière victoire contre une nation du top 10. Le chantier est considérable, espérons pour les futures générations que la fédération y mette la première pierre. |
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