Belle entame de match valentinoise
Les Lynx, comme ils l’avaient fait la veille face à Marseille, portent immédiatement le danger sur la cage haut-alpine par la ligne d’attaque Geoffrey Bidoli, Clément Stévenin, Yohan Dannerolle qui compte une quarantaine de saisons en D1 et en D2. La pression est mise sur leur adversaire et il faudra quelques minutes avant de voir la première incursion des Aigles par Hugo Poletta. La poussée drômoise se poursuit et, logiquement, c’est
Titouan Cassard qui expédie la rondelle en pleine lucarne de Mathis Condevaux sur assistance de Quentin Faure et de Clément Leroux (1-0 ; 7’03).
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Photographe : © Max Lazzaroni |
Photo But 1-0 |
Avec une intensité à la hauteur d’une finale, c’est dans un esprit très correct que se déroule la rencontre. Les deux équipes se craignent et se respectent : deux pénalités seront sifflées, une de chaque côté. Les deux portiers Mathis Condevaux côté Aigles et Sébastien Ynsa côté Lynx font bonne garde. La maîtrise de la rondelle reste toutefois valentinoise.
A moins de trois minutes de la pause, un raid offensif de Neil Battista s’en va tromper une deuxième fois Condevaux (2-0 ; 17’10).
Statut-quo au deuxième tiers :
C’est encore Valence, par Clément Leroux, qui place la première banderille du tiers sur Condevaux.
Serre-Chevalier produit un jeu structuré quand Valence alterne les actions construites et les départs en break. Rien n’y fait, les défenses prennent le pas sur les attaques.
Coté défense valentinoise, expliquons « l’exception » évoquée plus haut : le discret défenseur tchèque Jan Dlouhy (qui portait le #81) a, comme ses coéquipiers, joué et terminé sa carrière chez les Lynx en D2, mais pas que. Originaire de Kladno la ville de Jaromir Jagr, il totalise plus de 800 matches en extraliga tchèque et slovaque et a remporté un titre dans chaque pays. Il s’est reconverti en entraineur joueur des Lynx puis entraineur à Montpellier. Il est revenu à Valence cette saison et il a emmené l’équipe D2 à sa première demi-finale de championnat. Ce passionné de hockey au palmarès que peu de hockeyeurs français de sa génération ont, a décidé de rechausser les patins et jouer, en toute simplicité, avec ses anciens coéquipiers.
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Photographe : © Max Lazzaroni |
Photo Jan Dlouhy |
Revenons au jeu. En fin de tiers, les Valentinois auront deux nouvelles supériorités numériques qu’ils ne sauront convertir. Ils n’auront pas su saisir leurs chances de creuser l’écart pour se mettre à l’abri comme ils l’avaient fait la veille face à Marseille.
Les Aigles ont bien stoppé l’hémorragie et croient de plus en plus en leurs chances et, pourquoi pas, retourner le match comme il l’avaient fait à Briançon en mars dernier.
Les deux équipes sont très proches l’une de l’autre, tout peut donc se produire.
Au troisième tiers, c’est Valence qui craque
A la cinquième minute du début du tiers, un surnombre réduit les Lynx en infériorité numérique, la pénalité est exécutée par Yannis Lamri. Les unités spéciales haut-alpines en profitent pour installer leur jeu de puissance et, sur une action menée par l’ancien joueur de Magnus, à Gap et Briançon,
Guillaume Michelon et Adrien Colomer, Alexandre Sode décroche un tir croisé côté bouclier qui trompe Ynsa pour la première fois du match (2-1 ; 46’44).
Les Lynx savent qu’il leur faut immédiatement empêcher leur adversaire de revenir. Les arrières lancent la révolte, une première fois par un puissant tir à bout portant de Dlouhy détourné par Condevaux, dans la foulée c’est au tour de Stévenin de frapper, puis c’est Dannerolle qui contourne la cage, sert Bidoli mais les haut-alpins ont mis les barbelés. Le jeu repart des lignes arrières : au tour du capitaine drômois Pierre-Louis Appaix de tirer à bout portant sur Condevaux qui avait fermé l’angle. C’est ensuite Jérôme Lazzaroni qui va remonter la glace pour servir Bastien Dubourg mais Condevaux est dans son match. La tension monte, Les Aigles plient mais croient de plus en plus en leur chance. A moins de 7’30 minutes de la fin de la rencontre, les haut-alpins cueillent le fruit de leurs efforts par Antonin Cartron, qui a lui aussi côtoyé le meilleur niveau français.
Après avoir gagné son duel avec Théo Plan qui en casse sa crosse, Cartron décoche un tir qui fait mouche sur assistance d’Adrien Colomer et de Stéphane Genessi (2-2 ; 52’54).
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Photographe : © Max Lazzaroni |
Photo But 2-2 |
Les compteurs sont remis à zéro, la tension est montée encore d’un cran et une minute plus tard, c’est une nouvelle pénalité concédée par Valence. Les arbitres doivent faire une mise au point aux deux équipes.
Emmenés par leur capitaine Adrien Colomer, c’est au tour des « unités spéciales haut-alpines » de tenter le KO : Stanislas Cocetta lance les hostilités d’un premier tir de la bleue. Ensuite Cartron puis Colomer vont en faire voir de toutes les couleurs à l’arrière défense drômoise qui réussira à laisser passer l’orage. Revenu sur la glace Stévenin en break échoue sur Condevaux. Au tour de Cassard de faire jouer sa pointe de vitesse mais son tir est trop croisé. A 1 minute 30 de la fin de la rencontre, sur une faute valentinoise, ce sont 3 joueurs (2 valentinois et un haut-alpin) qui sont pris par la patrouille. Profitant d’un gros trafic devant Ynsa, Jérémy Aymard va tenter un dernier tir mais Ynsa ne s’y laisse pas prendre.
Le tiers se termine, Valence a gagné, à force de volonté, le droit d’y croire encore pendant la prolongation.
Dénouement logique en prolongation
A 3 contre 4, le temps de clore l’ultime pénalité de la rencontre, puis à 3 contre 3, les deux équipes se répondent coup sur coup sans vraiment calculer. Le tchèque Dlouhy s’échappe une première fois, s’en va en 1 contre 0 provoquer Condevaux qui lui subtilise la rondelle dans la crosse. De nouveau Dlouhy sert Bidoli qui efface Cocetta et trouve une nouvelle fois Condevaux sur sa route . Au tour d’Adrien Colomer puis de Michelon de veiller à ce qu’Ynsa ne prenne pas froid. Le palet va de but en but, c’est un nouveau break de Stévenin et c’est encore Condevaux qui gagne son duel.
Après plus de 6 minutes la délivrance haut-alpine viendra de Aymard qui crucifie Ynsa sur assistance de Sode (2-3 ; 66’26).
Photographe : © Max Lazzaroni
Photo But 3-2
Un beau vainqueur dans une belle finale
Que ce soit par l’état d’esprit, la qualité du jeu ou le suspens, cette finale a tenu en haleine les près de 500 spectateurs drouais venus assister à cette belle fête du hockey. Les deux équipes étaient très proches l’une de l’autre, tant dans les qualités techniques que dans le jeu collectif et même dans leur vision d’un hockey construit et propre.
Les Drômois, qui n’étaient jamais arrivés à ce stade, étaient les challengers. Ils avaient cru faire le plus dur en frappant deux fois au premier tiers. Ils n’ont pas su creuser ni même conserver cet avantage. Ils se sont vus gagner par le doute en fin de deuxième tiers.
L'équipe de Serre-Chevalier a fait preuve de plus d’expérience dans sa capacité à appréhender ce rendez-vous décisif, elle s’est appuyée sur son gardien Mathis Condevaux dans un grand jour. Avec patience et persévérance Serre-Chevalier a retourné le match en sa faveur, comme il l’avait fait à Briançon en saison régulière, et a arraché le trophée en prolongation avec beaucoup de réalisme.
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Photographe : © Max Lazzaroni |
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