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Hockey sur glace - Ligue Magnus : 21ème journée : Grenoble vs Chamonix
4-7
(1-3 1-1 2-3)
Le 19/01/2016
Grenoble Pôle-Sud
Grenoble  ] Chamonix  ]
Entre manque d'humilité et leçon de coaching
 
Après une série de victoires probantes, ponctuées d'un match référence contre Gap, Grenoble retrouvait un adversaire concerné par la poule de relégation.
 
Grenoble Pôle-Sud, Hockey Hebdo Laurent Labrot + Damien Magnat le 19/01/2016 à 23:56
FICHE TECHNIQUE

25000 spectateurs
Arbitres : M. Rauline assisté de Mme Boniface et de M. Courgeon
Buts :
Grenoble : ; 12.55 Eric Chouinard (ass Jonathan Harty et Petr Kalus) ; 35.09 Andrej Hebar (ass Petr Kalus) ; 41.44 Danick Bouchard (ass Jordann Perret) ; 51.46 Sébastien Gauthier (ass Danick Bouchard et Eric Chouinard)
Chamonix : 07.29 Randy Cameron (ass Matt Bissonnette et Lou Bogdanoff) ; 13.07 Clément Masson (ass Henric Andersen) ; 16.38 Joris Bedin (ass Jérémy Arès) ; 29.17 Arnaud Hascoët (ass Matt Bissonnette et Randy Cameron) ; 47.35 Matthias Terrier (ass Clément Masson et Juho Mielonen) ; 55.26 Joris Bedin (ass Jérémy Arès et Juho Mielonen) ; 57.09 Matthias Terrier (ass Joris Bedin)
Pénalités
12 minutes contre Grenoble
8 minutes contre Chamonix


C'est devant une assistance moyenne (2500 personnes), en semaine il est vrai, que Grenoble retrouvait son public après une probante démonstration face au Champion de France en titre. En face, des Chamoniards concernés par la poule de relégation, et dont on ne voyait pas très bien avant la rencontre quelle résistance ils allaient opposer.
 
 
Photo hockey Ligue Magnus - Ligue Magnus : 21ème journée : Grenoble  vs Chamonix  - Entre manque d
Photographe Jean-Christophe Salomé
Le chamois a un plan....

 
Le début de rencontre voit Grenoble pousser en attaque/défense avec quelques occasions de lancer. Les premières cinq minutes ne voient qu’un contre chamoniard et permettent de comprendre que l’adversaire du soir, qui défend très sérieusement, est venu à Pôle-Sud avec un plan très simple : bien défendre et contrer systématiquement en jouant sur son arme de prédilection, à savoir la vitesse de ses petits gabarits qui forment incontestablement la plus belle écurie de dragsters de la Magnus cette saison.

Prudents dans le repli défensif avec systématiquement trois joueurs en rideau, Chamonix est tout de même à la peine avec une reprise manquée de Bouchard en cage vide à 7’ qui souligne alors la domination grenobloise.

Pourtant, alors même que les joueurs de coach Terglav poussent, ce sont les visiteurs qui inscrivent le premier but de la soirée, avec un jeu de mouvement du duo Bissonnette-Cameron à 7’29. (0-1)

La réponse des locaux va venir avec la première supériorité numérique qui permet à Chouinard de tromper Buysse d’un joli slap égalisateur à 12’55. (1-1)

Alors que l’on pensait voir les Brûleurs repartir de plus belle et pousser à nouveau, les minutes suivantes vont, hélas pour eux, souligner trois vérités. La première, vu le comportement de certains joueurs, laisse à penser que l’adversaire du soir n’a pas été pris avec le même sérieux que le champion de France, la seconde est que Grenoble a un vrai problème devant la cage en l’absence de son gardien titulaire actuellement blessé, et la troisième, pouvant aller avec la première, est la totale incapacité de certains défenseurs à répondre aux accélérations des Chamois.

A 13’07, Masson échange avec Andersen en contre, ce qui conduit Gervais à faire un bon choix en se couchant et bloquant du même coup le palet centré, le défenseur grenoblois glissant ainsi vers son gardien qui passe totalement à travers en laissant rentrer le palet le long du corps de son coéquipier au lieu de bloquer l’iceberg (mot de hockey de l’ouest canadien qui désigne pareille situation) et, du même coup, faire écran de son corps à toute intrusion du palet. (1-2)

L’impression de flottement du côté des Isérois persiste malgré un poteau trouvé par Tartari à 16’.

A 16’38, Bedin déboule et va bénéficier d’une grosse faute défensive avec Milovanovic qui, débordé, s'en remet à Harty qui doit logiquement compenser et s’interposer. Pourtant, le défenseur grenoblois regarde et laisse filer ce bon Joris qui s’amuse avec Goy, avant d’aller adresser des reproches à son coéquipier… le genre d’erreur qui, normalement, vaut à son auteur une sérieuse réprimande, un temps de glace réduit sur la rencontre (ce qui sera loin d’être le cas avec une très mauvaise prestation finale à -4 et pratiquement un shift sur deux en troisième période, allez comprendre) et même un séjour en passerelle presse pour reprendre l’expression nord-américaine. (1-3)

Tirs 12/8 Chamonix
Engagements 14/10 Grenoble
 

 
Photo hockey Ligue Magnus - Ligue Magnus : 21ème journée : Grenoble  vs Chamonix  - Entre manque d
Photographe Laurent Lardière
Le chamois ne lâche rien !

 
La reprise voit Noré succéder à Goy qui n’est pas revenu sur la glace à la suite d’une blessure (hanche) qui reste encore à préciser mais qui, si elle se confirmait, pourrait constituer un très lourd handicap pour des Grenoblois avec les deux premiers gardiens touchés. Notons que si Goy n’est pas apparu sous son meilleur jour, Noré a répondu davantage présent que sa défense ce soir, particulièrement en troisième période.

L'affaire reprend de manière assez débridée, avec peu de tirs et un ballet approximatif le plus souvent à mi-glace.
Grenoble pousse à nouveau mais Chamonix insiste en contre avec Bogdanoff qui doit encore se demander comment il manque un but tout fait en cage vide à 28’.
A 29’10, Hascoet hérite d’un joli service de Bob Matt  « la machine à scorer »  Bissonnette et ne laisse à personne le soin d’enfoncer encore un peu plus Grenoble. (1-4)

Pourtant, sous l’impulsion d’un Kalus généreux mais pas toujours précis, c’est Hébar, talentueux depuis son arrivée,  qui file tromper Buysse de belle manière pour rester en contact avec les visiteurs à 35’09. (2-4)

La fin de la période voit Grenoble pousser en jeu de puissance mais, malgré plusieurs occasions, rien n’est marqué et le public, perplexe, s’interroge sur les possibilités de rebondir après la dernière reprise.

Tirs 19/7 Grenoble
Engagements 12/11 Grenoble
 
 
Le chamois chasse le but

Une pénalité bien évitable de Harty, à 40’55, met les deux équipes à 4x4, ce dont va profiter Bouchard pour inscrire un superbe but plein axe avec un lancer fouetté qui fait justement se lever Pôle-Sud à 41’54. (3-4)

On peut alors penser que Grenoble va revenir pour coiffer sur le poteau un adversaire qui a déjà connu assez souvent ce type de mésaventure cette saison, mais la fin de rencontre va être catastrophique pour des Grenoblois qui termineront fatigués à force de jouer à 2 trios 1/2 et sans avoir trouvé la solution aux incursions chamoniardes .

Après plusieurs fautes consécutives des deux équipes, c’est finalement Terrier qui claque une belle lucarne en jeu de puissance, à 45’35, en bénéficiant d’un nouveau positionnement défaillant de Harty. (3-5)

Tandis que certains joueurs de Grenoble paraissent donner le maximum, comme Arnaud qui se blesse en bloquant un slap à 51’, les Brûleurs de Loups vont revenir encore une fois grâce à Gauthier qui bat Buysse au sol à 51’46. (4-5)

Cependant, les dix dernières minutes voient les visiteurs terminer plus fort que Grenoble, bénéficiant sans doute d’une meilleure gestion de leurs trios et de choix tactiques visant à opposer leurs attaquants les plus rapides à des défenseurs fatigués et souvent en fin de présence sur la glace.

A 55’26, Bedin dépose Bisaillon et s’en va signer son doublé avec une grande facilité. (4-6)

A 57’09, le même Bedin lance sur le gardien et Terrier en termine en cage vide. (4-7)

Tirs 10/7 Chamonix
Engagements 13/11 Chamonix
 
Photo hockey Ligue Magnus - Ligue Magnus : 21ème journée : Grenoble  vs Chamonix  - Entre manque d
Photographe Jean-Christophe Salomé
Grenoble et sa bête noire… Grenoble


Chamonix a dominé Grenoble ce soir, avec ses armes, c’est-à-dire sa vitesse, un sérieux défensif autour de son gardien Buysse, et une gestion intelligente de son effectif depuis le banc. Les joueurs de Stéphane Gros ne sont pas venus à Grenoble en victimes expiatoires après le carton des BDL face à Gap, mais en équipe consciente de ses possibilités et voulant tactiquement avoir sa chance. Choix gagnant, avec une offensive qui a fait carton plein et bénéficié très clairement des faiblesses des deux gardiens grenoblois alignés ce soir. Avec sans doute la plus belle collection de joueurs rapides et, parmi eux, nombre de français qui ne font pas de la figuration, contrairement à bien d’autres clubs en Magnus, Chamonix présente un profil atypique que l’on verrait mal, disons-le clairement, quitter la Magnus cette saison si le niveau de jeu est préservé en fin de saison. Les Chamois ont un groupe intéressant, et un coach qui a su gérer intelligemment la confrontation sans épuiser les cadres, et en envoyant aux bons moments les bons joueurs face à certains défenseurs grenoblois à la peine. A chaque reprise sur la glace, Chamonix s’est appliqué à suivre les consignes qui répondaient clairement à ses possibilités, avec un coup de moins bien en deuxième période et des accélérations programmées en troisième avec en réponse une dernière salve de buts. Chanceux les Chamoniards et bénéficiant des défaillances des gardiens locaux ? Oui, mais en partie seulement car si l’addition pouvait et devait être moins corsée avec Mustukovs, la série de duels à pleine vitesse avec les Masson, Bedin, Hascoet et autres Terrier paraissait bien difficile à remporter. Chamonix n’a pas seulement, ce soir, remporté une belle victoire sportive, les Chamois ont également donné un leçon de coaching aux Grenoblois. Bravo à eux et à leur hockey de qualité !

Mais que se passe-t-il à Grenoble ? On a envie de répondre en soulignant qu’au-delà de la valeur de Chamonix ce soir, et avec tout le respect que l’on doit aux Chamois, Grenoble a retrouvé, une nouvelle fois ce soir, son adversaire préféré cette saison, c’est-à-dire lui-même. Derrière la contre-performance à domicile, face à un adversaire réputé plus faible et qui passe 7 buts avec la manière, on trouve plusieurs fragilités que le seul talent individuel de groupe ne peut masquer.
On va tout d’abord être forcé de constater que Grenoble a, pour nous, sous-estimé l’adversaire et s’est présenté la fleur au fusil et le sourire aux lèvres sur la glace. Une attitude qui n’est pas une première cette saison, et dont on peut espérer, au-delà des points perdus et du niveau de professionnalisme qu’elle suggère, sa disparition lors des playoffs. Notons que tout l’effectif n’est pas également concerné bien naturellement, mais entre un Thinel à -3 d’évaluation, et aucun tir selon nos statistiques, et un Kalus qui, sans être le plus brillant, se donne à fond avec deux assistances méritées, vous avez matière à reconsidérer certains temps de glace.

Il faut ensuite s’interroger sur les réponses tactiques apportées par le coaching et sa capacité à répondre aux spécificités de chaque adversaire. Ce soir, il était évident que Chamonix allait exploiter la vitesse de ses attaquants et contrer, jouant également sur l’inexpérience du gardien dauphinois, dont on peut regretter qu’il n’ait jamais été aligné cette saison, même dans des rencontres dont le score était acquis avant terme.
Dès lors, ne fallait-il pas se montrer très prudent, et même prendre des options défensives au bout des dix premières minutes, quitte à s’adapter par la suite ? Quand vous avez un gardien remplaçant, nécessairement plus fragile que le titulaire, ne faut-il pas davantage le protéger ? Ne doit-on pas également évaluer sa défensive au fil du match et réduire le temps de jeu d’un Harty, hors du coup ce soir, au profit d’un Scolari, par exemple, dont on peut se demander, s’il n’est pas blessé, pourquoi il n’a pas joué ? Si Grenoble encaisse trois buts lors de la dernière période, c’est principalement à cause des temps de jeu trop importants de certains cadres et de leurs fatigues, à l’image de Bisaillon qui n’aurait certainement pas été débordé par Bedin de cette manière en début de rencontre. Au-delà des qualités individuelles des Grenoblois, il est nécessaire de s’adapter collectivement à l’adversaire, avec des temps de glace plus équilibrés et une gestion plus fine des adversaires désormais bien connus, sous peine de laisser filer des rencontres et les points qui vont avec.

Cependant, au-delà des points perdus à domicile, le plus inquiétant, et de loin, est la blessure possible de Goy qui conduirait Grenoble à devoir composer avec Noré, le troisième gardien. Si ce dernier n'a pas démérité ce soir et paraît pouvoir tenir la comparaison avec son prédécesseur sur la glace qui n'a pas réalisé une grande performance avant sa sortie prématurée, il n'en reste pas moins que, l'un comme l'autre, ne semblent pas taillés pour répondre aux besoins en playoffs. Mustukovs, actuellement touché au genou, peut-il revenir à son niveau avant la fin de la saison ? On peut espérer que oui même si les blessures au genou sont parfois très longues à guérir complètement. Dans le cas contraire, Grenoble pourra-t-il aller chercher un gardien expérimenté en se tournant, comme il l'a fait pour Arnaud, vers un joueur d'expérience déjà présent en France ? Il est certain que le dossier paraît le plus délicat actuellement si le club veut bien figurer en fin de saison.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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Réactions sur l'article
 
jeanluc a écritle 20/01/2016 à 11:18  
Terglav comme Dufour, propose un jeu stéréotypé comme tout tenant du jeu Nord-Américain, on attaque la cage, on frappe, on patine fort, on joue vertical, et sorti de ce schéma, rideau. Donc quand l'équipe ne joue pas le jeu, il n'y a plus rien à proposer.
drap a écritle 20/01/2016 à 11:07  
c'est un peu plus compliqué que cela pour remplacer le gardien de but. En gros il faut 90 jours d'arrêt du gardien, vue par un docteur de la fédé, et de plus il faut un gardien JFL.
voici la règle dans son ensemble
45.2 Remplacement d’un gardien de l’équipe senior blessé
45.2.1 Seul un gardien de but de l’équipe senior ayant été inscrit sur les feuilles de match dans la catégorie
concernée à sept reprises au minimum, de quelque nationalité qu’il soit, reconnu inapte physiquement en
raison d’une pathologie traumatique ou médicale, inconnue avant le début officiel de la saison en cours, pour
une durée minimum de 90 jours, peut, après expertise du médecin fédéral ou de son remplaçant, être remplacé
par un gardien de but (ci-après dénommé « joker médical ») en dehors de la période des mutations. En Ligue
Magnus et en division 1, le joker médical ne peut être qu’un joueur formé localement.
45.2.2 Si un club recrute, dans le respect de l’alinéa précédent, un joker médical issu d’une équipe de division
supérieure, le premier gardien (défini comme celui faisant état du plus grand temps de présence sur la glace
parmi les gardiens de son équipe) de cette dernière équipe ne pourra prétendre au statut de joker médical
Toutefois, si le recrutement se fait dans une équipe issue de la même division ou d’une division inférieure,
tous les gardiens de cette dernière équipe pourront prétendre à la qualité de joker médical.
45.2.3 Un club ne pourra plus bénéficier de cette disposition après avoir joué son premier match de phase final.
 
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