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Hockey sur glace - Ligue Magnus
PATINOIRES : LE HOCKEY RÊVE DES DOUBLES PISTES !
 
Depuis plus de quarante ans Tristan Alric a été l’acteur et le témoin privilégié de l’évolution du hockey sur glace en France. D’abord comme joueur puis comme arbitre. Ensuite, en devenant le journaliste spécialiste du hockey sur glace dans le quotidien sportif L’Equipe pendant plus de vingt ans. Auteur de nombreux livres et d’une récente encyclopédie qui font référence, Tristan Alric a marqué également l’histoire du hockey français en étant le créateur de la Coupe Magnus et des divers trophées individuels. Avec un tel parcours, il est donc bien placé pour avoir une analyse pertinente sur notre sport favori. Le site Hockey Hebdo est donc heureux de lui permettre de s’exprimer régulièrement dans cette rubrique.
 
Média Sports Loisirs, Hockey Hebdo Tristan Alric le 11/09/2020 à 11:15
Tribune N°14


Après les Jeux Olympiques d’hiver organisés à Grenoble en 1968, le ministre des sports de l’époque, Joseph Comiti, lança une vaste opération gouvernementale en faveur des sports de glace qui fut baptisée « plan des 100 patinoires ». C’est cette initiative de grande ampleur qui permit à de nombreuses villes françaises situées en plaine de s’équiper pour la première fois en pistes de glace artificielles. Toutefois, un demi-siècle plus tard, l’état de ces nombreuses patinoires post-olympiques s’est dégradé. Les patinoires construites à cette époque ont logiquement beaucoup vieilli obligeant certaines pistes à fermer définitivement leurs portes ce qui explique qu’actuellement leur nombre total stagne ou n’augmente que très lentement. Toutefois, des villes comme Dunkerque, Angers ou encore Louviers se sont dotées de nouvelles patinoires ces derniers mois.
 
Photo hockey Ligue Magnus - Ligue Magnus - PATINOIRES : LE HOCKEY RÊVE DES DOUBLES PISTES !

Pour essayer de convaincre et d’accompagner si possible les municipalités afin de moderniser leurs patinoires ou - mieux encore - d’en construire des nouvelles, la FFHG s’est dotée d’une Commission Equipement présidée actuellement par l’ancien international Philippe Lacarrière. Dans cette commission siègent deux architectes : Guy Durand et Stéphane Bansac, mais également Luc Mainfray, membre du Comité directeur, Benjamin Bilet salarié permanent de la Fédération et Emmanuel Colliot représentant de la Direction Technique Nationale (DTN).
 
Le moins que l'on puisse dire c'est que la tâche de cette commission n’est pas simple ! Lorsque ses membres font un plaidoyer en faveur des sports de glace auprès des élus locaux, les maires rechignent très souvent en opposant trois arguments : le contexte économique, le problème écologique et les priorités municipales. Il faut savoir qu’en France il y a aujourd’hui 100 pistes règlementaires au total, mais que 25 départements français n’ont pas encore de patinoire et que 40 départements n’en possèdent qu’une seule ! Il existe donc des « zones désertiques » et certaines grandes agglomérations n’ont pas, ou n’ont plus, de piste de glace comme Cherbourg, Nancy, Saint-Etienne, Pau, La Rochelle, Saint-Brieuc ou encore Perpignan. Par rapport au nombre d’habitants, la France se trouve à la 18e place mondiale seulement avec une patinoire pour 700 000 personnes, très loin derrière d’autres pays comme la Suisse par exemple qui compte une patinoire pour 200 000 habitants soit trois fois plus ! Par comparaison, il existe en France environ 4100 piscines publiques soit une pour 15 000 habitants...
 
Le hockey et les sports de glace ne pourront pas se développer tant que les séances publiques resteront la seule priorité des gestionnaires (rentabilité oblige) et qu’on ne considèrera pas qu’une patinoire est avant tout un terrain de sport. Or, en France les patinoires misent trop souvent uniquement sur l’engouement des séances publiques qui assurent ainsi un seuil de rentabilité. Mais cette gestion prioritaire empêche les activités des clubs sportifs locaux de se dérouler pendant les jours et les heures où leurs membres sont les plus disponibles. C’est la raison pour laquelle la FFHG milite désormais pour la construction de doubles pistes règlementaires qui permettent une utilisation optimale des installations à la fois pour le grand public et pour les clubs de sport.
 
Le niveau du hockey sur glace français ayant augmenté régulièrement, les clubs cherchent désormais à rendre l’utilisation de leurs patinoires moins problématique et plus régulière à leurs licenciés. C’est dans ce but qu’ils cherchent à se doter si possible d’une deuxième piste qui soit règlementaire. Pour l’instant, il existe en France seulement six doubles pistes répondant à ce critère : Cergy, Rouen, Amiens, Angers, Grenoble et Paris Bercy.  Car le problème qui se pose souvent pour d’autres patinoires, c’est que la deuxième piste, quand elle existe, est avant tout à caractère ludique, souvent de petite dimension (40X20), et ne peut donc servir qu’à l’initiation des jeunes hockeyeurs et pas pour les matches officiels comme c’est le cas dans la nouvelle patinoire de Dunkerque par exemple.
 
En effet, certaines deuxièmes patinoires sont uniquement « récréatives » aménagées parfois avec des tunnels, voire des bosses ou encore avec une piste ronde qui peut se transformer en boîte de nuit ! Ces aménagements sont donc totalement inutilisables pour la pratique sportive. C’est le cas par exemple à Montpellier, à Valenciennes, à Marseille ou à Cholet. Pour éviter l’installation de ce genre d’attraction improductive pour le hockey, la Commission Equipement essaye de se positionner le plus en amont possible des projets afin de tenter d’influer sur les programmistes comme ce fut le cas à Meudon ou encore à Cergy. Il faut noter que dans ce dernier projet la FFHG a été totalement impliquée. 
 
Mais il y a également le problème que posent les nouvelles « Arénas » qui voient le jour dans les grandes villes pour accueillir divers spectacles musicaux ou sportifs. En effet, dans ce cas les membres de la Commission Equipements ont beaucoup de mal à convaincre les décideurs d’adapter leurs projets en permettant, à plus ou moins long terme, d’inclure une piste de glace. Si la FFHG a pu obtenir in-extrémis l’ajout d’une patinoire dans l’aréna de Montpellier (qui malheureusement a servi que très brièvement pour l’instant), ailleurs ce ne fut pas le cas. L’exemple le plus regrettable c’est à Rouen où la nouvelle « Kindarena » contient 6000 places, mais sans la possibilité d’inclure une patinoire ce qui est une aberration dans le plus grand fief du hockey français !
Dans ces nouveaux projets de patinoires il manque souvent un ou deux mètres pour réaliser une piste de glace. Mais le plus gros problème, c’est que certaines fédérations sportives, comme celles du basket ou du hand-ball, veulent avoir l’aréna locale uniquement réservée à leur discipline au lieu de partager une salle polyvalente qui serait pourtant plus rentable.
 
Autre exemple, à Caen, il y aura bientôt une nouvelle aréna de 4 200 places le long du boulevard Guillou qui ouvrira ses portes en septembre 2023. Malheureusement sans patinoire dans cette nouvelle enceinte. En effet, la FFHG « pense qu’il est déjà trop tard pour arrêter ou modifier ce projet ». Parfois notre fédération a pu sauver de justesse la situation comme pour les patinoires de Toulon et d’Avignon qui ont failli disparaître. Dans ces cas, le président de la FFHG, qui a effectué un tour de France, s’est déplacé en personne pour convaincre les élus avec comme argument de poids une subvention de l’Agence Nationale pour le Sport qui permet la rénovation de ces pistes. Pour peser encore d’avantage, la FFHG a noué de bons contacts aussi avec le Syndicat des patinoires et son ancienne « tutrice », la Fédération française des sports de glace. 
 
Comme on le voit, il faut se battre pour convaincre les élus d’aménager une patinoire double en faveur des sports de glace, et donc du hockey. J’ai pu m’en rendre compte en me rendant dans la patinoire de Dijon quand le club local évoluait encore dans la Ligue Magnus. En effet, plus de trente ans après mon premier passage pour un stage, j’ai retrouvé avec étonnement la patinoire de Dijon presque inchangée ! D’ailleurs, la patinoire Trimolet a été récemment « déclassée ». Dans ce cas de figure, convaincre les élus locaux de construire en plus une deuxième piste réglementaire relève du rêve irréalisable ! Ce « retour vers le futur » à Dijon a malheureusement confirmé le grand retard pris dans certaines villes pour que le hockey sur glace puisse bénéficier de véritables infrastructures adaptées. Il est clair que construire une nouvelle patinoire avec deux pistes règlementaires est la solution idéale.
 
 
 
 
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