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Hockey sur glace - Tribune libre de Tristan Alric
Hockey sur glace - 106 / MAGNUS : J’AI DÉCOUVERT « LE RÉEL D’ANGERS » 
 
Pendant trois jours, Tristan Alric, créateur de la Coupe Magnus, a vécu au sein du club professionnel des Ducs d’Angers et a pu découvrir la patinoire Iceparc. Il explique les conditions particulières qui font désormais de l’équipe phare de la Ligue Synerglace Magnus un des principaux favoris du championnat de France.
 
 
 
Tribune N°106

 
 

MAGNUS : J’AI DÉCOUVERT « LE RÉEL D’ANGERS » 
 


Depuis son inauguration en 2019, je n’avais encore jamais eu l’occasion de visiter le fameux « Iceparc » d’Angers dont tout le monde me vantait les mérites. Le dernier souvenir que je gardais de la ville de Maine-et-Loire, c’était son ancienne patinoire du « Haras », proche de la gare Saint-Laud, avec sa charpente en bois spectaculaire composée de poutres entrelacées et torsadées, œuvre de l’imagination débordante de l’architecte Jacques Laugery. Quinze ans après mon dernier passage, j’avais donc hâte de revenir sur place pour découvrir enfin le nouveau « réel d’Angers » symbolisé par cet Iceparc très moderne qui a coûté la bagatelle de 38 millions d’euros.


En arrivant à la station de tramway « Berges de Maine » qui se trouve juste en face l’entrée de la patinoire, j’ai eu la sensation d’être soudainement téléporté dans une autre époque ! La forme élancée très futuriste du bâtiment (dessiné par le cabinet d'architecture Chabanne et réalisé par Alter Construction) suscite la curiosité et elle m’a immédiatement séduit.
Le dépaysement est d’autant plus fort que l’Iceparc se trouve implanté dans le nouveau quartier Saint-Serge en pleine transformation, face au cinéma multiplexe Pathé et un nouvel immeuble paquebot très impressionnant de neuf étages avec sur un côté une tour pyramidale qui culmine à 29 mètres de haut. Bref, l’avenir du hockey sur glace angevin semble très ambitieux et prometteur en se retrouvant situé dans un tel contexte baptisé « Projet Coeur de Maine »
Surtout que cet ensemble urbain en fin d’achèvement joue avec des contrastes ingénieux. De l’autre côté de l’Iceparc se trouve un vaste site de loisirs, étalé sur cinq hectares, qui est en grande partie végétalisé où 500 arbres ont été plantés. Cet emplacement en plein air comprend également un skate parc, un parcours de santé, plusieurs modules de musculation et une piste cyclable. Le tout avec, en arrière-plan bucolique, les rives de la rivière Maine qui était en crue le jour de ma visite offrant une atmosphère encore plus prégnante.
 

UNE MISE EN SCÈNE TRÈS PROFESSIONNELLE


Quant à l’intérieur de l’Iceparc, il m’a fait penser à celui de l’Aren’Ice de Cergy-Pontoise, mais dans une version encore plus grande et aboutie. Il y a à Angers également deux patinoires, mais la piste principale bénéficie d’une capacité augmentée de 3586 places. L’originalité du club des « Ducs », c’est donc d’avoir amplifié encore d’avantage cet écrin futuriste afin de pouvoir rivaliser à armes égales avec d’autres grands fiefs français bien équipés comme les patinoires de Marseille, de Grenoble, de Bordeaux, de Rouen ou encore d’Amiens.
Comme j’ai pu le constater de visu pendant un match de la ligue Synerglace Magnus contre Anglet, le public a eu droit à une mise en scène très attractive. Les spectateurs ne s’ennuient jamais grâce à une animation euphorisante qui permet d’assister notamment à un mapping vidéo projeté sur la glace grâce à 12 vidéoprojecteurs fixés au plafond. Mais aussi à des feux de bengale qui forment des haies incandescentes avec des pom-pom girls qui agitent leurs pompons de fils argentés pour accueillir les deux équipes ou encore une sonorisation puissante et un commentaire théâtralisé pour saluer la réussite d’un but ou l’envoi d’un joueur en prison.
 
De gauche à droite : L’attaquant canadien Brady Shaw, le capitaine Robin Gaborit et Sami Tavernier font partie des hockeyeurs qui assurent le spectacle dans l’équipe des Ducs d’Angers. Photos ©Théo Bariller-Krine.
 
Bref, il n’y a pas que l’attaquant canadien d’Angers Brady Shaw (32 ans), meilleur buteur et pointeur de la Ligue Magnus, qui fait le show dans l’Iceparc d’Angers avec son casque doré, tout comme le capitaine emblématique et enfant du pays, Robin Gaborit (34 ans) qui joue chez les Ducs depuis 13 ans ainsi que Sami Tavernier (27 ans, fils de Michel l’ancien international), élu meilleur joueur de la finale de la Coupe de France à l’Accor Arena. Le spectacle est assuré aussi dans l’ensemble du stade de glace d’Angers grâce à de nombreuses prestations livrées clé en main par des sociétés privées pour fidéliser un public parfois encore un peu introverti que le speaker doit stimuler pour se lâcher vraiment.
 

UN PRÉSIDENT AVEC UN STATUT PARTICULIER


Le nouveau contraste offert par le club d’Angers vient aussi du rôle singulier du président Rodolphe Intsaby (54 ans). Car cet ancien gardien de but (membre du comité directeur et du bureau de la FFHG) était déjà le président des Dogs de Cholet en Division 1. Mais sa vie a connu un rebondissement inattendu en 2023 puisqu’il a dû effectuer 67 kilomètres pour venir prendre le relais de l’emblématique président Michael Juret. Ce dernier, grand artisan de la montée en puissance du club et dans la construction de l’Iceparc, a été contraint de démissionner après un long mandat très fructueux de 17 ans à cause de raisons extra-sportives. Mais le souvenir de cet ancien arbitre bâtisseur persistera encore longtemps dans ce nouveau fief des Ducs qui lui doit beaucoup.
Après une carrière effectuée chez McDonald’s, son successeur, le nouveau président des Ducs angevins Rodolphe Intsaby, bénéficie désormais, chose presque unique dans le hockey sur glace français, d’un statut de dirigeant rémunéré (qu’il avait déjà à Cholet) car il est devenu le PDG de la société anonyme des Ducs d’Angers avec un mandat de cinq ans (il lui en reste trois) alors que ses confrères des autres clubs de la Ligue Magnus sont uniquement des actionnaires bénévoles.
 

DES TECHNICIENS ÉFFICACES AUX COMMANDES


Ayant franchi une étape importante dans sa carrière de dirigeant en arrivant à la tête du grand club de Maine-et-Loire, Rodolphe Intsaby est épaulé avec une grande efficacité d’abord par son manager général le franco-canadien Simon Lacroix (51 ans) qui occupe cette fonction depuis maintenant onze ans à Angers. Avant cela, Simon a joué dans quatre clubs français différents (Garges, Villard, Rouen, Angers) et il a gagné à deux reprises la Coupe Magnus avec les Dragons de Rouen en 2001 et 2003. Mais, il faut souligner que Simon Lacroix a également joué une fois avec l’équipe de France lors des Championnats du monde organisés au Canada en 2008.



Simon Lacroix manager général & Jonathan Paredes coach. Photos ©Théo Bariller-Krine

L’autre acteur très important des Ducs d’Angers c’est leur entraîneur, Jonathan Paredes (44 ans), natif de Limoges. Ce dernier a d’abord joué à Amnéville avant de devenir le coach du club de Dijon et surtout de Cergy-Pontoise en Ligue Magnus, puis dernièrement des Nottingham Panthers en Angleterre pendant la saison dernière.
Jonathan Paredes, qui est un technicien reconnu puisqu’il vient d’être élu pour la deuxième fois meilleur entraîneur de la Ligue Magnus après avoir déjà remporté ce trophée avec les Jokers de Cergy-Pontoise en 2022, et a été par ailleurs coach assistant des équipes de France U16 et U18. Il fait donc partie des six entraîneurs français qui officient cette saison dans la Ligue Synerglace Magnus avec Stéphane Barin (Anglet), Olivier Dimet (Bordeaux), Luc Tardif (Marseille), Fabrice Lhenry (Rouen) et Sylvain Roy (Chamonix).
J’ajoute l’apport également très important du reste du staff angevin avec Zack Torquato (entraîneur adjoint), Landry Macrez (entraîneur des gardiens), Kevin Mahot (préparateur physique) et Jean-Claude Deluteau (chef matériel).


LES « DUCS » ESPÈRENT BIEN DEVENIR « ROIS »


Avec un budget global de 4 millions d’euros, le deuxième de la Ligue Magnus derrière Grenoble (6 millions), les Ducs d’Angers, qui viennent de remporter leur quatrième Coupe de France en battant avec brio Grenoble (3-2), rêvent logiquement de monter encore dans la hiérarchie en se faisant couronner « rois » de la glace puisqu’à présent leur but ultime c’est de remporter si possible cette saison la Coupe Magnus pour la première fois de leur histoire. C’est tout le mal que je leur souhaite !
En effet, les hockeyeurs angevins ont échoué jusqu’ici à cinq reprises dans la série finale : en 2010 et 2013 contre Rouen, en 2014 contre Briançon, en 2016 à nouveau contre Rouen puis en 2022 face à Grenoble. Vont-ils enfin réussir à vaincre la malédiction qui semble s’acharner sur eux ? Classés en deuxième position de la saison régulière, ils peuvent y prétendre légitimement.
Les Raptors et Le Puck angevin, qui sont les deux fidèles groupes de supporters, ont déjà mis le feu dernièrement dans l’Accor Arena pendant la finale de la Coupe de France avec la complicité de 1500 amateurs de hockey sur glace venus de la région d’Angers. Ces derniers comptent bien les pousser encore plus fort.
Un signe qui ne trompe pas dans le désir du club d’Angers de devenir dans l’avenir une grande référence dans le hockey sur glace français, la section amateur des Ducs (AHCA) vient de créer en ce début d’année son Académie de l’arbitrage officialisée par la signature d’une convention sur l’initiative de l’arbitre international Johan Fauvel qui a été formé à Angers. Son but est de détecter, sensibiliser et former les jeunes au milieu de l’arbitrage. Il faut saluer cette grande première en France en espérant qu’elle servira d’exemple pour tous les autres clubs de l’hexagone.
 

UN CLUB QUI SAIT FAIRE SA PROMOTION


En étant invité à partager momentanément la vie du club, j’ai pu me rendre compte de la grande ferveur locale qui existe à Angers. D’abord, lors d’une soirée mémorable organisée par Michel et Sylvie Marchais dans le « Maréchal’Pub », le quartier général des Raptors. Le journal local (Le Courrier de l’Ouest) s’est fait l’écho dès le lendemain de cette fête profitant de l’occasion pour publier une grande photo de l’événement en première page avec, dans la rubrique sportive intérieure, mon interview en tant que créateur de la Coupe Magnus.
Ensuite le président Rodolphe Intsaby m’a servi de guide avec beaucoup de diligence et d’attention pour me faire découvrir sur place « le réel d’Angers ». D’abord avant le match dans les coulisses (les vestiaires et les différents locaux sont impressionnants) puis dans la loge présidentielle pendant la rencontre palpitante face à Anglet puisqu’elle s’est soldée par un total incroyable de douze buts (7-5). Quel spectacle !

 
Lors du match contre Anglet, Tristan Alric a remis le trophée du meilleur joueur du match au capitaine d’Angers Robin Gaborit entouré du président Rodolphe Intsaby et du sponsor du garage Renault représentés par Didier Mauget et son épouse. 
Photos
©Théo Bariller-Krine
 
Une fois le match terminé, le président m’a demandé de descendre avec lui sur la glace. Cet honneur m’a beaucoup touché. Quand j’ai entendu l’enthousiasme impressionnant du public angevin après cette victoire, je n’ose imaginer ce qui se passera si le club de Maine-et-Loire réussit à atteindre enfin le graal dans quelques semaines !
On se souvient que les Diables Rouges de Briançon ont dû patienter pendant 80 ans pour être sacrés champions de France en 2014 en battant justement les Duc d’Angers après sept matches au suspense irrespirable. Je ne doute pas un seul instant que ces derniers ne mettront pas autant de temps pour y arriver à leur tour et que, si c’est le cas, l’ambiance sera énorme et très spectaculaire à Angers lorsque ce jour viendra. Car vu leur niveau de jeu et leur beau parcours dans le championnat régulier de la Ligue Magnus (deuxièmes), les Ducs sont de toute évidence un réel danger pour tous leurs adversaires à commencer pour les Pionniers de Chamonix qu’ils affrontent en quarts de finale.

 




Depuis plus de quarante ans Tristan Alric a été l’acteur et le témoin privilégié de l’évolution du hockey sur glace en France. D’abord comme joueur puis comme arbitre. Ensuite, en devenant le journaliste spécialiste du hockey sur glace dans le quotidien sportif L’Equipe pendant plus de vingt ans. Auteur de nombreux livres et d’une récente encyclopédie qui font référence, Tristan Alric a marqué également l’histoire du hockey français en étant le créateur de la Coupe Magnus et des divers trophées individuels. Avec un tel parcours, il est donc bien placé pour avoir une analyse pertinente sur notre sport favori. Le site Hockey Hebdo est donc heureux de lui permettre de s’exprimer régulièrement dans cette rubrique.
 



 
 
 
Lieu : Media Sports LoisirsChroniqueur : Tristan Alric
Posté par Christian Simon le 27/02/2025 à 11:00
 
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