VERS UN CRASH DES FRANÇAIS VOLANTS ?
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Le mois de février est l’occasion d’assister comme chaque année à la grande finale de la
Coupe de France. Cet événement, surnommé « Trophée Pete Laliberté », qui a opposé cette saison pour la première fois les Ducs d’Angers et les Brûleurs de Loups de Grenoble, est devenu un rendez-vous annuel incontournable du hockey sur glace. D’autant que depuis son arrivée dans la capitale en 2007, la finale de la « French Cup », qui était organisée jusque-là en province, s’est transformée en véritable fête populaire.
La patinoire éphémère de l’
Accor Arena de Paris, qui est mise en glace uniquement pour des événements très importants, attire désormais pour la finale de la Coupe de France un public considérable avec une moyenne de plus de 13 000 spectateurs !
Un record d’affluence a même été établi au mois de février 2020 avec le total impressionnant de
13 877 spectateurs lors de la finale inoubliable qui a permis à Amiens de réaliser un exploit en battant de justesse Rouen après l’épreuve des tirs au but (3-2).
Je rappelle que le mérite du succès de ces finales de la Coupe de France en plein cœur de Paris, devenues désormais traditionnelles, revient d’abord au club des Français Volants car c’est lui qui avait proposé à l’époque sa candidature pour héberger régulièrement cet événement médiatique à l’initiative de son ancien président
Stéphan Clout. Mais en acceptant de rendre cette localisation permanente depuis 18 ans dans la capitale, la FFHG a participé activement à l’ampleur du phénomène en mettant tous les moyens financiers et logistiques pour en faire un fleuron remarquable et majeur dans sa communication.
UN PASSÉ GLORIEUX QUI REFAIT SURFACE
Lorsque j’assiste chaque année à cet engouement extraordinaire du public pour la finale de la Coupe de France, je ressens paradoxalement un sentiment profond de tristesse et surtout de gâchis. En dépit de ce succès indéniable, pourquoi suis-je aussi pessimiste et rabat-joie devant un tel spectacle ?
Tout simplement parce que malgré l’enthousiasme général qui est palpable dans les gradins archicombles de Bercy, je ne peux pas m’empêcher de penser au triste sort qui a été réservé au club résident des « Français Volants de Paris » qui a eu pourtant un passé très glorieux au même titre que son voisin de l’ACBB récemment disparu.
Je rappelle que lors de l’ouverture Palais Omnisports de Paris-Bercy en 1984, cette inauguration suscita un espoir considérable pour l’avenir du hockey sur glace français et en particulier pour le club historique de la capitale. On s’est tous mis à rêver ! Tout comme d’ailleurs les principaux médias parisiens de radio et de télévision qui avaient désormais sous la main une belle vitrine sportive à offrir pour ces « gladiateurs du 20e siècle sur la glace ».
Je me souviens qu’à l’époque, le président du POPB Jacques Goddet (ancien patron du journal L’Equipe), le directeur général Robert Thominet, ainsi que le directeur sportif Andy Dickson, ne m’avaient pas caché, lors d’un long entretien avec eux, que leur intention commune était de donner un coup de pouce très important au hockey sur glace parisien grâce à l’installation pérenne du club des Français Volants dans la grande patinoire de la célèbre pyramide.
Malheureusement, on connait ce qu’il advint par la suite. Malgré un titre de champion de France remporté par les Français Volants en 1989 (jugé beaucoup trop tardif par des organisateurs impatients), la bienveillance envers le hockey sur glace s’était brusquement interrompu. En effet, il n’a fallu que cinq ans pour que les promesses s’envolent et que le coûteux complexe de Paris-Bercy décide de changer de stratégie.
Du coup, il a abandonné toutes ses ambitions sportives concernant ses principaux clubs résidents (hockey, patinage et basket) pour privilégier avant tout l’organisation de très nombreux événements beaucoup plus ponctuels et surtout plus lucratifs, notamment dans le domaine artistique avec des grands concerts musicaux.
Devenu la « vitrine » du hockey français à Bercy, les Français volants attirèrent de nombreux sponsors et plusieurs internationaux tricolores qui ont effectué des passages successifs dans l'équipe phare de la capitale.
UN ATTÉRISSAGE BRUTAL DES FRANÇAIS VOLANTS
Bref, il y a maintenant 35 ans, les exploitants du stade de Bercy ont dit sans ménagement aux Français Volants de Paris « circulez, il n’y a plus rien à voir ! ». Ne pouvant pas lutter à armes égales face à une politique financière et économique impitoyable qui ne faisait plus de sentiment, les hockeyeurs, comme les patineurs artistiques parisiens, ont été relégués du jour au lendemain dans la petite patinoire annexe Sonja-Henie qui peut contenir seulement 500 places assises. Autrement dit, ils ont été placardisés et isolés comme des parias dans une « cave ».
Comme je l’avais déjà expliqué dans ma Tribune numéro 32 intitulée « Pourquoi le hockey a perdu son Paris », la situation du club de hockey sur glace des Français Volants, qui fut créé il y a maintenant 92 ans par Jacques Lacarrière, est devenu difficilement gérable à cause de différentes contraintes très problématiques, pour ne pas dire insolubles, qui découragent ses dirigeants les plus motivés.
La situation est devenue si grave à présent que l’équipe fanion masculine des « Volants », qui évolue pourtant dans le peloton de tête du championnat de France de la Division 2, risque de disparaître définitivement la saison prochaine pour laisser la place uniquement à du hockey loisir beaucoup moins encombrant et plus économique.
Certes, on n’assistera pas à une disparition totale du club aussi catastrophique qu’à Boulogne-Billancourt avec la mort dramatique de l’ACBB, mais dans la ville de Paris intramuros, on va tout droit semble-t-il vers un « crash » retentissant des Français Volants en senior.
UN PRÉSIDENT DÉSABUSÉ ET TRÉS PÉSSIMISTE

L’ancien président des Jets de Viry-Châtillon,
Pascal Papaux (62 ans), qui a succédé au capitaine Gianni Vigezzi comme nouveau président de la section hockey sur glace des Français Volants de Paris, ne cesse de sonner l’alarme sur la situation préoccupante dont il a hérité à Bercy à quelques pas seulement de l’immeuble imposant du ministère des finances.
Le jugement sévère du président des « Volants » prend un certain poids lorsque l’on sait que Pascal Papaux fut délégué syndical CGT chez le distributeur national de la presse parisienne (NMPP) avant de devenir secrétaire du Comité d’entreprise à l’aéroport de Paris qui regroupait Orly, Le Bourget et Roissy-Charles de Gaulle, un consortium qui représentait une gestion bénéficiant d’un budget colossal.
Concernant le club des Français Volants, le nouveau président, qui doit gérer cette fois des sommes autrement plus dérisoires sans commune mesure, explique son problème actuel : « La subvention de la mairie de Paris est de
80 000 euros pour notre club omnisports qui regroupe le hockey sur glace et le patinage. La section du hockey ponctionne à elle seule 72 000 euros grâce à un effort collectif. Mais 70 % de cette somme va uniquement à l’équipe senior de la Division 2 pour pouvoir la maintenir à flot ! Comme nous avons très peu de partenaires (à hauteur de 20 000 euros), le budget global de nos séniors est donc de
108 000 euros. Comment faire pour pouvoir fonctionner avec si petit budget en Division 2 ? Rendez-vous compte que le club n’est pas en mesure d’équiper ses hockeyeurs avec un nouveau jeu de maillots ! C’est donc à présent l’heure des choix qui a sonné pour savoir ce qu’on va faire la saison prochaine. »
UN CHANGEMENT SOCIOLOGIQUE QUI ACCENTUE LA CRISE
Le président Pascal Papaux, à qui certains reprochent en coulisses d’avoir une propension un peu trop pessimiste, n’a pas peur de dire ouvertement ce qu’il pense, sans prendre des gants en assénant, par ses propos et en toute connaissance de cause, un sacré coup de crosse.
Il faut souligner que ce dernier est devenu le dirigeant de la section hockey sur glace des Français Volants par défaut en voulant tout simplement suppléer l’absence de candidat à ce poste très inconfortable alors qu’il n’était pas venu à Bercy pour ça.
« Quitte à paraître un vieux réactionnaire, je pense qu’il y a un fond comportemental qui est en train de se perdre concernant nos hockeyeurs. Déplacer les cages, désormais ils s’en foutent ! Ramasser les palets, ça les fait chier ! Je constate qu’il y a une disparition de la culture du hockey et du respect des anciens. L’autorité se perd ainsi que la bienséance. Tout ça c’est fini ! A présent, les joueurs agissent comme ils veulent et ils décident en fonction du moment. Ces nouveaux agissements, qui sont le reflet de la société d’aujourd’hui et du contexte parisien, rejaillissent négativement sur la vie du club. Personnellement, je n’ai jamais vu ça ! Après les entraînements, on part de suite sans s’attarder et on prend des douches chez soi. Mais, il est vrai que les séances publiques qui suivent nous mettre la pression pour libérer la patinoire. Bref, chez nous, le hockey est devenu un sport d’équipe paradoxalement très individualiste. Par ailleurs, il n’y a plus le respect des bénévoles, pourtant indispensables ainsi que du matériel. C’est dur à dire, mais la soi-disant « famille » du hockey, dans le club des Français Volants, elle n’existe plus ! »

Les Français Volants ont remporté le « Trophée fédéral » en 2024 lors du tournoi final organisé à Garges. C’est le troisième succès du club parisien dans cette catégorie après les deux victoires en 2013 et 2015.
UN CLUB QUI SOUFFRE DE RELATIONS INTERNES DÉGRADÉES
Le président qui lance, avec ses déclarations sans filtre totalement assumées, un sacré palet dans la mare, regrette également qu’il n’y ait plus d’interaction, autrement dit de contacts plus étroits, entre les trois entités qui forment la section hockey sur glace des Français Volants à savoir : la Division 2, le hockey mineur et le hockey loisir. Pascal Papaux tourne encore la crosse dans la plaie, au risque de froisser d’avantage certaines susceptibilités, en me confiant : « La Division 2 se désintéresse des jeunes mise à part quelques rares joueurs comme mon fils Mans qui entraîne les petits. »
On imagine que l’impartialité que revendique pourtant haut et fort le président concernant la présence prégnante de son fils risque d’être mal perçue dans ce club historique où les chausse-trappes sont nombreuses ce qui explique que ce club, pourtant si célèbre dans l’histoire, se désagrège peu à peu inexorablement.
Il faut savoir que les matches à domicile dans la petite patinoire de Bercy attirent désormais en moyenne entre 250 et 300 spectateurs seulement alors que pendant la grande époque où les Français Volants évoluaient dans la Ligue Magnus (Nationale A à l’époque) il y avait régulièrement plus de 5000 personnes dans les gradins.
Je rappelle qu’au mois de décembre 1985, un match à Bercy contre Saint-Gervais attira le chiffre record de 11 198 spectateurs grâce en particulier à l’initiative de l’ancien international Christophe Ville, nouvel attaquant vedette des Volants, qui fit personnellement la promotion de ce choc au sommet dans sa région natale de la Haute-Savoie pour rameuter ses supporters. Ce temps glorieux est malheureusement désormais totalement révolu.
Oleg Kuzmin, Léo Cuzin et Mans Papaux sont les trois piliers porteurs de l’équipe senior des
Français Volants de Paris qui évolue dans le championnat de France de la Division 2.
UNE ÉQUIPE PHARE QUI RISQUE DE PERDRE SA LUMIÈRE
Effectivement, actuellement l’équipe de Division 2 des Français Volants, qui est éliminée régulièrement en huitième de finale lors des play-offs depuis 2017, voit son avenir très compromis à court terme car elle repose principalement sur trois « piliers porteurs » très méritants, mais âgés, qui sont
Mans Papaux (36 ans) fils du président,
Léo Cuzin (33 ans) fils du président de Cergy-Pontoise et meilleur attaquant parisien la saison dernière, ainsi que le russe
Oleg Kusmin (35 ans) qui dispute fidèlement sa dixième saison sous le maillot du club parisien. (voir photo ci-dessus)

Le coach des « Volants » en Division 2, l’ancien gardien de but
Jérôme Pourtanel (53 ans), tente de son côté depuis cinq saisons de maintenir à flot et avec les modestes moyens du bord la fragile équipe parisienne après avoir tenu le gouvernail d’autres équipes qui furent également malmenées en Division 1 ou en Division 2, comme Neuilly-sur-Marne, Orléans, Tours et Evry-Viry.
Mais l’entraîneur méritant des Français Volants a-t-il une perspective vraiment réaliste ? D’autant que le sacre récent de l’une des trois équipes loisirs du club de Paris, qui a remporté le « Trophée fédéral » en 2024, semble avoir suscité beaucoup plus d’enthousiasme parmi les supporters locaux qui ont les yeux de Chimène pour ses anciens joueurs.
« Le club des Français Volant a impérativement besoin de rester en Division 2 pour pouvoir garder son aura, explique Jérôme Pourtanel. Il y a encore de l’espoir. Mais, je reconnais que notre situation est très difficile avec un très petit budget. Il faut savoir que nos joueurs sont tous des
amateurs car ils ne sont pas rémunérés ! Nos deux renforts étrangers, le russe Oleg Kusmin et le tchèque Jan Safar, ne sont pas payés non plus ! D’ailleurs, j’emmène ce dernier à chaque fois dans ma voiture en covoiturage puisqu’il vit à Orléans comme moi. »
Pour mesurer l’importance de la situation critique du club parisien, il faut noter que Jérôme Pourtanel, qui travaille dans une société HLM et commente également tous les matches de la NHL sur la chaîne Bein Sport, est simplement défrayé de ses frais kilométriques pour ses déplacements en tant que coach de l’équipe parisienne.
MÊME STÉPHAN ENFONCE LE CLOU…

L’ancien président du club « omnisports » des Français Volants,
Stéphan Clout, devenu consultant régulier du hockey pour la télévision, ne se montre pas plus optimiste quant à l’avenir du club de Paris. L’ex-gardien international, qui est resté fidèle au club parisien, m’a confié visiblement désabusé : « Cela fait plus de 30 ans que la situation est inquiétante pour les Français Volants. Pascal Papaux ne fait que découvrir un problème récurrent. Pour parler trivialement, dans la région parisienne, c’est le bordel concernant le hockey ! Tous les clubs ne font plus que du loisir. Ceci dit, il faut souligner que notre club est quand même le seul qui peut se vanter de n’avoir jamais déposé son bilan ! Malheureusement, les Volants n’ont pas d’outil de travail, ils sont juste dans une arrière-boutique. Dans ces conditions, il est presque impossible de trouver des partenaires et des mécènes car le club n’a rien à vendre. Il n’a plus aucune visibilité ! Avec 300 spectateurs dans la petite patinoire de Bercy, il y a aucune médiatisation possible. Par ailleurs, depuis l’élection de Bertrand Delanoë en 2001 comme maire de Paris, il n’est plus question de construire une nouvelle patinoire. Regardez, à Boulogne-Billancourt, ils ont fait disparaître définitivement l’autre grand club historique de l’ACBB pour détruire la patinoire et faire une opération financière juteuse qui leur permettra de récupérer au bas mot 500 millions d’euros. On ne peut pas lutter contre ça ! »
POUR LES « VOLANTS » L’ATTÉRISSAGE RISQUE D’ÊTRE BRUTAL
Bref, que ce soit l’actuel président du club omnisports des Français Volants Christophe Carrez, ou pour Pascal Papaux le président de la section du hockey sur glace, l’affaire est entendue. Ils doivent se résigner à végéter éternellement dans la petite patinoire Sonja Henie. Pour l’anecdote, c’est le nom d’une célèbre patineuse et actrice norvégienne qui fut triple championne olympique et dix fois championne de monde. Cette dernière est morte de leucémie en 1969 à bord d'un vol entre Paris et Oslo à l’âge relativement jeune de 57 ans.
Concernant l’équipe de hockey sur glace des Français « Volants », pour rester dans le domaine aéronautique, c’est un véritable « crash » qui est à redouter cette fois dans les prochains mois. « L’arrêt dans la Division 2 est envisagée très sérieusement, me confirme Pascal Papaux. La construction d’une nouvelle patinoire dans Paris n’est plus malheureusement dans l’air du temps. C’est très regrettable car je pensais naïvement qu’avec l’installation du club de basket-ball dans l’Arena Adidas à la porte de la Chapelle, on aurait pu penser à l’installation d’une piste de glace dans la Halle Carpentier où se trouvaient jusqu’ici les basketteurs. Là-bas il y a une surface beaucoup plus importante. Mais, il faut se faire une raison, de l’héritage historique des Français Volants, il ne reste plus désormais que le nom puisque seuls nos mineurs resteront confinés dans la cave de Bercy. Dans ces conditions, comment voulez-vous avoir un réel esprit d’appartenance pour nos joueurs et aussi pour nos supporters dans un club aussi exigu et mal en point ? »

L’équipe des Français Volants qui dispute cette saison le championnat de France de la Division 2
POURTANT LES « VOLANTS » ONT BIEN FAILLI DÉCOLLER !
En 1998,
Jean de Gaulle, le député du 12e arrondissement et adjoint au maire de Paris, suggéra de profiter du départ de la foire du Trône pour construire une nouvelle patinoire sur la pelouse de Reuilly dans le bois de Vincennes. Sa proposition reçut le soutien du maire de l’arrondissement concerné,
Jean-François Pernin, qui déclara : « Si toutes les infrastructures sont prévues, notamment des parkings, une patinoire peut représenter un plus non négligeable. »
Malheureusement, à la mairie de Paris, on se contenta de botter en touche en répondant laconiquement « que tous ces dossiers étaient à l’étude… »
Habitué aux promesses en l’air,
Thierry Lacarrière, le président des Français Volants, ne se fit guère d’illusion. D’autant que sept ans auparavant,
Jacques Chirac, alors maire de Paris, avait déjà annoncé en 1991 son intention de créer une grande patinoire de 3000 places dans le 13e arrondissement de Paris. Mais faute de crédits suffisants, ce projet était resté également lettre morte.
Dans un article du journal Le Figaro, publié en 1998, la construction éventuelle d’une nouvelle patinoire fut également évoquée, mais cette fois dans le centre sportif Pailleron dans le 19
e arrondissement. En réponse, Thierry Lacarrière, visiblement résigné, déclara avec philosophie : « Si ses dimensions sont assez grandes, Pailleron nous permettra de renaître. Sinon, il faudra encore attendre… »
Je rappelle qu’un grand espoir était encore né au début des années 2000 concernant le club de hockey sur glace des Français Volants de Paris. En effet,
Philippe Séguin, qui avait effectué un long séjour au Québec, réussit le tour de force en 1989 de faire venir à l’époque la grande star canadienne
Bob Gainey dans le modeste club de hockey d’Epinal, la ville dont il était le premier magistrat. (voir photo ci-dessus)
Or, l’ancien maire de la cité vosgienne, qui aimait visiblement beaucoup le hockey sur glace depuis son voyage au Canada (où il avait soutenu le mouvement souverainiste québécois), se porta candidat pour diriger la mairie de Paris lors des élections en 2001. Dans son programme politique Philippe Séguin avait la ferme intention de faire construire très rapidement une nouvelle patinoire dans la capitale pouvant contenir entre 5000 et 8000 spectateurs. Il avait ajouté : « Si je suis élu maire, je tenterai de passer un accord de partenariat avec l’équipe des Canadiens de Montréal pour aider à la renaissance du hockey sur glace dans la capitale française ! »
Lors d’un de mes reportages à Epinal, dix ans après être déjà venu dans la cité des images pour voir à l’œuvre l’ancien capitaine des Canadiens de Montréal, j’ai rencontré à nouveau Philippe Seguin devenu le médiatique président du RPR. Lors d’une interview pour le journal L’Equipe, il m’avait confié : « Ne vous inquiétez pas, si je suis élu à Paris, je ferais tout ce qu’il faut pour doter la capitale d’une autre grande patinoire car elle en a besoin pour accueillir ses clubs de sports de glace. Je suis convaincu qu’une discipline aussi spectaculaire que le hockey trouveras un large public. »
Malheureusement, victime de divisions internes dans son propre parti politique, Philippe Seguin ne fut pas assez fédérateur et il ne put se faire élire à la Mairie de Paris. De plus, son adversaire, Bertrand Delanoë, puis ensuite Anne Hidalgo, ne reprirent pas à leur compte ce projet de nouvelle patinoire tant espéré. Voilà pourquoi il semble désormais acquis, sauf renversement de situation malheureusement bien improbable, que le hockey sur glace français « a perdu son Paris ».