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Hockey sur glace - Ligue Magnus
C’EST LA MOBILISATION GÉNÉRALE DANS LA FFHG !
 
L’heure est à l’union générale au sein du hockey sur glace français qui va devoir modifier radicalement sa formation défaillante. Tristan Alric, créateur de la Coupe Magnus, relate les deux grands événements qui viennent de se produire très récemment.
 
Media Sports Loisirs, Hockey Hebdo Tristan Alric le 26/06/2025 à 11:00

Tribune N°114

 
 

C’EST LA MOBILISATION GÉNÉRALE DANS LA FFHG !
 


Lorsque, le 27 mai dernier, les douze clubs de la Synerglace Ligue Magnus ont annoncé officiellement la création de « L’UCLM », j’ai pensé à la prise de la Bastille en 1789 et à la réponse du Duc de Liancourt quand le roi Louis XVI lui demanda : « C'est une révolte ? ». Craignant pour les jours du monarque et de sa couronne l’ancien militaire lui répliqua :
« Non, Sire, c'est une révolution ! »
Si je fais une comparaison entre cet événement historique et la création de L’Union des Clubs de la Ligue Magnus, c’est que je pense qu’elle provoquera à moyen terme une véritable révolution de palet dans le hockey sur glace français. Se fera-t-elle pacifiquement ou avec des relations conflictuelles qui pourraient provoquer une scission et la création d’un véritable état dans l’état ? L’avenir nous le dira.
Pour l’heure, le président de la FFHG Pierre Yves Gerbeau se montre très satisfait : « Nous sommes très heureux de la création de cette union et de la collaboration entre les clubs professionnels. C’est le résultat d’une continuité de plus de douze ans d’efforts conjoints avec les clubs élite pour structurer la Synerglace Ligue Magnus. L’UCLM permettra des discussions construites et organisées entre toutes les parties prenantes à l’image des unions de clubs qui existent déjà en France dans les Ligues professionnelles de football, de rugby, de basket ou encore de hand-ball. »



 
Les dix dirigeants présents lors de la création de l’UCLM qui s’est déroulée au Centre de droit et d’économie du sport de Limoges, de gauche à droite : Pascal Courty président de Briançon, Jean-François Dufour manager général de Nice, Christophe Ville manager général de Chamonix, Charles Roche Vice président de Rouen, Eric Lagache président de Marseille, Thierry Parienty président de Bordeaux, Olivier Bouney président d’Anglet, Rodolphe Intsaby président d’Angers, Christophe Cuzin président de Cergy-Pontoise, Jérôme Escallier président de Gap. Les dirigeants d’Amiens et de Grenoble étaient absents mais s’étaient excusés.


VERS UNE LIGUE PROFESSIONNELLE À MOYEN TERME


Le président des Spartiates de Marseille, Éric Lagache, qui a été élu à la tête de l’UCLM pour une durée de trois ans, se montre très ouvert comme tous ses collègues pour avoir un dialogue et un partenariat très constructifs avec la FFHG : « On doit apprendre à bosser ensemble, dit-il. Agir tout seul est forcément plus difficile. L'idée, c'est d'être en quelque sorte le syndicat des clubs de la Ligue Magnus pour parler d'une même voix. Le monde n'est pas binaire et ça ne sert à rien d'aller bille en tête contre la Fédération. On est là pour porter une critique constructive et faire avancer les choses afin de développer notre sport. Cette nouvelle organisation vise d’abord à représenter les intérêts des douze clubs professionnels qui composent la Ligue Magnus. Elle sera rapidement amenée à se rapprocher du syndicat des joueurs et de celui des entraîneurs qui est encore en gestation. Il faut renforcer et bâtir un avenir social commun, constructif et pérenne. Concrètement, il s’agit de définir un cadre commun avec des accords de branche, à propos des salaires, des droits sociaux et tous les droits sportifs. Tout le secteur sportif est concerné. »


En effet, la réunion qui s’est déroulée au Centre de droit et d’économie du sport de Limoges (CDES), n’était pas celle de « séparatistes » ou de « conjurés », mais elle avait bien au contraire comme premier objectif de créer une convention collective adaptée au hockey sur glace, un point de passage juridique obligatoire après plusieurs réunions préparatoires qui ont eu lieu en amont depuis plusieurs mois.
Allons-nous rapidement vers la création d’une nouvelle deuxième ligue professionnelle dans le hockey français après celle qui a existé pendant cinq ans entre 1997 et 2002 sous le nom de « Ligue Elite » ? Si c’est le cas, il faut espérer qu’elle ne subira pas le même sort regrettable dont je reparlerai lors de la prochaine saison.
Pour l’instant, le championnat de la Synerglace Ligue Magnus continue donc à être organisé directement par la Fédération de hockey sur glace, même si certains présidents comme Jacques Reboh, le président des Brûleurs de loups de Grenoble, poussent depuis plusieurs années à la création d’une ligue professionnelle autonome. Si le patron grenoblois siège bien au conseil d’administration de l’UCLM et l’accompagne pour avancer sur plusieurs sujets, c’est aussi le cas de Thierry Parienty, le représentant des Boxers qui est le vice-président de l’UCLM et de Christophe Ville de Chamonix qui est le trésorier. Aujourd’hui, cinq clubs composent le conseil d’administration de ce nouvel organisme à savoir : Bordeaux, Marseille, Chamonix, Grenoble et Rouen.

 
UNE ASSEMBLÉE GÉNÉRALE UNIE ET SANS LANGUE DE BOIS


L’assemblée générale annuelle de la FFHG a débuté vendredi dernier par une petite frayeur. En effet, l’ancien entraîneur national Dave Henderson fut victime d'une chute et ensuite a été victime d’un malaise heureusement sans gravité après une brève hospitalisation à Paris. C’était au siège de CNOSF à l’occasion de la cérémonie du Temple de la Renommée de la FFHG qui a fait rentrer cette année dans notre panthéon huit nouveaux élus : Patrick Foliot, Antoine Roussel, Maurice Rozenthal, Benoit Messin (décédé), Jean-Jacques Hardy (décédé) ainsi que trois anciennes hockeyeuses : Sophie Serre, Noëlle Roy et Anne-Cécile Favarin.
Quant à l’assemblée générale qui s’est déroulée le samedi, les informations n’ont pas manqué concernant l’avenir incertain de notre discipline. Avec une première annonce surprise, l’élection du président Pierre-Yves Gerbeau au CNOSF. Mais il y a eu une nouvelle beaucoup moins valorisante : l’annonce du départ officiel du DTN Jean-Patrick Thirion qui a été remplacé comme intérimaire (jusqu’en 2026) par Antoine François. Ce dernier, originaire d’Amiens et qui a été pendant 35 ans dans le hockey sur gazon dont 15 ans à la direction technique de cette discipline a déclaré pour sa prise de fonction : « Ma volonté est de décloisonner les choses en urgence afin de remettre de la dynamique dans la formation des jeunes. »


Après une saison internationale particulièrement décevante (voir ma tribune précédente) le président Pierre-Yves Gerbeau n’a pas voulu utiliser la langue de bois en disant : « Ok, on va pouvoir participer aux JO d’hiver de 2026, au Mondial de 2028 en France comme aux JO d’hiver de 2030, mais il ne faut surtout pas célébrer en montant sur la table ! Ce sont trois opportunités incroyables qu’on ne doit pas rater ! Pour cela, on a lancé des chantiers ambitieux et très importants car, quand on ne sait pas, on engage des gens compétents. »
Pour une réussite à la fois médiatique, économique et populaire, le président affirme : « On va être prêts, on sera bons ! Notamment chez nous pour le Mondial de 2028 et pour les JO de 2030 car il y a un feu sacré qui nous anime ! »
La méthode Coué suffira-t-elle à notre sport pour ne plus patiner sur place ? « On est en échec, ce n’est pas une surprise. C’est la conséquence de ne pas s’être remis en question assez tôt, on a pris du retard alors que l’Autriche et la Slovaquie l’ont fait, reconnait Gerbeau. Il est temps et urgent de revoir notre formation. »


Jonathan Zwikel, qui est chargé d’une nouvelle approche de la haute performance, c’est montré également « cash » concernant la formation en déclarant : « On ne va pas se raconter des histoires, nos résultats internationaux ne sont pas à la hauteur chez les garçons comme chez les filles. Il faut faire une analyse et une réflexion en profondeur sans pour autant se flageller. Nous sommes restés grosso modo au même niveau depuis la création de la FFHG en 2006. Il faut donc se remettre tous en question, fédération et clubs, et faire une union générale. Notre ambition, c’est de revoir nos modèles et toutes nos certitudes. »
Pour enrayer cette stagnation sportive, alors que la France est la septième nation mondiale en nombre de participants, nos élus, qui devront remettre leurs mandats en jeu lors des élections de 2026, vont tenter une stratégie innovante car il leur reste un an seulement pour proposer enfin un objectif clair et plus compétitif.


Puis ce fut au tour des deux arbitres canadiens récemment missionnés par la FFHG, Pierre Racicot et Stéphane Auger, de faire également un excellent exposé pour expliquer en détail leur nouveau plan d’attaque afin d’améliorer les conditions de l’arbitrage du hockey sur glace français qui imposera, selon leurs dires, « un véritable changement de culture ».
Pour les deux anciens referees de la NHL, il faut former dorénavant une nouvelle génération d’arbitres français « en brisant le statu quo ». Evoquant leur grand projet en alternance, ils n’hésitèrent pas à choquer l’assistance en disant sans prendre de gants : « Lors d’un stage d’arbitres, nous avons pu observer les choses et c’était vraiment fun de voir ça… » Voilà un franc-parler qui change du politiquement correct !
Du coup, de nombreux changements ont été annoncés concernant l’arbitrage.
Les voici en résumé : imposer aux arbitres des tests des règles hebdomadaires, diffusion chaque lundi des directives accompagnées de vidéos explicatives, nomination d’un arbitre en chef dans les cinq ligues régionales, signature d’un contrat professionnel en PWHL pour Alexia Cheyroux (qui a déjà arbitré deux matches à Ottawa et à Laval), nouvelle participation de Cyril Debuche au combiné NHL à Buffalo, création de dix nouvelles licences IIHF pour la prochaine saison (soit le double), stabilisation des clubs avec une réduction significative des déplacements, élimination des risques de fraude ou encore mise en place d’une « méritocratie » ce qui explique par exemple que quatre arbitres ont été récemment écartés de la Coupe de France et un arbitre a été même définitivement exclu !
Enfin, les arbitres ne pourront plus bénéficier désormais de frais de déplacements souvent hétéroclites, parfois même surévalués (voyages en covoiturage déclarés séparément) et très coûteux pour les clubs. Désormais, ils recevront leurs rétributions selon un barème commun qui a été simplifié et défini à l’avance.

 
L’OBJECTIF DE REVENIR À L’ÉQUILIBRE FINANCIER A ÉTÉ ATTEINT


Cette assemblée générale de la FFHG aurait dû être davantage suivie par les 112 clubs français a regretté de son côté Jean-David Camus le secrétaire général qui a déclaré : « 60 clubs seulement étaient présents. C’est décevant car c’est la moitié des associations qui ne participent pas à la vie démocratique de notre sport. »
Côté positif, la FFHG a annoncé avoir pu résorber son déficit de 300 000 euros puisqu’elle a présenté cette fois un résultat certes modeste mais positif de 2551 euros.
Le directeur général Eric Ropert, qui a expliqué en détail le nouveau plan de diffusion du hockey français, a annoncé que 62 000 personnes se sont abonnées cette saison aux deux médias (HockeyFrance.tv et Magnus.tv) au lieu de 20 000 avec Fanseat et que 2865 matches ont été diffusés au total.
Bref, avec un nombre en augmentation de 27 210 licenciés, plus les 839 012 spectateurs de la Ligue Magnus, les 323 294 spectateurs dans la Division 1 et les 13 877 fans lors de la finale de la Coupe de France depuis cinq ans, il y a quand même des motifs d’espoir. D’autant que les séries finales de la Ligue Synerglace Magnus se sont jouées à guichets fermés.
« On a fait également un carton avec la Coupe de France sur L’Equipe TV alors que la rencontre a été diffusée en décalé », a ajouté Eric Ropert.
A noter que les trois votes qui se sont déroulés lors de l’assemblée générale, notamment celui des comptes, ont obtenus à chaque fois une approbation quasi unanime des présidents de clubs. Par ailleurs, pour le Mondial 2028 qui sera organisé conjointement à l’Accor Arena de Paris et à la LDLC Arena de Lyon, le comité directeur de cet événement sera composé de Pierre-Yves Gerbeau, Patrick Letellier, Sylvain Devaux et Philippe Lacarrière.


 




Depuis plus de quarante ans Tristan Alric a été l’acteur et le témoin privilégié de l’évolution du hockey sur glace en France. D’abord comme joueur puis comme arbitre. Ensuite, en devenant le journaliste spécialiste du hockey sur glace dans le quotidien sportif L’Equipe pendant plus de vingt ans. Auteur de nombreux livres et d’une récente encyclopédie qui font référence, Tristan Alric a marqué également l’histoire du hockey français en étant le créateur de la Coupe Magnus et des divers trophées individuels. Avec un tel parcours, il est donc bien placé pour avoir une analyse pertinente sur notre sport favori. Le site Hockey Hebdo est donc heureux de lui permettre de s’exprimer régulièrement dans cette rubrique.
 


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