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Hockey sur glace - Ligue Magnus
C’EST LE DÉBUT D’UN NOUVEL ÂGE DE GLACE !
 
Cinq événements majeurs se sont produits dans le hockey sur glace français avant la trêve de l’été. Tristan Alric, créateur de la Coupe Magnus, résume ces changements importants qui vont avoir inévitablement des conséquences importantes à l’avenir.
 
Media Sports Loisirs, Hockey Hebdo Tristan Alric le 04/09/2025 à 11:00

Tribune N°115

 
 

C’EST LE DÉBUT D’UN NOUVEL ÂGE DE GLACE !
 


La saison 2025-2026 va débuter dans une semaine avec le coup d’envoi du championnat de la Ligue Synerglace Magnus. A cette occasion, le hockey sur glace français s’apprête à ouvrir un nouveau chapitre totalement inédit de son histoire !
En effet, plusieurs événements importants survenus avant les vacances d’été auront des conséquences majeures pour notre sport favori à moyen comme à long terme.
Tous les changements auxquels on vient d’assister récemment me laissent penser que notre discipline, qui se trouve à la croisée des chemins, va entrer dans un nouvel « âge de glace » pour faire référence au célèbre film d’animation.
Si j’utilise en forme de clin d’œil ce titre, c’est au sens propre, car les cinq événements majeurs, que je vais mentionner ci-dessous, me font croire que nous sommes entrés dans une ère nouvelle. Désormais, rien ne sera plus comme avant car de toute évidence une page définitive se tourne dans le hockey sur glace français et ce virage important va être déterminant pour les prochaines années.
A l’aube de ce changement profond, il faut espérer que ces nouvelles évolutions majeures auront des effets positifs dans notre sport afin de lui donner un nouvel élan. Je pense surtout à la situation sportive très délicate du hockey sur glace français sur la scène internationale après une « Annus Horribilis » qui a obligé la FFHG à décréter l’état d’urgence et à lancer la mobilisation générale. Il était temps pour nos dirigeants avant le coup d’envoi d’une année électorale très importante puisque le Comité directeur, qui comprend vingt membres, doit être renouvelé lors de l’assemblée générale du mois de juin 2026.
 

 ÉVÉNEMENT NUMÉRO 1

LE CLUB DE ROUEN TOURNE UNE PAGE HISTORIQUE


Comme on le sait, depuis qu’il a remporté son premier titre de champion de France en 1990 le club de Rouen est devenu le nouveau fief majeur du hockey sur glace français. Les « Dragons » ont pris ainsi le relais des anciens « Chamois » de Chamonix qui exercèrent au siècle dernier une domination écrasante en établissant un record impressionnant de 30 titres de champion qui restera sans doute hors de portée.
Toutefois, en remportant à leur tour la Coupe Magnus à dix-huit reprises, les « Dragons normands » ont réussi à mettre également le feu dans toutes les patinoires de l’hexagone depuis maintenant 35 ans. Les hockeyeurs rouennais sont devenus presque aussi omnipotents que leurs prédécesseurs de la Haute-Savoie puisqu’ils ont ravi le titre de champion de France avec une moyenne très impressionnante d’un sacre toutes les deux saisons jusqu’au dernier remporté en 2024 !

A l’origine de cette épopée historique il y a avant tout un homme : l’ancien hockeyeur international Thierry Chaix, originaire de Gap (63 ans), qui a soulevé à treize reprises la Coupe Magnus en tant que président du club de la Seine-Maritime. Sans oublier que ce dernier a remporté également deux titres de champion en tant que simple renfort de l’équipe normande en 1990 et 1992. C’est la raison pour laquelle un hommage lui sera rendu le 12 septembre prochain lors du premier match du championnat à domicile contre Gap qui fut son club d’origine. A cette occasion, le numéro 26 de Thierry Chaix sera définitivement retiré à Rouen, un événement exceptionnel bien mérité puisque les Dragons n’ont jamais voulu utiliser cette tradition jusqu’ici.
Mais, cette magnifique aventure sportive du club de Rouen n’aurait pas été possible sans l’aide de son fidèle bras droit, l’ancien joueur franco-canadien Guy Fournier avec qui il forma un tandem très complémentaire.

(Photo ci-contre : Tristan Alric, créateur de la Coupe Magnus, en compagnie de Guy Fournier lors du sacre du club de Rouen en 2016.)

Or, une nouvelle page de l’histoire du club de Rouen vient de se tourner qui ne sera pas sans conséquence. En effet, après 28 ans de présidence Thierry Chaix a décidé de passer la main à Gaetan Muller (43 ans) natif de Rouen et ancien joueur de basket professionnel. Déjà président délégué du club de Lyon-Villeurbanne dirigé par Tony Parker « un ami de trente ans », Gaetan Muller a donc désormais une double casquette en prenant la tête des « Dragons » épaulé par le vice-président Charles Roche, directeur de l’Open de tennis de Rouen qui avait battu Rafael Nadal en 2001 lors d’un tournoi de jeunes en Espagne ! Le nouveau duo de choc Muller-Roche a comme objectif commun de doubler le budget du club de hockey à l’horizon 2030.
Du haut de son 1,98 mètre, Gaetan Muller, qui déclare que cette nouvelle responsabilité dans le hockey est « quelque chose de très fort pour lui » puisqu’il est né à Rouen, voit plus loin avec une ambition qu’il a baptisé « Cap 2030 ». Pour atteindre cet objectif, il veut doubler le budget actuel (environ 4 millions d’euros) et il espère pouvoir faire construire une nouvelle patinoire en déclarant : « Puisque Rouen s’autoproclame capitale de hockey français, il nous faut la plus grande patinoire de France ». Par ailleurs, en conservant le partenariat avec l’assurance mutuelle Matmut qui vient de signer pour trois nouvelles saisons confirmant une fidélité qui dure depuis déjà 25 ans.
Quant à Guy Fournier, qui était jusqu’ici le manager général, il a annoncé qu’il passait lui aussi la main après 26 années de présence au club. Toutefois, ce dernier continuera à aider le club avec une fonction commerciale en s’occupant notamment des invités VIP. C’est donc un retrait en douceur pour assurer la stabilité et la pérennité du club normand.
Du coup, c'est son ex bras droit, Marc-André Thinel, joueur emblématique des Dragons pendant 15 ans, qui est désormais le nouveau manager général et son compatriote canadien Carl Malette, ancien joueur du RHE de 2005 à 2012, prend désormais la place de Fabrice Lhenry (nouveau directeur sportif) comme coach des Dragons. Carl Malette sera épaulé par le hongrois Csaba Székely (coach assistant) et Hubert Genest (préparateur physique).
Avec cette équipe technique en place, les Dragons abordent la nouvelle saison avec une volonté affirmée : continuer à écrire leur légende. Bref, c’est un tournant sans précédent dans l’histoire du club de Rouen.


ÉVÉNEMENT NUMÉRO 2

LE RETOUR DE LA FRANCE AUX JEUX OLYMPIQUES D’HIVER


La dernière fois que l’équipe de France masculine a participé aux Jeux olympiques d’hiver, c’était en 2002 à Salt Lake City, autrement dit une éternité ! Il aura donc fallu patienter pendant 24 ans et laisser passer cinq olympiades d’hiver successives (Turin 2006, Vancouver 2010, Sotchi 2014, PyeongChang 2018 et Pékin 2022) avant que les hockeyeurs et les hockeyeuses tricolores soient enfin autorisés à revenir dans ce grand événement planétaire grâce uniquement à l’absence de la Russie et de la Biélorussie.

Profitant de cette aubaine inespérée, la FFHG a déjà annoncé une liste de six joueurs qui seront présents, sauf blessure, aux JO de 2026 organisés conjointement à Cortina d’Ampezzo et à Milan (voir photo) à savoir : Alexandre Texier, Yohann Auvitu, Pierre-Edouard Bellemare, Jules Boscq, Hugo Gallet et Jordann Perret.
Dès l’annonce officielle, Yorick Treille, l’entraîneur de l’équipe de France Masculine, a confié : « Six joueurs ont été identifiés dans le cadre de l’opération de promotion conjointe avec la NHL, mais le hockey est un sport d’équipe. L’ensemble du groupe est conscient que cette participation représente un moment exceptionnel pour notre sport, c’est une immense fierté. Notre travail ne fait que commencer et la liste finale sera dévoilée quelques semaines avant les Jeux. »
Rappelons que le tournoi olympique masculin à douze équipes se déroulera du 11 au 22 février 2026. La France jouera trois matchs de groupe contre le Canada, la République Tchèque et la Suisse. Les Bleus disputeront ensuite un quatrième match, qui sera déterminé en fonction de son classement sachant que les trois premiers et le meilleur deuxième se qualifient directement en quart de finale tandis que les huit suivants au classement se disputeront les quatre places restantes en quarts de finales lors d’un tour de qualification.
Le tournoi féminin de dix équipes aura lieu du 5 au 13 février 2026. Les Bleues affronteront successivement l’Italie, le Japon, la Suède et l’Allemagne. Située dans le groupe B, les hockeyeuses françaises devront terminer à l’une des trois premières places pour disputer les quarts de finale face aux équipes du Groupe A, toutes directement qualifiées pour les quarts.

 
ÉVÉNEMENT NUMÉRO 3
 
UNE NOUVELLE LIGUE PROFESSIONNELLE EN GESTATION


Comme je l’ai déjà expliqué avant l’été, lorsque les douze clubs de la Synerglace Ligue Magnus ont annoncé officiellement la création de « L’UCLM » à la fin du mois de mai, j’ai immédiatement pensé à la célèbre réponse du Duc de Liancourt quand le roi Louis XVI lui demanda : « C'est une révolte ? » et que le militaire lui répondit spontanément : « Non, Sire, c'est une révolution ! »
Si je fais une comparaison entre cet événement historique et la création de L’Union des Clubs de la Ligue Magnus, c’est que je pense qu’elle provoquera à moyen terme une véritable révolution de palet dans le hockey sur glace français. Se fera-t-elle pacifiquement ou avec des relations conflictuelles qui pourraient créer un véritable état dans l’état ? L’avenir nous le dira.
Pour l’heure, le président de la FFHG Pierre Yves Gerbeau se montre très satisfait : « Nous sommes très heureux de la création de cette union et de la collaboration entre les clubs professionnels. C’est le résultat d’une continuité de plus de douze ans d’efforts conjoints avec les clubs élite pour structurer la Synerglace Ligue Magnus. L’UCLM permettra des discussions construites et organisées entre toutes les parties prenantes à l’image des unions de clubs qui existent déjà en France dans les Ligues professionnelles de football, de rugby, de basket ou encore de hand-ball. »
 
Le président des Spartiates de Marseille, Éric Lagache, (photo ci-contre) qui a été élu à la tête de l’UCLM pour une durée de trois ans, se montre très ouvert comme tous ses collègues pour avoir un dialogue et un partenariat très constructifs avec la FFHG : « On doit apprendre à bosser ensemble, dit-il. Agir tout seul est forcément plus difficile. L'idée, c'est d'être en quelque sorte le syndicat des clubs de la Ligue Magnus pour parler d'une même voix. Le monde n'est pas binaire et ça ne sert à rien d'aller bille en tête contre la Fédération. On est là pour porter une critique constructive et faire avancer les choses afin de développer notre sport. Cette nouvelle organisation vise d’abord à représenter les intérêts des douze clubs professionnels qui composent la Ligue Magnus. Elle sera rapidement amenée à se rapprocher du syndicat des joueurs et de celui des entraîneurs qui est encore en gestation. Il faut renforcer et bâtir un avenir social commun, constructif et pérenne. Concrètement, il s’agit de définir un cadre commun avec des accords de branche, à propos des salaires, des droits sociaux et tous les droits sportifs. Tout le secteur sportif est concerné. »


ÉVÉNEMENT NUMÉRO 4
 
UN NOUVEAU DTN INTÉRIMAIRE A ÉTÉ NOMMÉ À LA FFHG


Lors de la dernière assemblée générale de la FFHG au mois de juin dernier, le président Pierre-Yves Gerbeau a annoncé le départ officiel de l’éphémère DTN Jean-Patrick Thirion qui a été remplacé comme intérimaire, avec l’accord du ministère des sports, par Antoine François (photo ci-contre) jusqu’en 2026. Ce dernier, originaire d’Amiens, a été pendant 35 ans dans le hockey sur gazon, dont 15 ans à la direction technique de cette discipline. Il a déclaré dès sa prise de fonction : « Ma volonté est de décloisonner les choses en urgence dans le hockey sur glace afin de remettre de la dynamique notamment dans la formation des jeunes. »
Le nouveau directeur technique national est désormais secondé par un adjoint, Eric Muchery, qui est un ancien pilote de chasse devenu conférencier, formateur et entrepreneur. Le but affiché avec détermination par ces deux nouveaux techniciens est de faire en sorte, je les cite : « que le hockey sur glace français retrouve sa fierté et ne soit plus la cinquième roue du carrosse afin que les pays étrangers craignent à nouveau nos équipes de France. »
 
Ce niveau virage a commencé dès cet été par la participation de tous nos internationaux (hommes et femmes réunis ce qui fut une grande première), lors d’un camp préolympique organisé à Giens près de Hyères avec une intervention très remarquée d’un spécialiste de la préparation mentale, Laurent Sauriat, qui est l’un des fondateurs des TOP (Techniques d’Optimisation du Potentiel).
Le nouveau DTN et son adjoint estiment par ailleurs que la haute performance ne peut pas exister sans une véritable préparation mentale, mais également sans travailler beaucoup plus efficacement le développement, la fidélisation dès le plus jeune âge de nos hockeyeurs et élever aussi le niveau de la formation de nos entraîneurs avec le concours de l’institut national de la formation (INF).
Bref, pour le duo formé par Antoine François et Eric Muchery, le but est « de construire la haute performance du hockey sur glace français avec toutes ces briques. »

 
ÉVÉNEMENT NUMÉRO 5
 
FIN DE LA LONGUE HISTOIRE DE LA « MAISON DU PATIN » 


Un an seulement après la fermeture catastrophique de la patinoire « fédérale » de Boulogne-Billancourt (transformée en salle de padel !) qui a provoqué l’arrêt de la célèbre section hockey du club omnisports de l’ACBB, le hockey sur glace français vient de subir un nouveau coup très dur avant l’été, non seulement sur le plan humain, mais surtout sur le plan historique. Là aussi une nouvelle page se tourne définitivement.

En effet, l’emblématique Maison du patin, qui fut un magasin incontournable pour de très nombreuses générations de patineurs et de hockeyeurs français depuis plus de 70 ans (Il fut ouvert à Boulogne au mois de décembre 1955) vient malheureusement de cesser définitivement ses activités. C’est l’ancien hockeyeur Pierre Pochon, dernier gérant de ce magasin qui fut longtemps le fournisseur presque exclusif dans l’hexagone, qui a eu la tâche ingrate de fermer à contrecœur ce commerce très réputé le samedi 7 juin dernier. C’est le dernier vestige d’une époque révolue qui vient donc de disparaître.


Le gérant de la Maison du Patin Pierre Pochon entouré de Catherine Lemen, présidente du Paris Boulogne Olympique Club et sa fille Clarisse Lemen, devant les maillots du PBOC devenus désormais obsolètes


« Malheureusement, à cause de la fermeture de la patinoire fédérale les chiffres commençaient à battre de l’aile », m’a confié l’ancien manager sportif de l’ACBB. Ce dernier qui fut également gardien de but dans divers clubs comme Rouen, Tours, Brest, Nantes, mais aussi en Slovaquie et en Tchéquie, ajoute : « Le patinage continuait à venir pour acheter des équipements mais les habitués des séances publiques de Boulogne passaient devant le magasin et cette clientèle s’est tarie. »
La région parisienne, comme l’ensemble du hockey français, viennent donc de perdre un nouvel édifice très important de leur patrimoine même si la maison mère, la Société Promoglace dirigée par Rudy Goy, continue ses activités avec d’autres magasins qui fonctionnent à Sallanches, Anglet, Gap, Tours, Reims, Rouen, Asnières et sur le site internet Promoglace.com pour la vente directe en ligne.
Preuve de la notoriété internationale dont bénéficiait la célèbre « Maison du Patin », Pierre Pochon raconte : « Grâce à la Maison du Patin, j’ai découvert avec étonnement des boutiques en Egypte, en Iran, au Yémen, en Thaïlande, au Maroc, au Brésil ou encore au Chili ! J’ai eu même un client qui est venu de Cancun au Mexique pour vous dire à quel point notre boutique bénéficiait d’une grande réputation internationale ! Sa fermeture est un déchirement et un grand dommage historique. »
Ce cinquième événement, qui représente un incroyable gâchis, est une preuve supplémentaire selon moi que le hockey français vient d’entrer dans un nouvel « âge de glace ». Un nouveau chapitre dont on ne connait pas encore quelles seront les conséquences pour notre sport favori d’ici les JO d’hiver de 2030.

 




Depuis plus de quarante ans Tristan Alric a été l’acteur et le témoin privilégié de l’évolution du hockey sur glace en France. D’abord comme joueur puis comme arbitre. Ensuite, en devenant le journaliste spécialiste du hockey sur glace dans le quotidien sportif L’Equipe pendant plus de vingt ans. Auteur de nombreux livres et d’une récente encyclopédie qui font référence, Tristan Alric a marqué également l’histoire du hockey français en étant le créateur de la Coupe Magnus et des divers trophées individuels. Avec un tel parcours, il est donc bien placé pour avoir une analyse pertinente sur notre sport favori. Le site Hockey Hebdo est donc heureux de lui permettre de s’exprimer régulièrement dans cette rubrique.
 
 


Photo hockey Ligue Magnus - Ligue Magnus - C’EST LE DÉBUT D’UN NOUVEL ÂGE DE GLACE !




 
 
 
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